Rodolphe Radau La Science illustrée Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 85, 1870 (pp. 266-272). I. Nouveau Dictionnaire de botanique, par M. E. Germain de Saint-Pierre ; Paris, J.-B. Baillière. — II. Histoire des plantes, par M. H. Baillon ; Paris, Hachette. — III. Les Champignons, par M. F.-S. Cordier ; Paris, Rothschild. — IV. Le Monde des fleurs, par M. H. Lecoq ; Paris, Rothschild. — V. Le Monde des Alpes, par M. de Tschudi, Berne, Dalp. L’apparition de la science populaire est l’un des phénomènes les plus caractéristiques du siècle actuel. Rien ne marque mieux toute la distance qui nous sépare d’une époque où le savoir s’isolait, ou les savans passaient pour adonnés à la magie. La publicité des débats appliquée aux questions scientifiques a peu à peu transformé les habitudes de la foule. Aujourd’hui non-seulement tout le monde lit, mais tout le monde travaille et contribue au progrès. La diffusion des connaissances a été en même temps la décentralisation du pouvoir. Les grandes entreprises qui jadis étaient le privilège des rois et dépendaient de leurs caprices sortent de terre au premier appel, et prospèrent par le concours de l’intelligence collective des peuples. On ne peut nier que le développement prodigieux de la littérature scientifique ne contribue efficacement à ces heureux changemens, et le rôle des livres populaires dans ce mouvement général est plus important que les esprits chagrins ne sont disposés à l’admettre. Les envisager uniquement comme des moyens d’éducation supplémentaires ce serait en diminuer la réelle utilité. Ils viennent en aide aux savans de profession en leur créant dans la masse du public une foule d’auxiliaires obscurs et ignorés, mais dont le concours n’est point à dédaigner. Les vérités conquises par la science pure restent parfois stériles pendant de longues années, jusqu’au moment où le hasard en révèle la portée et l’application, utile, et c’est souvent entre les mains d’un industriel, d’un agriculteur, du plus humble ouvrier, que l’on voit réussir ce que Bacon de Vérulam appelle la vendange, vindemiatio. C’est ainsi que les ouvrages de science vulgarisée sont appelés à faire avancer la science par le concours du public. Le succès de cette espèce d’enseignement libre serait encore beaucoup plus grand, si les savans y prenaient une part plus active, au lieu de l’abandonner à des compilateurs ignorans, à ces fa-presto dont la fécondité fait déjà préjuger la qualité des produits qu’ils jettent annuellement sur le marché littéraire. On comprend que l’on chercherait en vain la clarté ou la simplicité chez un auteur qui est à peu près étranger au sujet qu’il traite. Dans ces sortes de livres, le texte n’est généralement que l’accessoire obligé des gravures ; s’ils ne parlent pas à l’esprit, ils parlent aux yeux. Nous avons heureusement à signaler, cette année encore, une série d’ouvrages qui ne tombent pas dans cette catégorie, qui ont été composés avec soin par des écrivains de talent, amateurs sérieux ou savans de profession. Il y en a dans le nombre qui sortent du cadre de la littérature populaire, et que nous ne mentionnons à cette place qu’à cause des matières qu’ils traitent. Tels sont le Dictionnaire de botanique de M. Germain de Saint-Pierre et l’Histoire des plantes, de M. H. Baillon, professeur à la faculté de médecine de Paris. Quoique destinés aux savans, ces ouvrages, grâce surtout au nombre considérable des figures intercalées dans le texte, se recommandent également aux amateurs de botanique qui ne s’arrêtent pas aux premières notions. Le Nouveau Dictionnaire de botanique est en quelque sorte un traité complet de phytologie, que la disposition alphabétique rend plus commode à consulter que les traités ordinaires. Une introduction placée en tête du volume renferme d’excellens conseils sur la meilleure manière d’aborder l’étude de la botanique et sur l’ordre dans lequel un amateur novice pourrait lire avec fruit les principaux articles