TABLEAU ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX. IMPRESSION ANASTALTIQUE CULTURE ET CIVILISATION 115, AVENUE GABRIEL LEBON BRUXELLES 1969 TABLEAU ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE D E S ANIMAUX. PAR G. CUVIER, DE L'INSTITUT NATIONAL DE France, Professeur d'Histoire naturelle à l'Ecole centrale du Panthéon; adjoint à la chaire d'anatomie comparée du Muséum national d'Histoire naturelle membre de la Société des Naturalistes de Paris; de la Société philomathique; de celles de Médecine des Pharmaciens; de la Sociétd d'émulation de Rouen etc. A PARIS, Baudouin, Imprimeur du Corps législatif et l'Institut national place du Carrousel, N°. 662. A N 6, PRÉFACE. L'ÉTUDE de l'histoire naturelle, qui n'entroit point dans l'ancien système de l'enseignement public, ayant été substituée aux parties de cet enseignement qui n'étoient plus d'accord avec les principes du gouvernement républicain on a senti le besoin d'un ouvrage élémentaire qui présentât aux maîtres et aux élèves, d'une manière abrégée, mais solide, l'état actuel de cette science; et c'est dans cette vue que je me suis déterminé à publier le précis des leçons que j'ai faites à l'école du Panthéon pendant le courant de l'an 5. Les étrangers, et sur-tout les Allemands, ont un assez grand nombre de livres de ce genre, parmi lesquels le Manuel de M. Blumenbach se distingue d'une manière avantageuse mais quoique j'aie eu connoissance d'une partie de ces ouvrages, on verra que je ne me suis point borné à les imiter servilement et que le mien pourra être utile, même à ceux qui possèdent ceux-là, soit par les faits nouveaux qu'il contient, soit par la manière dont j'y ai disposé ceux qui étoient déjà connus. Les savans distingueront sans peine ce qui m'est propre dans cette disposition, d'avec ce que j'ai emprunté de mes prédécesseurs. La division générale des mammifères a de grands rapports avec celle que M. S'torr a proposée dans son .Prcdromus methodi mammalium. Les changemens et les subdivisions des genres sont le résultat d'un travail qui m'est commun avec le citoyen Geoffroy. Toutes les indications de dents ou d'autres caractères que l'on trouvera différentes de celles données par les auteurs connus ont été prises d'après nature sur les individus de la collection nationale, et on peut y avoir une entière confiance. Quant aux oiseaux je me suis fort peu écarté de Linnæus pour les genres et de Bujfon pour les sous-genres. Les circonstances ou je me suis trouvé lorsque je rédigeots cette partie, ne m'ont pas permis de lui donner toute la perfection que j'aurois désirée, et je reconnois que c'est peut-être la plus foible de l'ouvrage. Linnceus 3 M. Bloch et le citoyen Lace pède ont été mes principaux guides pour les reptiles et pour les poissons, et je n'ai .de propre dans cette partie que les subdivisions des ordres et quelques rectifications dans les caractères des genres. Je suis néanmoins bien aise d'apprendre aux lecteurs que cette partie a été examinée par le citoyen Lacepcde et qu'il a bien voulu l'approuver. Ma division des. animaux à sang blanc eu trois classes a pris naissance de quelques idées jetées par le célèbre Pallas dans ses Spicilegia; mais elle est appuyée aujourd'hui sur un nombre considérable d'observations anatomiques, que je me propose de publier dans un ouvrage spécial et qui répandront le plus grand jour et la plus grande certitude sur cet objet. La subdivision particulière des mollusques repose également sur mes observations mais j'ai été puissamment secondé par le citoyen Lamark dans l'exposition des genres des coquilles et il m'a lui-même indiqué une partie des sousgenres que j'ai établis. La division générale des insectes n'est quelques familles près ) qu'une combinaison de celles de Linnceus et de M. Fabricius; quant aux genres pour ne point embrouiller la nomenclature, et ne point fatiguer les commençans je n'ai mis en première ligne que ceux de Linnœus et j'ai placé comme sousgenres, ou comme genres additionnels, ceux de M. Fabricius. Tout ce que j'ai dit des caractères pris de la manducation repose sur des observations exactes, auxquelles M. Fahricius lui-même a pris part et, en général il a bien voulu parcourir toute cette portion de l'ouvrage, et m'aider de ses conseils. On pourra même remarquer quelques genres nouveaux qu'il m'a communiqués en manuscrit. J'aurois bien voulu profiter du grand travail de mon digne ami le citoyen Latreille mais comme il n'a point indiqué les espèces qu'il comprend sous chacun de ses genres, je n'ai pu en adopter qu'un petit nombre. C'est encore-le citoyen Lamark que j'ai coisulté sur les sous-genres à faire parmi les coraux, et j'ai trouvé de grands secours dans sa collection. Je crois m'honorer en donnant ces témoignages publics de ma reconnoissance pour les hommes célèbres avec lesquels j'ai le bonheur de vivre, et dont l'amitié et lës secours m'ont encouragé dans cette entreprise. Je n'ai donné que très-peu de citations, le livre n'étoit déjà que trop volumineux; et la nomenclature linnéenne s'y trouvant à peu près partout, on pourra avoir recours au Systema naturce pour connoître les ouvrages où l'on devra faire des recherches ultérieures. L'introduction contient les principes généraux de l'histoire naturelle exposés avec autant de clarté et de brièveté qu'il m'a été possible. Ceux de ces principes qui concernent les rapports et les méthodes ne sont malheureusement pas encore familiers à tous les naturalistes aussi ces chapitres-là ont-ils été rédigés pour les professeurs plutôt que pour les élèves ét je crois fermement qu'il n'est plus possible de faire faire à la science des progrès réels à moins que d'en être pénétré. Je me suis borné à la zoologie, parce que je sais que la botanique va ètre traitée, dans notre langue, d'une manière à peu près analogue à la mienne, par mon confrère et ami le citoyen Ventenat les naturalistes attendent aussi avec impatience l'important ouvrage du citoyen Haity sur la minéralogie ainsi il ne nous restera rien à désirer sur ces deux parties. L'expérience m'a fait voir que ce livre expliqué avec quelque soin par le professeur, est capable de donner aux élèves des notions assez justes et assez complètes de l'économie animale et de ses différentes modifications, et de leur faire classer et retenir dans leur mémoire, non seulement les divisions générales des animaux, mais encore les principales espèces et leurs propriétés les plus remarquables. On sentira aisément de quelle utilité de pareilles semences, jetées dans l'esprit des jeunes gens par la voie de l'enseignement commun, devront être dans la suite à l'Etat et aux particuliers. Ce n'est point précisément pour former des savans que cette étude a été prescrite, quoiqu'elle doive sans doute contribuer à, en augmenter le nombre mais toutes les classes de la société participeront également à son avantage le médecin possédera dès son enfance ce qu'il est obligé d'apprendre péniblement à un âge qu'il consacrera désormais uniquement à la partie essentielle de son art le cultivateur connoitra mieux et les produits qui naissent déja sur son sol, et ceux dont l'introduction peut augmenter ses bénéfices le fabricant pourra multiplier ses essais, juger d'avance de leurs résultats ceux qui dirigent les manufactures d'objets de luxe, ceux qui exercent les arts d'imitation, auront toujours la nature pour régulateur de leurs conceptions, et saisiront plus facilement le beau Fn tout genre, dont elle est l'unique modèle; l'administrateur, l'homme d'état enfin, à qui la direction du commerce et des manufactures, la.protectionde l'agriculture, l'aménagement des forêts l'exploitation des mines, les fabrications nationales, sont confiées, tireront de la connoissance de l'histoire naturelle les moyens de se déterminer toujours pour les mesures les plus avantageuses. Si le gouvernement continue à encourager l'instruction publique si les professeurs ne ralentissent point leur zèle, si les parens les soutiennent par leur confiance, on s'appercevra bientôt des heureux effets de cette institution qui a généralisé l'étude de l'histoire naturelle, et de l'influence puissante que cette connoissance exercera sur la prospérité publique et particulière. Je crois qu'elle peut aussi contribuer à l'a- doucissement des mœurs et au bonheur individuel. Ceux qui s'occupent paisiblement de l'étude de la nature, doivent être peu tentés de se lancer dans la carrière orageuse de l'ambition ils doivent succomber difficilement aux passions brutales ou cruelles, écueils ordinaires de ces têtes ardentes, qui ne savent pas maîtriser leur activité; purs comme les objets de leurs recherches, ils doivent être animés pour tout ce qui les entoure, de cette même bienfaisance qu'ils voient exercer par la nature envers toutes ses productions. J'avoue que ces idées m'ont puissamment soutenu dans mon travail, et que je m'en croirai trop récompensé si mon ouvrage, en inspirant le goût de l'étude de la nature, et en dirigeant vers elle les facultés de quelques hommes pouvoit les arracher aux dissipations du luxe et de la débauche, leur faire envisager sous leur vrai point de vue ces objets ordinaires de leurs désirs pour lesquels ils soutiennent tant de travaux, et s'exposent à tant de dangers, ou enfin s'il pouvoit leur faire oublier, pendant quelques instans, leurs haines et leurs ressentimens. EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE 1. --Fig. i. Coeur et poumons de mammifère. a. Ventricule droit. b. Artère pulmonaire. cc. Les poumons. dd. Les ̃v eines pulmonaires. e. L'oreillette gauche. f. Le ventricule gauche, gg. L'aorte. h h. La veine-cave. i. L'oreillette droite, Fig. 2. Le ventricule et l'oreillette droite ouverts. ( Les lettres ont les mêmes significations que dans la fig. i.) k. La cicatrice du trou de Botal. l. Les valvules de l'entrée du ventricule droit. m. Les valvules de la base de l'artère pulmonaire. Fig. 3. Le ventricule et l'oreillette gauche ouverts. n. Valvules de la base de l'aorte, o. Valvules de l'entrée du ventricule. Fig. 4. Cœur de poisson, a. Ventricuie. b Artère branchiale. ce Branchies. d. Artère dorsale. g. Sa distribution. Fig. 5. Coeur de grenouille. a. Ventricule. b. Artère. g. Les branches aux bras et à la tête. ce. Les poumons. p. Le tronc commun descendant. hh. La veine-cave. PLANCHE II, Comparaison d'un squélette de quadrupède avec un squélette d'oiseau. a. La tête. b. Les vertèbres du cou. c. Les vertèbres dorsales. d. Les vertèbres lombaires. e. L'os sacrum. ( Il manque dans les poissons, qui n'ont point de bassin. ) f. Les vertèbres de la queue. g. Les côtes, h. Le sternum. i. L'omoplate. k. L'humérus. ll. L'avant -bras. mm. Les mains. n. Les os des hanches, oo. Les fémurs. pp. Les jambes. q.q. Les pieds. Planche III. Têtes de mammifère. a. Frontal. b. Nasal. c. Maxillaire. d. Jugal, ou os de la pommette, e. Temporal. f. Pariétal. g. Occipital. h. Mâchoire inférieure. i. Intermaxillaire. PLANCHE IV. Continuation. a Frontal. b. Pariétal. c. Occipital. d. Temporal. e. Jugal, ou os de la pommette. f. Unguis ca lacrymal. g. Maxillaire supérieure, h. Iltasal. i. Inter-maxil!aire. k. Mâchoire inférieure. PLANCHE V. Pieds de derrière de mammifere. a. Genou, b. Talon, c. Métatarse. il. I;oigts. Planche VI. Becs d'oiseaux. {Elle porte son explication.) PLANCHE VII. Diverses sortes de pieds d'oiseaux, présentant le nombre la direction, et l'union ou la séparation des doigts. PLANCIiE VIII. Cœurs d'aaimaux à sang blanc. -Fig. i. Les cœurs du calmar. a. Veine-cave. lb. Cœurs latéraux. cc. Artères pulmonaires. dit. Place des branchies. ee. V eines pulmonaires. f. Coeur intermédiaire. gg. Aorte. Fig. 2. Coeur de l'aplysie. a. Veine-cave. d. Branchies. e. Oreillette et veine pulmonaire. f. Cceur. g. Artères. Fig. 3. De l'ézrevisse. e e. Veine des branchies. f. Cœur. gg. Artères. = Cerveaux, idem. Fig. i. Du poulpe, a Anneau autour de l'œsophage, b. Cerveau, cc. Ganglions optiques. dd Ganglions latéraux. e. Plexus abdominal. Flg. 2. De l'aplysie. a. Anneau autour de l'œîophage. h. Cerveau. e. Ganglion abdominal. Fig. 3. D'insectes. a. Anneau autour de l'œsophage. b. Cerveau. ee. Ganglions spinaux. PLANCHE IX. Divers mollusques. Fig. 1 Le calmar. a. Sx tête. b. Ses yeux. cc. Ses pieds, d d. Ses bras. e. L'entonnoir. f. L'abdomen. g. Les nageoires. Fig. z. Le poulpe. ( Les mêmes lettres désigxient les parties analogues. ) Fig. 3. L'aplysie. a. Tête. lA h. Tentacules inférieurs. cc. Supérieurs. d d. Yeux. ee Le manteau. f. L'ope.rcule des branchies. g. L'anus. Fig. 4- Scyllie. a. Bouche. b. Anus. te. Branchies. dd. Tentacules. Fig. 5. Lernée. a. Tête. 3. Les trois cornes. c. La trompe. d d Les yeux. e. Le cou. f. Le corps. g. Les appendices. Fig. 4. Patelle, vue renversée sur le dos. a. Bouche. b. Tentacules. e. Le pied. f. L'anus. gg. Les branchies, le coeur. h. Le manteau. PLANCHE X. Acéphales. L'huître. A. La coquille., a. Le muscle qui la ferme. bb. Le manteau. c. Les tentacul es qui entourent la bouche. d. L'anus. e. Le coeur. f. Les branchies. ( N. B. Dans cette case la seconde figure mont re les vaisseaux principaux injectés au mercure. Le manteau y est enlevé. ) i. La bouche. k. L'estomac situé au milieu dut foie. ll m. L'intestin. d. L'anus. ( La troisième figure ne «tontre que les intestins disséqués. ) Fig. 2. La moule da mer. ( Les lettres désignent les mêmes choses que dans l'hztitre. j h est le pied ou la filière qui forme ce pinceau qm.e l'on voit au-dessous. Les quatre figures suivantes n'onct que des lettres deja employées, et marquant les parties analogue. PLANCHE XI. Divers insectes. (Elle porte son explication.) PLANCHE XII. Mâchoires d'insectes. (Les mêmes lettrjes désignent, dans toutes, les parties analogues.) A. Le chaperon. B. Les antennes. C. Les yeux. a. La lèvre supérieure. b. Les mandibules. c. La ganache. d. La lèvre inférieure. e. Les mâchoires. f Les palpes labiaux. g. Les palpes m;:xil- laires. h. Les palpes surnuméraires (dans le carabe), i. Les étuis ( dans les abeilles ). Planche XIII. Bouches et antennes d'insectes. (Elis porte son explication. ) PLANCHE XIV. Divers \oophytes. (Elle porte son explication. ) corriger la lecture. Page tzS ligne 28. Au lieu de cheval, écrivez chat. Page 149, ligne x5. Au lieu demonmoutk, écrivez: mtimarzoutlz. Page 36 1 ligne 12. Au lieu de béasseau, écrivez bécasseau. Page 268 ligne 4. Au lieu de AHINGA écrivez AïtmwGA. Page 477: ligne 13. Au lieu de b lalznces, écrivez blanches. Page 591, ligne a3. Au lieu de porte-feuille, éerivez portequeue. TABLEAU ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX. INTRODUCTION. CHAPITRE PREMIER. De l'histoire naturelle en général et de ses rapports avec les autres sciences. §. LA science naturelle, ou la physique a pour objets les êtres mobiles et étendus que nous appelons les corps. Cette science se divise en générale et en particulière. La première considère isolément les propriétés communes à tous les corps ou à leur plus grand nombre. Ainsi la partie nommée la dynamique traite des lois générales du mouvement et de sa communication, de la force qui porte les corps les uns vers les autres, et qui retient leurs molécules dans l'état d'adhérence ou de cohésion, etc. La Chimie expose les lois selon lesquelles les molécules élémentaires des corps agissent les unes sur les autres à des distances prochaines, etc. §. 2. Il n'est presque aucun corps naturel qui ne présente des applications de toutes les sciences naturelles générales soit dans ses rapports avec les autres corps soit dans ceux que ses diverses parties ont entre elles. C'est l'objet de la physique particulière ou histoire naturelle, qui est la connoissance des divers corps naturels. Toute connoissance est double i °. Celle de tout ce que les sens peuvent nous apprendre grandeur forme structure interne et externe, mouvemens actions, en un mot, de toutes les propriétés ou les événemens sensibles. 2°. Celle de l'explication de ces événemens, de ces propriétés, et des effets qu'elles occasionnent, c'est-à-dire, de la démonstration de leur conformité avec les lois générales des sciences physiques et mathématiques s'il est question d'effets purement physiques ou avec les lois générales des sciences morales et psychologiques, s'il est question d'effets moraux. §. 3 L'histoire naturelle particulière d'un corps quelconque doit donc pour être parfaite comprendre i La description de toutes les propriétés sensibles de ce corps, et de toutes ses parties; 2°. Les rapports de ces parties entre elles les mouvemens qui s'y opèrent, et les changemens qu'elles subissent tant qu'elles restent unies 3 °. Les rapports actifs et passifs de ce corps avec tous les autres corps de l'univers; 4°' Enfin l'explication de tous ces phénomènes. On peut dire que nous ne possédons encore complètement l'histoire naturelle d'aucun corps. §. 4. L'histoire naturelle générale considère d'un seul point dé vue tous les corps naturels et le résultat commun de toutes leurs actions dans le grand ensemble de la nature. Elle détermine les lois de coexistence de leurs propriétés car telle de ces propriétés en suppose ou en exclut nécessairement un certain nombre d'autres. Elle établit les degrés de ressemblance qui existent entre les différens corps, et les grouppe selon ces degrés. Elle ne peut être portée à sa perfection que lorsqu'on aura complété les histoires particulières de tous les corps naturels. CHAPITRE IL De l'organisation et des propriétés des corps organises. §. i. UN corps inorganique ou brut 3 tel qu'une pierre, etc. est formé de molécules qui n'ont entre elles d'autres rapports que ceux de cohérence et d'adhésion qui ne forment point un tout commun. On peut le séparer en fragmens qui seront tous de même nature que le corps entier. Les corps bruts ne se forment que par les réunions de molécules conformes aux lois de la A 3 chimie, n'augmentent que par de nouvelles molécules qui viennent se poser contre les premières, et ne se détruisent que lorsque les molécules qui les composent, sont séparées et dispersées. §. 2. Un corps organisé, comme une plante, un animal, est composé d'un tissu de solides qui contiennent des fluides en mouvement. Toutes ses parties ont une action réciproque les unes sur les autres, et concourent à un but commun, qui est l'entretien de la vie. Les corps organisés naissent de corps sem« blables à eux dont ils font d'abord partie, pour s'en séparer des époques et dans des circonstances déterminées. Ils croissent en attirant sans cesse, par une force qui leur est propre, de nouvelles molécules qui viennent s'interposer dans les intervalles de celles qui existoient déja. Ils meurent lorsque l'action de leurs solides et le mouvement de leurs fluides étant interrompus, les molécules qui les composent sont abandonnées à leurs propres forces et agissent les unes sur les autres pour se combiner et former des corps bruts. §. 3. A l'égard de la strueture, les corps organisés varient à l'infini par le nombre de leurs fluides, les formes, la nature, les rapports de leurs solides. Nous verrons dans l'homme un exemple de l'organisation la plus parfaite et la plus compliquée, et nous suivrons dans les autres animaux les différens degrés par lesquels ils se rapprochent plus ou moins de la simplicité. §. 4. La propriété de se nourrir ou de s'accroître par intus-susception est une force particulière aux corps organisés, qu'ils exercent pendant toute leur vie elle retient ensemble leurs molécules, et en attire d'autres en surmontant les lois physiques et chimiques qui les régiroient dans leur état libre aussi ces molécules ne tardent elles pas si tôt après la mort, à se séparer pour former de nouveaux composés. Les corps organisés exercent cette force attractive par toute leur surface. Les plantes ne l'exercent que par la surface extérieure, et sur-tout par leurs racines. Les animaux ont de plus une cavité intérieure qu'ils remplissent d'alimens et dont les parois sont la principale source de leur nutrition. 5. La génération est la seule voie par laquelle il se forme de nouveaux corps organisés. Tous ceux qui existent, ont fait autrefois partie de corps semblables à eux, dont ils se sont séparés. Cette séparation se fait de plusieurs manières. Dans les plantes et dans les animaux les plus simples, un fragment séparé de l'individu total, redevient avec le temps, un individu semblable à celui dont il faisoit partie intégrante c'est la génération par bouture. Les mêmes plantes et les mêmes animaux les plus simples produisent aussi, dans certains endroits de leurs corps, des bourgeons qui contiennent de petits corps organisés semblables, à la grandeur prés, à ceux qui les produisent ils s'en séparent et forment des êtres à part c'est la génération par gemmes caïeux ou bourgeons. Mais le mode le plus commun est la génération par les ceufs ou les semences. Le petit germe est enfermé, avec la portion de nourriture qui lui sera nécessaire pendant les premiers temps, dans une enveloppe plus ou moins compacte, dont il se débarrasse lorsqu'il a pris un certain accroissement. Les œufs ou les semences ne se développent pas spontanément comme les bourgeons il faut au préalable qu'il y ait une fécondation c'est-à-dire, une action par laquelle ces œufs et ces semences soient, pour ainsi dire, réveillés et mis en jeu. Les organes qui les contiennent, se nomment organes femelles; ceux qui les fécondent, organes mdles. Ils sont tantôt réunis dans un seul individu tantôt séparés dans des individus différens c'est ce qu'on nomme les sexes. La nature de cette propriété d'engendrer est tout aussi inconnue que celle de la propriété de se nourrir. §. 6. Indépendamment des accidens qui causent la mort aux êtres organisés en détruisant quelqu'une de leurs parties essentielles, elle arrive spontanément à tous à certaines époques, par l'effet même de leur vie, et, à ce qu'il paroît par l'engorgement que la nutrition produit dans leurs vaisseaux. §. 7. Tout ce que nous venons de dire convient à tous les corps organisés, tant animaux que végétaux; mais les premiers ont encore, par- dessus ceux-ci, une propriété essentielle, celle de se mouvoir à volonté en tout ou en partie. Il paroît assez vraisemblable que cette faculté est toujours liée à celle de s'appercevoir de ce qui se passe en eux et autour d'eux. Les animaux possèdent l'une et l'autre dans des degrés très différens selon leurs différens degrés de perfection. CHAPITRE III. Des espéces et des variérés en histoire naturelle. §. i. QuoiQUE les corps organisés ne produisent que des corps semblables à eux, il y a des circonstances qui altèrent jusqu'à un certain point leur forme primitive dans la succession de leurs générations ainsi une nourriture moins abondante fait que les petits acquièrent moins de grandeur et de force. Un climat plus ou moins froid, un air plus ou moins humide une exposition plus ou moins continue à la lumière produisent des effets analogues mais ce sont sur-tout les soins donnés par l'homme aux productions animales ou végétales qu'il élève pour son usage, l'attention suivie avec laquelle il les borne à une nourriture un exercice ou une exposition différente de celles que leur avoit destinées la nature, qui en changent plus promptement et plus sensiblement les propriétés. z. Lorsque les rejetons d'un corps organisé se sont ainsi écartés plus ou moins de la forme de leur souche on dit qu'ils ont varie'. On a déterminé jusqu'à un certain point, par l'expérience, quelles sont les propriétés variables dans les corps organisés, quelles sont les causes qui produisent chaque variation quel est le degré de variabilité des premières, et le degré d'influence des secondes mais ce travail est encore très-imparfait. §. 3. On a remarqué que les propriétés les plus variables dans les corps organisés sont la grandeur et la couleur. La première dépend sur-tout de l'abondance de la nourriture la seconde, de l'influence de la lumière et de plusieurs autres causes si cachées, qu'elle paroit souvent varier par pur hasard. Cependant, les variations de l'une et de l'autre de ces qualités sont renfermées dans certaines limites que l'on peut déterminer par l'observation. §. 4. La longueur et l'épaisseur des poils sont très-variables. Ainsi une plante velue, transportée dans un terrein humide, y devient presque lisse. Les animaux perdent leurs poils dans les pays chauds les augmentent dans les pays froids, etc. Le nombre de certaines parties extérieures se trouve quelquefois augmenté ou diminué ( les étamines les doigts les dents, etc. ) des parties peu importantes changent de proportion s'alongent ou se raccourcissent ( les barbes des épis, etc. ) des parties de nature analogue se changent les unes dans les autres (les étamines en pétales dans les fleurs doubles, etc.). §. 5. La- collection de tous les corps organisés nés les uns des autres, ou de parens communs, et de tous ceux qui leur ressemblent autant qu'ils se ressemblent entre eux est appelée une espèce. Les corps. organisés qui ne diffèrent ou ne paroissent différer d'une espèce que par des causes accidentelles semblables à celles énoncées ci-dessus passent pour des variétés, de cette espèce. §. 6. La notion de l'espèce reposant donc sur la supposition que tous les êtres qui la composent, pourroient être réciproquement azeux et descendans, ce n'est que par conjecture qu'on peut y rapporter comme variété tel autre être qui en diffère plus ou moins. On avoit à la vérité, proposé comme règle générale pour se reconnoître à cet égard que des individus d'espèces différentes ne pouvoient, par leur mélange, produire d'individus féconds. Cette assertion ne repose sur aucune preuve mais du moins il est constant que des individus de même espèce quelque différens qu'ils soient, peuvent toujours produire ensemble. §. 7. Pour croire que deux êtres plus ou moins différens ne sont que des variétés d'une seule et même espèce il faut, i°. Que les propriétés par lesquelles ils diffèrent, soient de la classe de celles qu'on a reconnues comme variables 20. Qu'il y ait des causes de variations; 30. Qu'ils puissent en se mêlant produire des individus féconds. Ainsi, deux races sauvages qui habitent les mêmes lieux, le même climat, sans se mêler et en conservant toujours leurs différences, doivent être regardées comme des espèces distinctes, quelque petites que ces différences soient à plus forte raison lorsqu'elles sont un peu considérables, et qu'elles concernent même la charpente interne et l'organisation des parties. Mais on ne peut pas conclure réciproquement que lorsque deux races différentes se mêlent et produisent des individus intermédiaires et féconds, elles sont de la même espèce, et n'ont pas été originairement différentes. §. S. Il paroît que dans le principe chaque espèce d'animal, et même de plante, n'existoit que dans une contrée déterminée, d'où elle s'est répandue selon les moyens que sa conformation lui donnoit.Encore aujourd'hui plusieurs d'entre elles semblent avoir été bornées autour de semblables centres originaires ou par les mers lorsqu'elles n'ont pu nager ni voler, ou par des températures qu'elles dont pu supporter, ou par des montagnes qu'elles n'ont pu franchir, etc. Les variétés de chacune ont dû être d'autant plus fortes et plus nombreuses, que les circonstances des lieux ou de sa nature lui ont permis de s'étendre plus loin c'est ce qui peut faire croire que les grandes différences qui se trouvent parmi les hommes les chiens et les autres êtres répandus par tout le monde, ne sont que des effets des causes accidentelles, en un mot, des variétés. Il faut cependant remarquer que certaines espèces se sont retrouvées les mêmes dans des climats très-éloignés séparés par de grands espaces de mer, sans que ces espèces fussent dans les climats intermédiaires. CHAPITRE IY. Des rapports naturels des êtres organisés. §. i. LES différences et les ressemblances des corps bruts résultent des élémens dont ils sont composés. Les corps organisés, au contraire sont presque tous composés des mêmes élémens. Leurs différences et leurs ressemblances consistent sur-tout dans leur forme et leur structure, ou, en un seul mot, dans leur organisation. Cette organisation passe des pères aux enfans. Elle est donc le résultat d'une force qui se transmet par la génération, dont l'origine remonte â celle des corps organisés eux-mêmes, et dont la nature est inconnue. §. 2. Deux espèces quelconques d'êtres organisés ont nécessairement quelques points d'organisation par lesquels elles se ressemblent. Ces points de ressemblance sont ce qu'on nomme leurs rapports naturels. Plus ils sont nombreux, plus ces rapports sont grands. §. 3. L'expérience nous apprend que les rapports ne sont point répartis au hasard entre les espèces mais qu'il en est de plus constans les uns que les autres. Ainsi, supposons qu'on examine, par exemple, toutes les espèces qui se ressemblent par les trois quarts de leurs propriétés et qui ne diffèrent que par un quart seulement ce quart de différences ne portera pas indistinctement sur tous les points d'orga- nisation mais il y en aura un certain nombre d'invariables, qui se trouveront les mêmes dans touces ces espèces-là. §. 4. Ces rapports plus constans que les autres sont ceux qui tiennent aux parties les plus importantes de l'économie organique. Comme toutes les parties de cette économie ne forment qu'un seul tout, il en est qui exercent une influence plus générale, qui impriment leur action à toutes les autres il en est au contraire qui n'exercent qu'une action bornée et locale, et qui n'influent que très-peu sur le système général. Les différences que ces parties peu importantes peuvent subir d'espèce à espèce, n'entraînent donc point nécessairement des différences dans les autres parties, et elles peuvent varier, quoique toutes les autres se ressemblent. Au contraire, les parties importantes ne peuvent subir de différence considérable sans que toutes les autres s'en ressentent et plus ces parties importantes diffèrent d'une espèce à une autre plus aussi ces espèces diffèrent dans toute toute leur organisation, moins elles ont de rapports. §. 5. Les rapports les plus constans sont donc en même temps les rapports les plus importans, les rapports supérieurs et ceux qui sont plus variables, sont les rapports subordonnés. Ainsi la constance d'un rapports une fois déterminée par l'expérience, on peut en conclure l'importance de la partie dont ce rapport est pris; et, vice versâ, lorsquele raisonnement nous montre l'importance d'une partie on peut en conclure que les rapports qu'on en tirera seront très-constans. CHAPITRE V. Des méthodes et de la nomenclature, en histoire naturelle. §, 1» LE nombre des productions de la nature étant immense il a fallu trouver des moyens de les distinguer et de reconnoître sûrement chacune d'elles. Ces moyens sont les particularités ou les assemblages de particularités exclusivement propres à chacun. Or il n'est presque aucun être qui ait un caractère unique c'est-à-dire qui puisse être distingué de tous les autres par une seule de ses propriétés. Il n'y a guère que la combinaison de plusieurs de ces propriétés qui puisse distinguer un être d'avec les êtres voisins, qui ont bien aussi quelques-unes de ces propriétés du premier être, mais ne les ont pas toutes, ou les ont combinées avec d'autres qui lui manquent et plus les espèces d'êtres que Pon compare sont nombreuses, plus il faut réunir de leurs propriétés pour assigner à chacune un caractères qui la distingue sûrement de toute autre. Ainsi, pour distinguer une espèce considérée isolément d'avec toutes celles qui existent dans la nature, il faudroit exprimer dans son caractères la presque-totalité de ses propriétés c'est-à-dire, en donner une description presque complète. §. 2. On évite cet inconvénient par l'usage des caractères gradués; on compare seulement ensemble un certain nombre d'espèces les plus voisines. Leurs caractères n'ont besoin d'ex- primer que leurs différences qui, par la supposition que ces espèces sont les plus voisines, ne font que la moindre partie de leurs propriétés. Une telle réunion d'espèces s'appelle un genre. §. 3 Le reste de ces propriétés celles qui sont communes à toutes les espèces du genre, forment ensemble le caractère, ou plutôt la description du genre qui le distingue de tous ceux qu'on pourroit former en réunissant d'autres espèces mais le nombre de ces propriétés communes étant encore fort considérable, on emploie de nouveau le même moyens pour réduire les caractères des genres en de moindres termes. On compare ensemble les genres les plus voisins seulement, et les caractères génériques n'ont plus qu'à exprimer leurs différences qui font de nouveau la moindre partie de leurs propriétés. Celles qui sont communes à tous, forment le caractère qui distingue leur réunion entière des autres réunions de genres. Une telle réunion de genres se nomme un ordre. §. 4. En répétant la même opération on réunit les ordres voisins pour former une cldsse; les classes voisins pour former un règne. On peut de même établir des degrés intermédiaires entre les règnes et les classes entre les classes et les ordres entre les ordres et les genres, entre les genres et les espèces. Cet échafaudage de divisions, dont les supérieures comprennent les inférieures, s'appelle une méthode. §. 5. On voit que plus on s'élève, plus aussi les propriétés qui restent communes sont constantes et comme les rapports les plus constans sont ceux qui appartiennent aux parties les plus importantes, les caractères des divisions supérieures se trouveront tirés des parties les plus importantes et à mesure qu'on descendra aux divisions moins générales, on verra que leurs caractères seront tirés de parties moins essentielles. §. 6. Cette subordination des caractères fournit un moyen de former une méthode d'êtres naturels, sans être obligé de commencer par les comparer tous les uns aux autres.. Si l'on a soin de faire ses premières coupes d'après les différences qui se trouvent dans les parties les plus importantes, et qu'on suive une marche semblable dans les coupes inférieures, les espèces se trouveront grouppées selon leurs rapports naturels celles d'un genre seront plus semblables entre elles qu'elles ne ressembleront à celles d'aucun autre genre les genres d'un ordre seront plus semblables entre eux qu'à ceux d'aucun autre ordre, etc. La méthode sera ce qu'on appelle une métlzode naturelle. §. 7. Mais il faudroit pour cela avoir déterminé d'avance, avec exactitude le degré d'importance de chaque organe; et ce travail n'étant point encore exécuté, on ne peut pas se borner rigoureusement à la subordination des caractères il faut employer aussi la comparaison détaillée des espèces et comme on ne les connoît pas toutes on est souvent réduit, dans la formation des méthodes naturelles, à un simple tâtonnement. §. 8. On pourroit aussi diviser les êtres en commençant par les coupes primitives sans avoir égard à l'importance des parties dont on tireroit les caractères pourvu que ces caractères fussent bien tranchés on parviendroit également à distinguer les espèces mais une pareille méthode, qu'on appelle méthodes arbi.traire ou artificielle n'auroit que ce seul avantage elle ne feroit point connoître les rapports que les espèces ont entre elles, et il seroit impossible de résumer leurs propriétés pour en former des propositions générales. §. 9. Si chaque espèce avoit un nom propre, le nombre de ces noms surchargeroit trop la mémoire. On est convenu de donner à toutes les espèces d'un genre le même nom substantif, et de les distinguer l'une de l'autre par un seul adjectif pris de quelqu'une de leurs propriétés, et qu'on appelle le nom trivial mais cet usage commode n'est encore adopté que dans la langue latine il seroit à désirer qu'on pût aussi l'introduire dans les langues vulgaires. TABLEAU ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX. LIVRE PREMIER. DE L' H O M M E. CHAPITRE PREMIER. Idée générale des élémens dont le corps humain est composé, et des fonctions qu'il exerce. §. 1. LES différentes substances qui composent le corps humain se résolvent en un assez petit nombre d'élémens chimiques c'est-àdire, de matières simples pour nos instru- mens ce sont pour la plus grande partie, des substances combustibles ou les bases de différentes espèces d'air et il n'y a qu'une très-petite quantité de matières fixes soit terreuses, soit salines. De la combinaison de ces élémens résultent toutes les matières soit solides soit fluides qui composent le corps humain telles que le sang, Ia lymphe.) la bite la chair.) les carles la graisse &c. §. 2. Les parties solides sont formées de fibres longues et grêles et de lames larges et minces. Les unes et les autres deviennent dures et cassantes dans les parties dures ou les os, et sont flexibles et extensibles dans les parties molles. Les membranes sont formées de petites lames serrées les vaisseaux la peau les les tuniques les cloisons ont pour base des membranes souvent revêtues d'un tissu fibreux, ou parcourues d'un réseau vasculaire. La chair, qui compose le corps des muscles, consiste en faisceaux de fibres qui paroissent rouges et molles à cause du sang dont elles sont abreuvées. Les fibres des extrémités des muscles sont blanches etplus serrées on nomme leurs assemblages tendons. Ces fibres sont réunies en faisceaux petits et grands et tous les faisceaux en un seul muscle, par de petites lames jetées comme au hasard et formant par conséquent une multitude de cellules qui communiquent les unes ,avec les autres c'est ce qu'on appelle le tissu cellulaire. Les muscles sont distingués les uns des autres par un tissu plus lâche ce tissu retient aussi toutes les parties du corps à leur place et en général on peut le considérer comme une éponge qui auroit absolument la forme de notre corps et dans les intervalles de laquelle toutes les autres parties seroient passées ou plongées. C'est dans ces cellules que se dépose la graisse et que s'épanchent diverses humeurs. §. 3. Le sang est la principale des humeurs du corps humain c'est de lui que naissent toutes les autres c'est lui qui donne l'entretien et l'accroissement aux solides toutes les parties dans lesquelles son mouvement est arrêté périssent c'est lui qui reçoit et com- munique la chaleur vitale il circule perpétuellement avec une rapidité incroyable du cœur à tous les points du corps par les artères, d'où. il revient au cœur par les veines les dernières ramifications par lesquelles ces vaisseaux communiquent ensemble, échappent à la vue c'est de ces extrémités invisibles des artères que le sang dépose les molécules qui doivent accroître les solides en écartant celles qui les composent déja et se plaçant entre elles c'est aussi de là que se filtrent les différentes humeurs qui s'extraient du sang pour dès usages déterminés. Cette opération se nomme sécrétion; les organes dans lesquels elle s'opère s'appellent glandes conglomérées ou organes sécrétoires. Les humeurs produites transsudent d'abord ou passent dans des vaisseaux propres qui se réunissent en des caxaaux excréteurs, ou se déchargent dans des réservoirs particuliers. §. 4. En passant des artères dans les veines, le sang change de nature et de couleur de vermeil et écumeux il devient lourd et livide. Ce n'est que par le contact de l'air qu'il reprend son état. Aussi avant de rentrer dans le tronc artériel le sang veineux fait un circuit dans le poumon. C'est une organe cellulaire, dans lequel l'air extérieur entre par la trachéeartère pour y agir sur le sang contenu dans les ramifications des vaisseaux qui rampent sur les parois de ses cellules c'est là ce qu'on nomme la respiration. Un de ses principaux effets est d'échauffer le sang comme le soumet augmente le feu. §. 5. Les molécules qui ont transsudé des extrémités des artères pour accroître et nourrir les solides ou pour donner naissance aux différentes humeurs, n'y sont pas toutes employées. Le résidu retourne dans la masse du sang sous la forme d'une liqueur limpide, par des vaisseaux très minces et qui ont tant de valvules qu'ils paroissent comme des suites de vésicules. On les nomme vaisseaux lymphatiques. Ils aboutissent à un tronc qui se décharge dans les veines. Une grande partie de ses branches vient de là superficie du corps et de celle des intestins et absorbe les matières qui s'y trouvent. C'est par là que le sang se renouvelle. Celles qui viennent des intestins se nomment vaisseaux lactés parce qu'ils contiennent, lorsque la digestion se fait, une humeur blanche nommée chyle qu'ils extraient des alimens pour la porter dans le sang. §. 6. La digestion prépare les alimens à la production du chyle. Elle s'opère dans le canal alimentaire qui règne depuis la bouche jusqu'à l'anus. Les alimens sont mâchés, imbibés de salive, 3 avalés ils séjournent dans l'estomac passent dans les hoyaux ou ils se mêlent à la bile que produit le foie et à la liqueur du pancréas. Le canal lui-même produit par ses parois une humeur qui se mêle aussi aux alimens. Ils sont menés successivement dans toute sa longueur par un mouvement qui lui est propre et lorsque les vaisseaux lactés en ont tout extrait, le marc sort sous la forme des §. 7. Outre les humeurs qui se séparent du sang pour servir dans le corps à des usages prescrits il y en a dont il se débarrasse simplement, et qui s'échappent au-dehors. Telles sont la transpiration qui sort des pores de la peau et que la chaleur et l'exercice augmentent et rendent sensible sous le nom de sueur; l'haleine qui s'exhale du poumon et est un des produits de la respiration et l'urine, qui se sépare dans les reins s'amasse dans la vessie et sort par l'urétre. §. 8. Il n'y a dans le corps que les points auxquels se distribuent les nerfs qui soient susceptibles de sensations. Ces nerfs sont des cordons blanchâtres de substance mollasse a qui s'unissent en faisceaux, toujours plus composés, lesquels vont se rendre par paires à un grand faisceau commun contenu dans l'épine du dos et dans le crâne. Sa partie contenue dans l'épine est la moëlle épinière celle contenue dans le crâne la moëlle alongée. Il aboutit à deux grosses masses, de substance semblable à une bouillie homogène qui achevent de remplir la cavité du crâne et qu'on nomme cerveau et cervelet. Si on coupe ou qu'on lie un nerf, tous les endroits du corps auxquels se distribue la partie de ce nerf située au delà de la ligature et qui perdent par conséquent leur commu- nication avec le cerveau perdent en même temps leur sensibilité et leur mouvement volontaire. Cela a fait supposer que la première de ces facultés dépend d'une humeur ou d'un fluide qui se rend des extrémités des nerfs vers le cerveau et la seconde d'un mouvement de la même humeur en sens contraire. Il faut cependant observer qu'on perd quelquefois par maladie le sentiment de certaines parties sans en perdre le mouvement et vice versa. Indépendamment des sens internes qui nous avertissent de ce qui se passe en nous, tels que la faim, la douleur, etc., nous avons cinq organes extérieurs qui nous avertissent de ce qui se passe autour de nous. Ce sont l'œil l'oreille, lamembrane interne des narines, lapeau qui recouvre la langue et le gosier et la peau générale du Corps. Ces organes ont chacun une disposition déterminée selon l'espèce de corps qu'ils doivent nous faire appercevoir. §. 9. Les nerfs ne produisent les mouvemens que par le moyen des muscles qui sont des faisceaux de fibres charnues ces fibres ont la faculté dont on ignore la cause de se raccourcir en se fronçant lorsqu'elles sont irritées par quelque liqueur acre ou quelque corps aigu. Cela leur arrive même quelque temps après la mort, et est indépendant de toute sensibilité. On suppose que le mouvement volontaire se fait lorsque la liqueur. nerveuse agit sur les fibres. Alors les extrémités des muscles et par conséquent les os ou les autres parties auxquelles elles s'attachent sont rapprochés. C'est en cela que consistent tous les mouvemens simples ou composés du corps humain. Les nerfs agissent quelquefois indépendamment de la volonté, et produisent les mouvemens convulsifs. §. 10. L'accroissement continuel des solides produit le durcissement des fibres l'obstruction des vaisseaux et enfin la mort mais la génération perpétue l'espèce. Le foetus formé dans les ovaires descend par les trompes dans la cavité de la matrice. Il s'établit par le moyen du placenta unecpmmunication entre ses vaisseaux et ceux de sa mère. Il est nourri ainsi jusqu'au moment de sa naissance après laquelle il se nourrit d'abord du lait séparé dans les mamelles. Tels sont les differens systèmes d'organes qui composent le corps humain et les différentes fonctions qu'il exerce. Nous allons les exposer plus en détail dans les chapitres suivans. CHAPITRE II. Des orgares du mouvement. §. i. LES os forment la charpente du corps humain. Ils entourent ses cavités ou en soutiennent les différentes parties. Ils sont composés de phosphate de chaux (i) et d'une grande quantité de gelée animale Cartilagineux, et en apparence homogènes dans le (i) Substance composée de chaux ou chaux vive, et de l'acide du phosphore. (2) Substance qui se dissout dans l'eau chaude et forme en refroidissant, un corps demi-transparent et tremblant, connu de tout le monde. La colle-forte n'est qu'une gelée durcie par le dessèchement. foetus foetus, les fibres osseuses s'y manifestent successivement. Les bords des os plats, et les extrémités des os longs s'ossifient les derniers. Ce n'est même qu'assez tard que les extrémités des os, longs se joignent entièrement au corps de ces os. Jusqu'alors elles portent le nom d'épiphyses. Les os plats qui forment le crâne; finissent aussi par s'unir ensemble en effaçant leurs sutures. Les os sont revêtus d'un tissu de nerfs et de vaisseaux nommé périoste. Les cavités des os longs contiennent des masses d'une graisse fine nommée moelle et les cellules de tous un suc semblables nommé suc moëlleux. Les jointures des os se font ou par erigré* nement immobile nommé Suturé, ou par le moyen d'un cartilage qui permet un mouvement obscur; ou bien elles ont un mouvement libre soit en tout Sens lorsqu'il n'y a qu'une seule proéminence qui joue dans une seule cavité soit dans un sens seulement lorsqu'il y a de part et d'autre des proéminences et des cavités. Le périoste passe pardessus les jointures d'un os à l'autre et forme ainsi des capsules arti- culaires. Les mouvemens sont souvent bornés par des ligamens. Il y a, dans les articulations, des glandes qui produisent une humeur nommée synovie propre à en diminuer le frottement. §. z. Les muscles s'insèrent aux os par le moyen des tendons il y a souvent pour cela différentes proéminences et l'action des muscles produit sur les faces des os différentes. impressions. Ils agissent d'une manière très désavantageuse, parce qu'ils s'insèrent presque toujours très-obliquement, et fort près du point d'appui de l'os qu'ils meuvent. Ainsi on a calculé que les muscles qui tiennent le bras étendu dans une position horizontale, font un effort égal à près de dix-huit cent livres. leurs fibres sont tantôt parallèles tantôt disposées comme les barbes d'une plume tantôt en plusieurs faisceaux ou en plusieurs plans. La force totale d'un muscle est la somme des forces de chaque fibre modifiées selon leurs différentes directions. On ne peut point concevoir comment ces filamens si foibles en eux-mêmes, peu- vent exercer dans l'état de vie une action si considérable, tandis qu'après la mort ils sont déchirés par la suspension d'un poids souvent très-foible. §. 3. Le corps se divise en tronc tête et membres. Le tronc a pour tige l'épine du dos espèce de colonne formée d'os nommés verjoints les uns sur les autres par desmens qui ne leur laissent qu'un mouvement peu considérable. Chaque vertèbre est composée d'un corps placé en avant et d'une partie annulaire, qui forme avec celle des autres, un canal continu depuis la tête jusqu'au croupion, dans lequel est la moëlle de l'épine. Il y a aux côtés des échancrures pour la sortie des nerfs chaque vertèbre a diverses proéminences pour l'attache des muscles. Il y a sept vertèbres cervicales, douze dorsales, cinq lombaires, cinq sacrées et trois coccygiennes. La première des cervicales porte la téte les douze dorsales portent chacune deux côtes ou arcs osseux qui cuirassent la poitrine, et, parleurs mouvemens, en élargissent ou en rétrécissent la cavité pour la respiration. Les sept premières, nommées vraies côtes vont s'unir par des alonges cartilagineuses à un os plat situé devant la poitrine et nommé sternum. Les cinq suivantes se nomment fausses côtes. Les vertèbres lombaires ne portent point de côtes. Les sacrées sont soudées en une seule pièce nommée os sacrum, à laquelle s'attachent les os des hanches. Les vertèbres coccygiennes sont une représentation imparfaite de la queue des quadrupèdes et forment cette protubérance qu'on nomme le croupion ou le coccyx. §. 4. La tête se fléchit d'arrière en avant, est d'avant en arrière sur la première vertèbre, qui la fait tourner en se tournant sur la seconde. Ce n'eft que par l'inflexion du cou qu'elle se penche sur les côtés. Elle est composée du crâne et de la face.. Le crâne est une boîte ovale qui contient le cerveau. Sa base est percée d'un grand trou qui donne issue à la moëlle épinière pour gagner le canal de l'épine et de plusieurs moindres pour les vaisseaux et les nerfs. Des sutures le divisent en huit os un occipital, deux temporaux deux pariétaux. un un ethmoïde ét un sphénoïdal. La face placée au-devant de la partie inférieure du crâne est traversée d'avant en arrière par la voûte des narines divisée en deux par une cloison nommée vomer. Elle contient de plus les orbites ou fosses dans lesquelles sont les yeux, et les deux mâchoires. Ses os sont au nombre de quatorze deux maxillaires deux os des pom..mettes, dont chacun se joint au temporal du même côté par une proéminence qui forme une espèce d'anse nommée arcade ^igomadque deux nasaux deux palatins derrière le palais, un vomer entre les narines deux cornets du net dans les narines, deux lacrymaux aux côtés internes des orbites, et l'os de la mâchoire inférieure, le seul mobile de ceux qui composent la tête. Chaque mâchoire a seize dents, quatre incisives tranchantes au milieu deux canines pointues aux coins et dix molaires à couronne tuberculeuse, cinq de chaque côté: ce sont en tout trente-deux dents. La langue est soutenue ainsi que le larynx par un os particulier nommé hyoïde, qui ne tient tête que par des ligamens. §. 5. L'extrémité supérieure est composée de quatre parties: l'épaule, leèras, J'avant-bras, et la main. Il y a à l'épaule deux os: os plat, triangulaire placé derrière sur les côtes; son angle externe a une facette sur laquelle l'os du bras s'articule sa face postérieure a une arrête saillante au bout de laquelle est une tubérosité nommée acromion., à laquelle s'attache la clavicule second os de l'épaule, grêle, deux fois arqué, et s'attachant par son autre extrémité au haut du sternum. Le bras n'a qu'un seul os, nommé humérus il se meut en tout sens sur l'omoplate. L'avantbras en a deux l'os du coude ou cubitus, qui se fléchit et s'étend sur l'humérus, et qui a une tubérosité nommée olécrâne qui l'empêche de se porter trop en arrière et Vos du rayon ou radius, qui appuie par ses extrémités sur celles du cubitus et tourne autour de iui il entraine la main et la fait tourner. Le poignet ou cdrpe joint la main à Pavantbras. Il est formé de huit petits os en deux rangées, qui n'ont, les uns sur les autres qu'un mouvement obscur. Le corps de la main, ou rnétacarpe est composé de cinq os longs, qui portent chacun un doigt le pouce n'a que deux phalanges ou osselets et a seul son os de métacarpe mobile et opposable aux autres les autres doigts ont chacun trois phalanges. L'usage de l'extrémité supérieure est de prendre et saisir tout ce dont l'homme a besoin. La division, et la mobilité des doigts la rend susceptible des travaux les plus délicats. §. 6. L'extrémité inférieure est composée de même de quatre parties analogues à celles de la supérieure la hanche la cuisse la jambe et le pied. Les deux hanches ne forment qu'un seul corps, une espèce de ceinture osseuse qui entoure le bas du tronc et qu'on a comparée à un bassin dont la partie évasée est tournée en haut et sert d'appui aux intestins et dont le bas est percé pour l'issue des excrémens. Chaque hanche a trois os qui se soudent à un certain âge I'os des îles plat arrondi large adhérent à l'os sacrum l'os pubis en haut et en devant l'os ischion, en dessous et de côté c'eft sur la tubérosité de ce dernier qu'on s'assied. Ces trois os contribuent à former la cavité dans laquelle est atriculée la tête de l'os de la cuisse ou fémur, le plus long de tous ceux du corps humain. La jambe en a deux le tibia en dedans le péroné en dehors mais ils ne tournent point l'un sur l'autre et ne peuvent que se fléchir sur le fémur. La rotule ou os du genou est placée sur cette articulation pour empêcher la jambe de se fléchir trop en avant. Le tarse ou cou de pied est formé de sept osselets un en forme de demi-poulie, nommée astragale, sur lequel la jambe porte un dont la tubérosité forme le talon nommée cakaneum; et cinq plus petits. Il y a cinq os longs formant le corps du pied ou meta-* tarse celui du pouce ne se meut pas indépendamment des autres comme dans la main. Le pouce est plus gros et plus long que les autres doigts il n'a que deux phalanges les autres en ont chacun trois. L'usage de l'extrémité inférieure est de supporter tout le corps, et de le mouvoir. CHAPITRE III. Des organes de la respiration et de la circulation. §. i. LE corps humain a trois cavités principales, la tête la poitrine le bas-ventre. C'est la poitrine qui contient les organes de la respiration et de la circulation. Elle est entourée par les côtes et séparée du bas-ventre par le cloison membraneuse convexe du côté de la poitrine et munie de fibres charnues qui en se contractant, applatissent sa convexité et par là augmentent la capacité de la poitrine aux dépens de celle du bas-ventre. Plusieurs muscles en soulevant les côtes supérieures (Jutent aussi la capacité de la poitrine et. d'autres produisent un effet contraire en les abaissant. §. i. Les poumons sont deux grandes masses cellulaires qui remplissent presque toute la poitrine. Leurs cellules sont si petites, qu'on ne les distingue qu'au microscope. Chacune d'elles communique à un petit tuyau et tous ces tuyaux, débouchant les uns dans les autres, aboutissent à un seul pour chaque poumon, nommé bronche les deux bronches s'unissent dans la trachée-* artère qui s'ouvre dans le gosier à la racine de la langue. Tant la trachée que les bronches et leurs rameaux sont soutenues par des anneaux cartilagineux et élastiques, en sorte que lorsque la poitrine se dilate l'air extérieur se précipite par son poids dans toutes les cellules du poumon et il en sort lorsque cette cavité se contracte- §. 3. Le coeur est situé au devant de la poitrine entre les deux poumons; sa pointe donne obliquement contre le côté gauche. Il est composé de deux ventricules à parois musculeuses très-robustes et de deux oreillettes à parois plus minces. Lorsque le ventricules postérieur ou gauche se contracte il pousse le sang qu'il contient dans le tronc des, artères,, qu'on appelle l'aorte à la base duquel il y a trois soupapes ou valvules dirigées de manière qu'elles empêchent, du moins en grande partie, le sang de retourner dans le ventricule lors de sa dilatation. Les artères portent le sang dans tous les points du eorps tant par l'impulsion du ventricule gauche que par celle de leurs propres fibres qui se contractent successivement. Les derniers petits rameaux invisibles des artères débouchent dans ceux des veines. Le sang se porte dans celles-ci tant par la vitesse qu'il a reçue des artères, que par la pression des parties environnantes il y monte des rameaux dans les troncs, soutenu par des valvules qui sont disposées pour cela d'espace en espace dans les veines, et il finit par rentrer dans le coeur par leur tronc eommun qu'on nomme veine cave j qui débouche dans l'oreillette droite. Celle-ci communique avec le ventricule antérieur ou droit par une ouverture où il y a des valvules disposées de manière qu'elles permettent bien au sang d'entrer dans ce ventricule, mais non de retourner dans l'oreillette, lorsqu'il se contracte. Alors le sang est obligé de sortir par l'artère pulmonaire dont la base a des valvules dirigées en dehors. Cette artère le porte dans le poumon, où elle se divise à l'infini en présentant sur les parois des cellules tous ses rameaux à l'action de l'air. Le sang entre dans les racines des veines puldont les troncs débouchent dans ¥ oreillette gauche j et de là dans le ventricule gauche qui, en se contractant, le chasse dans l'aorte, etc. C'est en ce double circuit que consiste la circulation du sang. On voit, i°. que le sang qui a circulé dans le corps ne rentre dans cette circulation qu'après avoir passé par le poumon 20. qu'il y a dans le poumon seul autant de sang que dans tout le reste du corps 3°. que les deux oreillettes se contractent ensemble à l'instant que les deux ventricules se dilatent, et vice versa,; 4°. que lorsque les ventricules se contractent, le sang dilate les artères, et que les pulsations du coeur alternent avec celles des artères qu'on nomme pouls. §. 4. La contraction du ventricule vient de l'irritation produite sur ses fibres par le sang qui arrive de l'oreillette une fois mise en jeu, cette action dure toute la vie. Les veines sont généralement plus près de la surface que les artères elles sont donc plus comprimées que les artères par les ligatures. De là vient que le sang s'accumule dans la partie d'un membre lié qui est plus loin du cœur que la ligature. §. 5. Si la respiration s' arrêtoit le poumon contracté re laisseroit plus le sang y passer librement, et la circulation entière seroit gênée, à moins que le sang n'eût un autre chemin pour retourner de la veine cave dans le ventricules gauche. C'est ce qui arrive dans le foetus qui ne respire point comme nous le verrons, plus bas. Le sang, qui retourne de tous les points du corps au cœur par la veine cave et qui de lâ, se porte au poumon par l'artère pulmonaire, est noirâtre et lourd celui qui revient du poumon au cœur par les veines et qui de là se porte à tous les points du corps par l'artère, est vermeil et écumeux cela provient de l'action de l'air. Notre atmosphère est composé d'un quart d'air vital ou gai oxygène seul capable d'entretenir la combustion et de trois quarts d'un autre air nommé ga\ a%cte. Celui-ci ressort du poumon comme il y est entré. Mais, au lieu d'air vital, il en sort de l'eau en vapeur et de l'air fixe ou ga% acide carbonique. Ces deux produits ont été formés de la combinaison de l'oxygène avec le charbon ou carbone et la base de l'air inflammable ou hydrogène qui. étoient contenus dans le sang. Le principal effet de la respiration est donc de dégager le sang de ce qu'il y a de trop de ces deux principes et comme lors de cette combinaison analogue à une combustion lente, le ga% ox,ygéne laisse échapper une partie de la chaleur qui le tenoit à son état élastique le poumon est le foyer de la chaleur animale et c'est là que le sang puise celle qu'il porte dans le reste du corps. §. 