de l’ouvrage. La plupart des traités commencent par l’examen des cellules et vaisseaux qui forment la trame des tissus végétaux. Ce n’est pas là assurément ce qui offre le plus d’intérêt aux lecteurs ordinaires, désireux avant tout de connaître en gros les plantes qu’ils rencontrent sur leur chemin. La marche recommandée par M. Germain de Saint-Pierre est plus naturelle : herboriser avec ou sans maître, cueillir les fleurs qui attirent l’attention, en chercher la description dans le dictionnaire, remonter ensuite à la description de l’espèce, puis enfin à l’étude des organes en général lorsqu’on commence à être familiarisé avec les plantes usuelles et à désirer des notions plus approfondies. L’auteur a d’ailleurs tout prévu. Les articles intitulés Herborisations et Herbier suffiront pour guider les premiers pas des futurs botanistes ; ils y trouveront l’énumération des houlettes, couteaux, serpettes et autres outils qu’il est bon d’emporter dans les excursions, la manière de cueillir les échantillons, enfin les renseignemens les plus précis et les plus détaillés sur les stations françaises et sur les moissons qu’on y peut faire. Comme l’a dit Fontenelle dans son éloge de Tournefort, « la botanique n’est pas une science sédentaire et paresseuse qui puisse s’acquérir dans le repos et dans l’ombre d’un cabinet, comme la géométrie et l’histoire ; elle veut que l’on coure les montagnes et les forêts, que l’on gravisse les rochers escarpés, que l’on s’expose au bord des précipices. Les seuls livres qui peuvent nous instruire à fond sur cette matière ont été jetés au hasard sur toute la surface de la terre, et il faut se résoudre à la fatigue de les chercher. » Les sujets traités par M. Germain de Saint-Pierre sont très variés. Des articles d’une assez grande étendue sont consacrés aux questions générales qui agitent et passionnent en ce moment le monde savant : origine des espèces, transformation graduelle des êtres, génération spontanée, etc. D’un autre côté, l’auteur n’a point dédaigné de s’occuper des petits détails pratiques qui peuvent intéresser certaines classes de lecteurs : il donne des conseils sur l’éducation des fleurs d’ornement, il enseigne la manière d’éplucher les figues de Barbarie et celle de préparer les fraises au jus d’orange, — utile dulci. Plus de seize cents figures insérées dans le texte contribuent à l’utilité de ce livre, qui se recommande par sa disposition éminemment commode. L’Histoire des plantes, par M. H. Bâillon, est un ouvrage de longue haleine ; il comprendra sept volumes, dont le premier seulement a paru. M. Baillon s’est proposé de décrire successivement toutes les familles végétales connues, en les partageant en séries ou tribus. Chaque série débute par l’étude approfondie d’un type principal, ce qui permet d’éviter des répétitions oiseuses dans la caractéristique des autres genres de la même série. Après la description des séries vient l’histoire sommaire de la famille entière, l’indication de ses affinités, de sa distribution géographique, des propriétés économiques ou médicinales des plantes qu’elle renferme. On voit combien est vaste le programme que s’est tracé l’auteur ; heureusement qu’il est de taille à le remplir. M. le docteur Cordier a choisi un sujet plus restreint. Dans un ouvrage accompagné de splendides chromolithographies, il a présenté l’histoire complète des champignons de la France. Après les généralités indispensables sur l’organisation et sur le mode de reproduction de ces importans cryptogames, il indique les moyens de distinguer les espèces vénéneuses des espèces comestibles, de tirer parti des dernières et de se garantir des terribles effets des premières. M. Cordier donne des instructions très variées pour la préparation culinaire des champignons, et il est à remarquer qu’il comprend dans cette division du règne végétal la truffe, que certains auteurs considèrent encore comme une excroissance de la nature des noix de galle. Ces détails appétissans sont malheureusement suivis de détails non moins circonstanciés sur les empoisonnemens causés par les champignons vénéneux, et cela jette un froid. Il paraît cependant qu’il n’est pas impossible d’enlever aux espèces malfaisantes leur principe toxique par un traitement approprié. Les paysans de l’Ukraine mangent impunément la fausse oronge et d’autres espèces pour le moins suspectes, après les avoir conservées pendant un certain temps dans le sel. Un autre moyen assez sûr de prévenir les mauvais effets des champignons c’est la macération dans l’eau avec addition de sel et de vinaigre. Les expériences tentées par Frédéric Gérard ont démontré que trois ou quatre heures d’immersion peuvent suffire pour rendre comestibles des espèces très malfaisantes, à la condition toutefois qu’après les avoir retirées de l’eau acidulée on les fasse blanchir dans de l’eau bouillante, que l’on jettera comme la première. On les lave ensuite, on les essuie et on les prépare avec un assaisonnement convenable. Gérard et sa nombreuse famille n’ont pas craint de faire un usage fréquent de champignons vénéneux qui avaient été soumis à ce traitement. La valeur du procédé en question a été constatée par une commission du conseil de salubrité, à laquelle M. Cordier s’était joint et qui a goûté aux mets préparés par Gérard sans en éprouver le moindre effet fâcheux. Ces expériences n’ont d’ailleurs fait que confirmer ce qu’on savait depuis fort longtemps, car la purification des champignons vénéneux par l’eau bouillante est mentionnée dans plus d’un ouvrage ancien. Encore ne faut-il pas accepter ces résultats avec une confiance trop aveugle et croire que les expériences de ce genre soient exemptes de tout danger. On cite des exemples de personnes qui sont mortes après avoir mangé des agarics bulbeux ou des agarics panthères qui avaient été préparés avec des précautions minutieuses, macérés, bouillis, lavés à grande eau, essuyés, mais auxquels on n’avait pas appliqué ce dernier précepte recommandé par Ambroise Paré : « Ainsy accoustrez les faut jeter aux privez. » M. Cordier a pu constater lui-même que le blanchiment ne suffit pas pour détruire entièrement le principe actif de certains agarics, et que les décoctions de noix de galle, de queues de poires et de cerises, d’écorce de poirier, etc., qui sont préconisées par les auteurs anciens, ne garantissent pas non plus des effets toxiques des espèces réputées dangereuses. Dans ces circonstances, le plus sage sera sans doute d’éviter l’emploi des champignons suspects. Le poison de plusieurs espèces est assez énergique pour incommoder ceux qui en respirent les émanations ; plus d’un botaniste a failli être suffoqué pour avoir laissé dans sa chambre à coucher quelques pieds de satyre ou de clathre treillage. Les renseignemens que l’ouvrage de M. Cordier renferme sur ces végétaux si répandus et néanmoins si peu connus encore intéressent à un haut degré l’hygiène. Les botanistes y trouveront la description détaillée des principales espèces de France, avec la synonymie complète et l’indication des auteurs qui s’en sont occupés. Les belles planches qui représentent les types caractéristiques des divers genres, dessinées d’après nature, se recommandent par une exécution remarquable. Le Monde des fleurs, par M. Henri Lecoq, professeur à la faculté des sciences de Clermont-Ferrand, est plutôt un album qu’un livre de science populaire. Le texte y est étouffé par les vignettes, gravures sur acier et images de toutes sorte qui coupent les phrases, si elles ne remplissent pas les pages. A peine l’auteur nous a-t-il appris qu’il s’incline devant la majesté de la nature, que l’éditeur s’empresse d’illustrer cette pensée par deux arbres placés au bord d’une rivière, avec des vaches autour et un clocher à l’horizon ; suit-il seul la jolie route qui sépare Clermont d’Issoire, absorbé par l’admiration des fleurs qui, éveillées par les rayons de l’aurore, se tournent déjà vers l’astre