6. A l'extrémité supérieure de la trachée artère est le principal organe de la voix nommé larynx. Il est composé de différons cartilages qui forment une ouverture oblongue à bords très-tendres nommée glotte. Elle est suscepcible de se rétrécir ou de s'élargir et lorsque l'air est poussé au dehors avec vitesse par la contraction de la poitrine, elle produit des sons qui sont plus ou moins aigus, selon que le larynx est plus ou moins tiré en avant. Ces sons sont ensuite modifiés par la plus ou moins grande ouverture de la bouche et articulés par les mouvemens de la langue des lèvres et des dents. Un cartilage nommé épiglotte se couche sur la glotte pour la couvrir lorsqu'on avale. CHAPITRE IV. Des organes des sensations. §. i. LE cerveau est à l'extérieur d'une couleur rougeâtre et d'un blanc pur à l'intérieur sa substance paroît homogène et semblable une bouillie. Ses vaisseaux sanguins restent à la surface, ou ils rampent et se divisent sans pénétrer à l'intérieur. On suppose que la partie rougeâtre, qu'on nomme corticale, est un tissu de vaisseaux dans lequel se fait la sécrétion du fluide nerveux et que la partie blanche, qu'on nomme médullaire et qui se prolonge dans la moëlle alongée et dans tous les nerfs, consiste en vaisseaux qui transmettent ce fluide. Le cerveau est enveloppé d'une membrane très- fine, qui pénétre dans tous ses sillons et qu'on nomme pie-mère et d'une autre nommée dure-mère 3 plus épaisse, adhérente aux os du crâne, et qui ne pénètre que par quelques replis dont les deux principaux sont la tente du cervelet, qui sépare le cerveau proprement dit et le cervelet et la faux qui divise le premier en ses deux hémisphères. On remarque dans le cerveau et le cervelet plusieurs éminences et cavités dont on ignore les usages les deux hémisphères sont réunis à leur base par le corps calleux. Ils contiennent chacun un des ventricules antérieurs qui ont à leur fond les éminences nommées corps cannelés, sont séparés l'un de l'autre par le septum et se communiquent sous la voûte aux trois piliers, dont les angles latéraux se prolongent derrière deux éminences courbées, nommées cornes d'Ammon. Cette voûte couvre les éminences nommées couches optiques, entre lesquelles est l'entrée du troisième ventricule qui débouche à la glande pituitaire enchâssée dans la base du crâne. Derrière les couches optiques sont les tubercules quadrijumeaux entre lesquels est la glande pinéale. Sous ces tubercules tubercules est un canal qui mène du troisième ventricule au quatrième, situé sous le cervelet. Celui-ci a dans son intérieur des ramifications blanches nommées arbre de vie. Il embrasse lâ moëlle alongée par deux bras et on voit au-dessous de lui une éminence transverse appelée pont de Tlarole. La moëlle alongée a derrière ce pont trois sillons qui y forment quatre éminences, nommées olivaires et pyramidales. §. 2. Dix paires de nerfs naissent de la moëlle alongée et sortent par les trous du crâne les vingt autres naissent de la moëlle épinière et sortent par les échancrures des vertèbres de ces vingt les trois premières vont aux côtés du cou et de la tête les cinq suivantes se réunissent pour former le grand nerf brachial qui se distribue à toutes les parties du bras. Il y en a ensuite douze qui se distribuent aux intervalles des côtes puis sept qui forment ensemble deux grands nerfs pour la cuisse et la jambe. Quant aux dix premières paires qui sortent du crâne, la première va aux narines et sert à l'odorat la seconde est le grand nerf de l'œil, nommé optique le principal organe de la vue les deux suivantes, et la sixième, servent à mouvoir les muscles de l'œil la cinquième, qui est considérable se distribue à un grand nombre de parties de là tête la septième va à l'oreille et sert à l'ouïe la huitième, que la plupart des auteurs regardent comme une branche de la septième se porte sur la face la neuvième, que ces auteurs comptent pour la huitième se répand dans l'intérieur du corps aux principaux viscères et en contractant des unions avec un grand nombre d'autres nerfs, ce qui l'a fait appeler sympathique moyen; la dixième va à la langue et est regardée comme l'organe du goût. On appelle grand sympathique un cordon nerveux qui communique par des nœuds appelés ganglions avec tous les nerfs de la moëlle épinière, et donne une infinité de branches à presque tous les viscères. C'est par ces communications des nerfs entre eux que les sensations et les affections se répandent souvent d'une extrémité du corps à l'autre. §« 3. l'oeil est l'organe de la vue c'est la lumière qui agit sur lui. Son globe est formé de la sclérotique, membrane épaisse, opaque, blanchâtre dont la partie antérieure est ouverte pour enchausser une membrane transparente, nommée cornée la sclérotique est tapissée en dedans par la choroïde membrane fine toute parsemée d'innombrables vaisseaux sanguins et colorée intérieurement par une espèce de vernis noirâtre. Elle se termine est devant par deux anneaux membraneux l'antérieur est l'iris > dont le trou, nommé pupille se resserre ou se dilate selon la plus ou moins grande intensité de la lumière l'autre anneau est tout plissé ou frangé on le nomme rïliaire. Il sert de soutien au lentille parente qui brise les rayons et leur fait représenter à son foyer les objets extérieurs* Tout l'espace au-devant du crystallin est remplx par l'humeur aqueuse celui qui est derrière par X humeur vitrée. Le fond de l'œil sur lequel se peignent les objets est tapissé d'u1'1.e membrane nommée rétine* qui provient; de l'épanouisseirient du nerf 'optique j et qui est la partie la plus sensible du corps humain. L'oeil est mu par six muscles qui sont animés par un grand nombre de nerfs car la troisième, la quatrième et la sixième paire, et une partie de la cinquième, y sont employées. La glande lacrymale située dans le haut de l'orbite produit les larmes qui lavent le devant de l'œil et sont chassées par le mouvement des paupières dans l'angle interne d'où elles s'écoulent par les points lacrymaux dans le nez lorsque des affections vives ou des odeurs fortes n'en rendent pas l'abondance excessive. §. 4. L'odorat réside dans la membrane pitui*tàzte, qui tapisse toute la cavité des narines. Elle est pourvue d'une grande abondance de vaisseaux et de nerfs et continuellement humectée d'une humeur muqueuse. Ses nerfs sont toute la première paire, nommée nerfs olfactifs, et Une partie de la cinquième. La surface interne des narines est augmentée par des cavités et des lames plus ou moins compliquées. Comme elles communiquent en arrière avec le gosier, l'air les traverse dans la respiration et y porte les parties volatiles et odorantes. §. 5. L'oreille est l'organe de l'ouïe. Les vibrations de l'air, rassemblées par le pavillon ou oreille externe pénètrent dans le canal auditif externe jusqu'au tympan membrane mince et élastique qui sépare ce canal de la caisse du tympan, cavité qui communique avec l'arrière bouche par la trompe d'Eus tache et qui contient une chaîne composée de quatre osselets. Le premier, nommé marteau, est attaché au tympan même. Le second s'appelle enclume. Le troisième nommé lenticulaire est le plus petit os de tout le corps il est suivi de l'étrier, ainsi nommé parce qu'il ressemble en effet à un étrier de cheval. Ce dernier appuie sur une ouverture appelée fénêtre ovale, qui mène de la caisse dans une autre cavité appelée vesti-.bule. Les angles que ces quatre osselets font ensemble, peuvent s'ouvrir et se fermer par le moyen de certains muscles, et par là tendre plus ou moins la membrane d.u tympan. On voit que cela peut la mettre à l'unisson des sons que l'on veut écouter plus particulièrement. Il paroît aussi que l'étrier,). ébranlé par les vibrations du tympan, peut agir sur la pulpe nerveuse qui remplit le labyrinthe. C'esc ainsi qu'on nomme la dernière partie de l'oreille interne qui consiste en un trois canaux et un canal conique, contourné en spirale autour d'un axe et partagé par une cloison moitié osseuse et moitié membraneuse, en deux rampes, dont l'une- aboutit au vestibule et l'autre par un trou nommé fenêtre ronde, 3 à la caisse du tympan. Ce canal spiral se nomme le limaçon. Toutes les parties du labyrinthe sont tapissées en dedans d'une membrane fixe et remplies d'une gelée limpide dans laquelle les derniers filets du nerf acoustique ou de la septième paire se subdivisent. Toutes les cavités de l'oreille interne sont creusées dans une cavité de l'os temporal nommée le rocher à cause de sa dureté et leurs parties sont ossifiées avant tous les autres os on remarque même qu'elles ont atteint dans l'enfant qui vient de naître presque toute leur perfection. §. 6. Le sens du goût réside sur la langue cette partie est recouverte d'une peau fine et toujours humectée les nombreux nerfs que lui fournit la dixième paire s'épanouissent dans de petites papilles qui en revêtent la superficie, et qu'on suppose d'un tissu spongieux qui s'imbibe des liqueurs ou des parties solubles des alimens la pointe de la langue a un goût plus délicat sa base l'a plus plein. §. 7. La peau générale du corps est l'organe du toucher. Elle est composée de quatre parties: le cuzr ou derme, blanc ferme épais et qui paroît formé d'une cellulosité très-serrée le corps papillaire, qui forme sur le cuir de nombreux tubercules, qu'on suppose provenir de l'épanouissement des nerfs qui ont passé au travers du cuir et dans lequel réside proprement le tact c'est sur l'extrémité des doigts qu'ils sont le plus nombreux et le plus régulièrement disposés le corps muqueux espèce de réseaa mou qui recouvre le cuir et ses papïlles il est noir dans les nègres enfin l'épiderme ou surpeau la membrane la plus extérieure du corps, blanche, sans organisation et qui se régénère promptement lorsqu'elle a été détruite. Elle amortit l'action des corps extérieurs sur les nerfs de la peau. Entre le cuir et la chair est un tissu cellulaire rempli de graisse. Les poils et les ongles son de nature analogue à celle de Yépiderme, et se régénèrent de même. Leur usage est d'affoiblir les impressions des corps sur le sens du tact les ongles servent de plus à renforcer l'extrémité des doigts. Le sens du toucher nous procure trois sortes de sensations celles qui viennent de la résistance des corps, et par lesquelles nous les observons durs, mous élastiques liquides, aériformes, immobiles, ou mus d'une vitesse plus ou moins grande &c. celles qui viennent de la firme des corps, et nous les annoncent pour ronds, anguleux, lisses, raboteux, &c. enfin celles qui viennent du degré de chaleurdes corps. Les dernières ne nous font pas connoître absolument ce degré de chaleur, mais nous font seulement comparer la quantité de chaleur que chacun de ces corps nous enlève ou nous communique. CHAPITRE V, Des organes de la nutrition §. i. Les alimens sont mâchés et imbibés de salive dans la bouche. Nous avons déja parlé des dents et des mâchoires. La salive est produite par plusieurs glandes situées dans les environs de la bouche et qui se déchargent dans sa cavité. Les plus considérables sont les parotides placées prés des oreilles et qui, étant comprimées lorsqu'on remue les mâchoires, versent la salive dans la bouche parc un canal qui s'ouvre au dedans de chaque joue. Les maxillaires sont situées entre les branches de la mâchoire inférieure, et leur canal s'ouvre sous le frein de la langue. Il y en a encore plusieurs moindres. La salive est une liqueur limpide et savonneuse, qui commence efficacement la dissolution des alimens. §. 2. La déglutition ou l'action d'avaler., s'opère par le moyen de la langue qui, en s.e rejetant en arriére pousse les alimens dans le pkarynx ougosier on nomme ainsi le commencement du canal alimentaire. Il y a une dilatation ovale, enveloppée de beaucoup de fibres charnues qui tiennent à presque toutes les parties environnantes et qui en se contractant successivement, font descendre les alimens. §. 3. Le canal alimentaire est essentiellement forméde trois tuniques: la plus interne, nommée veloutée, est continue à l'épiderme la seconde, nommée est semblable en texture au cuir, ou derme; étant de même un tissu serré de fibres et de lames blanchâtres la troisième qui enveloppe les deuxautres, est composéedefibres charnues longitudinales et transverses, qui diffèrent pour la force et la direction; on la nomme tunique musculaire. Toute la partie de ce canal contenue dans le bas-ventre est en outre embrassée par un repli du péritoine, qui lui forme une quatrième tunique. Ce péritoine est une membrane qui enveloppe la plupart des viscères du bas-ventre comme le feroit un sac. §. 4. La première partie du canal descend le long du cou et de la poitrine sous le nom d'oesophage. Après avoir percé le diaphragme et pénétré dans le bas-ventre il s'y forme une grande dilatation qui est l'estomac. Ce viscère est situé vers la gauche, et a une grande convexité, et à l'opposite une petite concavité. Son orifice d'entrée se nomme cardia celui de sortie pylore. On remarque quelques rides dans son intérieur. Il produit une liqueur particulière nommée suc gastrique qui agit avec force sur les alimens. Ils se réduisent dans l'estomac en une bouillie homogène et grisâtre. §. 5. A partir de l'estomac le canal alimentaire prend le nom de boyaux ou d'inet remplit de ses circonvolutions la plus grande partie du bas-ventre. Il y a d'abord le duodenum qui fait deux replis, fixé contre le dos derrière l'estomac puis le canal se reporte en avant, et attaché aq bord plissé d'un repli vertical du péritoine nommé mésentère porte les noms de jéjunum et d'iléon. Ces trois premières parties se nomment en commun les intestins grêles. Le reste du canal porte le nom de gros intestins. Le plus considérable est le colon très-gros boyau qui présente beaucoup d'inégalités ou de boursoufliures transversales dans ses parois et tout le long duquel on voit régner trois bandes tendineuses, unies., semblables à des rubans. Le colon décrit un. arc irrégulier en montant le long du côté droit, est traversant pour aller redescendre au côté gauche, d'où il va vers le bas de l'épine. Il est attaché au bord d'un repli transverse du péritoine nommé mesocolon. Comme l'iléon ne débouche pas directement dans l'origine du colon, mais seulement de côté, il reste une espèce de fond aveugle appelé cxcum qui a une petite appendice grêle nommée appendice vermiforme. L'un et l'autre sont dans le bas du côté droit. Le bord de l'iléon fait dans le cœcum une saillie appelée valvule du cœcum. Elle ferme aux matières qui ont passé dans les gros intestins le retour vers les intestins grêles. Le colon aboutit au rectum le dernier des boyaux qui se porte droit à l'anus. §.. 6, La bouillie alimentaire est menée dans toute la longueur des intestins par la contraction successive des, fibres de leur tunique mus-. culâire qui produit un mouvement lent, semblable à celui d'un ver qui rampe et qu'on nomme mouvement péristaltique. Il s'y mêle par-tout une humeur qui suinte abondamment des parois du canal. A mesure que cette bouillie approche du rectum, elle devient plus brulle plus sèche et acquiert une plus mauvaise odeur. Elle reçoit, à son passage dans le duodénum, les liqueurs préparées par deux glandes considérables, appelées le foie et le pancréas. j. Le foie produit la bile. C'est une glande très-volumineuse, de couleur brune de consistance assez ferme. Il occupe le haut de l'abdomen vers la droite et s'appuie contre l'estomac le sang qui sert à le nourrir, s'y rend comme à l'ordinaire par une artère mais celui qui doit fournir la bile y arrive d'une autre manière. Le sang qui vient des intestins et de l'estomac se rend par un grand nombre de veines dans un tronc commun nommé veine porte qui, au lieu de se porter au coeur par la veine cave se subdivise dans le foie elle reçoit aussi beaucoup de branches de la rate, corps brun, assez grand, placé au côté gauche, entre l'estomac et les côtes, et auquel on ne connoit d'autre usage que celui de fournir ainsi du sang à la veine porte. C'est de tout ce sang veineux que se sépare la bile liqueur amère, d'un jaune foncé, de compofirion slavonneuse la partie qui ne doit pas se mêler d'abord aux alimens, demeure dans un réservoir appelé vésicule du fiel. §. 8. Le pancréas est une autre glande blanchâtre, oblongue placée dans un repli du duodénum, et qui produit une liqueur limpide, assez semblable à la salive. La liqueur pancréatique et la bile entrent dans le duodénum par le même point. Toutes deux sont trèsessentielles à la digestion. §, 9. Les vaisseaux lactés prennent leur origine de tous les points du canal intestinal mais sur-tout des intestins grêles. On ne les apperçoit aisément qu'en examinant le corps d'un homme ou d'un animal mort peu de temps après avoir mangé alors ils sont pleins d'une liqueur laiteuse nommée chyle. Ces vaisseaux rampent dans l'épaisseur du mésentère et du mésocolon ils se rendent dans de petites glandes nommées conglobées qui se trouvent en grand nombre dans ces membranes et qui sont formées de vaisseaux sanguins et de nerfs liés avec les vaisseaux lactés par une cellulosité serrée. Ils en sortent moins nombreux pour aboutir tous à un tronc commun appelé canal thorachique, qui va se rendre dans une grosse veine de la poitrine. §. 10. Ces vaisseaux lactés ne sont qu'une partie du grand systéme lymphatique dont ce canal thorachique est le tronc commun. Il vient des vaisseaux semblables de toutes les parties du corps, mais ils ne renferment qu'une liqueur limpide ceux qui viennent de la peau absorbent les différentes substances que contient l'atmosphère et contribuent beaucoup à la nutrition. Ceux qui viennent des parties intérieures- repompent tout le superflu des humeurs, et le reportent dans la masse du sang; les mo-1lécules solides elles-mêmes se détachent successivement pour être remplacées par d'autres en sorte que toutes les parcelles du corps peuvent être regardées comme dans un mouvement perpétuel. Les vaisseaux lymphatiques ont, comme les lactés, des glandes conglobées dans lesquelles ils se divisent. Il y en a sur-tout des paquets aux différentes jointures aux aines aux aisselles, etc. §. i i. On voit, par ce qui a été dit jusqu'ici, que tous ces systèmes qui composent le corps humain, sont dans un mouvement et dans une correspondance perpétuell ainsi le sang, en circulant sur lui-même, fournit sans cesse à la nutrition des solides et à la sécrétion des liquides. Réciproquement il reçoit, par les lymphatiques, les parcelles qui se détachent des premiers et le superflu des seconds la digestion lui redonne, par les vaisseaux lactés, tout ce que la transpiration, l'haleine, les urines, etc., lui enlèvent. Il y a de même une action continuelle des organes des sens sur leur centre commun pour les sensations, de celui-ci sur les muscles pour le mouvement, et des nerfs les uns sur les autres dans les sympathies l'ensemble de ces mouvemens et probablement encore de beaucoup d'autres dont nous nous ignorons l'existence, les rapports, et les causes, constitue la vie. CHAPITRE V I. De la génération et de l'accroissement. §. 1. On vient de voir par quels moyens l'homme vivant s'accroît, répare ses pertes et exerce en général toutes ses fonctions. Quelque difficulté que nous ayons à comprendre comment tout cela se fait, il est plus difficile encore d'imaginer comment il reçoit l'existence. On s'est presque généralement réduit à supposer que les fœtus existent tout formés quoique d'une petitesse extrême dans le corps de la mère et que la conception ne fait que mettre leurs organes en jeu. §. 2. Les ovaires sont deux corps d'apparence glanduleuse, situés dans la femme auprès des reins, et dans lesquels il paroît que le foetus est d'abord formé. Auprès de chacun est l'embouchure évasée et frangée d'un canal nommé trompe, qui se rend en diminuant toujours d'épaisseur vers le fond de la matrice. Celle-ci est une espèce de sac ou bourse dont le fond est tourné en haut. Ses parois sont d'une substance spongieuse et épaisse capable d'une dilatation énorme dans la grossesse. Son ouverture communique dans un canal qui se porte au dehors. §. 3. Le foetus descend ordinairement des ovaires par les trompes dans la matrice. Il a quelques parties qu'il perd en naissant savoir, 10. le placenta ou arrière-faix corps tissu d'une infinité de vaisseaux sanguins qui ont pour troncs la veine et les deux artères ombilicales. Ces trois vaisseaux, enveloppés de membranes, forment le cordon ombilicad. Ils entrent dans le corps du foetus par le nombril. La veine se rend dans le foie pour déboucher dans la veineporte. Les artères se joignent à celles qui se portent aux cuisses. Il y a donc une circulation perpétuelle du foetus au placenta, et de celui-ci au foetus et comme le placenta se colle intimement à la face interne de la matrice, il y a aussi communication de lui à la mère et c'est ainsi que le sang de la mère nourrit le foetus. z°. Une membrane nommée chorion, qui enveloppe le fœtus en se collant aux parois de la matrice. 30. Une autre membrane plus fine nommée amnios qui double la première et renferme une liqueur dans laquelle le fœtus nage. 40. Un sac nommé allantoïde, dans lequel l'urine se rend par un canal nommé ouraque,, qui vient du fond de la vessie et traverse le nombril. Il faut cependant remarquer que dans les fœtus humains V ouraque est ordinairement fermé et l'allantoïde invisible mais on les découvre très-bien dans les animaux. 4. Comme le fœtus ne respire point, ses poumons sont affaissés et ne permettent point au sang de les traverser en entier; mais il y a, dans la cloison qui sépare les deux oreillettes du cœur, un trou nommé trou ovale ou de botal, qui permet à la partie du sang arrivant de la veinecave inférieure, de se rendre immédiatement dans l'oreillette gauche, et de là dans l'aorte, sans passer par, le poumon. Le sang qui vient de la veine-cave supérieure entre dans l'oreillette droite, le ventricule droit, et dans l'artère pulmonaire, qui au lieu de le porter tout au poumon comme dans l'adulte, le transmet par un vaisseau nommé canal artériel, dans la partie inférieure de l'aorte. Ainsi c'est le sang venu de la partie supérieure du corps par la veine-cave supérieure, qui va dans le bas du corps et dans le placenta par la partie inférieure de l'aorte; et, au contraire, c'est le sang venu de ces parties par la veine-cave inférieure, qui se rend dans le haut du corps par le tronc de l'aorte. Le trou de botal et le canal artériel s'obstruent après la naissance. §. 5. Les proportions du fœtus ne sont pas les mêmes que celles de l'adulte la tête est plus grosse à proportion et d'autant plus qu'il est plus jeune. Son foie est aussi plus considérable, parce qu'il reçoit une grande quantité de sang par la veine ombilicale, qui s'obstrue après la naissance. Ses parties inférieures sont plus petites à proportion des supérieures. Sa pupille est fermée d'une membrane qui dispa- roit après la naissance. Le thymus 3 glande particulière située dans la poitrine, et dont on ignore l'usage, est plus gros etc. §. 6. Un foetus d'un mois a ordinairement un pouce de hauteur à deux mois il a deux pouces un quart à trois mois trois pouces et demi; à quatre mois, cinq pouces à cinq mois, six ou sept pouces; à six mois, huit ou neuf pouces; à sept mois, onze pouces; à huit mois, quatorze pouces neuf mois dix-huit pouces c'est l'époque ordinaire de sa naissance. Ceux qui naissent à moins de sept mois, ne vivent point pour la plupart. 7. L'enfant naît d'ordinaire sans cheveux et sans dents. Sa tête est plus grosse à proportion que dans les adultes; les os du crâne laissent quelques vuides entre eux, notamment au sommet de la tête, au lieu nommé fontanelle. Les dents d'abord gélatineuses ne s'ossifient qu'après la naissance. Leur apparition hors des gencives est accompagnée d'une maladie grave. A deux ans l'enfant a vingt dents. Vers la fin de la septième année elles tombent successivement pour être remplacées par d'autres. Les huit molaires suivantes ne sont totalement sorties que vers la douzième année. Les quatre dernières ne paroissent que vers la vingtième souvent même beaucoup plus tard. §. 8. Le foetus croît davantage à mesure qu'il approche de la naissance. L'enfant, au contraire, croît toujours de moins en moins. Il a à sa naissance plus du quart de sa hauteur il en atteint moitié à deux ans et demi les trois quarts à neuf ou dix ans. Ce 11 est guère qu'à dix-huit ans qu'il cesse de croître. L'homme surpasse rarement six* pieds, et il ne reste guère au-dessous de cinq. La femme a ordinairement quelques pouces de moins. §. 9. La puberté se manifeste par des signes extérieurs, de dix à douze ans dans les filles de douze à seize dans les garçons. Elle commence plutôt dans les pays chauds. L'un et l'autre sexe produisent rarement avant l'époque de cette manifestation.. §. 10. A peine le corps a-t-il atteint le terme de son accroissement en hauteur qu'il commence à épaissir; la graisse s'accumule dans le tissu cellulaire. Les difFérens vaisseaux s'obstruent graduellement les solides se roidissent et après une vie plus ou moins lôngue plus ou moins agitée, plus ou moins douloureuse, arrivent la vieillesse la caducité, la décrépitude, et la mort. Les hommes qui passent cent ans sont des exceptions rares la plupart périssent long-temps avant ce terme ou de maladies, ou d'accidens, ou même simplement de vieillesse. CHAPITRE VIL Des différentes races d'hommes. §. i. La race blanche, à visage ovale, à eheveux longs, à nez saillant, à laquelle appartiennent les peuples policés de l'Europe, et qui nous paroît la plus belle de toutes est aussi bien supérieure aux autres par la force du génie le courage et l'activité. Les Tartares proprement dits, desquels descendent les Turcs les Circassiens et autres peuples du Caucase qui sont les plus beaux des hommes les Persans, les habitans propres de l'Indostan, les Arabes les Ifiaures qui peuplent le nord de l'Afrique; et les Abyssins qui paroissent, ainsi que les Juifs, venir des Arabes, appartiennent à la même race que les Européens. Ces peuples sont plus grands, plus blancs dans le nord leurs cheveux y sont blonds, leurs yeux bleus dans le midi, au contraire, ils sont basanés et souvent fort bruns, et ont les cheveux et les yeux noirs ils sont mêlés de couleurs intermédiaires dans les contrées tempérées. §. i. Tout le nord des deux continens est peuplé d'hommes très-bruns à visage et cheveux plats, noirs ainsi que les yeux dont le corps est trapu et excessivement court. Ce sont les Lapons en Europe les Samoïèdes Ostiaques, Tchutchis, etc., en Asie; les Groënlandais et Esquimaux en Amérique. Les Finlandais leur ressemblent presque en tout si ce n'est que leur taille égale celle des autres Européens. Les Hongrois et plusieurs peuplades éparses en Asie, ont avec les Finlandais des rapports marqués de forme, de mœurs et de langage, §. 3. La race mongole, à laquelle appartiennent la plupart des peuples que nous nommons tartares, tels que les Mongols 3 les Mantchéoux, les Calmouques ou Eleuths, etc., et qui a étendu. ses conquêtes depuis la Chine jusqu'à l'Indostan, et s'est même avancée autrefois jusqu'aux frontières de f Europe a pour caractère un front plat un nez petit des joues saillantes des cheveux plats et noirs, très-peu de barbe, de petits yeux obliques de grosses lèvres et un teint plus ou moins jaunâtre. Les Chinois et Japonais et les peuples de l'Inde au-delà du Gange, auxquels on étend le nom de Malais paroissent tenir de près aux Mongols. Les isles de la mer du sud et le grand continent de la Nouvelle-Hollande, sont habités par des originaires malais. Ceux qui sont les plus voisins de féquateur ont le teint presque aussi foncé que les nègres. Tels sont, entre autres, les Papous. §. 4. Les nègres habitent toutes les côtes du midi de l'Afrique, depuis le Sénégal jusqu'à la Mer-Rouge. Outre leur noirceur on les distingue à leur nez épaté, à leur front plat à leur museau saillant, à leurs joues proéminentes, à leurs cheveux crépus. Les plus noirs sont ceux de Guinée. Ils ont le nez excessivement long. Ceux du Congo sont plus beaux. Vers le tropique du sud, ils pâlissent un peu, et prennent le nom de Cafres. Presque tous les habitans de la côte orientale d'Afrique sont de cette sous variété. Les Hottentots en sont une autre qui se trouve à la pointe la plus méridionale et ont les pommettes si saillantes, que leur visage en est triangulaire. Leur couleur est un brun olivâtre. On prétend que les parties intérieures de l'Afrique qui sont fort élevées, sont habitées par des hommes blancs, comme l'est l'Abyssinie. §. 5. L'Amérique étoit peuplée d'hommes de couleur de cuivre rouge, à cheveux longs et grossiers, et manquant généralement (selon bien des voyageurs j de barbe et même de poils sur le corps. D'autres assurent qu'ils se les arrachent. On dit aussi que les formes plus ou moins bizarres de leurs têtes viennent des compressions qu'on leur fait subir dans leur première enfance. Cette race comprend les peuples sauvages de l'Amérique, et ce qui reste des Mexicains et des Péruviens. C'est vers la pointe méridionale de ce continent qu'on trouve les hommes les plus hauts de l'univers mais leur taille, que les premiers voyageurs avoient représentée comme gigantesque n'est guère que de six pieds. C'est le peuple si fameux sous le nom de Patagons. §. 6. Toutes ces races d'hommes peuvent se mêler et produire des enfans qui tiennent le milieu entre les formes et les couleurs de leurs parens. Ces métis peuvent eux-mêmes se mêler avec les races originelles, et le produit se rapproche de ces races selon le degré de mêlange du métis. Tous ces produits sont aussi féconds que leurs pères et mères. §. 7. Il paroît qu'il naît quelquefois, dans les races différentes de la nôtre, des sujets d'un blanc de lait ou de linge c'est l'effet d'une maladie, et cette couleur est accompagnée de foiblesse et d'une vue débile. C'est à tort que quelques voyageurs ont cru que ces hommes blafards formoient des nations entières, qu'ils ont nommées Dariens en Amérique, Dondos ou Albinos en Afrique et Chacrelats aux Indes. §. 8. Les différentes couleurs qui imprègnent ces variétés de l'espèce humaine, résident, non dans l'épiderme, mais dans le tissu muqueux et réticulaire qui est immédiatement au dessous. CHAPITRE VIII. Des habitudes propres à l'espèce humaine. §. i. L'homme est destiné à marcher debout, toute sa structure le démontre la position de son trou occipital tient sa tête en équilibre sur le cou la largeur de son bassin, et sur-tout des os des îles fournit aux muscles qui retiennient le tronc des attaches suflisantes la largeur de son pied donne à tout le corps une base étendue, et la force des muscles qui composent ses fesses et ses mollets, maintient les jambes et les cuisses droites et fermes. Aucun autre animal ne réunit ces divers moyens les singes même les plus semblables à l'homme ont la tête si portée en avant, le bassin si étroit, les jambes et les pieds si ployés, qu'ils ne prennent notre attitude pour quelques instans qu'avec beaucoup de peine. §. 2. L'homme ne pourroit marcher à quatre: ses yeux seroient dirigés contre terre n'ayant point de ligament cervical, il ne pourroit soutenir sa tête; ses extrémités inférieures seroient trop élevées 'à proportion de ses bras, et ses pieds trop courts pour qu'il pût les ployer commodément comme les animaux qui n'appuient que les doigts; sa poitrine, trop large, empécheroit le mouvement libre de ses bras. Il ne lui est pas même aussi facile de grimper qu'aux singes parce qu'il n'a pas, comme eux, le pouce des pieds de derrière séparé des doigts, ni qu'aux chats, à cause de la foiblesse de ses ongles. §. 3. L'homme est, à sa naissance, plus foible qu'aucun animal il. ne peut subsister que par les secours de ses parens il a besoin de ces secours pendant un temps beaucoup plus long que les autres animaux., et suffisant pour que ses parens produisent de nouveau. De là la perpétuité naturelle de l'union conjugale, et la société intime des parens avec les enfans, et de ceux-ci entre eux. Comme le père partage avec sa compagne le soin de l'éducation des enfans l'homme doit comme tous les animaux oit cela arrive, vivre en monogamie ce qu'indique d'ailleurs le nombre à peu près égal d'enfans mâles et femelles qui viennent au monde année commune. §. 4. L'homme a un penchant à la sociabilité, que sa foiblesse naturelle lui rendoit absolument nécessaire, et sans lequel il n'eût pu résister aux bètes féroces, ni se procurer ses besoins puisqu'il n'a aucune arme défensive ou offensive, telle que cornes, griffes, écailles, ni rien qui ressemble à ces facultés connues sous le nom d'instinct que plusieurs espèces d'animaux tiennent de la nature même, de se fabriquer des demeures des vêtemens de changer de climat selon les saisons &c. Tous les animaux sociables ont bien un cer- tain langage mais l'homme a à aec égard deux grandes prérogatives 1°. la faculté d'articuler des sons qu'aucun quadrupède ne partage avec lui et qui a dû donner à son langage une variété et une précision infinie; z°. la faculté illimitée de généraliser ses idées, et de fixer et retenir les notions abstraites au moyen des sons. C'eft d'elle que dépend la mémoire et le raisonnement. Elle fait la base de la raison ou de cette faculté de réfléchir et de combiner des idées qui est éminemment propre à l'homme. §. 5. C'est le langage qui rend communes à. toute l'espèce les observations et les découvertes de chaque individu, et qui est la source de la perfectibilité indéfine du genre humain les arts sont nés de la science, produite par l'ensemble de ces observations et découvertes, et de l'adresse, qui résulte de la conformation de nos mains et de nos doigts. §. 6. Par le moyen des arts, même dans leurs plus foibles commencemens, l'homme a su se procurer sa nourriture, et résister à l'intem* périe de l'air dans tous les climats de la terre. Aussi s'est-il établi par-tout tandis que les autres animaux ont chacun un espace déterminé qu'ils ne peuvent franchir que par la protection de l'homme qui a transporté avec lui les espèces domestiques et qui a été suivi, malgré lui, par les espèces parasites. §. 7. Les peuples qui se sont portés dans les terres glacées du nord, n'y trouvant point de nourriture végétale ni de pâtures assez abondantes pour des troupeaux, ne tirent leur subsistance que de la chasse ou de la pêche. Obligés de donner tout leur temps à la recherche de cette subsistance ne pouvant beaucoup multiplier à cause que la destruction du gibier s'ensuivroit c'est chez eux que l'homme a fait le moins de progrès en tout genre. Leurs arts se bornent à construire des huttes, à se couvrir de peaux, et à fabriquer des flèches. Les peuples de la Sibérie septentrionale et orientale et les sauvages de l'Amérique septentrionale sont presque les seuls qui soient réduits à ce point. §. 8. D'autres peuples ont su se procurer dans dans la possession de nombreux troupeaux, une subsistance toujours assurée et quelque loisir qu'ils ont employé à augmenter leurs connoissances mais leur vie errante pour trouver de nouveaux pâturages et pour suivre les saisons favorables les retient encore dans des bornes assez étroites. Ils mettent quelque industrie dans la fabrication de leurs demeures et de leurs vêtemens connoissent la propriété et, par conséquent les échangeas, la richesse et l'inégalité des conditions. Les Lapons dans le nord de l'Europe les Tartares dans la vaste étendue qui fait le milieu de l'Asie les Arabes bédouins dans les sables de l'Arabie et du nord de l'Afrique, les Galles Cafires et Hottentots dans le midi de l'Afrique sont les principaux peuples nomades que nous connoissions. §. 9. L'homme n'est parvenu à se multiplier et a perfectionner ses arts et ses connoissances que lorsque la propriété des terres lui a permis de se livrer à t agriculture, au moyen de laquelle le travail d'une partie des membres de la société peut nourrir tous les autres, et leur donner le temps de s'occuper des arcs moins nécessaires. Enfin l'invention des valeurs représentatives, en facilitant les échanges a porté au suprême degré l'industrie, le luxe et l'inégalité des fortunes, et, par une suite nécessaire, les vices de la mollesse et les fureurs de l'ambition. §. to. Les hommes, vivant dans tous les climats, ne craignant aucun des animaux, ayant même détruit ou confiné dans les déserts ceux qui pouvoient les gêner sont devenus incomparablement plus nombreux qu'aucune autre grande espéce; eh sorte qu'il n'y a que l'homme qui puisse nuire à l'homme. Aussi eft-ce la seule efpèce qui soit continuellement en guerre avec elle-même. Les sauvages se disputent les forêts dans lesquelles ils chassent les nomades les pâturages où leurs troupeaux paissent; les peuples civilisés combattent pour le monopole du commerce ou les prérogatives de l'orgueil de là la nécessité des gouvernemens pour diriger les guerres nationales et pour réprimer ou réduire à des formes réglées les querelles particulières. Ici l'homme cesse d'être du domaine de l'histoire naturelle. TABLEAU ÉLÉME N TAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX. LIVRE SECOND. DES MAMMIFÈRES. CHAPITRE PREMIER. Comparaison de l'homme aux autres animaux et notions générales sur les mammifères. §. i. Nous avons étudié, dans le livre précédent, l'organisation de l'homme, qui est le plus parfait de tous les animaux. Le corps des autres est formé des mêmes élémens et com- posé d'organes analogues ainsi ils ne se meuvent que par des muscles ils ne sentent que par des nerfs ils ne se nourrissent que par une humeur qui circule en eux et qui se renouvelle par la digestion. Celle-ci se fait de même dans une cavité interne du corps, dans des intestins §. 2. Il y a beaucoup d'animaux qui ne ressemblent à l'homme que par ces rapports généraux, et qui n'ont d'ailleurs rien de commun avec lui ni pour la disposition ni pour la forme des parties ce sont les animaux dits à sang- blanc, dont nous traiterons dans les trois derniers livres de cet ouvrage. §. 3. Par contre, les animaux dont le sang est rouge comme celui de l'homme, lui ressemblent tellement par toutes leurs parties, qu'ils ne paroissent d'abord être que des dégradations d'une forme commune. Ainsi ils ont tous une tête osseuse contenant le cerveau et les principaux organes des sens, placée à une extrémité d'une colonne vestébrale qui contient le faisceau commun des nerfs et dont l'autre extrémité se prolonge en un coccyx ou queue plus ou moins considérable. Leur tronc est presque toujours entouré en partie de demi-cerceaux osseux ou de côtes, comme celui de l'homme. Nos bras se retrouvent dans les jambes de devant des quadrupèdes, dans les ailes des oiseaux, et jusques dans les nageoires pectorales des poissons, comme nos pieds sont représentés par leurs nageoires ventrales. Il n'y a que les serpens qui manquent tout-à-fait de membres. Les parties molles des animaux à sang rouge présentent la même ressemblance que leur charpente osseuse. Ils ont des artères et des veines dans lesquelles le sang est dirigé par un cœur musculaire. Leur cerveau leurs organes des sens ont les mêmes parties essentielles. Ils ont un canal alimentaire un foie un pancréas une rate, des reins; en un mot il est diiicile de déterminer si la masse des ressemblances ne surpasse pas celle des différences. §. 4. Cela s'accorde avec ce que nous avons dit de l'influence des parties principales sur toutes les autres ( introd. chap. IV ) car toutes les parties du corps naissant médiatement ou immédiatement du sang la nature du sang doit être la principale cause des différences que ces parties subissent. Voilà pourquoi les animaux à sang blanc n'ont de commun avec ceux la sang rouge que ce qui entre essentiellement dans la notion d'animal, tandis que la suite de ces derniers ne présente que les modifications diverses d'un plan unique dont les bases principales ne sont point altérées. §. 5. Ce sont aussi les différentes propriétés que le sang reçoit par la manière plus ou moins complète dont il est exposé à l'action de l'air qui indiquent les meilleures subdivisions à faire parmi les animaux à sang rouge. Les uns ont, comme l'homme un coeur à double ventricule et à double oreillette, et le système des vaisseaux du poumon égal à celui des vaisseaux du reste du corps en sorte que leur sang est complètement exposé à l'action de l'air et devient par l'effet de cette respiration plus chaud que l'atmosphère. Ce sont les quadrupèdes vivipares ou mammifères, et les oiseaux. D'autres n'ont qu'un seul ventricule au coeur leurs vaisseaux pulmonaires ne forment point un système particu- F4 lier mais l'aorte produit une branche qui se rend au poumon, et le sang retourne du poumon dans la veine-cave. Il n'y a donc qu'une petite partie du sang qui circule dans le poumon il n'y est pas échauffé; il reste à la température de l'atmosphère Ce sont les reptiles. Enfin il y en a qui ont bien les vaisseaux tellement disposés que tout le sang passe par l'organe de la respiration mais cet organe n'est point un poumon cellulaire propre à recevoir l'air il consiste en plusieurs feuillets dans les intervalles desquels l'animal fait passer de l'eau. Celle-ci n'agissant que par le peu d'air qu'elle tient en mélange ou en dissolution, le sang n'en est pas échauffé au-dessus de la température environnante. Ces animaux sont les poissons. §. 6. Il s'est trouvé entre les animaux à sang chaud une différence considérable dans le mode de la génération qui a servi à les diviser en deux classes les mammiféres qui sont vivipares les oiseaux qui sont ovipares. Il y a donc en tout quatre classes d'animaux à. sang rouge. §. 7. Lorsque nous traiterons de chacune de ces classes nous verrons que leur organisation présente encore une multitude de différences entre elles, sur-tout dans les parties les plus extérieures. La même gradation dans la constance des parties s'observe dans les subdivisions de ces classes. Les espèces les plus voisines ne différent que par les parties les plus extérieures et les moins importantes les différences pénètrent davantage dans les espèces plus éloignées et ce n'est pour ainsi dire que lorsque toutes les variétés que les organes extérieurs pouvoient fournir sont épuisées, que l'on voit les viscères, le cerveau, le cœur, changer essentiellement de forme et d'organisation. §. 8. Les animaux qui ressemblent le plus à l'homme parmi lesquels on doit même le ranger, sont les mammifères ou quadrupèdes vivipares les seuls avec l'homme qui produisent des petits vivans, nourris dans la matrice par un placenta et après leur naissance par le lait séparé dans des mamelles. Ils ne diffèrent de nous que par le nombre des plus petites parties et les proportions des plus considérables. §. 9. Leur cœur, leurs poumons, leur diaphragme, sont organisés comme les nôtres leur larynx ne diffère du nôtre que par quelques circonstances accessoires. §. 10. Ils ont toujours, comme nous, sept vertèbres au cou mais celles du dos et des lombes varient en nombre leur coccyx se prolonge le plus souvent en une véritable queue aucun d'eux n'est organisé de manière à marcher debout sans contrainte. Les singes même les plus semblables à l'homme, ont le museau plus alongé, et l'articulation de la tête plus en arrière ce qui la prive de son équilibre. Cette disposition, encore plus considérable dans les autres mammifères est corrigée par le ligament cervical qui les aide à soutenir leur tête, et qui manque dans l'homme. Leur bassin est aussi plus étroit que le nôtre et leurs talons n'appuient point sur une tubérosicé le plus grand nombre tient même, en marchant, la plante du pied et la paume de la main relevées, et n'appuie que le bout des doigts. Les clavicules ne sont complètes que dans ceux qui se servent de leurs mains pour manier les objets ou pour quelque autre usage exigeant de la forçe: les autres n'en ont que des rudimens et ceux dont les ongles sont en forme de sabots, en manquent entièrement. II y a des mammifères dont les bras et les doigts sont alongés en forme d'ailes d'autres dont le tronc est si long et les membres si courts, qu'ils ne peuvent guère que nager. Il y en a parmi ceux-ci qui n'ont point du tout d'extrémités postérieures. §. 11. Beaucoup de mammifères ont cinq doigts comme nous. Le pouce est séparé dans plusieurs aux pieds de derrière comme à ceux de devant; dans d'autres, à ceux de derrière seulement: mais, dans la plupart, il est joint aux autres doigts il est tout-à-fait caché sous la peau dans quelques espèces. Il en est de même du cinquième doigt dans un petit nombre. Les ruminans n'ont que deux doigts bien exprimés dont les os métacarpiens et métatarsiens sont soudés en un seul appelé canon. Les solipèdes n'ont qu'un seul doigt complet. §. 12. Ces deux derniers ordres et celui que nous nommerons ont toute la partie des doigts qui ont touché à terre enveloppée dans un sabot de corne les autres n'ont que des ongles tantôt plats tantôt aigus et tranchans. Le sens du toucher est d'autant plus fin chez eux, que leur main ressemble plus la nôtre par la division et la finesse des tégumens mais tout leur corps est moins sensible que le nôtre aux impressions de l'air à cause des poils ou de la laine qui le revêtent, et qui sont quelquefois remplacés par des épines ou des écailles. Leurs yeux diffèrent peu des nôtres. Leurs oreilles ont le plus souvent une conque en forme de cornet mobile, qui ramasse les sons d'une manière avantageuse. Le prolongement de leur museau et l'applatissement de leur crâne donnent à l'étendue des narines et de la langue et par conséquent à la force de l'odorat et du goût, tout ce qu'ils ôtent au volume de leur cerveau et à leur intelligence. 13. Les muscles de la bouche des mammifères sont généralement plus forts que chez nous leurs d::nts diffèrent beaucoup en nombre, en forme et en position. Il y en a qui n'en ont point du tout d'autres, chez lesquels l'une ou l'autre sorte de dents manque. Les carnassiers ont des canines très-longues et des molaires tranchantes et armées de pointes. Ces dernières sont plates dans les herbivores etc. Le canal alimentaire varie beaucoup pour sa longueur et ses circonvolutions. Les carnivores l'ont court, et ont le ccecuni petit ou nul leurs glandes du mésentère sont unies en une grande masse, nommée pancréas d'Asellius. Ce canal au contraire, est fort long, et le cœcum vaste dans les herbivores. Les ruminans ont l'estomac quadruple. D'autres herbivores y ont au moins des étranglemens. §. 14. Les reins des mammifères, leur vessie, leurs organes delà génération, ressemblent beaucoup aux nôtres. Cependant le plus grand nombre a la verge attachée contre le ventre par un prépuce et renforcée par un os dans son intérieur. La matrice est presque généralement divisée, dès son entrée en deux grandes cornes plus larges par en bas. La forme du bassin fait que les mammifères accouchent plus facilement que la femme. Leurs mamelles sont le plus souvent en nombre proportionné à celui de leurs petits elles sont placées tantôt à la poitrine, tantôt sous le ventre ou entre les cuisses. Le nombre des petits est ordinairement en raison inverse de la grandeur de l'espèce. Cependant le cochon fait à cette règle une exception notable. §. 15. Les mœurs des mammifères, leurs séjours, leurs utilités, ou les dommages qu'ils causent, varient à l'infini. On peut cependant les distinguer* en terrestres, volans, amphibies et aquatiques. Ces derniers sont les cétacés, qu'on a confondus long-temps avec les poissons et qui habitent en effet dans les eaux, quoique toute leur organisation ressemble à celle des mammifères ordinaires. §. x6. Pour traiter de ces animaux avec ordre, nous examinerons ceux qui nous ressemblent le plus par l'ensemble de leur organisation, et nous passerons aux autres, selon qu'ils s'éloignent plus ou moins de ce premier type. Nous trouverons nos guides pour cela, selon ce qui a été dit § 7 dans l'importance des organes semblables nous commencerons donc par ceux qui nous ressemblent même dans les parties les plus extérieures et nous parcourrons graduellement toute la classe jusqu'à ceux qui n'ont plus de commun avec nous que les articles les plus importans, comme le coeur les poumons, la génération vivipare, etc. CHAPITRE I I. Des mammifères a quatre mains ou Q UADRV MANES. I. Les singes. (Simia.) Les mammifères sont, parmi tous les animaux, ceux qui ressemblent le plus l'homme et parmi les mammifères ce sont les singes. Ils ont, comme lui, quatre incisives à chaque mâchoire deux mamelles sur la poitrine, cinq doigts tous les pieds, et bien d'autres rapports. Le principal caractère qui les distingue de l'homme, c'est que les pouces de leurs pieds de derrière sont écartés des autres doigts comme ceux des mains de là vient qu'on les nomme quadrumanes comme qui diroit animaux à quatre mains. Cette ressemblance dans les organes fait qu'ils imitent nos gestes et notre adresse mais leur bassin étroit leurs talons peu saillans, les muscles de leurs cuisses et de leurs jambes trop foibles ne leur permettent pas de se tenir debout aisément. Par contre, ils grimpent aux arbres avec beaucoup d'agilité, en empoignant les branches avec leurs quatre pieds et quelques espèces même avec le bout de la queue. Les espèces des singes sont fort nombreuses; elles se distinguent les unes des autres par la grandeur et la couleur par l'absence et les diverses longueurs de la queue par la forme de la tête et le prolongement du museau. Elles se nourrissent de fruits et de racines et habitent toutes dans les pays chauds des deux continens de façon cependant que celles de l'un ne se trouvent point dans l'autre. On les divise en plusieurs familles savoir a. ) Les singes proprement dits ci tête ronde à museau trés-peu proéminent (de 65.° ) sans queue, et sans abajoues. i. L'orang-outang. (Simia satyrus. ) Ce singe nous étonne par son adresse son intelligence et sa gravité au point que quelques nations lui ont donné le nom d'homme sauvage. En effet c'eil de tous les animaux celui qui nous ressemble le plus if a néanmoins le museau plus saillant et les bras prolongés jusqu'à terre. Il manque de fesses et de gras de jambes, et ne peut marcher debout qu'en s'aidant d'un bâton. Il lui est physiquement impossible d'articuler aucun son à cause d'un certain sac qui communique avec son larynx, et qui rend sa voix entièrement sourde. Tout son corps est revêtu de grossiers poils roux. Il habite dans les parties les plus reculées des Indes orientales. Seul parmi les singes connus, il manque d'ongles aux pouces de derrière. 2. Le gibbon. ( Simia lar. ) A les bras encore plus longs que l'orang outang, auquel il ressemble d'ailleurs par la forme l'adresse et le climat. Ses fesses sont calleuses et sans poils son corps est couvert de grossiers poils noirs. 3. Le ifrouwou. ( Sirnia cinerea. Ressemble en petit aux deux précédons mais a tout le corps couvert d'une laine cendrée. De Batavia. 4. Le chïmpansê. ( Simia troglodytes. ) Jocko. Buff. Que quelques uns ont aussi nommé orang-outang, paroît avoir autant d'adresse et d'instinct que le véritible mais sa tête est plate en dessus et ses bris n'atteignent qu'aux genoux. Son corps eft couvert de poil brun; il devient fort grand, et habite en Afrique. b. ) Les SAPAJOUS à tête plante, museau peu proéminent ( de 60. ), ci longue queue, sans abajoues à fesses velues à narines percées aux côtes du ne- Ce sont, avec les alouates dont nous parlerons plus bas les seuls quadrumanes du nouveau contiaent les uns ont la queue prenante c'elt-à-dïre que son extrémité peut s'entortiller autour des corps avec assez de force pour que l'animal s'en serve comme d'une maini ceux-là retiennent plus particulièrement Mûrement le nom de sapajuus. Ceux qui n'ont point cette faculté s'appellent sagoins. Les principaux sapajous sont: 5. Le coaita. ( Simia paniscus.) A poil noir, à membres gréles à pouce des mains de devant entièrement caché sous la peau. 6. Le saï. (Simia capucina.) Vulg. Singe pleureur, A corps brun, à calotte et mains noirâtres il remplit les forêts de cris lamentables. 7. Le saïmiri ( Simia scîurea. ) Vulg. sapajou orangé. Grand comme un écureuil, à poil gris, à mains jaunâtres. Une tache noire sur la bouche. On remarque parmi les sagoins 8. L'ouïstiti. (Simia jacchus. ) A peine grand comme un rat, ,à belle queue longue et touffue annelée de blanc et de brun. 9. Le marikina. ( Simia rosalia. ) Vulg. singe-lion. Blanc à. tête entourée d'une crinière fauve. 10. Lé mico. ( Simia argentata*. ) Blanc à visage rouge à queue brune. c. ) LES guenojss tête plate, à museau peu proémi. nent ( 6o.° ); à queue longue, non-prenante; ci abajoues (i), à fisses calleuses. Leurs espèces habitent toutes dàns l'ancien continent, surtout en Afrique. Elles sont nombreuses de grandeurs et de couleurs très-variées, vivent en troupes, et font beaucoup de dégâts (1) Les ahajoues ou salles sont des sacs placés sous les joues, et atoutissans clans la bouche. Les animaux qui en ont, y mettent leur» précisions de Louche. dans les jardins et les champs cultivés. Les plus remarquables sont ii. Le patas. ( Simia paras. ) A poil d'un roux très- vif. 12. Le callitriche. ( Simia A poil verdâtre, le bout de la queue jaune. ï3. La mozze. {Simia mona.) Variée de blanc, de noir et de brun. 14. Le rolowai. ( Simia diana. Noirâtre en dessus, blanche en dessous, une petite barbe pointue au menton. 15. Le mous tac. (Simia cephics.) Brun, deux pinceaux de poil jaune aux oreilles, la lèvre supérieure bleue. 16. Le blanc ne4. (Simia nicritans.) Noir brun le nez seul blanc. ij. Le nasique. (Simia nasiea. ) Grand, fauve, le nez excessivement long, etc. etc. d. ) Les macaques • à tête plate; d museau proémïszent ( de 45°. ) à abajoues ci fuses calleuses. A mesure que le museau s'alonge le naturel se détériore. Les guenons ne sont que vives et pétulantes ces singes-ci sont Indociles et même féroces. Nous laissons en particulier le nom de macaques ceux longue queue, qui ont une crête saillante au-dessus des sourcils, 18. Le macaque. ( Simia cynomotgos. ) A poil gris, à lèvre fendue. 19. Le bonnet chinois. ( Simia sinensis. A poil gris une calotte sur la tête, formée de poils divergens. Ceux à longue queue, qui n'ont point de crête sur les sourcils, se nommeront cynocéphales, 2o. Le papion. ( Simia sphinx. ) A poil jaunâtre à museau noirâtre fesses rouges. Ceux qui n'ont point de queue porteront le nom de magots. ai. Le magot. (Simia inuus. ) A poil gris un petit tubercule au lieu de queue. C'est de tous les singes celui qui supporte le plus aisément notre climat il est originaire d'Egypte et de Barbarie d'oii on l'apporte souvent en Europe. Il y produit quelquefois. Sa grandeur est à peu près celle du renard. e. ) Les BABOUINS à museau alongé ( de 3o°. ); àaba* joues à fesses calleuses à queue courte ou nulle. Ce sont des êtres hideux, d'une férocité indomtable et d'une brutalité dégoûtante. 22. Le mandrill. ( Simia maimon. ) A poil brun, à museau silionné, coloré de bleu. Ses fesses sont rouges et violéttes. Avec l'âge son nez devient d'un rouge vif, qui contraste horriblement avec le bleu de ses joues. Quelques uns l'ont pris alors pour une autre espèce ( simia mormon. Lin. ). On le trouve en Guinée. Sa queue est courte. z3. Le pongo. ( Simia pongo. ) Est un singe de l'isle de Bornéo qui a la hauteur d'un homme les bras aussi longs que le corps, des mâchoires trés. fortes d'énormes canines et qui manque de queue. Il ressemble au mandrill par la tête. Ces deux espèces ont un grand sac membraneux en communication avec le larynx, qui s'enfle lorsqu'ils crient. f. ) Les ALOUATTES à tête pyramidale; à mâchoire inférieure très-haute; ci longue queue prenante sans abajoues ni callosités. Se trouvent en Amérique, ont dans la gorge un tambour osseux, qui donne à leur voix un volume énorme et un son effroyabFe. De là leur nom de sinpes hurleurs. 24. L'alouatte. ( Simia beel\ebul. ) Vulg. hurleur roux. Toute rousse, à longue barbe. 25. L'ouarine. (S'mia seniculus. ) Toute brune. II. LES Makis. (Lemur). On a compris sous ce nom tous les quadrumanes différens des singes qui, .au reste ne s'en distinguent guère que par le nombre et la direction des incisives et parce qu'ils ont le museau en général plus pointu, ce qui les a fait appeler singes museau de rerzard par quelques auteurs. On les divise comme les singes en plusieurs familles savoir a. ) LES MAxIS proprement dits quatre incisives en haut dont les intermédiaires séparées six en bas couchées en avant. Ils se trouvent à Madagascar vivent de fruits, varient pour la couleur et la grandeur, mais ont tous la queue longue et touffue. i. Le vari. (Lemur macaco.) Varié par grandes taches de noir et de blanc. 2. Le mococo. ( Lemer cana. ) Gris, à queue annelée de blanc et de noir. 3. Le mongous, ( Lemur mongos. ) Tout brun, etc. b. ) LES induis ressemblans en tout aux makis mais n'ayant que quatre incisives en has. Sont du même pays et ont les mêmes mœurs que les précédens. Il y en a une espèce sans queue toute noire ( Lemur incfri. Gm. ) et une autre roussâtre qui a la queue fort longue. ( Lemur lanlger. ) c. ) LES loris: le même nombre de dents que les makis; la tête ronde; le museau court et relevé; point de queue. Se trouvent dans les Indes-orientales. 4. Le lori paresseux. ( Le Ion du Bengale. Buff. ) (Lemur tardlgradus; ) A poil grisâtre, une raie brune le long du dos. C'est un animal singulièrement lent dans sa démarche. 5. Le lori grêle. Le lori. Buff. ) ( Lemur gracllis. ) V D'un gris fauve et uniforme, à membres grêles et alongés", Il est plus petit et plus agile que le précédent. d. ) LES galagOS à six izzcisives en bas et deux seulem:nt très-êcartées en haut. Ce sont des animaux du Sénégal, à longue queue touffue. dont les pieds de derrière ont le tarse très-alongé en sorte qu'ils sont disproportionnés avec ceux de devant. Ils ont des molaires à plusieurs pointes, et vivent d'insectes. 6. Legalago moyen. (Lemur galago.) Galago senegalensls.GsoS. A poil gris fauve, à grandes oreilles nues, de la grosseur d'un rat. 7. Le petit galago. ( Lemur mimltus.) Gris de souris, à petites oreilles, e. ) LES tarsiers: à quatre dents incisives en haut et deux en bas à plusieurs canines plus courtes que les incisives. On n'en conçoit qu'une espèce ( Lemur tarsius. Pall. ) ( Didelpkis thacrotarsus. Gmel. ) qui a, comme les galagos, les oreilles grandes et nues les tarses très alongés la queue longue et touSue. Elle se trouve aux Moluques, et vit d'insectes.- Son poil est laineuz et gris-fauve. Les quadrumanes ressemblent aussï beaucoup à l'homme par l'intérieur Les singes proprement dits ont, comme lui, le foie divisé en deux lobes et un lobule seulement, et un appendice vermiforme au coecum. Celle-ci manque dans tous les autres, et le foie y est plus divisé. Dans les sapajous et les makis, les gros intestins sont plus minces et plus unis et le cœcum plus long à proportion que dans l'homme. Il n'y a que les galagos et les tarsiers qui aient des molaires à pointes aussi vivent-ils d'insectes les autres les ont, comme l'homme, à tubercules mousses. CHAPITRE III. Des mammifères carnassiers. ILS ont, comme l'homme et les quadrumanes, les trois sortes de dents, savoir des incisives, des canines et des molaires leurs doigts sont munis d'ongles, et non revêtus de sabots mais leur pouce de devant n'est point séparé ni opposable aux autres doigts. C'est ce qui les caractérise. Comme leurs genres sont fort nombreux, on les divise en plusieurs sections. A. Mammifères carnassiers volans, ou chéiroptères. Une membrane formée d'un repli de la peau s'étend, des côtés du cou et du corps, jusqu'aux extrémités de leurs quatre pieds, et passe entre leurs doigts elle les soutient en l'air, et met ceux qui ont les doigts fort àlongés en état de voler. I. LES CHAUVES SOURIS. ( Yespertilio.) Ont les bras, les avant-bras, et sur-tout les quatre doigts excessivement alongés en sorte que la membrane fine qui est étendue dessus forme une véritable aile qui les met en état de voler aisément. Les chauves-souris ne volent que pendant le crépuscule elles se cachent le jour. Celles qui habitent dans les pays froids dorment pendant tout l'hiver, sans prendre de nourriture. Les petites espèces vivent d'insectes qu'elles attrapent en volant les très-grandes attaquent les oiseaux ou les petits animaux. Toutes ont deux mamelles à la poitrine auxquelles elles porrent leurs petits suspendus. Elles manquent de cœcum. Leurs espèces sont nombreuses et forment plusieurs familles. A. Chauves-souris qui orzt Ies canines écartés et laissant urze place suffisante aux incisives. a. ) Les roussettes: quatre incisives en haut et en bas, tranchazt entier; molaires mousses. Ce sont les tris grandes chauves'- souris des Indes et de l'Afrique elles égalent la taille de nos poules leurs oreilles sont petites; elles manquent de queue leur langue est hérissée de piquans recourbés en arrière. On prétend qu'elles sucent le sang des hommes et des animaux endormis sans les réveiller d'autres disent qu'elles ne vivent que de fruits. i. La roussette. ( Wespertilio vampyrus, ) Brune, la tête et le derrière jaunâtres. On a confondu avec elle des espèces fort distinctes telles que la rougette de Buffbn, grise à collier rouge la roussette jaune toute entière de cette couleur, etc. t>. ) LES CHAUVES SOURIS proprement dites deux ou quatre incisives en haut les intermédiaires écartées six en bas à trarzchrznt dentelé. Parmi elles sont la plupart des chauves-souris de notre pays; toutes ont la queue longue, comprise dans la membrane, et se recourbant sous le corps lorsqu'elles ne volent point le nez dépourvu de crêtes. On remarque 2 L'oreillard. (Vespertilio auritus. ) Petite cendrée à oreilles nues aussi grandes que le corps, avec un oreillon alongé et pointu. 