matinal, vite on nous représente un voyageur seul, chargé d’un lourd havresac et la pipe à la bouche. Cette profusion d’images plus ou moins parlantes n’était certes pas indispensable pour faire accepter un livre signé d’un nom aussi connu et aussi estimé que celui de M. Lecoq, qui est compté au nombre des naturalistes français les plus distingués. L’auteur divise son ouvrage en vingt-six tableaux, dont le dernier, qui traite de la toilette et de la coquetterie des végétaux, est dédié « aux fleurs qui parlent » Il expose dans un langage poétique, peut-être même un peu trop poétique, les différentes phases de la vie des fleurs. Tout cela est très exact, mais gagnerait assurément à être présenté plus simplement. Le livre de M. Frédéric de Tschudi sur le Monde des Alpes jouissait depuis longtemps d’une juste célébrité en Allemagne ; les faits nombreux et bien observés, les naïfs récits, les descriptions pittoresques qu’il renferme l’avaient rendu populaire, ce dont témoignent huit éditions successives. M. O. Bourrit l’a rendu accessible au public français par une traduction élégante et exacte. Le charme qui se dégage de la lecture de ce livre ne s’explique pas uniquement par la vivacité des récits, par l’originalité et le coloris des descriptions, il est dû aussi à l’attrait particulier qu’exerce, même à distance, ce monde mystérieux des montagnes, toujours isolé au milieu de la civilisation. La remuante population des villages ne s’avance guère avec ses troupeaux au-delà des premiers gradins ; elle lutte sans cesse contre les forces écrasantes qui défendent l’accès des hauteurs fréquentées par les chamois. Des massifs immenses qui n’ont encore jamais été foulés par le pied de l’homme élèvent jusqu’au ciel leurs pics silencieux entre lesquels se pressent les flots de glaciers inconnus. Plus d’une vallée se cache dans les anfractuosités des Alpes, à peine visitée par les chasseurs ou les chercheurs de plantes, moins connue peut-être que les îles de l’Océan ou les bords du Nil-Bleu. C’est ce monde à part que M. de Tschudi a entrepris de nous présenter dans une série de tableaux qui sont peints avec les couleurs les plus vives et les plus fraîches. Il s’occupe plus particulièrement des animaux et des chasseurs qui les poursuivent. Un des chapitres les plus attachans est celui que l’auteur a consacré aux chamois. Les mœurs de ces gracieux animaux, leurs ruses et leur prodigieuse agilité, qui mettent sans cesse à l’épreuve la patience et le courage des chasseurs émérites, fournissent le sujet d’une foule de récits émouvans. Voici un chasseur de l’Oberland bernois qui, entraîné sur une corniche d’ardoise pourrie à peine large d’un pied, ne peut plus avancer que couché sur le ventre et en déblayant devant lui la pierre délitée. Pendant qu’il rampe ainsi au bord d’un abîme, il voit une ombre qui passe et repasse contre le rocher : c’est un aigle qui guette l’instant favorable pour le pousser dans le précipice. Cet homme, qui ne tient plus à la vie que par un fil, songe alors au moyen de se défendre contre son agresseur ; en un quart d’heure il parvient à se retourner sur le dos, il peut armer sa carabine, et il continue d’avancer avec la tête et les pieds. L’aigle, tenu en respect, finit par s’éloigner, et le chasseur, après un travail de trois heures, les habits et les bras déchirés, touche enfin au terme de ses angoisses et peut sauter sur un rocher solide. Voici un autre montagnard qui, tombé dans une crevasse profonde, s’engage dans un couloir creusé par les eaux et finit par déboucher au pied du glacier, qui a rendu sa victime. Voici Colani, le plus rude et le plus ténébreux des chasseurs, qui passe pour avoir tué une trentaine d’hommes ; il a pris pour lui le district des montagnes de la Bernina, il y tient en réserve de nombreux troupeaux de chamois à moitié apprivoisés, et il ne souffre pas qu’un chasseur étranger se permette de fouler son domaine ; malheur à celui qu’il rencontrera dans un sentier défendu ! Lorsqu’on s’adresse à lui, il promène ses hôtes de manière à leur ôter l’envie de revenir. Le naturaliste Lentz a raconté comment, piqué par la curiosité, il est, un beau jour, allé avec un de ses amis faire une visite au farouche montagnard, auquel il offrit une somme assez rondelette pour qu’il l’emmenât dans une de ses chasses. Colani accepta et conduisit ses visiteurs dans les endroits d’où l’on apercevait ses troupeaux, mais il ne leur permit pas de tirer ; la rencontre d’un chasseur étranger amena une scène qui faillit tourner au tragique, et Lentz s’aperçut bientôt que son guide n’eût pas été fâché de le voir disparaître dans quelque précipice ; il se hâta de renoncer aux délices de cette société. Une foule de récits de ce genre, pris sur le vif, donnent au livre de M. de Tschudi un attrait particulier et font qu’on ne se lasse pas de le lire. La merveilleuse fécondité des roches sous-marines a fourni le sujet d’un autre livre, que M. C. Millet vient de publier et qui est intitulé : La Culture de l’eau. M. Millet nous raconte en détail les procédés de semaine et de récolte par lesquels l’industrie parvient à augmenter le rendement de ses domaines aquatiques ; il explique la culture méthodique des poissons, écrevisses, homards, moules, huîtres, éponges, et il montre combien il reste à faire après ce qui a été déjà fait. Ce que nous avons trouvé de plus particulièrement intéressant dans ce volume écrit par un homme instruit et compétent, ce sont les révélations qu’il nous fait sur l’échec des essais d’ostréiculture annoncés avec tant de bruit et tant d’assurance par M. Coste. Dans la baie de Saint-Brieuc, sur le littoral de la Méditerranée, dans l’île de Ré et même dans le bassin d’Arcachon, les résultats ont été presque nuls, le naissain périt, les propriétaires cherchent à se défaire de leurs concessions ou à les convertir en pêcheries à varech. Dans l’île de Ré notamment, l’enthousiasme provoqué par les promesses de la science a engagé une foule d’habitans à négliger des ressources plus sûres, ils ont dépensé leur temps et leurs économies en pure perte, et l’échec qu’ils ont éprouvé a compromis l’avenir de l’ostréiculture dans cette région. La culture artificielle des huîtres peut cependant fournir de beaux produits lorsqu’elle est basée sur les saines données de la pratique au lieu d’être guidée par les vues chimériques des théoriciens purs. M. A. Brehm, le savant directeur du jardin zoologique de Berlin, continue la publication de la Vie des animaux illustrée, et, à en juger par les volumes qui ont déjà paru, cet ouvrage mérite d’être recommandé comme le plus instructif des traités populaires d’histoire naturelle. On y trouvera notamment des renseignemens d’un très grand intérêt sur les chevaux de race et sur les chiens domestiques. M. Brehm entre dans beaucoup de détails sur les symptômes de la rage et s’efforce de détruire le funeste préjugé qui veut que les chiens enragés soient toujours hydrophobes. M. Rambosson a consacré, cette année, un volume fort intéressant aux Pierres précieuses. Quelques-unes des pierres les plus célèbres qui figurent dans les trésors des souverains ont leur histoire plus ou moins romanesque, que M. Rambosson a soin de raconter. Pour varier son sujet, il en a élargi le cadre de manière à y faire entrer les mines d’or, les pêcheries de perles, la récolte de l’ambre, une histoire succincte des principaux ornemens et les premières notions de l’héraldique. On y trouve donc réuni tout ce qui a trait aux choses brillantes sur lesquelles se concentrent les désirs de la majorité des hommes. Pour nous résumer, cette année encore des écrivains de talent nous ont donné des livres qui, pour être plus abordables que les traités proprement dits, n’en sont pas moins dignes d’être pris pour guides par ceux qui voudront se familiariser avec les conquêtes des sciences. Le succès croissant de ces sortes d’ouvrages est assurément un des plus heureux signes du temps. r. radau.