3. La chczuve-souris ordinaire. ( Vesp. murinus. ) Grise, à oreilles nues, oblongues, grandes comme la tête t à oreillon alongé et pointu. 4. La noctule. (¡Tesp. noctula. ) Brune à oreilles triangulaires courtes à oreillon petit et arrondi etc. c. ) LES rh'.nolophes à deux très-petites incisives en haut; quatre en bas' Ressemblent aux précédentes par la, forme du corps et la queue sur leur nez sont des membranes qui y forment des crêtes diversement figurées selon les espèces. 5. Le fer-à-cheval. ( Yesp. ferrum equinum. ) La. membrane de son nez couvre presque toute sa face, et a une forme approchante de celle d'un fer-à-cibeval avec une crête saillante au milieu. Cette espèce est de notre pays; il y en a de deux grandeurs différentes indépendantes de l'âge. B. Chauve s-souris qui 6nt les canines rapprochées par leur base et laissant peine au levant d'elles une place pour a. ) LES phyllostomes une feuille verticale sur le nel. Ce sont des espèces des pays chauds de grandeur médiocre qui se distinguent les unes des autres par les différèntes formes de la feuille membraneuse qu'elles portent sur le bout du nez. Elles n'ont que deux ou quatre petites incisives placées et comme serrées entre de très-longues canines. Leur queue est très-courte ou nulle. 6. Le fer-dc-lance. ( P'esp. hasiatus. ) A feuille en manière de fer de lance à une seule pointe; à oreilles ovales à oreillons dentelés. 7. Le spectre. ( Y'esp. spectrum. ) A feuille ovale, creusée en entonnoir oreilles oblongues. 8. Le spasme* ( t^esp. spasma.- ) A feuille ronde en bas, surmontée d'une pièce ovale â trois dentelures à oreilles réunies par leur bord interne à grands oreillons fourchus. b.) Les hoctilions point de feuille sur le ne\. Ont les dents disposées à peu près comme les phyllostomes, et manquent même quelquefois entièrement d'incisives. Ils n'ont point de crête membraneuse. Ils sont des pays chauds. 9. Le bec-i.e-U.ev n. ( Vesp. leporinus.') A poil jaunâtre à museau renfle fendu, et garni de verrues diversement figurées. Le bout de la queue libre sur la membrane, ],0. Le noeûlion-dogue { Vesp. molossus.) Brun, à grosses lèvres la queue plus longue que la membrane, et la dépassant de beaucoup. IL Les GALÉopiTJfèqutES. (Galeopithecus.) Vulg. chats-polans. ( Lemur volans. Lin. ) Ne diffèrent des chauves souris que parce que leurs'pieds de deva.nt n'ont pas les doigts plus alongés que ceux de derrière, et qu'ils sont munis d'ongles crochus et trancl?ans. Leur membrane est néanmoins assez étendue pour leur donner le moyen de voltiger en descendant de branche en branche. Elle est velue par-tout, ainsi que Ies. oreilles, qui sont fort petites. La queue est comprise dedans. Le museau est mousse il y a en haut deux incisives très-écartées qui ainsi que les canines ont une dentelure semblable à celle des molaires en bas il y en a six divisées comme des peignes. Le caecum est très-volumineux. 1. Ge galéopithéque roux. ( Gal. rufus. ) D'un roux uniforme. 2. Le Gai. varié. ( Gal. varicgatus. ) Brun, avec des taches grises et noires et des points blancs. Ces animaux sont des isles Moluques. N E. Les chéiroptères sont les seuls carnassiers qui aient comme les singes, les mamelles sur la poitrine les autres les ont sous le ventre. B. Mammifères carnassiers qui appuient la plante entiére des pieds à terre ou plantigrades. Les singes et les chauves-souris marchent, comme nous sur la plante entière des pieds. Ceux des carnassiers sans ailes qui marchent de même sont remarquables par une allure lente et rzmpante une vie triste nocturne; un goût particulier pour les cavernes et l'obscurité beaucoup d'entre eux passent l'hiver dans un engourdissement total sans prendre aucune nourriture, Ils manquent tous de ccecum. I. LES hérissons. (Erinaceus.) Ont le corps couvert de piquans les membres courts, le museau pointu la queue courte ou nulle. On les divise en a ) Hérissons proprement dits six incisives, dont les moyennes sont plus longues que les latérales et ci canines plus courts que les incisives. i. Le hérisson ordinaire. (Er. europceus.) A moins d'un pied de long vit dans les bois les haies; se nourrit en partie de fruits, et en partie de petits animaux; habite dans un terrier qu'il se creuse, et dort l'hiver. Lorsqu'on l'attaque, il se roule en globe, et présente ses piquans de toutes parts. b) TENRECS: six incisives égales; à Zongues canines. La queue manque les épines de la nuque sont plus longues que les autres. Il y en a trois espèces toutes originaires de Madagascar. a. Le tenrec. ( Er. ecmulatus. ) Il est couvert de piquans roides; ses incisives sont échancrées; il n'en a que quatre en bas c'èst le plus grand des trois. 3. Le tendrac. ( Er. setosus. ) Ses piquzns sont plus flexibles et plus longs, et se rapprochent plutôt de la nature des soies. Ses incisives sont échancrées. 4. Le tenrec rayé. ( Er. semispinosus. ) (i) Rayé de jaune et de noir, couvert de soies et de piquans m6lés. Ses incisives sont grêles et pointues. II. Les musaraignes. (Sorsx. ) Ont, comme les hérissons proprement dits les (i) C'est le jet4ne tenrec. Bsiff. suppl, 111, pl. 37. incisives du milieu plus longues que les latérales et les canines plus courtes que les incisives mais leur .corps est couvert de poils et non de piquans. a. ) Les MUSARAIGNES de notre pays: ont les deux incisives intermédiaires d'en bas très-longues, et couchées en avant. 1. La musaraigne ordinaire ou musette. (Sorex mus araneus.) A corps cendré à queue quarrée, se trouve dans les prairies. Comme les chats la tuent sans la manger, on l'a accusée à tort d'être venimeuse et de faire périr les chevaux par sa morsure. a. La musaraigne d'eau. ( Sorex fodiens. ) A corps noirâtre à queue quarrée à pieds bordés de poils roides; à oreilles se fermant entièrement par un petit lobe se trouve au bord des sources. 3. La musaraigne à queue étranglée. ( Sorex constrictus. H. ) A corps brun roussâtre à queue ronde plus mince à sa base. Ces trois espèces sont un peu moindres que la souris elles ont le museau très-pointu; on croit qu'elles vivent d'insectes. b. ) D'autres espèces ont deux très-petites dents entre l:s deux longues incisives d'en bas. 4. La musaraigne musquée, ou desman. (Sore.x moschatus. ) Grande comme un rat, cendrée à queue écailleuse, comprimée verticalement à nez alongé en une espèce de trompe mobile elle se trouve en Russie et en Sibérie au bord des eaux, et répand une forte odeur de musc. 5. La musaraigne taupe. t Sorex aquaticus. Lin.) De la grandeur et de la couleur de notre taupe ayant, comme elles, de larges mains propres à fouiller; vivant sous terre n'en différant en un mot que par la proportion des dents incisives. C. La musaraigne dorée. ( Sorex aufatus. ) ( Talpa «.siatica. Lin.) Habite au Cap de Bonne-Espérance, et non en Asie; se fait remarquer par son poil d'un beau vert changeant en couleur d'or et de pourpre: a le museau court et rond trois doigts seulement visibles aux pieds de devant et manque absolument de queue. Toutes les musaraignes vivent dans des trous souterrains. III. Les taupes. ( Talpa. ) Ont six incisives en haut et huit en bas égales et les canines plus longues qu'elles le corps couvert de poil; le museau long et mobile pour percer la terre; les mains très-larges, armées d'ongles plats et dirigées en arrière pour y jeter cette terre supportées par des bras courts et cachés sous la peau, afin qu'ils fussent plus robustes. Leur tête est pourvue de muscles très forts pour soulever la terre il ne leur manque donc rien de ce qu'exibeait la vie qu'elles mènent. Les taupes se nourrissent d'insectes et de vers, en détruisent beaucoup et sont fort utiles à cet égard mais, d'un autre côté, elles font un grand tort à nos cultures en en soulevant et bouleversant sans cesse la terr.e. 1. La taupe orelinaire. ( Talpa europœa. ) Est un animal connu de tout le monde à poil serré et doux, d'un beau noir. On en trouve quelquefois de blanches et de pies. 2. La taupe crête. ( Talpa cristnta. ) (Sorex cr. a ta tus. Lin.) Plus petite que la nôtre noirâtre à longue queue à nez orné de pointes cartilagineuses mobiles disposées en forme d'une double étoile. Cet animal singulier habite au Canada. IV. LES ours. ( Ursu:. ) Nous étendons ce nom à tous les plantigrades qui ont à chaque mâchoire six incisives entre de grandes canines. La seconde de celles d'en bas est placée un peu plus en arrière que les autres. Ils ont tous cinq doigts à peu près égaux, armés d'ongles courbes et pointus nous les subdivisons ainsi qu'il suit a. ) Les OURS proprement dits. Sont de grands animaux à corps trapu, à membres épais; à queue très-courte. On n'en trouve guère que dans les montagnes et les pa-/s peu habités. Ils se cachent dans des trous pour y passer l'hiver en dormant. Derrière chaque canine est une très-petite dent et ensuite un espace vuide jusqu'aux molaires. L'ours noir, qui préfére les fruits et le miel à la chair, et l'ours brun, qui est plus carnassier que frugivore, habitent dans les Alpes en Pologne etc. Ils passent pour des variétés d'une seule espèce. ( Ursus arctos. Lin. ). 2. L'ours blanc. ( Ursus maritimus. ) Ne se trouve que dans le nord; il diffère des précédens par ta couleur et par des proportions plus alongées. Le poisson fait sa nourriture ordinaire; maïs lorsqu'il rencontre des hommes, il les attaque avec fureur. C'est un animal très-cruel. b. ) LES blaireaux. Ont le corps plus bas sur jambes que les ours, et la queue médiocrement longue. Les molaires forment une série non izzterrompue jusqu'aux canines ce qui se retrouve aussi dans les familles suivantes de ce genre. 3. Le bZaireau proprement dit. ( Ursus mêles, ) Est un animal de notre pays, qui, quoique beaucoup plus petit que l'ours, a à peu près les mêmes habitudes dort comme lui pendant l'hiver, vit également de chair et de fruits. Il est gris en dessus, noirâtre en dessous, et a une bande noire sur les yeux. Sous la queue est une ouverture de laquelle suinte une humeur grasse et fétide. 4. Le glouton. ( Z/rsiis gulo. Animal du nord de l'Europe, célèbre par sa voracité, qu'on à beaucoup exagérée. Sa fourrure est très belle, d'un fauve brun, avec une grande tache noirâtre sur le dos. 6. Le rattel. ( Ursus mellivorus.) ( Viverra mellivora. Lin.) Vit au Cap de Bonne-Espérance se nourrit de miel, et a un instinct particulier pour découvrir les nids des abeïlies sauvages, et pour les piller. Sa peau épaisse et lâche le met à l'abri de leurs aiguillons. Il est gris en dessus, noirâtre en dessous avec une bande blanchâtre allant entre l'une et l'autre couleur, depuis l'oeil jusqu'à la queue. c. ) LES coatis. Ont la queue très-longue, et le nez mobile en tout sens, et prolongé bien au-delà de la bouche. Ils vivent dans la partie chaude chaude de l'Amérique, marchent principalement pendant la nuit, se nourrissent d'aeufs de volaille etc. 6. Le coati roux. ( Ursus nasua. ) Yiverra nasua. Lin. Pelage roux, museau gris, pieds bruns, queue annelée de brun et de roux. 7. Le coati brun. ( Ursus narica. ) Viverra narica. Lin. Pelage gris brun; le tour du museau blanc la queue d'une seule couleur. d. ) LES ratons. Ne diffèrent des coatis que parce qu'ils ont le nez et le museau courts. Ce sont aussi des animaux d'Amérique qui vivent de chair. Ils n'appuient la plante entière du pied que lorsqu'ils sont arrêtés; mais ils relèvent le talon en marchant, ce qui les éloigne déja un peu plus des ours. 8. Le raton ordinaire. ( Ursus lotor. ) Cendré brun, à queue annelée de brun et de blanc. De l'Amérique septentrionale. Il trempe dans l'eau tout ce qu'il mange. 9. Le raton crabier. ( Ursus cancrivorus. ) Vulg. chien crabier. D'un brun clair uniforme; se trouve à Cayenne; vit de crabes. e.) LES KINKAJOUS. Ont le museau court, la queue longue et prenante. ie. Le kinkajou ou poto. ( Ursus caudivolvulus. ) Viverra caudivolvula. Lin. Animal de l'Amérique septentrionale à poil jaunâtre qui se nourrit de chair, et a une langue susceptible de beaucoup s'alonger. Il est un peu plus grand qu'un chat. f. ) LES mangoustes. Ont le corps très-alongé, la queue longue et pointue le Museau court, pointu, la langue hérissée de papilles dures. ii. La marzgouste ordindire. ( Ursus ichneumon, ) Viverra. ichneumon. Lin. A poil long, assez rude, gris brun ou cendré. On la nourrit aux Indes dans les maisons, ou elle prend les souris comme les chats. En Egypte, elle détruit les oeufs du crocodile. On dit même qu'elle s'élance dans sa gueule lorsqu'il dort, et qu'elle le fait périr en lui crevant le ventre. C'est elle qui étoit connue des anciens sous le nom d'ichneumoiz. Aujourd'hui on l'appelle en Egypte rat de Pharaon. N B. Ce genre renferme, comme on voit, des animaux très-différr-ns. Il n'étoit cependant pas aisé de les diviser avec plus de précision les deux dernières divisions sont peut-être les seules qui puissent former des genres distincts auxquels on puisse assigner des caractères de quelque importance. C. Mammifères carnassiers qui ne lTlCITGTtGt2t que sur le bout des doigts ou carnivores. Ils ont tous, comme les ours, six incisives à chaque mâchoire placées entre de grandes canines et des molaires aiguës et tranchantes. Aucun n'hiberne le premier genre seul manque de cœcum. V. Les martes. ( Mustela. ) Ont, comme la plupart des animaux compris sous le genre des ours deux incisives { les secondes de chaque côté ) à la mâchoire inférieure placées un peu plus en dedans de la bouche que les autres. Leur corps est extrêmement alongé et bas sur jambes; en sorte qu'elles peuvent se glisser dans les plus petites ouvertures ce qui leur a mérité le nom d'animaux vermiformes. Toutes manquent de caecum comme les plantigrades. Elles vivent d'oeufs de sang, et d'autres substances animales; elles répandent toutes une odeur très-fétide, qui est portée dans quelques-unes à un degré excessif. On les divise en a. ) LOUTRES: àfieds palmés (i), à tête appiatie en dessus. i. La loutre ordinaire. {Mustela lutra. ) La plus grande espèce de ce genre est d'un brun uniforme vit sur le bord des rivières se tient presque toujours dans l'eau, et se nourrit uniquement de poisson. s. La loutre de mer. (Mustela lutris.) Ses hanches étroites, ses cuisses et ses jambes courtes et mal emmanchées sa queue courte et applatie, lui donnent beaucoup de ressemblance avec les phoques. C'est un animal fort recherché à cause de la beauté de sa fourrure tantôt brune, tantôt noire. b. ) Martes proprrment dites à doigts libres à ongles courts. 3. La Belette. ( Mustela vulgaris. ) Petite bête longue d'un roux uniforme. 4. L'hermine. ( Mustela erminea. ) Rousse, avec le bout de la queue noir; le roux se change en blanc en hiver. 5. La fouine ( Mustela foina) et 6. La marte. ( Mustela martes. ) Se ressemblent par la grandeur la forme le brun du corps (i) Pieds palmés c'est-à-dire, dont le- doigts sont réunis par une membrane. Ils sont ainsi dans les animaux nageurs comme les canards, etc. TT et la tache de la gorge mais la marte, qui a cette tache plus jaune, demeure dans les bois et la fouine qui l'a blanche s'introduit dans les maisons. 7. Le putais. ( Mustela putorlus.) Brun, avec les flancs jaunâtres, et des taches blanches il la tête. Son nom vient de son odeur, qui est encore plus fétide que dans les précédons. Ces trois espèces font un grand tort à nos poulaillers sur-tout parce qu'ils égorgent plus ,de volailles qu'ils ne peuvent en manger ni en emporter. 8. Le perouasca ou purois de Pologne. (Mustela. sarmatka.) Brun, tacheté par-tout de blanc et de -jaune. 9. Le gorille ou putois du Cap. ( Mustela qorilla. ) Viverra ̃çorilla. Lin. Rayé de noir et de blanc. Sa puanteur est extrême. 10. La marte ̃çibuliine. ( Mustela ^ibelllna. ) Est célèbre par sa fourrure précieuse d'un brun fauve tirant tut le noir. Son caractère distinctif est d'avoir les pieds garnis de poils, même en dessous, et quelques poils blanchâtres à la tête. Cet animal ne se trouve qu'en Sibérie. La chasse en est réservée la couronne, et lui fait un revenu considérable. c. ) LES mouffettes se distinguent par des ongles longs, propres creuser, et un corps plus trapu sur-tout par derrière. Ce sont des animaux d'Amérique qui répandent lorsqu'ils •ont poursuivis une puanteur que les voyageurs nous représentent au dessus de toute expression. 11. Le eonepate, ( Must. putida. ) Viverra putorius. L. Noir, à cinq lignes parallèles blanches sur le dos. De l'Amérique septentrionale, 12. Le chinche. ( Must. mephitis. ) Viverra mephitis. L. Noir en dessous blanc sur le dos avec une ligne longitudinale noire la queue très-touffue toute hlanche. On le trouve dans toute l'Amérique. VI. LES chats. (Felis.) Se distinguent de tous les autres carnassiers par leurs ongles rétractiles, c'est-à-dire, susceptibles de se recourber en arrière, et de se placer entre les doigts, lorsque l'animal n'en fait pas d'usage, ce qui leur conserve leur tranchant et leur pointe. Les chats ont tous le museau court et rond, six petites incisives égales, de très grandes canines, et trois ou quatre molaires à trois pointes très-tranchantes. Leur langue est hérissée de papilles épineuses, et ils écorchent en léchant. Leurs pieds de devant ont cinq doigts; ceux de derrière quatre. La plupart grimpent aux arbres sortent plus la nuit que le jour voient assez bien dans l'obscurité à cause que leur pupille se dilate beaucoup ils préfèrent la chair des animaux qu'ils ont pris vivans à toute autre. Ils abhorrent l'eau et l'humidité. 1. Le lion. ( Felis leo. ) Cet animal, si célèbre par sa force son courage, et sa générosité, est organisé, quant à l'essentiel, comme nos chats domestiques. Il n'en diffère que par sa grandeur, sa couleur uniformément fauve la crinière épaisse qui garnit le cou du mâle,. et le flocon de poils qui est au bout de sa queue. Le lion n'habite plus guère que l'Afrique, où l'homme l'a même s* confiner dans les déserts. Sa voix rude et retentissante porte le nom de rugissement. II ne se nourrit que des animaux qu'il prend vivans et n'attaque l'homme que lorsqu'il est pressé par le besoin. Il sait reconnoître les bienfaits, mais il est implacable dans sa vengeance. On peut le rendre docile dans la captivité il y est même susceptible d'attachement, soit pour l'homme soit pour d'autres animaux. 2. Le rigre. { Felis aigris. ) Est aussi fort aussi grand que le lion et beaucoup plus cruel égorgeant plus de victimes qu'il n'en faut a. sa faim et se plaisant sur-tout à boire le sang. Il ne se trouve que dans les parties les plus chaudes de l'Asie. Sa robe est d'un fauve vif marqué de bandes transversales noires. Il n'a point de cri.nière, non plus qu'aucune des espèces suivantes. 3. Le léopard (Felis leopardus ) 4. La panthére ( Felis j> ardus), et 5. L'once {Felis uncia). Sont trois espèces à poil ras à robe mouchetée, de notre continent. Les deux premières sont d'Afrique et ont le poil fauve avec, des mouches noires en forme de roses sur le léopard et en forme d'anneaux ou d'yeux sur la panthère. L'once est plus petite, grise, avec des mouchetures irrégalières. On la trouve aux Indes. Les habitans la dressent à la. chasse comme nous faisons des chiens. L'Amérique a aussi de grandes espèces mouchetées de chats, mais qui ne sont pas les mêmes que celles dé l'ancien continent. Ce sont entre autres 6. Le jdguar. ( Felis onça. ) Jaunâtre à taches fauves bordées de noir. Grand comme l'once. 7. L'ocelot. ( Wells pardalis. ) Plus petit brun clair, avec des taches noirâtres longues sur le dos rondes sur les côtés. On remarque encore en Amérique Le puma ou couguar. ( Felis concolor. ) Que sa couleur fauve avoit fait prendre pour un lion aux premiers voyageurs mais qui est beaucoup plus petit plus alongé et n'a jamais de crinière. Il n'approche en rien du courage du lion. Les plus remarquables des petites espèces de chats sont 9. Le lynx. ( Felis lynx. ) Habitant du Nord, à poil long, gris à taches brunes mal terminées à queue très courte à oreilles garnies d'un pinceau de poils à leur extrémité. 1 o. Le caracal. ( Felis caracal. ) De Barbarie, d'Arabie, d'Égypte, etc. roux, longue queue, oreilles comme le lynx. 11. Le chat ordinaire. ( Felis catus. ) Se trouve sauvage dans nos bois et a été rendu domestique pour nous délivrer des petits animaux incommodes mais il n'a point acquis la docilité ni l'attachement du chien. Le chat sauvage a, comme tous les autres animaux qui n'ont point été altérés par la domesticité une couleur fixe qui est un gris plus ou moins clair avec des lignes noirâtres qui forment des espèces de spirales sur ses épaules et ses flancs mais ceux que nous élevons dans nos maisons ont pris des couleurs et des poils très différens. Leurs principales variétés sont Le chat d'Angora en Syrie à poil long, soyeux blanc; Le chat dés chartreux d'un gris ardoise; et Le chat d'Espagne varié de blanc de noir et de fauve, par grandes taches. VII. Les chiens. (Canis.) N'ont point de griffes ou ongles rétractiles leurs mâchoires sont plus longues que celles des chats et leurs molaires plus nombreuses. Leurs incisives latérales sont échancrées, et leur langue n'est point rude. La plupart des espèces aiment autant ou préfèrent même, les charognes la chair fraiche. a.) LES chiens proprement dirs ont cinq doigts devant, et quarre derrière. i. Le chien. ( Canis familiaris.lÀn.°i Cet animal si utile à l'homme a tellement varié par l'effet de la domesticité, qu'on ne peut plus reconnoitre sa souche primitive car il n'y a nulle part de chiens originairement sauvages, quoiqu'il y en ait qui le sont redevenus dans les lieux où les hommes les ont abandonnée. Ces chiens-là sont lâches et cxuels ils se réunissent en troupes pour attaquer leur proie ils ont tous le* oreilles droites. On a jugé de là que les variétés les moins dégénérées sont celles qui ont cette forme d'oreilles le chien de berger, et le chien loup. Les autres principales variétés sont i°. les chiens de chasse, tels que le chien- courant, et le braque dont l'odorat est le plus fin le basset, utile par ses pieds courts et souvent tortus, pour suivre partout les renards et les autres animaux qui se terrent le lévrier, qui n'a point d'odorat et chasse vue mais qui par-là coupe tous les détours des lièvres et les a bientôt atteints au moyen de ses longues jambes et de sa. taille élancée; le barber, servapt sur-tout à aller chercher le gibier l'eau, qu'il ne craint point, à cause de son poil long et frisé l'épagneul, etc. z°. Les chiens de maison tels que le matin à museau long et gros excellent pour la garde; le dogue, gros museau court iL lèvres pendantes, bon pour la défense de son maitre; le grand danois, d'un volume considérable et d'une taille élégante, qu'on aime à voir courir devant un équipage etc. 3°. Les chiens de chambre qu'on n'a que par caprice ou par amusement le bichon le lion le gredin le roquet le doguin petit épagneul petit danois etc. etc. Le chien se nourrit souvent de chairs infectes. Lorsqu'il est privé d'eau ou de nourriture il engendre une maladie particulière nommée rage qu'il communique aux autres animaux en les mordant mais qui ne paroît naître spontanément que dans ceux de ce genre. Ses principaux symptômes sont l'horreur de l'eau, et une fureur aveugle et irrésistible. Cet animal ne sue point mais sa salive en devient d'autant plus abondante lorsqu'il a chaud. La force de son odorat est inconcevable. Son attachement pour ceux qui ont soin de lui sa fidélité, sa constance, lui ont mérité de tout temps les soins et la protection de l'homme. 2. Le loup. ( Canis lupus. Pourroit être appelé un grand chien à queue et oreilles droites; tant ces deux animaux se ressemblent. Le loup est gris. C'est un animal vorace mais lâche. Il est très nuisible aux bergeries, et les hommes se sont de tout temps ligués pour le détruire. Il n'y en a plus dans les isles britanniques. 3. Le renard. ( Canis vulpes. ) Beaucoup plus petit que le loup ne s'attaque pas de si gros gibier. Les lapins et les oiseaux sont sa proie ordinaire. On sait quelles ruses il emploie pour se rendre maître de notre volaille. Il a de plus que le loup et le chien sauvage, l'instinct de se creuser un terrier, et la propriété de répandre une odeur fétide toute particulière. Le renard est roux, avec le bout de la queue blanc ou noir. Cette dernière variété porte le nom de renard charbonnier. ( Canis alopex. ) 4. L'isatis ou renard bleu. ( Canis lagopus. ) Habite dans la Sibérie et les pays les plus septentrionaux est d'un gris ardoisé, et devient blanc en hiver. On le distingue en tout temps par le poil qui recouvre ses doigts même en dessous. Sa fourrure est précieuse. 5. Le chacal. f Canis eureus. ) A à peu près la. même forme que le renard et l'isatis, mais sa couleur est un fauve clair. Il est fort commun dans le Levant et en Barbarie. b. ) LES HYÈNES n'ont que quatre doigts à tous les pieds. Sous leur anus est une fente toujours ouverte. Elles sont haut montées et ont les poils du dos plus longs et relevés en espèce de crinière. Elles habitent les pays chauds et y préviennent l'infection par la voracité avec laquelle elles mangent les chairs les plus corrompues; elles vont même déterrer les morts dans les cimetières. 6. La. hyène d'Orient. ( Canis hyaena. Liru ) Grise rayée transversalement de bandes brunes peu marquées. 7. La hyène tachetée. ( Canis crocuta. ) Brun roussâtre, tacheté de noirâtre se trouve en Afrique. VIII. LES civettes. (F'iverra,) Ont, comme les chiens, la tête longue, et quatre ou cinq molaires de chaque côté leur langue est rude comme celle des chats leurs ongles sont à demi rétractiles c'est-à-dire ne se recourbant que sur le dos des doigts et non entre eux. Elles ont sous l'anus une poche qui produit et contient un onguent très odoriférant, et qui, dans quelques espèces se réduit à un simple sillon. Toutes les civettes sont des pays chauds ont la queue longue et le poil varié de brun. Leurs intestins sont courts; et il y a un petit cœcum comme dans les chats et les chiens. i La civette ( Viverra civeta) et 2. Le \ibeth. ( Viverra \ibetha. ) Fournissent l'un et l'autre un parfum d'usage. La première se trouve en Afrique est grise tachetée de brun et a la queue d'une couleur uniforme. L'autre est des Indes d'Arabie et a le corps cendré ondé de noir, et la queue annelée de ces deux couleurs. 3. Ln genette. ( Yiverra genetta. ) A simple sillon odorant au lied, de poche il. peau d'un fauve brun, tacheté de noir il. queue annelée se trouve en Espagne f et même dans quelques provinces de France. D. Mammifères carnassiers qui ont le pouce des pieds de derrière écarté des autres doigts, ou PÉDIM ANES. Leurs pieds de devant sont faits comme dans les autres carnassiers; ceux de derrière le sont comme dans les singes le pouce est tout-à-fait sans ongle et très-écarté les autres doigts ont des ongles aigus comme ceux des pieds de devant. On n'en a fait jusqu'ici qu'un seul genre, savoir IX. LES hidelphes. (Didelphis.) Ce nom, qui signifie double matrice, vient de la propriété extraordinaire qu'ont ces animaux de mettre leurs petits au jourlong-temps avant qu'ils puissent faire usage de leurs membres et même avant qu'on distingue aucune de leurs parties. Dans cet état, ils s'attachent aux mamelles de leurs mères et y restent immobiles jusqu'à ce qu'ils aient pris un accroissement pareil à celui que les autres animaux prennent dans la matrice. Plusieurs espèces ont même sous le ventre une poche dans laquelle leurs petits sont renfermés pendant le temps qu'ils sont ainsi fixés aux mamelles, et où ils se réfugient même après qu'ils s'en sont détachés lorsqu'il survient quelque apparence de danger. Les espèces qui n'ont pas cette bourse ou cette poche reçoivent leurs petits, lorsqu'ils sont détachés sur le dos où ils se tiennent fermes en entortillant leurs queues autour de celle de la mére car ces animaux ont presque tous la queue en grande partie écailleuse et prenante comme celle des sapajous, et s'en servent, ainsi que de leurs pieds de derrière, pour grimper aux arbres et s'y suspendre. On doit diviser les didelphes en A. Sarigues à dix incisives en haut, dont les moyennes sont un peu plus longues et huit en bas ci canines longues et pointues; à queue nue et prenante. Ils habitent exclusivement en Amérique sont carnassiers, et répandent une odeur fétide. i. Le crabier. (Did marsupiaïïs et Did, carcinophaga. Lin. ) Jaune nuancé de brun grand comme un chat. Il vit de crabes et d'écrevisses. De Cayenne. 2. Le manicou. t Did. virginiana. Pen. ) Poil à fond brun, mêlé de blanc à-peu-près grand comme le crabier. De l'Amérique septentrionale. 3. Le sarigue. ( Did. opossum. Lin. ) Grand comme un écureuil, brun ou roua avec une tache jaune au-dessus de chaque oeil habite toute l'Amérique vit d'insectes. Ces trois espèces ont des poches. 4. La marmose. ( Did. murina. Lin. ) D'un gris fauve, uniforme. 5. Le cayopollin. ( Did. cayopollin et did. dorsigera. Lin. ) D'un fauve brun, avec la queue tachetée de noirâtre. 6. Le tozcan. ( Did. brachiura. ) Noirâtre sur le dos, roux sur les flancs, blanc sous le ventre. De la Guiane. Ces trois espèces sont petites et manquent de poches. On ne sait si la suivante en a ou en manque. 7. Le yapock. ( Did memina. ) Lutra mcmina. Boddaert. A pieds de derrière palmés comme ceux des loutres; â corps brun, bardé de trois lignes transverses grises. Des rivières de la Guiane. B. DASYURES huit incisives en haut six en bas à queue garnie de tong poil du reste semblables aux prèciiens. On n'en a encore observé qu'à la Nouvelle-Hollande. 8. Le dasyure tachetée. ( Didelphis maculata. ) Noirâtre, tout semé de taches irrégulières blanches. C. PHALANGERS: ci six incisives en haut deux en bas longues, plates, dirigées horilontalemen en avant; trois ou quatre canines en bas sortant it peine di' la gencive: le second et le troisième doigt des pieds de derriére quelquefois aussi le quatriéme joinu ensemble jusqu'à l'ongle. Ils n'habitent que dans les Indes orientales et les isles de leur archipel. Ils vivent également d'insectes et de fruits. 8. Le phalanger blanc nommé caescoes à Amboine grand comme un cheval, d'un blanc jaunâtre. Le phalanger tacheté et le phalanger brun n'en sont probablement que des variétés. ( Didelphis orientalis. ) 9. Le phalanger volant. ( .Dtff. volans. ) Il voltige au moyen de membranes étendues le long de ses flancs entre ses pieds de devant et ceux de derrière. Sa queue est touffue et non écailleuse ni prenante comme celle des précédens. Il se trouve a la Nouvelle-Hollande. On a encore réuni quoique fort mal-à propos, au genre des d'uklphes LES kanguroos qui r?ont presque de commun avec les didelphes que la naissance prématurée de leurs petits et la poche dans laquelle ils les renferment. Ce sont des animaux des parties les plus orientales de notre .continent dont les pieds de derrière sont cinq ou six fois plus longs et plus forts que ceux de devant, en sorte qu'ils ne peuvent marcher à quatre et n'avancent que par de grands sauts. Ils ont en haut six ou huit incisives, et en bas deux grandes, couchées en avant comme dans les phalangers mais ils manquent entièrement de canines ce qui pourroit les faire placer dans l'ordre des rongeurs. Ils ont cinq doigts devant et quatre derrière, dont les deux internes sont petits et réunis jusqu'aux ongles. Leur queue est velue longue très grosse et non prenante. Ils s'appuient dessus comme sur un troisième pied. Ils vivent d'herbe. a o. Le kanguroo géant. {Didelphls gigantea. Lin.) De la Nouvelle -Hollande haut de cinq, six, et ( dit- on) jusqu'à huit pieds, De couleur cendrée la queue noire au bout. Il. Le kanguroo filandre. ( Did. brunii.) P elandor-aroe. Val. Des isles de l'archipel indien. On l'élève en domesticité dans l'isle de Java. Il est haut de deux ou trois pieds brunnoirâtre, roussâtre en dessous. 12. Le kanguroo rat. ( .Didelphis tnurina. ) Peto-roo% De la Nouvelle-Hollande j gris, grand comme un rat, Ici se termine la longue série des mammifères carnassiers. On voit qu'ils ont, comme l'homme et les singes, les trois sortes de dents, mais que leurs incisives sont ordinairement plus nombreuses, et leurs molaires armées de pointes plus acérées et souvent très-tranchantes. Leurs mâchoires ont une force proportionnée à la proie qu'elles doivent saisir et leur crâne est rétréci pour laisser plus de place aux muscles temporaux qui ferment la gueule. La fosse temporale est toujours réunie dans leur squélette à l'orbite, tandis que dans tous les quadrumanes ces deux fosses sont séparées, comme dans l'homme, par une cloison osseuse. Les intestins des carnassiers sont plus courts que ceux de l'homme et des singes qui se nourrissent de fruit parce qu'une moindre quantité de substance animale fournit autant de parties nutritives qu'une quantité plus grande de substance végétale. C'est la raison contraire qui fait que les herbivores ont de si énormes intestins. D'ailleurs la chair auroit couru le risque d'engendrer une trop grande putréfaction en séjournant trop long-temps dans un long canal intestinal. CHAPITRE IV. Des mammifères sans dents canines" ou RONGEURS. LES phalangers ont les canines si petites, qu'on peut les considérer comme nulles; aussi leur nourriture est-elle prise en grande partie du règne végétal leurs intestins sont longs, et leur cœcum très-ample. Les kanguroos, qui n'ont point de canines du tout ne vivent que d'herbe. Les animaux dont nous allons parler ont une mastication encore moins parfaite deux très-grandes et sur-tnut très-longues incisives à chaque mâchoire séparées des molaires par un grand espace vuide, ne peuvent guère saisir une proie vivante ni déchirer de la chair; elles ne peuvent même pas couper des alimens mais elles servent pour les limer, les réduire par un travail continu en molécules déliées en un mot pour les ronger. De là vient le nom de rongeurs qu'on a donné à ces mammifères. Ils Ils peuvent ainsi attaquer avec succès les matières les plus duxes aussi une partie d'entre eux se nourrit de bois et d'écorces. Les autres vivent d'herbes, de graines ou de fruits il y en a cependant qui consomment les matières animales conservées par l'homme, comme le lard et le suif. Une ou deux espèces seulement attaquent quelquefois les animaux très foibles pour les dévorer.; mais plusieurs de celles qui ne le font pas d'ordinaire, s'y déterminent lorsque la faim les y réduit. Les rongeurs ont leurs molaires tantôt à tubercules comme celles de l'homme et des singes tantôt à couronnes entièrement plates. Un petit nombre seulement a des pointes comme les carnivores. La forme générale de leur corps a ceci de particulier, que leur train de derrière est plus haut que celui de devant, en sorte qu'ils sautent plutôt qu'ils ne marchent: cette disproportion est même dans quelques espèces aussi excessive que dans les kanguroos. Leurs intestins sont fort longs, leur estomac simple et leur cœcura extrêmement volumi- neux, plus même que l'estomac. Les genres établis parmi les rongeurs sont I. LES porc-épics. (Histrix.) Ils se distinguent dans cet ordre comme les hérissons parmi les carnassiers en ce qu'ils ont le corps couvert de piquans au lieu de poil et diffèrent du hérisson lui-même par la forme et l'arrangement de leurs dents ayant en haut et en bas deux trèslongues incisives tranchantes suivies d'un grand vuide, et de molaires à. couronnes plates. Leur intérieur n'a rien de commun non plus avec celui du hérisson, qui manque de caecum tandis que les porc-épics en ont un très-grand. Leur museau est gros court et tronqué comme celui du cochon: de là. ce nom de porc. 1. Le porc-ép;c commun. (Histrix cris tata.) Se trouve dans les pays chauds et dans l'Espagne et l'Italie se fait des terriers â plusieurs chambres; est long de deux pieds, a la queue courte les piguans très-longs et très-forts, annelés de brun et de blanc. On croyoit autrefois qu'il pouvoit les lancer au loin. Sur la tête est une crête de soies, que ranisnal peut redresser à volonté. 2. Le porc-ipio à queue prenante. ( Histrix prehensilis. ) Est tout couvert de piquans courts et menus; sa queue est prenante et demi-nue. Il a quatre doigts à tous les pieds, et se trouve en Amén^ue, Il grimpe aux arbres pour en avoir les fruits, II. LES lièvres. (Lepus.) Ont aussi un caractère très-distinctif, en ce que leurs incisives supérieures sont doubles c'est-à-dire que chacune d'elles en a par-derrière une autre plus petite ils ont les molaires formées comme de lames verticales soudées ensemble cinq doigts devant, quatre derrière un cœcum énorme, cinq six fois plus grand que l'estomac et garni en dedans d'une lame spirale qui en parcourt toute la longueur. a. ) LES LIÈVRES proprement dits. à longues oreilles, à queue courte à pieds de derrière bien plus longs. i. Le lièvre commun. ( Lepus timidus. ) D'un gris roux, à oreilles noires à la pointe queue noire en dessus et blanche en dessous. Sa chair est estimée, et son poil s'emploie utilement il ne se terre point, couche à plate terre et se fait chasser en arpentant la plaine par de grands circuits. 2. Le lapin. ( Lepus ctinicuïus.) Est plus petit que le lièvre gris-brun roussâtre sur le cou j sa queue et ses oreilles sont un peu plus courtes à proportion. Sitôt qu'il est poursuivi, il va droit à son terrier dans lequel il vit en société, souvent fort nombreuse et qui a un grand nombre d'issues. Les lapins domestiques varient pour la couleur et pour la finesse du poil. Les plus estimés à cet égard sont ceux à poil soyeux et long originaires d'Angora en Syrie ordinairement cette variété est blanche avec des yeux rouges. La chair des lapins domestiques est moins agréable que celle des sauvages. Ils sont très-féconds, b. ) Les lj&omys à oreilles médiocres j ci jambes à ptu près égales sans queue. fls font entendre souvent une voix forte et aiguë. 3. Le pika. ( Lepus alpinus. ) Est grand comme un cochon d'Inde, d'une couleur fauve, uniforme. Il habite sur le sommet des montagnes de Sibérie et s'y fa.*t pour l'hiver des amas considérables d'un foin très-pur, dont les chasseurs de zibeline profitent pour leurs chevaux. III. LES damans. ( ïïyrax. ) Ont encore un caractère distinctif bien tranché dans le nombre de leurs incisives inférieures. Ils en ont quatre égales courtes, plates dentelées. En haut il y en a deux, courbes et pointues. Leurs molaires sont à tubercules. On n'en connoît qu'une espèce qui est un animal d'Afrique à corps épais sans queue à pieds courts, à quatre doigts devant et trois derrière dont un seul savoir l'interne de derrière est armé d'un ongle aigu et oblique. Il habite dans des terriers et dans des crevasses de roches. Le nom de daman est arabe. Les Hollandais du Cap appellent cet animal blaireau des roches (klip-daas). IV. LES cabiais. (Cavia.) Sont des animaux d'Amérique à tête grosse, corps trapu, à pieds courts à queue courte ou nulle à oreilles rondes. Ils ressemblent au daman par le port et manquent, comme lui, de clavicules; mais ils ont, comme presque tous les rongeurs., deux incisives seulement à chaque mâchoire. Ce genre est mal déterminé. Il faut le diviser ainsi qu'il suit a.) Cabiais proprement dits sans queue; ,• à dents molaires, sillonnées comme si elles étoient formées de lames verticales transverses soudées ensemble trois doigts derrière quatre devant. i. Le cabiai. ( Cavia. capybara. ) Est gros comme un cochon de Siam d'un brun jaunâtre. Ses pieds de derrière ont leurs trois doigts réunis par une membrane il s'en sert pour nager, et se nournt sur-tout de plantes aquatiques. On le trouve sur les rivières de l'Amérique méridionale. 2. Le cochon d'Inde. ( Cavia cobaya. ) Également originaire d'Amérique n'est guère plus gros qu'un rat. Ses pieds ne sont point palmés. Du reste c'est, pour la forme, un diminutif du eabiai. On l'élève dans les maisons par curiosité et parce qu'on dit 'que son odeur éloigne les rats. Sa couleur varie de blanc, de roux et de brun. b. ) Agoutis queue courte à molaires à couronnes plate éehancrée sur les côtés. Leur naturel ressemble. à celui de nos lièvres et de nos lapins et les habitans de l'Amérique en mangent de même la chair. 3. Le paca. ( Cavia. paca. ) Gros comme un lièvre a cinq doigts il. chaque pied, et le poil brun, tacheté de blanc. 4. L'agouti. ( Cavia aguti. ) Quatre doigts devant, trois derrière^ poil brun » fauve sttr les côtés queue courte grandeur d'un lapereau. V. Les castors. ( Castor. ) Se distinguent de tous les autres rongeurs par une queue applatie horizontalement de forme ovale, et couverte d'écailles. i. Lecartoroubièvre. (Castor fiber.) Est de tous les animaux celui qui met le plus d'industrie dans la construction de sa demeure à. laquelle plusieurs individus travaillent en commun. Elle est toujours placée dans l'eau. Lorsque c'est une eau courante, les castors la maintiennent à une hauteur permanente par le moyen d'une digue qui a souvent cent pieds de long sur douze d'épaisseur par le bas et qui est formée de pieux que ces animaux coupent avec leurs dents qu'ils élèvent verticalement et qu'ils gâchent de terre avec leur queue très-propre par sa forme il. cette opération. Cette digue présente son talut au courant et renferme plusieurs huttes bâties avec les mêmes matériaux et la même solidité ayant chacune deux issues Tune pour aller à terre l'autre conduisant sous l'eau. C'est par cette dernière que les castors s'échappent en plongeant lorsque l'on attaque leur habitation. Chaque hutte loge plusieurs couples et a quelquefois deux ou trois étages. Elle contient, dans la partie qui est sous l'eau la provision d'hiver, qui consiste en écorces. Ce n'est que dans le nord de l'Asie et de l'Amérique que les castors vivent en société et bâtissent. Il y en a en Allemagne, dans les isles du Rhône et ailleurs qui se contentent d'habiter des terriers au bord des eaux. Le castor est long de deux à trois pieds, d'un gris roux uniforme; il a cinq doigts à chaque pied. Ceux de derrière sont réunis par des membranes; le second doigt à un ongle double et oblique. La queue qui leur sert de truelle est totalement plate, et couverte d'écaillçs comme un poisson. On dit même qu'elle leur ressemble encore par le goût de sa chair. Les oreilles sont courtes et rondes les incisives très-fortes d'un jaune foncé; les molaires à couronne plate. VI. LES ÉCUREUILS. (Sciurus.) Ont pour caractère distinctif les deux incisives inférieures comprimées par les côtés ce sont des animaux légers vivant sur les arbres, y nichant se nourrissant de fruits; ils ont cinq doigts derrière, quatre devant, la queue longue et garnie de poils longs et épais dirigés des deux côtés comme des barbes de plumes les yeux vifs, les oreilles droites. On peut les diviser en a. ) POLATOUCHES dans lesquels la peau des flancs s'étend entrt les pieds et leur donne la faculté de voltiger. 1. Le polatouche de Itussie. ( Sciurus vêlons. ) Habite le nord de l'Europe est gris-brun dessus, blanchâtre dessous, à peine grand comme un rat. ,2. Le taguan. ( Sciurus pttaurista. j Brun-roux, presque aussi grand qu'un chat. Il habite dans les isles Moluques. b, ) ÉCUREUILS proprement dits, qui n'ont point de mentbrant latérale. 3. L'éeureuil commurr. ( Sciurus vulgaris. ) D'un roux vif les oreilles terminées par un pinceau de poils. Ceux du nord deviennent cendrés en hiver, et donnent la fourrure appelle petit-gris. Il y en a aussi des variétés brunes et noires. 4. L'écureuil palmiste. ( Sciurus palmarum.y Habite en Asie et en Afrique sur les cocotiers. Il est gris, rayé de blanc. c. ) Il seroit bon de séparer de ce genre 5. L'aye-aye. (Sciurus Madagascariensis.) Animal de Madagascar, grand comme un lapin d'un brun mêlé de jaune à queue longue et épaisse composée de gros crins noïrs; à tête ronde à grandes oreilles nues. Ses dents incisives sont singulièrement comprimées et presque aussi larges d'avant en arrière que hautes. Ses pieds ont tous cinq doigts ceux de devant en ont quatre excessivement alongés dont le medius est sur-tout beaucoup plus grêle que les autres les pieds de derrière ont, comme ceux des singes, le pouce séparé et opposable aux autres doigts en sorte qu'il est parmi les rongeurs ce que les pédimanes sont parmi les carnassiers. Ce sin^ gulier quadrupède a été découvert par Sonnerat qui prétend qu'il vit des vers qu'il tire des creux des arbres et des fentes des écorces, au moyen de son doigt plus grêle. VII. LES rats. (us.) linnaeus et Pallas semblent avoir réuni en un seul bloc sous le nom de rats tous les rongeurs qui n'ont pu entrer dans les genres précédens. Il en est résulté qu'on ne peut assigner à celui-ci de caractère commun nous le diviserons donc ainsi qu'il suit a. ) LES { MARMOTTES ARCTOMT-s.Gm.) ti cinq molaires en haut quatre en bas; a tubercules aigus. On les reconno1t à leur tête singulièrement plate, à leur corps ramassé à leur queue le plus souvent courte. Elles vivent d'herbe, et se retirent l'hiver dans des trous souterrains qu'elles remplissent de foin, quoiqu'elles y passent les plus grands froids dans une léthargie totale. i. La marmotte des Alpes. ( Mus marmotta.') Habite dans les parties les plus élevées des Alpes, immédiatement au-dessous de la zone ou les neiges sont perpétuelles. Elle est d'un brun jaunâtre et a le dessus de la tête noir. 2. Le bobac, ou marrrt. de Pologne. ( Mus arctomys. ) Se tient dans des lieux moins élevés dans les collines sèches et découvertes. Du reste, son genre de vie est à peu près le même que celui de la marmotte des Alpes. Elle est d'un gris jaunâtre et a du roux la tête. 3. Le soulic ou \i\el. ( Mus citillus. ) Est un joli petit animal jaunâtre tacheté de blanc, quelquefois aussi d'ur. jaune uniforme à nuque cendrée. Il a un goût particulier pour la chair et n'épargne pas même sa propre espèce. On le trouve depuis la Bohême jusqu'en Sibérie mais il subit beaucoup de changemens dans la grandeur et les couleurs. 4. Le monax, ou marmotte de Canada. ( M. monax. ) Gris à museau cendré à queue longue et brune. b. ) LES campagnols à molaires sillonnées sur leur couronne tt leurs côtés comme si elles étoient formées de lames verticales soudées ensemble. Ce caractère de dents que nous avons déja vu dans les lièvres et les cabiais et que nous retrouverons dans l'éléphant distingue les campagnols de tous les autres rats. Ils ont la queue courte ou médiocre et revêtue de poils courts les oreilles courtes. 5 Le campagnol. ( Mus arvalis. ) Grand comme une souris i gris-rousszatre queue un peu plus courte que le corps. Vit dans les champs, détruit beancoup de bled. 6. Le rat d'eau. ( Mus amphibius. ) Grïs-noïrltfe queue longue comme le corps. Se trouve au tord des eaux, nage et plonge très-bien, se nourrit des racines -de plantes aquatiques. 7. Le lemming. ( Mus Ummus* Est un animal du nord, grand comme un rat à queue trèscourte, à ongles longs poil varié de jaune et de noir par grandes taches quelquefois tout gris, qui est très-célèbre par les migrations qu'il fait de temps en temps sans époque fixe et en troupes innombrables. On dit qu'ils marchent alors en ligne droite sans que rivière, montagne ni aucun autre obstacle les arrêtent et qu'ils dévastent tout sur leur passage. Le lieu ordinaire de l'habitation du lemming paroft être sur les bords de la mer glaciale. 8. Le locor. ( Mus aspalax. ) Se trouve en Sibérie vit sous terre comme la taupe mais ne se nourrit que de racines ses membres sont courts sa queue presque nulle ses ongles longs et forts, et ses yeux excessivement petits son poil est gris roussâtre. c. ) Les, rats proprement dits: à trois molaires en haut et èn bas légèrement èchancrées incisives inférieures pointues; à queue longue et écailleùse. Ce sont des animaux très-voraces dont plusieurs espèces se sont intrbduites dans nos maisons, et y causent beaucoup de dégâts. Elles sont omnivore», et n'épargncnt pas même leur propre espèce dans le besoin. 9. Le rat ordinaire. ( Mus rattus. ) De couleur noirâtre originaire des Indes inconnu aux anciens, et transporté dans ces derniers temps sur nos vaisseaux en Amérique où il a beaucoup pullulé. Tout le monde connaît cette bête nuisible. io. Le surmulot. ( Mus decumanus.) Aussi grand et plus méchant que le rat de couleur roue, sâtre, n'est arrivé que depuis peu d'années dans notre pays, d'où il a presque chassé le rat ordinaire. Il est originaire de Perse. 11. Le caraco. ( Mus caraco. ) Est encore un grand rat domestique à la Chine; gris-roux à queue plus courte et à museau plus pointu que le précédent. 1 2. La souris. ( Mus musculus, ) Petite, grise à queue longue. 13. Le mulot. (Mus sylvaticus.) Grand comme la souris, roux brun à longue queue habite dans les bois, et est très-nuisible aux semis, en enlevant les glands, faines, etc. pour les porter dans son trou, et en faire si provision d'hiver. d. ) LES hamsters ressemblent aux rats par les dents et tout le squ6lette mais, outre que leur queue est courte et velue, ils ont aux deux côtés de la bouche des abajoues dans lesquelles ils emportent le bled et les autres objets qu'ils ramassent dans leur trou, où cependant ils dorment une grande partie de l'hiver. 14. Le hamster ordinaire. ( Mus cricetus.) Est brun, avec trois taches blanches sur les côtés du cou et de la poitrine. On en trouve une variété toute noire. Il est fort commun dans le nord de l'Allemagne dans la Pologne et la Russie, et il y cause de grands dégâts a cause de la quantité de bled qu'il ramasse pour remplir son trou qui a quelquefois jusqu'à sept pieds de profondeur aussi a-t-on mis sa tête à prix danp plusieurs endroits, e. ) LES rats-taupes ressemblent aux rats par les dents molaires mais leurs incisives sont bien plus longues, plus fortes, terminées en forme de coins et non en pointe. Leurs yeux et leurs oreilles sont peine sensibles leurs membret très-courts, leurs doigts menus pourvus de très-petits ongles leur queue très-courte ou nulle. Ils vivent sous terre absolument comme les taupes, mais ils ne se nourrissent que de racines. 15. Le îemni. (Mus typhlus.) Animal de Pologne à grosse tête, poil cendié, sans queue, et sans oreilles externes. C'est le seul des mammifères qui soit entièrement aveugle la peau n'étant pas même percée a l'endroit oïl les yeux sont ordinairement. f. ) LES GERBOISES ( dipus. Gm. ) ont les mêmes dents que les rats; mais leurs pommettes très-saillantes leur donnent une forme de tête singulièrement large et applatie en devant. Leurs pieds sont aussi disproportionnés que ceux des kanguroos c'est-à-dire que ceux de derrière sont quatre ou cinq fois plus longs d'oti vient que les anciens les appeloient rats à deux pieds. Leur queue est longue et touffue elles habitent dans des lieux chauds et secs, et dorment, pendant l'hiver, dans des terriers qui ont deux ouvertures opposées. On n'en connoit que trois espèces. j6. Le jerhoa. (Mus sagitta. Habite au nord de l'Afrique, et dans la partie moyenne de l'Asie est d'un fauve clair, avec le bout de la queue noir n'a que trois doigts aux pieds de derrière. 17. L'alactaga. ( Mus jaculus.) Se trouve dans la Tartarie et les contrées voisines 5 cinq doigts aux pieds de derrière, ressemble d'ailleurs à la précédente. 18. La gerboife du Cap. (Mus caffir.} Est grande comme un lièvre d'où lui vient le nom de lièvre sauteur sa couleur est la même que dans les précédentes ses pieds ont quatre doigts presque égaux. Du midi d: 1 Afrique. g. ) LES LOIRS ( mroxus. Gm. ) ont la queue longue et touffue des gerboises, et dorment, comme elles, d'un sommeil léthargique en hiver; mais leur tête a la forme ordinaire, et leurs pieds ne sont pas, à beaucoup près, si inégaux. 10. Le loir ordinairt. ( Mus glis. ) Fauve avec une queue très-touffite grand comme un écureuil.; Les anciens en élevoient et les estimoient beaucoup, à cause de leur graisse copieuse et délicate. 18. Le lerot. ( Mus quercinus. ) Gris-fauve; bande noire au travers des yeux. Grandeur entre le rat et la souris. C'est un animal fort nuisible aux espaliers. » 9. Le muscardin. ( Mus avellanarius. ) Grand comme la souris d'un fauve vif. Il vit dans les bois et s'y nourrit de noisettes. 20. Le Zoir des tamarix (Mus tamaricinus ) et ai. Le loir à longs -pieds. (Mus longues.) Sont des animaux d'Asie, qui ont les pieds de derrière assez longs pour que plusieurs les aient rapportés aux gerboises mais la forme de leur tête est la même que celle des loirs. Enfin h. ) 19. L'ondatra. ( Mus \ibethicus. ) Est entièrement organisé comme les campagnols, et a la même fabrique de dents mais sa queue est longue écailleuse et applatie par les côtés. Il est roux, grand comme un cochond'Inde habite en Canada et s'y construit sur le bord des eaux tranquilles de petites huttes comme celles du castor, mais plus simples aussi quelques-uns l'ont-ils regardé comme un castor. Il répand une forte odeur de musc. CHAPITRE V. Des mammifères qui n'ont point de dents incisives ou DES ÉDENTÉS. A.PRÉS les quadrumanes frugivores, les nombreux carnassiers et les rongeurs, se présentent à nous des mammifères qui sans différer beaucoup de tous ceux-là par l'organisation de leurs doigts et la forme de leurs ongles, s'en écartent néanmoins totalement par le défaut absolu de dents incisives. Ils forment deux séries. La première a la tête alongée, et paroissant tenir quelque chose de la forme de celle de la taupe une partie seulement des genres de cette première série a des molaires, mais aucun n'a d'incisives ni de canines ce sont 1. LES fowrmizisrs. (Myrtnecophaga.) Ils sont entièrement dépourvus de dents, et ne se nourrissent que des fourmis qui se collent sur leur langue gluante lorsqu'ils l'alongent comme un cordon sur une fourmillière on les divise en a.) Fourmiliers proprement dits corps couvert de poils ongles tranchans et crochus ti que prenante. Ils ne se trouvent qu'en Amérique. On en connoit trois espèces, savoir i. Le tamanoir. (.Myrmecophagaju&ata.) Grand comme un mouton, couvert de grossiers poils bruns avec une bande de chaque côté en écharpe noire et grise. Son museau est ordinairement long. Les poils de son dos forment une crinière. Sa queue en a de très longs. Quoiqu'il n'ait point de dents, ses ongles grands et crochus lui servent à se défendre avec avantage contre les bêtes féroces. Il a quatre doigts à chaque pied. a. Le tamandua. ( Myrm. tamandua. ) Jaunâtre à poils courts, à queue longue nue par le bout. Quatre doigts à chaque pied de moitié moins grand que le précédent. 3. Le fourmilier. ( Myrm. didactyla. ) Grand comme un rat j poil laineux jaunâtre queue nue et prenante deux doigts seulement de visibles aux pieds de devant. b. ) FOURMILIERS ÉPiNEUX ( echidna) ci corps couvert de piquans. On n'en contioit qu'une espèce qui est de la Nouvelle-Hollande et a les pieds et la queue excessivement courts. C. ) Pangolins ou fourm. ÉCAILLEUX (M4NIS. L. ) d corps couvert de larges écailles dures et tranchantes plaeées en recouvrement comme des tuiles. On en connoît deux espèces une plus grande à queue médiocre ( le pangolin manis pentadactyla Lin. ) l'autre, plus petite à queue plus longue que le corps ( le phatagin manis tetradactyCa Lin. ) Elles vivent en Afrique ne mangent que des fourmis. Si on les attaque elles se roulent en boule et présentent de toutes parts les tranchans de leurs écailles. L'une et l'autre a cinq doigts. II. Voryctérope. ( Orycteropus. GeofE ) Semblable aux fourmiliers proprement dits, par la forme, le poil, la longueur du museau et de la langue n'en diffère qu'en ce qu'il a des dents molaires et des ongles plats. Il habite en Afrique et se nourrit de fourmis et de racines. (C'est le myrmecophag-a capensis. Gnm. ) III. Les tatous. (Dasypus. ) Ont, comme l'oryctérope, des dents molaires seulement mais leur corps est recouvert de têts écailleux qui le garantissent comme des pièces de cuirasse. Il y en a une devant pour les épaules une autre derrière pour la croupe et le milieu est garni d'un certain nombre de bandes ou demi-ceintures. La tête et la queue sont également garnies d'écailles. Ces animaux vivent en Améridue et se nourrissent de fruits et de racines. Il y en a plusieurs espèces que l'on distingue par le nombre des bandes de leur dos; tatous à trois à quatre huit, k douze bandes, etc. L'autre série de mammifères édentés n'a point le museau conique de la première. Sa tête est courte courte et son mufle arrondi; elle ne comprend que IV. LES paresseux. (Bradypus.) Ils ont des dents molaires et des canines mais point d'incisives leurs membres antérieurs sont plus longs que les postérieurs ce qui ne se rencontre point dans les animaux qui marchent à quatre pieds, les orangs et les gibbons ne marchant le plus souvent que sur deux. Cette organisation donne aux paresseux une lenteur, une difficulté de se mouvoir, qui paroît en faire des êtres vraiment misérables. Ajoutez à cela que leurs doigts sont joints jusqu'aux ongles ce qui leur en ôte presque l'usage aussi dit-on que lorsqu'ils ont dévoré toutes les feuilles d'un arbre ils se jettent simplement à bas pour en gagner un autre en rampant; que pour peu qu'il soit éloigné, le paresseux emploie plusieurs jours au trajet, et qu'il maigrit considérablement. Ils ont un estomac divisé par des étranglemens comme celui des ruminans et les mamelles sur la poitrine, comme les quadrumanes et les cheiroptères. i. L'unau. { Bradypus didacty lus.) Grand comme un mouton, sans aucune queue a deux ongles devant et trois derrière. 2. L'aï. ( Bradypus didactylus. ) Beaucoup plus petit que le précédent; a trois ongles tous les pieds. H. B. On a trouré sous terre au Paraguay le squélette d'un qua- drupède, dont l'espèce a peut-étre péri, et qui a beaucoup de rapport aTp' les paresseux par lx forme de sa tête et les proportions de sea membre- mais qui est long de douze pieds, et n'a que des molaires, sans incisives ni canines. On l'a nommé megathtrium. C H A P I T R E VI. Des mammifères sans canines ni incisives inférieures, et dont les incisives supérieures forment de longues défenses, ou vES LE genre des éléphans aussi singulier par son organisation que par ses moeurs ne peut être placé convenablement dans aucun ordre, et doit en faire un à lui seul. Leurs doigts quoiqu'au nombre de cinq, bien complets dans le squelette sont tellement encroûtés dans la peau calleuse qui entoure le pied, qu'ils n'apparoissent au dehors que par les ongles implantés sur le bord de cette espèce de sabot. Ils n'ont pendant une grande partie de leur vie qu'une seule molaire de chaque côté, à chaque mâchoire, à couronne plate, composée de lames transverses soudées ensemble, mais qui étoient distinctes dans le germe. Les canines et les incisives proprement dites manquent; mais dans les os incisifs ou intermaxillaires sont implantées ces deux énormes défenses dont la substance nommée ivoire est connue de tout le monde. La grandeur nécessaire aux alvéoles de ces défenses a rendu la mâchoire supérieure si haute et raccourci d'autant les os du nez, que les narines se trouvent dans le squélette au haut de la face mais elles se prolongent dans l'animal vivant en une trompe cylindrique, charnue, mobile en tout sens, douée d'un sentiment exquis, et terminée par un appendice en forme de doigt qui donne à l'éléphant autant d'adresse que la perfection de la main peut en donner aux singes. Il se sert de cette trompe pour saisir tout ce qu'il veut porter à la bouche, et pomper sa boisson, qu'il lance ensuite dans son gosier, en y recourbant sa trompe. Elle supplée ainsi uii cou long, qui n'auroit pu supporter cette grosse tête et ses lourdes défenses. Au reste les parois du crâne contiennent de grands vuides, qui rendent la tête plus légère. L'éléphant n'a de poil que dans sa jeunesse. Ses mamelles sont sous sa poitrine. Le petit tette avec la bouche, et non avec la trompe. Cet animal a l'œil petit, mais vif, l'oreille large et pendante la queue d'une longueur médiocre. Toutes ses proportions sont d'une épaisseur excessive. Sa couleur est d'un brun noirâtre. Il y en a des individus blancs et de roux. L'éléphant vit d'herbes et de feuillets il aime le bord des eaux et ravage souvent les terrains cultivés. Les Indiens savent le prendre, l'apprivoiser, et l'employer à un grand nombre d'usages. Il consomme beaucoup, mais il est très-utile pour les transports. Il refuse de produire en captivité. Tout le monde sait combien l'éléphant montre de docilité, de douceur et d'intelligence; on pourroit presque dire, d'esprit et de raison. Sa reconnoissance pour les bienfaits, son attachement à son maître son discernement des choses et des personnes, ses expédiens dans les embarras, la force de sa mémoire la longueur de ses ressentimens la constance avec laquelle il poursuit sa vengeance, ont toujours fait l'étonnement des hommes. On en connoit ait moiru deux espèces distinctes. 1. L'éléphant des Indes. ( Elephas indiens. ) Qui a le crâne aîongé le front concave et les dents mo- laires marquées sur leur couronne de rubans transverses ondoyans. Il paroit qu'il devient plus grand et qu'il est plus docile que celui d'Afrique. Ses défenses poussent moins vite et deviennent moins grosses. Ses oreilles sont beaucoup plus petites. Il se pourroit que les éléphans de la côte orientale d'Afrique fussent de la même espèce. 2. L'éléphant du Cap. ( Elephts capensis. ) A la tête plus courte et plus longue le front conveze et les dents molaires marquées sur leur couronne de losanges trans verses. Ses oreilles sont extrêmement amples elles couvrent toute l'-épaule. Ses défenses croissent vite et deviennent énormes aussi est-ce d'Afrique que vient le plus d'ivoire. Les éléphans de Guinée et du Congo sont de la même espèce que celui du Cap. N. B. Le monmouth, dont les os se trouvent fossiles en Sibérie, en Allemagne et ailleurs, et dont les défenses donnent un ivoire encore susceptible d'être employé paroit être une espèce perdue d'éléphant. L'angle de sa mâchoire inférieure est plus ouvert et ses molaires marquées sur leur couronne de sillons plus nombreux, plus étroits et moins ondoyans que dans l'éléphant des Indes. On trouve dans le Canada les os d'une quatrième espèce, qui avoit des défenses semblables à celles des éléphans mais dont tous les os avoient des proportions plus épaisses, et qui sur-tout s'écartoit beaucoup de ce genre par la forme de ses molaires, dont la couronne étoit hérissée de grosses pointes coniques rangées sur plusieurs files parallèles. Quelques-uns prétendent que cette espèce existe encore dans l'intérieur de l'Amérique septentrionale. C'est Velepkas americanus de Pew nant. Les sauvages le nomment le père aux Bveufs. CHAPITRE YII. Des mammifères à sabots qui en ont plus de deux à chaque pied ou DES PACHYDERMES. Après avoir examiné les mammifères dont les doigts sont armés d'ongles, et l'éléphant, qui ( pourroit-on dire ) a des ongles sans avoir des doigts, nous venons à ceux dont les doigts ont toute l'extrémité qui touche à terre enveloppée dans un sabot de corne. Nous allons voir d'abord ceux qui en ont plus de deux, et qui forment à tous les autres égards une famille entièrement naturelle. Ce sont: I. Les cochons. (Sus.} Ils ont quatre doigts à chaque pied, dont les deux intermédiaires seulement touchent la terre; un museau en forme de boutoir ou de groin, qui leur sert à fouiller des poils grossiers et rudes, auxquels on a donné le nom de soies. Leurs dents canines sortent de la bouche dans presque toutes les espèces, et se recourbent en haut pour servir de défenses. Les incisives inférieures sont couchées en avant celles d'en haut sont droites les unes et les autres varient pour le nombre. Les cochons sont des animaux stupides, à voix grognante, corps ramassé, qui vivent sur-tout de racines et aiment l'eau et la boue. Entre leur peau et leur chair, se trouve une graisse particulière qui porte le nom de lard, et les rend presque insensibles. Les principales espèces sont i. Le sanglier. ( Sus scrofa. ) Qui élevé dans nos maisons a produit nos cochons domestiques. L&fanglier est noirâtre et a les défenses plus longues, le corps plus trapu la tête plus grosse et les oreilles droites. Ses petits, qu'on.nomme marcassins sont rayés de blanc et de noir,. Ces animaux font beaucoup de tort aux champs cultivés, placés dans le voisinage de leurs forêts, en les fouillant pour y trouver les racines qu'ils recherchent sur-tout les pommes de terre. Le cochon domesrique est un animal très-utile par la facilité avec laquelle on le nourrit, le goût agréable de sa chair et la propriété qu'elle a de se conserver long-temps en la salant; enfin par sa fécotidité, qui surpasse de beaucoup celle des animaux de sa taille, la truie produisant quelquefois jusqu'à quatorze petits d'une portée. Les cochons ont été transportés en Amérique par les Européens une partie y est redevenue sauvage et se nomme cochons-marro-ns* II nous en est venu d'Asie une variété plus petite noire à jambes courtes à ventre pendant qu'on appelle cochon de Szam. a. Le pécari ou tajagu. ( Sus tafassu. ) De l'Amérique méridionale manque de qneue a sur le dos une ouverture d'ou suinte une humeur huileuse préparée par une glande considérable. Ses défenses ne sortent point de la bouche son estomac est divisé en plusieurs poches. 3. Le babiroussa, ou cochon-cerf. (Sus babimssa, ) Habite aux Indes orientales il est plus haut sur jambes que les autres espèces ses défenses sont grêles, et se recourbent contre le front ou se roulent même en spirale. 4- &e sanglier d'Ethiopie. ( Sus œihiopicus .) Est de l'intérieur de l'Afrique. D'énormes défenses se dirigeant sur les côtés et se recourbant sur le groin, et deux grosses appendices sous les yeux lui donnent un air extrêmement hideux. Il n'a que deux incisives la mâchoire supérieure et six à. l'inférieure. C'est un animal très-féroce. II. LE tapir. ( Tapirus.) Est un animal de l'Amérique méridionale, le plus grand de ceux qu'on y trouva lorsque les Européens en firent la. découverte. Il n'est pourtant pas plus haut qu'un âne. Il a le port d'un cochon mais son groin se prolonge en une trompe, qui, quoique très-courte est mobile comme celle de l'éléphant. Ses pieds de devant ont quatre doigts égaux et ceux de derrière trois, tous revêtus de sabots. Il y a à chaque mâchoire six incisives et deux canines qui ne sont pas plus longues que les incisives. La peau est noirâtre, presque dénuée de poils. C'est un animal tranquille, qui aime le bord des eaux. On en élève dans les maisons, et on en mange la chair qui ressemble à celle du veau. Il fait tort aux sucreries parce qu'il a beaucoup de goût pour la canne. III. LES rhinocéros. (Rhinocéros.) Sont ainsi nommés parce qu'ils portent sur le nez une ou deux grosses cornes qui ne tiennent qu'à la peau, et dont la substance paroît consister en des poils réunis et agglutinés. Ce sont des animaux stupides et féroces, qui approchent beaucoup du naturel du cochon, et ont comme lui Ia voix grognante. Ils sont, avec l'hippopotame les plus grands quadrupèdes après l'éléphant. Leurs jambes sont courtes, leur cuir extrêmement épais leurs pieds ont tous trois doigts et trois grands sabots. Ils cherchent de préférence les lieux aquatiques et marécageux. On en connoît au moins deux espèces i. Le rhinocéros d'Asie. ( R. unicornis. Lin. ) N'a ordinairement qu'une corne fixée sur le bout du nez. Il paroît cependant que quelques individus en ont deux. Sa peau forme des plis profonds et réguliers qui lui donnent l'air d'être armé de pièces de cuirasse. Il a sept dents molaires de chaque côté tant en haut qu'en bas et de plus quatre grosses dents tronquées sur le devant des mâchoires séparées des molaires par un espace vuide. Il habite aux Indes. a. Le rhinocérvs d'Afrique. ( R. bicornis. Lin. ) A deux cornes mobiles placées l'une sur le bout, l'autre sur la racine du nez. Cette dernière est toujours la plus courte. Cet animal n'a pas la peau plissée comme le précédent. Ses molaires sont bien en même nombre mais elles vont sans interruption jusqu'au bout antérieur de la mâchoire où il n'y a qu'une petite place vuide sans incisives ni canines. Ce rhinocéros habite .l'intérieur de l'Afrique. On trouve en Sibérie sous terre les os d'une troisième espèce, qui se distingue sur-tout par la cloison osseuse des narines, et par la forme plus alongée de la tête elle paroît avoir porté deux cornes. On en découvrit en 1772 un individu tout entier avec ses chairs et sa peau non encore entièrement putréfiées. IV. Vhippopotams. ( Hippopotamus. ) Vulg. cheval marin. Est le plus grand des quadrupèdes après l'éléphant. Sa tête ne finit pas en pointe comme dans le cochon mais son museau est au contraire trèsrenflé. Ses jambes sont si courtes, que son ventre sillonne la terre. On ne trouve cet animal que dans les grands fleuves d'Afrique. Il nage et plonge bien et ne se nourrit que de végétaux aquatiques cependant il attaque et écrase tous les êtres qui l'inquiètent. Sa peau est épaisse brune presque sans poil ses yeux et ses oreilles trés petits tous ses pieds divisés en quatre doigts revêtus de petits sabots. Il a la mâchoire inférieure quatre incisives très-grandes pointues couchées en avant et à celle d'en haut quatre recourbées en dessous. Les canines sont très-grosses sur-tout celles d'en bas. Cependant toutes ces dents sont recouvertes par les lèvres. Leur substance est plus dure et moins altérable que l'ivoire c'est pourquoi on s'en sert de préférence pour faire des dents artificielles. Tous les pachydermes ont, comme on voit, la peau extrêmement épaisse et demandant à être continuellement humectée. De là leur amour pour les eaux et le plaisir qu'ils trouvent à se veautrer dans la fange. Leurs sens sont très-obtus, excepté l'odorat, qu'ils ont excellent. Ils vivent de végétaux; ont les intestins très-longs, le coecum et l'estomac très-amples et ce dernier divisé en plus ou moins de poches par des étranglemens qui, dans quelques espèces comme le tapir et le pécari ont l'air de former plusieurs estomacs particuliers c'est un rapport qu'ils ont avec les ruminans. CHAPITRE VIII. Des mammifères a deux sabots 3 a quatre estomacs j sans incisives ou DES RUMINANS. LES ruminans sont de tous les mammifères les plus remarquables pour l'homme c'est d'eux principalement qu'il tire la chair dont il se nourrit plusieurs lui servent de bêtes de somme d'autres lui sont utiles par leur graisse, leur cuir, leurs cornes ou d'autres productions. Ils ont presque tous huit incisives en bas celles d'en haut sont remplacées par un bourrelet calleux que forme la gencive. Ce n'est que parmi eux qu'on trouve des mammifères à front cornu. Les espèces qui n'ont point de cornes ont seules des canines en haut. Outre leurs deux sabots, il y a souvent deux petits ergots imparfaits, qui ne touchent point la terre. Tous les ruminans sont herbivores ils ont quatre estomacs savoir, la panse grande poche simple, à parois garnies de petites papilles le bonnet petit rond dont les parois ont des lames peu élevées, disposées en forme de réseau ou de rayon de miel; le feuillet oblong dont les parois sont revêtues de larges lames saillantes et longitudinales, qui ont quelque rapport aux feuillets d'un livre et la caillette le dernier de tous, à parois épaisses et ridées. La rumination consiste en ce que les alimens ayant été grossièrement mâchés, puis humectés dans la panse il en passe une partie dans le bonnet, qui la comprime, la forme en boule, et l'imbibe d'une liqueur aqueuse de là la pelote remonte dans la bouche où l'animal la remâche de nouveau. A leur seconde descente les alimens vont droit au feuillet et de là à la caillette. Tant que l'animal tette les trois premiers estomacs ne servent point à la digestion et sont peu développés. Le lait va droit à la caillette, qui a pris son nom de ce qu'il s'y caille avant d'être digéré ( i ). La graisse des ruminans durcit plus en se refroidissant que celle des autres animaux; elle devient même cassante. On la nomme suif. Leurs mamelles sont placées entre les cuisses. Les genres des ruminans sont: I. LES chameaux. (Camelus.) Ils n'ont point de cornes. Leurs sabots ne revêtent en dessus que la pointe de chaque doigt. Ils n'ont que six incisives en bas mais chaque mâchoire a deux ou trois canines. La lèvre supérieure est (t) La caillette de veau desséchée forme la présure, que l'ou emploie pour faire cailler proniptement le lait dont on veut faire du fromage. fendue leur cou est fort long et leur air extrêmement difforme. a. ) LES chameaux proprement dits ont des loupes de graisse sur le dos, et des tumeurs aux genoux et sur la poitrine, qui paroissent venir de l'habitude qu'on leur fait contracter de s'agenouiller pour recevoir leur charge car ils sont tous en domesticité, et on n'en connoît plus de sauvages. Ce sont de grands animaux célèbres par leur sobriété et leur force. Un chameau porté jusqu'à dix quintaux, fait en un jour quinze vingt lieues, ne mange que des herbes dures ou des arbustes épineux, se passe de boire pendant très-long temps parce que son bonnet contient une grande quantité d'eau qu'il peut faire remonter dans sa bouche pour se désaltérer aussi seroit-il impossible de traverser le désert sans ces animaux. On en connoit deux espèces i. Le dromadaire. (Câmelus dromedarius.) Gris-roux, avec une seule bosse en Arabie, en Egypte etc. 2. Le chameau. (Came lus bactriamts. ) Brun-noirâtre à deux bosses en Perse au Thibet etc. b. ) LES £ AMAS sont pour l'Amérique ce que les chameaux sont pour l'ancien monde mais ils sont beaucoup plus petits et n'ont point de bosse sur le dos. Au reste, ils ressemblent aux chameaux par le port et par la longueur du cou. On dit qu'ils n'ont que quatre dents incisives. 3. Le lama. ( Camelus lacma. ) Étoit le seul animal domestique au Pérou, lorsqu'on en fit la conquête. Encore aujourd'hui ces peuples le soignent avec un attachement singulier. Il est couvert d'une laine brune, et porte jusqu'à cent cinquante livres mais ne fait que de courtes journées, 4. La vigogne. ( Camelua vicunna. ) Sa laine très-fine de couleur rousse la fait rec < cher dans les chasses, et même élever dans les champs mais elle ne sert pas de bête de somme comme le lama. II. Les chevrotins. {Moschus.) Sont des animaux qui ont à peu près la forme du chevreuil, mais sans cornes et avec de longues canines à la mâchoire supérieure, qui leur sortent de la bouche. 1 Le musc. ( Mosehus moschiferus. ) Animal célèbre par le parfum violent qu'il porte dans une bourse au nombril et qui étoit plus usité autrefois qu'aujourd'hui. Il habite au Thibet et dans la grande Tartarie est de la taille d'un chevreuil de six mois, brun, tacheté de blanchâtre ou de fauve. Les autres espèces de chevrotins n'ont point le parfum de celle-ci. 2. Le memina. ( Moschus Jnemina. ) Est le plus petit des ruminans il n'a qu'un demi-pied de haut. Sa couleur est brune, tachetée de blanc. Il habite aux Indes. III. Les cerfs. {Cervus.) Se reconnoissent au bois qui orne la tête des mâles, et, dans quelques espèces, des femelles même. Ce bois est d'une nature entièrement osseuse c'est une exostose naturelle du crâne ( i ) qui tombe tous les ans pour renaître plus considérable. Pendant (1) Geoffroy, mém, lu à la société d'hist. nat. de Paris en thermidor an 4. qu'il repoussé, il est mou, couvert d'une peau velue, pourvue de nombreux vaisseaux sanguins, qui pénètrent dans sa substance mais il durcit et se dépouille peu à peu pour parvenir à cet état compacte qu'on lui connoît. Les cerfs ont tous le poil ras, la queue courte les jambes grêles et élevées, la course légère, une fossette au devant de chaque œil appelée larmier huit incisives en bas point en haut point de canines, point de vésicule du fiel. i Le cerf commun. ( Cervus elapkus. ) Ce bel animal dont la chasse a fait de tout temps l'exercice des guerriers et l'amusement des hommes puissans, et est même parvenue au point de constituer un art très-étendu qui fait la principale partie de la vénerie est d'une couleur brune ou fauve, et a des bois ronds, à plusieurs andouillers coniques, dont le nombre varie selon l'âge. Il est timide mais il devient furieux dans le temps du rut. La femelle n'a pas de bois. On la nomme biche. Le petit est tacheté de blanc et s'appelle faon la seconde année ses bois n'ont point de branches et il prend le nom de daguet. Le cerf d'drdenne est une variété à pelage noi- râtre encolture plus velue le cerf du Canada est plus grand a des bois énormes sans empa.Umu.rc c'est-à-dire non terminées par trois ou quatre andouillers rapprochés. s. Le chevreuil. ( Cervus capreolus. ) Beaucoup plus petit que le cerf, brun derrière blanc petits bois fourchus. Il vit toujours par paire un mâle avec sa femelle. Celle-ci se nomme chevrette. 4. Le daim. ( Cervus platyceros. ) Un peu moindre que le cerf, brun tacheté de blanc grands bois bois tmpaumures applaties et dentelées. Ces trois espèces sont de notre pays. 5. Le renne. ( Ccrvus tarandtis. ) C'est l'animal domestique des Lapons et des Samoïèdes. Il les traîne les nourrit de son lait et de sa chair, les revêt de sa peau et fait presque leur unique propriété. Il ne peut vivre que dans les climats les plus froids. II fouille la neige pour trouver dessous une espèce de licken qui fait sa principale nourriture. Le renne est brun grisâtre a les poils de la gorge plus longs et des bois dont tous les andouillers se terminent par des empaumures applaties. La femelle a un bois comme le mâle. 5. L'ilan. ( Cervus alces. ) Le plus grand des cerfs. Habite aussi le nord mais moins avant que le renne ses bois forment deux grandes lames applaties ovales dentelées au botd externe. Il V en a d'énor» mes S4 taille égale celle du cheval. Son pelage est gris et son port- ignoble à cause de la brièveté de son cou, de la grosseur de sa tête et de la hauteur de ses jambes. IV. La girafe. (Camelo-pardalis. ) Est un animal de l'intérieur de l'Afrique, qui a jusqu'à dix-huit pieds de haut. Son cou et ses jambes sont fort élevées celles de devant sur-tout ce qui le fait parditre disproportionné, parce qu'il a la partie antérieure du dos ou le garrot, plus haute que la croupe. Ses cornes sont des proéminences coniques de l'os du crâne qui ne tombent point et sont toujours revêtues de la peau, qui y a même les poils plus longs qu'ailleurs. La girafe est blan châtre tout son corps est parsemé de taches fauves elle se nourrit de feuilles d'arbres et est d'un naturel très-doux. Il ne nous reste plus parler que des ruminans k cornes creuses c'est-à-dire dont la proéminence osseuse du crâne est enveloppée d'une substance particulière, permanente, dure, élastique, formée de fibres agglutinées, à laquelle nous donnons plus particulièrement le nom de corne. Ces cornes sont analogues aux ongles et croissent comme eux par la base ce qui produit les anneaux transverses que l'on y voit. Il n'est pas facile d'assigner aux genres des ruminàns à cornes creuses des caractères précis, parce qu'ils se ressemblent trop. Cependant comme les espèces en sont très-nombreuses, on les a distribuées ainsi qu'il suit V. Les antilopes. ( Antilope. ) Ont pour caractère des cornes dont le contour est rond et qui se portent d'abord en haut; elles prennent ensuite des inflexions différentes selon les espèces. La plupart des antilopes ont des larmiers comme les cerfs et leur ressemblent aussi par leur taille svelte et élégante et leur poil ras. On les divise d'après les configurations de leurs cornes. a, j A cornes recourbées en avant. i. Le nyUghau. ( Antilope picta.) Grand comme un cerf et plus de couleur grisâtre, il. pieds marqués d'anneaux noirs et blancs, avec une barbe sur la poitrine. Des Indes. La femelle est sans cornes. b. ) A cornes recourbées en arriére. 2. Le chamois. ( Antilope rupicapra. ) Habite en Europe sur les sommets les plus escarpés des Alpes, où les chasseurs se hasardent pourtant de le poursuivre, à cause de sa peau qui est utile pour les vêtemens. Son poil est gris-brun ses cornes noires droites et recourbées seulement à leur pointe. On trouve aussi des chamois sur les PYrénées, où ils portent le nom d'isards. c. ) A cornes droites. 3. Le pasan. ( Antilope oryx. ) Grand comme un cerf gris à cornes minces droites souvent longues de deux ou trois pieds et sillonnées, vers le bas d'anneaux qu'on ctoiroit faits au tour. On le trouve en Afrique et aux Indes. d. ) A cornes courbées deux fois en maniare de branche de lyre. 4. La gabelle. ( Antilope dorcas. ) Brune à ventre blanc avec une ligne noire sur les côtés. C'est un animal svelte et d'un regard si doux, que les Arabes comparent les beaux yeux de femme à ceux de la. gazelle. 5. Le saïga. ( Antilope saïga. ) Se trouve en Hongrie en Rassïe, et dans une grande partie de l'Asie; est gris; à grosse tête j à cornes annelées, brunes- pâles, A cornes courbées trois fois et contournées en spirale. 6. L'antilope. ( Antilope cervicapra.) Semblable à la gazelle mais cornes autrement courbées. Habite en Barbarie et aux Indes. 7. Le condoma. ( Antilope strepsiceros. ) Du Cap de Bonne-Espérance est très-grand a le poil fort long sur le cou brun marqué de quelques grandes lignes blanches. Ses cornes sont très-grandes lisses, et comme tordues. Ce petit nombre d'espèces que nous indiquons peut donner une idée de la grande variété qui existe dans ce genre. VI. LES chèvres. ( Capra. ) Ont pour caractère des cornes comprimées et ridées en travers. Elles n'ont point de larmiers comme les antilopes leur menton est garni d'une barbe pointue. Ce sont des animaux capricieux vagabonds robustes qui aiment les lieux sauvages et secs et se nourrissent d'arbustes ou d'herbes grossières. i. Le bouc et la chèvre domesrique. ( Capra hircus. ) Tout le monde connoit leur forme. Il y en a des variétés trèsdiverses, telles que a. ) Le bouc de Juida bas sur jambes cornes couchées sur le cou. b. ) Le bouc d'Angora à grandes cornes spirales à trèslongs poils, soyeux et blancs, qui s'emploient dans le Levant à fabriquer de belles étoffes, et qui fournissent le fil nommé poil deehèvre, etc. Ces variétés paroissent toutes venir originairement d'une espèce rousse, à queue courte et noire à très-grandes cornes, noueuses qui habite sur les montagnes de l'Asie. ( Capra cegagrus. L. ) C'est dans ses intestins qu'on trouve le bé^oard oriental, espèce de concrétion pierreuse dont on vantoit autrefois les vertus médicales. 2. Le bouquetin. ( Capra ibex. ) Habite avec le chamois sur les sommets les plus escarpés des Alpes. Il a les cornes encore plus grandes, et toutes les proportions plus légères que le bouc sauvage. Sa couleur est brune ou grise. On vantoit autrefois les vertus du sang de bouquetin. VII. Les srmsis. ( Ovis. ) Ont pour caractère des cornes anguleuses, ridées, se portant d'abord en arrière et en bas pour revenir en spirale. Elles n'ont ni barbe ni larmiers. Il faut observer que tant dans l'espèce de la chèvre que dans celle de la brebis, plusieurs variétés manquent de cornes. i. La brebis ordinaire le belier et .1.* mouton. ( Ovis aries. ) Sont des animaux domestiques que l'homme a répandus par toute la terre, et dont la laine, le lait et la chair lui sont de la plus grande utilité. Indépendamment de la variété com.mune, qui elle-même diffère selon les provinces on remarque comme les plus intéressantes a. ) Le mouton d'Espagne à laine très-fine crépue cornes contournées. On commence à l'introduire en France assez généralement. b. ) Le mouton d' Angleterre sans cornes; à laine fine longue et droite. c. ) Le mouton de Barbarie et d'Arabie à queue grasse et singulièrement épaisse. d. ) Les diffr.rens moutons d'Afrique et des Indts à poil court à oreilles pendantes, etc. Toutes ces variétés paroissent être des produits de la domesticité, et avoir pour souche commune le mouflon ( ovis ammon, L. ) animal roussàtre à grandes cornes recourbées en cercle qui se trouve sur les montagnes d'Asie de Crète, et même de Sardaigne. VIII. LES bmitfs. ( Bos. ) Les boeufs se distinguent des autres ruminans par leur taille courte et ramassée leurs membres gros et robustes la peau de leur cou pendante en fanon sur-tout par leurs cornes dirigées de côté et en bas et se relevant en demi-cercle. Les espèces en sont assez difficiles à caractériser. Les principales sont i, Le boeuf ordinaire le taureau la vache le veau la génisse. ( Bos taurus. L. ) Dont les cornes sont lisses et moins portées en bas que dans les espèces suivantes. Chacun connoit les nombreuses utilités du bœuf pour l'homme. Il est répandu par-tout: ses variétés sont moins considérables que celles des autres animaux domestiques et ne tiennent guère qu'à la grandeur et à la couleur on doit cependant remarquer Les grands boeufs le Suisse et d'Irlande; Les petits boeufs d'Écoffe qui manquent quelquefois de cornes Les très petites hœufs des Indes ou \êbus qui ont sur les épaules une loupe de graisse, etc. Les variétés des bœufs viennent de l'aurochs ( bos urus ) espèce sauvage qui se trouve dans les forêts de la Pologne et du Nord et qui ne différe de nos boeuf, qu'en ce qu'elle a le cou et les épaules garnis -de longs poils ou de laine. Le bison de l'Amérique septentrionale ( bos bison ) qui a une bosse sur les épaules et toute la partie antérieure couverte d'une très-longue laine pourroit bien n'être aussi qu'une- variété de climat de l'aurochs. 2. Le bufle. ( Bos bubalus. L. ) Est plus fort et plus méchant que le boeuf néanmoins il est domestique en Grèce et en Italie où il parott être venu des Indes, car les anciens ne le connoissoient pas. On le conduit au moyen d'un anneau de fer qu'on lui passe dans la cloison des narines. Ses cornes se portent sur les côtés et en bas et ont une vive arête en avant. Leur surface est sillonnée en travers. Le bulle est d'un brun-noirâtre il aime les marécages. 3. Le linfl du Gap: ( Bos caffer. ) A ses cornes extrêmement larges leur base, et s'y touchant l'use l'autre elles deviennent d'un volume énorme.. Par contre, sa tête est moins large que celle du bufîe commun. C'est un animal très-féroce et dangereux pour ceux qui voyagent dans les forêts de la Cafrerie. Cependant les Cafres et les. Hottentots l'ont apprivoisé et en. ont de nombreux troupeaux. 4. Le bufle ir queue de cheval, ou vache grognante de Tir. tarie. ( Bos grunniens. L. ) Habite dans les montagnes du Thibet et est domestique dans Ia Tartarie l'Inde et la Perse. Il a le poil long et pendant et Ia queue entièrement garnie de longs crins comme celle du cheval. Elle est le plus souvent d'une belle couleur blanche et devient alors un objet de commerce pour ces peuples. CHAPITRE IX. Des mammiftres à un seul sabot ou des SOLIPÈDES. CES animaux se ressemblent tellement, qu'ils ne peuvent former qu'un seul genre, auquel on a donné le nom de cheval, (Equus.) Ils n'ont qu'un doigt à chaque pied, enveloppé dans un large sabot. Leurs incisives sont au nombre de six à chaque mâchoire il y a deux canines. Les molaires sont à couronnes plates, comme dans tous les animaux herbivores. L'estomac est petit et a au cardia une valvule qui empêche tout vomissement les intestins, et surtout le coecum sont fort amples. Il n'y a point de vésicule du fiel. Les espèces sont i. Le cheval. ( Equus cahallus. ) Ce noble compagnon de l'homme la guerre, à la chasse dans les travaux de l'agriculture et du commerce est le plus précieux et le mieux soigné de tous les animaux domestiques- Quelque importantes que soient les nuances qui en distinguent les différentes variétés, elles ne sont pas très sensibles pour le naturaliste. On regarde comme les principales a. ) L'arabe le barbe et l'andalous. l'anglois descendu des deux premiers, etc. chevaux fins principalement utiles pour la course. b. ) Le frison à grosses jambes bon pour les travaux lourds. c. ) Les normands limousins holsténois napolitains etc. qui tiennent le milieu entre ces deux extrêmes. d. ) Les chevaux suédois et norvégiens remarquables par leur petitesse. On trouve en Tartarie des chevaux redevenus sauvages. Il* y vivent en grandes troupes sous la conduite de quelqu'un, des mâles les plus forts. Ils sont très-difficiles à domter même lorsqu'on les prend jeunes. Les chevaux ont été transportés en Amérique par les Européens et y ont beaucoup multiplié. Le caractère distinctif de cette espèce est d'avoir la queue entièrement revêtue de longs crins. u. L'âne. ( Equus asinus. ) Plus pëtit plus foible que le cheval, est aussi plus facile à nourrir et moins sujet aux maladies. On le distingue à ses longues oreilles à sa queue garnie de crins seulement vers l'extrémité et a la croix noire qu'il a sur le dos. L'âne sauvage habite dans la haute Tartarie. Le fond de sa couleur est roussâtre. Le produit de l'âne et de la jument se nomme mulet; celui du cheval avec l'ânesse, bardeau. On emploie sur-tout le premier, qui réunit les bonnes qualités des espèces dont il descend. Ces races mélangées sont ordinairement stériles. 3. Le\ëbre. (Eçuus\etra.) Est nn animal d'Afrique qui a la forme du cheval la grandeur et une queue semblable à celle de l'âne, et le pelage rayé transversalement de blanc et de noir. 4. Le carcegga. ( Equus quagga. ) Est semblable au zèbre mais à fond du poil brun et n'a de raies que sur le cou et la partie antérieure du corps. Il est anssi d'Afrique. CHAPITRE X. Des mammifères AMPHIBIES. Après avoir considéré les différens genres de mammifères terrestres ou de véritables nous allons en voir quelques-uns, dont les pieds sont trop raccourcis pour qu'ils puissent marcher aisément, mais qui ont le corps alongé finissant en pointe, et les doigts réunis par des membranes, en forte qu'ils nagent avec presque autant de facilité que les poissons. Ils peuvent aussi plonger très -longtemps aussi passent-ils la plus grande partie de leur vie dans la mer et lorsqu'ils viennent ramper à terre, ils ne s'écartent pas du rivage. I. Lrs PHOQUES. ( Phoca.) Leur place naturelle seroit' près des carnassiers car ils en ont la tête les dents les intestins et ils se nourrissent également de chair. Il y en a même une espèce qui se rapproche tellement des loutres, que plusieurs l'ont placée dans ce genre. Les pieds des phoques sont raccourcis et leurs doigts réunis en forme de nageoires. Leurs hanches sont si étroites que leur abdomen finit en pointe. Les pieds de derrière sont étendus dans la même direction, et représentent une espèce de nageoire horizontale, fendue, au milieu de laquelle est la queue. Il y a six incisives en haut quatre en bas des canines longues et pointues et de vraies molaires de carnassiers. On trouve des phoques dans toutes les mers. Leurs principales espèces sont 1. Le phoque ci crinière ou lion marin. (Phocdjubata. L. Dont le cou est revêtu d'une crinière assez longue. II se trouve dans le nord de la mer Pacifique. 2. Le phoque crête. ( Phoca leonina. ) Appelé aussi par quelques-uns lion marin. Le mâle a sur la lèvre supérieure un morceau de cliair en forme de crête. On le trouve vers les côtes occidentales de l'Axnérique sur-tout vers l'isle de Juan-Fernandès. 3. Le phoque commun. ( Phoca viw.lina. ) Vulgairement veau marin. Brun sans oreilles externes et sans crinière c'est l'espèce la plus répandue. On la trouve dans toutes les mers. Elle est susceptible de s'apprivoiser. II. Les morses. ( Trichecus. L. ) L'animal connu des matelots sous le nom de vache marine ou de bête à la grande dent, a le port extérieur des phoques mais il lui sort de la mâchoire supérieure deux énormes canines dont chacune pèse souvent jusqu'à trente livres et a plus d'un pied de longueur. Elles sont dirigées en bas. La grandeur nécessaire aux alvéoles dans lesquelles elles sont implantées fait que les narines sont fort élevées au-dessus de la bouche. Il y a entre ces défenses deux petites incisives mais Ia mâchoire inférieure manque d'incisives et de canines. i. Le morse. ( Trichecus rosmarus. ) Habite les mers du nord. On dit qu'il ne se nourrit que de plantes marines et de coquillages. On emploie son cuir pour faire des soupentes de carrosses. 2. Le dugong. ( Trichecus Est un animal peu connu de la mer des Indes, qui devroit peut-être faire un genre à part; il a aussi deux défenses qui lui sortent de la bouche mais droites et courtes; ses alvéoles sont encore plus longues en sorte que ses narines regardent tout-î-fait le ciel il a en haut quatre molaires, en bas trois., mais nulle incisives. On dit que sa chair a le goût de celle du boeuf. II faut certainement séparer de ce genre 3. LE lamantin. { Trichecus manetus. ) Qui n'a ni incisives ni canines mais seulement une longue rangée de molaires semblables à celles des ruminans. Ses deux mâchoires sont applaties horizontalement, et ses narines regarderit le ciel. Ses pieds de derrière et sa queue sont réunis sous la peau en une seule nageoire et on ne s'apperçoit de leur existence que dans le squélette. Son estomac est divisé par des étranglemens. Il ne vit que de végétaux et vient souvent paître sur le rivage. On dit même que les Américains l'apprivoisent et qu'il prend plaisir au son des instrumens en sorte que c'est probablement à lui qu'il faut rapporter ce que les anciens disoient de l'attachement du dauphin pour l'homme et de son amour pour la musique. Le lamantin de la zone torride qui est velu avec quatre doigts et des ongles, paroît être d'une espèce différente de celui du nord, qui est sans poils et n'a ni doigts distincts, ni ongles. CHAPITRE XI. Des mammif lres cétacés. LE lamantin a les pieds de derrière et la queue soudés en une nageoire unique. Les cétacés n'ont pas même ces pieds et n'ont qu'un léger vestige de bassin consistant en deux petits os placés dans les chairs à l'origine de la queue. Leurs vertèbres lombaires forment une suite non interrompue qui se termine par une nageoire membraneuse et horizontale, mais leurs nageoires de devant ont à l'intérieur tes mêmes parties que l'extrémité antérieure des autres mammifères. La tête des cétacés est encore plus applatie par- devant et leurs mâchoires encore plus alongées que celles du lamantin. Leurs narines regardent en haut plus ou moins directement selon les espèces elles ont reçu le nom d'évents parce que les cétacés en font fouvent jaillir de l'eau à une hauteur assez considérable. Il n'y a qu'une espèce qui ait des dents qu'on puisse appeler cause de leur position des incisives les autres n'ont que des molaires ou sont entièrement privées de dents. Les cétacés sont sans poil. Un lard huileux double leur peau en dessous. Ils ont les yeux petits point de cou distinct ni de conque de l'oreille mais seulement un très-petit trou auditif. Indépendamment des deux nageoires antérieures et de celle de la queue il y en a le plus souvent une verticale sur le dos. Les genres des cétacés sont I. LES dauphins. ( Delphinus. ) Leurs mâchoires sont alongées et garnies l'une et l'autre d'une rangée de dents coniques. Leurs narines ou évents traversent verticalement la mâchoire supérieure, et ne forment au dehors qu'une seule ouverture en croissant. Les yeux sont près de l'angle de la bouche. Le marsouin. (Dclphinus phocaena. ) A corps alongé à. museau obtus. De sept à huit pieds de long. Il habite en troupe nombreuse dans les mers du nord. 2. Le dauphin. ( Delphinus delphis. ) A corps épais; museau arrondi, mais terminé par un bec plat et pointu qui lui est comme ajouté dents très-pointues. Il se trouve dans toutes les mers, et se fait remarquer par la célérité avec laquelle il nage. Sa plus grande longueur est à peu près de dix pieds. Ces deux animaux se nourrissent de poissons. 3. L'orque. ( Delphinus orca. ) A museau festonné en dessus à dents obtuses long d'environ vingt pieds. Il fait une guerre continuelle avec les phoques, et attaque même des baleines. II. LES CACHALOTS. ( Physeter. ) Leur tête seule fait la moitié ou le tiers de la longueur du corps. La mâchoire supérieure est excessivement large et haute et n'a d'ordinaire que de très-petites dents recouvertes par la gencive. La mâchoire inférieure au contraire est longue et étroite elle entre dans un sillon de la supérieure et est garnie de grosses dents coniques pointe émoussée. Les narines percent obliquement en avant et s'ouvrent sur le bout du museau. Cettevaste épaisseur n'est pas toute osseuse elle n'est revêtue supérieurement que de cartilages et contient dans de grandes cavités une substance particulière qui fige et se crystallise en refroidissant, et qui est connue, dans le commerce et dans les arts, sous le nom de blanc de baleine ou de sperma ceti. La place du cerveau ou la cavité du crâne, est extrêmement petite pour une si énorme tête. i. Le cachalot agresse tête. ( Physeter macrocepkalus.) (i) Les dents droites et pommes une grosse tubérosité sur le dos au lieu de nageoire dorsale. Il est long depuis quarante jusqu'à soixante pieds. Sa tête en fait seule plus de la moitié. L'ambre gris se trouve dans son intérieur en boules plus ou moins grosses. Quelques-uns prétendent que ce sont ses excrémens, darcis par quelque maladie d'autres que c'est un sédiment de son urine. Il se trouve sur-tout dans les mers des pays chauds. 2. Le très-grand cachdlot. ( Pkysettr maximus. ) (2) A dents courbes et obtuses. Une fausse nageoire sur le dos. Long de soixante-dix à qaatre-vingts pieds, et fort épais proportion. La tête ne fait guère que le tiers de cette longueur. (t) Le cachalot tnunpo. Bonnaterre, Ercyci. planches des cétacés, pi. S, f. i (s) Idem ) ilïd. pî. 7 fig. a n Il habite de préférence dans les mers du nord et se nourrit de chiens de mer et d'autres grands poissons. III. Les BALEINES. ( Balœna. ) N'ont point de dents mais des lames triangulaires d'une substance fibreuse qui a la dureté et l'élasticité de la corne implantées verticalement dans le palais et serrées parallèlement les unes aux autres. Leur bord libre a ses fibres effilées et servant à embarrasser et retenir les petits animaux dont les baleines se nourrissent. On nomme ces lames fanons. Ce sont elles qui fournissent la baleine du commerce. La forme des baleines est, au reste, assez semblable à celle des cachalots, surtout par la grosseur de la tête et la grandeur énorme de la gueule. Leurs évents s'ouvrent sur le milieu de la tête. 1, La baleine franche. (Balaina.mysticetus.Li.) Est le plus grand des animaux connus. On en prenoit autrefois de cent vingt pieds de longqeur mais aujourd'hui on n'en voit guère qui en aient plus de quatre-vingts. Sa tête fait le tiers de cette longueur. La bouche contient de cinq six cents fanons. L'animal entier pèse plus de trois cents milliers. Les nations européennes envoient tous les ans plus de trois cents vaisseaux dans les mers du nord à la pêche de la baleine, qui a sur-tout pour objet l'huile que le lard de ce cétacé fournit.On y alloit dès le douzième siècle. Il n'y a point de nageoire sur le dos. Les deux évents sont très-distincts. Cet énorme animal ne se nourrit que de petits mollusques, qui sont à la vérité excessivement abondans dans les mers qu'il habite. 2. Le gibbar. { Baleena physalus. ) Est aussi long que la bîleine mais moins gros; a moins de lard des Fanons noueux et plus courts. Il porte une nageoire dorsale. IV. LE narval. ( Monodon. ) Est un cétacé qui n'a pour toutes dents que deux défenses entièrement droites souvent de dix à douze pieds de longueur sortant directement de l'extrémité de la mâchoire supérieure. Ce sont elles qu'on nomme vulgairement cornes de licorne. Leur substance est plus dure que l'ivoire et leur surface marquée de sillons spiraux. Il n'y a guère que les jeunes narvals qui les aient toutes deux les adultes en perdent presque toujours une. La tête de cet animal est moins grosse à proportion que celle des deux genres précédens. Il nage avec une extrême vitesse, et enfonce quelquefois sa défense dans la quille des navires. Les pécheurs racontent qu'il est l'ennemi naturel de la baleine et qu'il l'attaque sitôt qu'il l'apperçoit. L'organisation interne des cétacés est assez différente (ie celle des autres mammifères. Leur larynx est élevé comme une pyramide dans les arrière narines. Leurs évents servent à les débarrasser de l'eau qui pénètre dans leur gosier chaque fois qu'ils veulent avaler leur proie; ils poussent cette eau dans les narines: elle se rend dans deux poches membraneuses, situées au-dessus, d'où elle est chassée en jets par la compression subite de certains muscles. Ce passage de l'eau rendoit l'organe de l'odorat impossible à exercer dans la cavité même des narines aussi leur membrane interne est sèche et mince, et le nerf olfactif manque à plusieurs cétacés. Ils ne paroissent point non plus avoir de voix. Leur estomac consiste en plusieurs poches différentes en figure et en structure interne il en est qui en ont jusqu'à cinq. Les mamelles des femelles sont placées à l'origine de la queue. TABLEAU ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX. LIVRE TROISIÈME. DES OISEAUX. CHAPITRE PREMIER. De l'organisation des oiseaux et de leur division. §. i. LES organes vitaux des oiseaux ont beaucoup de rapport avec ceux des mammifères. Leur cœur est composé de même de deux ventricules et de deux oreillettes, et il y a un système d'artères et de veines pour la respi- ration égal à celui qui sert à nourrir tout le corps, en sorte que le sang y subit de même une double circulation. Les poumons sont simples, entiers attachés fixement aux côtes et à l'épine du dos et non enveloppés dans la plèvre. Au contraire ils sont percés de trous qui permettent à l'air de se répandre dans toutes les parties du corps même dans les cavités des os mais principalement dans de grands sacs placés dans la poitrine et le bas ventre par le moyen desquels l'oiseau peut s'enfler considérablement ce qui facilite soit vol et produit ce grand volume de voix qui nous étonne dans beaucoup d'espèces. Les anneaux de la trachée artère sont entiers. Le larynx supérieur n'a point d'épiglotte et a une glotte osseuse qui ne peut que s'élargir et se rétrécir. Les bronches ont, par contre, leurs anneaux, membraneux du côté interne et les premiers de ces anneaux ont des configurations et des muscles très-variés selon les espèces, et forment le larynx inférieure, qui contribue autant et plus que l'autre aux modifications de la voix. Les oiseaux n'ont point de diaphragme mais leurs côtes ont une articulation dans leur milieu qui, en se fléchissant et en s'étendant fait varier la capacité de la poitrine. §. z. Tout le squélette des oiseaux est évidemment approprié au vol. L'épine du dos est immobile par contre le cou est très-flexible et trèslong. La tête est petite, et pointue pour mieux. fendre l'air. Le sternum est en forme de grand bouclier, et a au milieu une lame longitudinale, qui représente la carène ou la quille d'un vaisseau, et fournit aux muscles de l'aile des attaches plus étendues. L'aile est formée d'os analogues à ceux des bras des mammifères. Entre les clavicules est un os particulier en forme de V nommé fourchette qui tient par son élasticité les épaules écartées. La main est alongée, et il n'y a que trois doigts en comptant le pouce, qui est visible au dehors et porte quelques pennes nommées l'aile bâtarde. D'autres pennes bien plus grandes sont rangées tout le long de l'avant bras et de la main, jusqu'au bout du grand doigt on nomme celles de l'avant-bras pennes secondaires; elles varient pour le nombre les autres, pennes pri- maires il y en a toujours dix. Le petit doigt n'est visible que dans le squélette. Le bassin des oiseaux forme en dessus un autre grand bouclier, et ne se ferme point par-dessous. Le coccyx, composé de vertèbres larges et plates, porte à son extrémité les pennes de la queue, ordinairement au nombre de douze ou de qua torze quelquefois de dix-huit': elles servent en s'étalant à soutenir l'oiseau dans le vol. Les pieds des oiseaux sont composés d'un fémur, et d'un tibia, sur le bord externe duquel est un rudiment de péroné. Le talon et le coude pied sont représentés par un seul os long, nommé tarse, terminé par en bas en autant de poulies qu'il y a de doigts. Ceuxci font ordinairement au nombre de quatre trois devant, etun derrière, qu'on appelle pouce. Tous les quatre sont dirigés en avant dans les martinets. Il y en a deux devant, deux derrière, dans les oiseaux grimpeurs trois devant, aucun derrière, dans d'autres et deux seulement dans l'autruche. Ces doigts sont réunis par des membranes dans les oiseaux nageurs, et soudés en partie dans d'autres. Ils sont toujours armés d'ongles plus ou moins forts. Le nombre de leurs articulations va en augmentant, à commencer du pouce qui n'en a que deux, au doigt externe qui en a cinq. §. 3. Les plumes qui recouvrent le corps des oiseaux sont, comme les pennes, composées d'une tige creuse à sa base, et de barbes, qui elles-mêmes en portent de plus petites. Elles diffèrent beaucoup entre elles par leur forme totale et la force ou le tissu de leurs barbes. Le toucher doit être foible dans toutes les parties qui en sont garnies et comme le bec est corné et insensible, et que les doigts sont revêtus d'écailles en dessus et d'une peau calleuse en dessous ce sens doit être peu efficace dans les oiseaux. Leur goût ne peut pas être très-parfait non plus car leur langue soutenue en dedans par un os, est ordinairement revêtue d'une peau très-dure, et toute la bouche estpresque calleuse. Par contre; leurs trois autres sens sont fort développés. Leur œil est grand, pourvu des mêmes parties que dans les mammifères, et ayant en outre une membrane qui va de l'entrée du nerf optique vers le crystallin, est plissée et senv blable à un peigne, de forme rhomboïdale., et d'un noir foncé on en ignore l'usage. Le globe de l'œil est renforcé par -devant d'un cercle de pièces osseuses. Outie les deux paupières ordinaires, il y en a une troisième demi-transparente, qui garantit l'œil de l'éclat d'une trop forte lumière. Leur oreille n'a point de conque externe il n'y a pour tout osselet qu'une plaque portée sur un petit pédicule, et fermant la fenêtre ovale le limaçon est remplacé par un organe à deux loges, simplement conique un peu arqué et non spiral la caisse du tympan communique avec des cellules qui s'étendent dans toute l'épaisseur du crâne. L'organe de l'odorat est placé dans la base du bec. Les narines sont tantôt nues, tantôt recouvertes de plumes ou d'une petite écaille, ou d'un couvercle charnu. Le cerveau des oiseaux est grand à proportion de leur corps. Il n'y a ni corps calleux, ni voûte ni tubercules quadrijumeaux. §. 4. Les oiseaux n'ont ni lèvres ni dents mais un bec garni de corne dont les deux man- dibules sont mobiles et dont la forme varie à l'infini selon l'espèce de nourriture que chaque espèce prend. L'estomac de la plupart est double savoir, un jabot dont les parois sont garnies d'une multitude de grandes sont la liqueur humecte les alimens, et un gésier revêtu de muscles très-épais et très-forts et garni en dedans d'un e veloutée coriace; il exerce sur les alimens une forte action mécanique. Les oiseaux qui ne vivent que de chair ou de poissons ou de vers n'ont qu'un sac membraneux analogue à l'estomac des mammifères. Les intestins sont plus ou moins longs. Il y a ordinairement deux caecums places vis-à-vis l'un de l'autre. Le foie ne se divise qu'en deux lobes. Le pancréas est très-grand et a plusieurs conduits qui s'insèrent en des points distincts. La rate est globuleuse, placée au centre du mésentère, et fort petite. Il n'y a point de glandes mésentériques. Les uretères se portent directement à l'anus, n'y ayant point de vessie. §. 5. Les testicules des mâles sont dans l'intérieur sur les reins au même lieu est l'ovaire dans les femelles. Les oeufs s'y développent jusqu'à un certain point; puis ils descendent le long d'un canal tortueux nommé oviductus dans le haut duquel ils sont enveloppés par le blanc leur coque ne se forme que dans le bas de ce canal. Après avoir été pondus, ils ont besoin d'être couvés pendant un certain temps. La chaleur douce que produit cette action développe l'embryon, qui se nourrit en absorbant le jaune par les veines ombilicales, et qui finit par fendre l'œuf au moyen d'un petit tubercule qu'il a au bout du bec et qui tombe peu de jours après sa naissance. Tout le monde connoît l'art avec lequel les oiseaux construisent leur nid et le soin avec lequel ils élèvent leurs petits jusqu'à ce qu'ils soient en état de voler. §. 6. Les oiseaux sont difficiles à caractériser, à cause des grandes différences que l'âge et le sexe mettent dans leur plumage. Il n'est pas aisé non plus de les diviser en ordres et en genres pourvus de caractères bien déterminés, parce que leurs formes passent de l'une à l'autre par des nuances graduées. On peut cependant en bien reconnoître certaines familles, telles que i °. Les oiseaux nageurs qui ont les doigts des pieds réunis par des membranes, ou élargis et applatis en manière de rames ils passent leur vie sur les eaux. Les oiseaux de rivage qui ont les tarses élevés, les jambes nues par en bas, les deux doigts externes réunis à leur base par une membrane ils ne nagent point mais entrent dans l'eau et dans les marécages pour y pêcher. 3 °. Les oiseaux de proie, à bec crochu dont la pointe aiguë se recourbe en bas ils ont les pieds courts et les doigts armés d'ongles très-forts. 4°. Les gallinacés ou oiseaux pesans à bec convexe en dessus, à mandibule supérieure comme voûtée à doigts de devant réunis à leur base seulement par une courte membrane ils volent peu, et vivent sur-tout de grains. 5 Q. Les oiseaux grimpeurs dont les pieds ont deux doigts en avant et deux en arriére ils grimpent lentement sur les troncs d'arbres pour y chercher des fruits ou des insectes. 6°. Après avoir séparé ces cinq familles, il nous reste encore beaucoup d'oiseaux à trois doigts devant, et un seul derrière dont les doigts externes sont unis par la première phalange seulement ou quelquefois dans presque toute leur longueur. Quoique leurs formes sur-tout celles de leur bec, soient très-variées On ne peut cependant établir entre eux aucune limite bien fixe et nous les présenterons tous en un seul ordre, en cherchant cependant à les répartir dans certaines subdivisions ce sont nos passereaux. CHAPITRE Il. Des oiseaux de proie. ( AcciPiTRES. Lin. ) Linné les divise en trois genres. I. LES r autours. (Fïiltur.) Ils ont le bec doit, et crochu à son extrémité seulement les ongles peu courbés la tête et une partie du cou dénuées de plumes, mais se retirant dans une espèce de collier formé au bas du cou par des plumes plus longues que les autres ce sont des oiseaux qui vivent des charognes les plus infectes, et qui sont, à cause de cela très -respectés par les habitans des pays chauds, dont ils éloignent la corruption. Ils font leur retraite dans les rochers les plus escarpés les espèces n'en sont pas toutes bien connues. i. Le vautour fauve. ( v. falvus, ) D'un gris roussâtre en dessus et en dessons le cou revêtu d'un duvet blanchâtre les pennes des ailes et de la queue brunes le bec- et les pieds plombés. C'est un oiseau sale et dégoûtant, qui ne se trouve que sur nos plus hautes montagnes et encore assez rarement. 2. Le vautour brun. ( V. cinereus. ) D'un brun noirâtre. Le collier remonte obliquement jusque vers l'occiput comme un capuchon. Sur le derrière de la tête est une petite houppe de plumes. 3. Le, petit vautour. ( Y. percnopterus. ) Le mâle a tout le plumage blanc, excepté les pennes des ailes qui sont noirâtres. Ce qui est blanc dans le mile est brun dans la femelle. 11 n'y a de nud que le sommet de ta tête les joues et la gorge et une tache sur la poitrine. Il rend les plus grands services à l'Egypte, en dévorant les cadavres que le Nil laisse en se retirant. Parmi les espèces étrangères, on peut remarquer 4. Le roi des vautours. ( V. papa. ) Qui se distingue par les rides de la partie nue de sa tête et par une grosse caroncule sur la base du bec. La peau en est colorée d'un rouge et d'un bleu vif. Le plumage varie du fauve au noir. Il n'habite qu'en Amérique, où il détruit beaucoup de reptiles. 5. Le condor. ( V. gryphus. ) Espèce de vautour qui se trouve principalement dans lee montagnes du Pérou, et qui est célèbre depuis long-temps par son énorme grandeur, ayant à ce qu'on dit, de quinze à dixhuit pieds d'enverjure enlevant aisément des moutons, et attaquant même des cerfs et des boeufs mais il n'a point encore été décrit avec assez d'exactitude. Quelques-uns lui attribuent un plumage brun et une tête revêtue de duvet d'autres une crête charnue sur le front, et un plumage noir et blanc. LES griffons ( Gtpaetos. Storr. ) Que Linné rangeoit parmi les vautours, et que Gmelin place parmi les faucons, pourroient faire un genre distinct des uns et des autres. Ils ont la tête revêtue de plumes, le bec alongé, droit, crochu et renflé au bout; les narines recouvertes de soies roides, dirigées en avant, et un pinceau de soies pareilles formant une barbe sous le bec les tarses très-courts emplumés j les doigts et les ongles médiocres. Ce sont de trés-grands oiseaux, à vol très-étendu. 5. Le lœmmer-geyer, ou vautour des^ agneaux. ( fi'ultur barbatus. ) Le plus grand oiseau de proie d'Europe, surpassant même l'orfraie et le grand aigle. Il fait son séjour dans les plus hautes Alpes, enlève des moutons, des enfahs attaque même des hommes. La tête le cou, et le dessous du corps, sont d'un blanc roussâtre ou grisâtre le tour des yeux et une ligne autour de la tête noirs le dos et les ailes noirâtres avec une ligne blanche sur chaque plume, les pieds bleus. II. Les faucons. (Fako.) Ce nom a été étendu tous les oiseaux de proie diurnes qui ont la tête couverte de plumes, et la base du bec enduite d'une peau molle nommée cire, dans laquelle sont percées les narines. Leurs doigts sont nuds armés d'ongles très-crochus les deux externes sont unis à leur base par une courte membrane. Leur tête plate en dessus leurs yeux grands, enfoncés sous un sourcil proéminent, leur donnent unephysionomie particulière. La plupart des espèces se nourrissent de proie vivante, plus ou moins considérable selon leurs forces. Les mâles portent le nom de tiercelets, parce qu'ils sont d'un tiers plus petits que les femelles. Ce genre comprend deux grandes divisions, dont la première renferme plusieurs petites tribus. A. Les oiseaux de proie ignobles c'est-à-dire, qu'on ne peut les employer à la fauconnerie. Ils ont la première penne de l'aile très-courte, et la quatrième ordinairement plus longue que toutes les autres, en sorte que l'aîle étendue a sa pointe tronquée leur bec n'a point de dentelure aux côtés. a.) Les aigles à bec fort, droit, crochu à son extrémité seulement. Ce sous-genre comprend i°; Les aigles proprement dits. A très-longues ailes à tarses courts et gros emplumés jusqu'aux doigts. Ce sont ces oiseaux célèbres de tous les temps par leur courage et la puissance de leur voL i Le grand aigle. ( Falco chrysaëtos. ) Brun fauve dessus de la tête et du cou fauve clair; queue noires noirâtre, rayée légèrement de cendré; sept pieds de vol. Il sc tient dans les Alpes, etc; 2. L'aigle comrnun. ( Falco full/ils. ) Bran le dessus de la tête et du cou fauve clair queue blanche il. tiers inférieitr noir les pennes des ailes, blanches leur base dit cote interne six pieds de vol, On le trouve dans tout l'ancien monde ii niche sur les hautes montagnes On peut lui apprendre à chasser las lièvres, les renards et même les loups: a°j Les aigles pêcheurs. A très-longues ailes à tarses gros et courts empenne jus-» qu'au milieu. 3. L'orfraie, ou grahd aigle de met (Falco ossifragus.] Brun clair une tache brun foncé sur chaque plume les pennes noirâtres grand comme le grand aigle, Il se tient aux tords de la mer, et vit sur-tout de poissons. 4. Le balhusard. ( Falco haïïœtus. ) JLa tête le cou, .et le dessous du corps, blanchâtres i le dos les ailes, et une bande chaque côté du cou, brun foncé les pieds tantôt bleus tantot jaunes. Il est beaucoup plus petit que les précédens, et pêche en eau douce. Ott le trouve ail bord des étangs etc. 5. Le pygargue ou aiglt â queue blanche. (Falào albicilld. Plumage brun mêle d» gris, plus pâle sur la tête la queue entière d'un blanc pur le bec et les pieds d'un jaune pâle* Grandeur de l'orfraie. Il se tient dans les forêts de sapins du. iiord attaque les cachons; les moutons, et prend souvent xit balbusard les poissons qu'il vient de pêcher, 3°. Les aiglons A ailes courtes; tarses élevé, emplumés jusqu'aux doigts, 4°. Les aigles-autours. A ailes courtes tarses élevés, nuds. Ces deux tribus n'ont que des espèces étrangères. h. ) LEs autours et ÉPERVIERS: A bec courbé dès sa base, tarses élevés, à ailes bien plus courtes que la queue. 6. L'autour ordinaire. (Falco palurnbarius. ) Brun noirâtre en dessus en dessous blanc, rayé en travers de brun le sourcil blanc la cire brune. Dans la jeunesse les taches du ventre sont longitudinales. Cet oiseau a un pied et demi deux pieds de longueur.. Il fait grand tort aux poulailler* et aux colombiers. On l'emploie aussi à la chasse. y. L'épervier. ( Falco nisus. ) Semblable à l'autour pour les couleurs, mais beaucoup plus petit. Dans la jeunesse la poitrine a des taches 'rousses au lieu de lignes brunes, et le dos est mêle de roux. c. ) LES buses à bec gros, courbé dès sa base ailes très-longues. On les subdivise en 1°. Buses proprement dites à tarses gros et courts. 8. La buse. ( Palco buteo. ) Brun foncé en dessus blanchâtre en dessous avec des taches transverses brunes; la poitrine presque entièrement brune; les cuisses rayées de brun et de roux. On trouve des individus plus ou moins mélangés de blanc, d'autres qui ont les tarses revêtus de plumes jusqu'aux doigts. La buse se tient dans les plaines, les lieux fertiles n'attaque que les oiseaux faibles, et fait beaucoup de tort à nos basses-cours. ft". Busards à tàfseS élevés et grêles. Ils se tiennent de préférence dans les lieux marécageux. 9. La sous-buse. ( Falco pygargus.) Brune en dessus tachetée longkud'inalemetit de brun et de fauve en dessous le croupion blanc un collier de points fauves et bruns. to. L'oiseau i^aint- Martin. ( Palco cyaheus. ) D'un cendré uniforme ventre ) cuisses et croupion, blancs les pennes de l'aile noires. xi. Le Brun; la tête les joues et la poitrine jaunâtres^ II h!cÈ.e dans les marais, et est aussi avide de poisson que de gibier. Il fait une guerre cruelle aui lapins. d. ) Les MILANS bec peu alongé, crochu, très-mince pieds courts et foibles. La foiblesse de leurs armes les rend les plus lâches des oiseaux de proie. 12* Le milan royal. (Falco milvus ) Fauve et brun, à tête blanchâtre. queue rousse et fourchue. C'est un grand oiseau remarquable pir la facilité dé son dol t et l'aisance avec laquelle il se soutient en l'air sans changer de place. Il n'attaque guère que des reptiles.. Les oiseautt de proie nobles, qu'on emploie pour la chasse, à cause de leur courage de leur docilité, et de la tapidité de leur vol. Ils ont la première penne de l'aile presque aussi longue que la deuxième, qui est la plus longue de toutes. Leur bec est courbé dès sa base sa mandibule sUpérieUrea danspresque toutes les espèces, une forte dent de chaque côté. 13. Le faucon. (Palco comntunis.) C'est l'espèce la plus généralement employée aussi a*t«eïïies-griè.ches en force et sont d'Amérique. b. ) LES MOUCHEROLLES a bec entièrement applati trèslarge d'un côté à l'autre et très-mince de bas en haut. Les pays chauds en produisent un grand nombre d'espèces souvent pourvus de couleurs agréables. Et c. ) LES GOBE-MOUCHES proprement dits: à bec court, moins applati, dont la mandibule supérieure a sa coupe triangulaire. Ce n'est que de cette tribu que nous possédons quelques espèces. 1. Le gobe-mouche ordinaire. ( Museicapa grisola. ) Brun en dessus blanchâtre en dessous poitrine ondée de brun pale pennes bordées de blanchâtre. Il ne vient chez nous qu'en été comme tous les oiseaux qui vivent d'insectes niche en mousse sur les buissons pond quatre ou cinq œufs tachetés de roux. Le gobe-?mauche à collier. ( Museicapa atricap'dla. ) Noir en dessus blanc en dessous un point devant l'œil un collier aux côtés du cou, une grande tache sur raite, et les pennes latérales de la queue, blanches. Tel est son plumage d'été le reste du temps il est plus gris. Il niche dans les trous d'arbre. 111. LES MERLES. ( Turdus.) Ont le bec comprimé par les côtés légèrement arqué la mandibule supérieure a une petite échancmre près de la pointe. On appelle GRIPPES les espèces à plumage tacheté, ou grivelé. Ce sont des oiseaux mélancoliques et solitaires qui chantent agréablement, et vivent d'insectes et de fruits, sur-tout de baies, comme celles du gui du genièvre les raisins, etc. Elles arrivent dans notre pays vers l'automne, et vont passer l'hiver dans les climats méridionaux. Elles sont excellentes manger. Les anciens les élevoient pour cet usage. 2. La. grive proprement dite. ( Turdus musicus. ) Brune en dessus des taches jaunes sur l'aile jaunâtre en dessous, avec des taches rondes et noires le dessous de l'aile jaune. 2. La drenae. ( ?'urdus visdvorus. Brune en dessus; blanchâtre tachetée de noir en dessous. Elle dissémine la graine de gui, en la rendant entière après avoir digéré les baies.- 3. Le mauvis. ( Turdus iliacus. ) Brun en dessus, blanchâtre en dessous; poitrine variée de brun clair et de jaunâtre une ligne blanche sur l'o:il, et une dessous le dessus de l'aile roux. On a réservé le nom de MERLES aux espèces dont le plumage est coloré par grandes masse*. 4- Le merle ordinaire. ( Turdus merula. ) Le mâle est d'un noir profond et uniforme et a le bec jaune doré la femelle est brun foncé poitrine d'un roux 8ombre, tachetée de brun et a le bec brun. Cet oiseau est très-commun il ne voyage point, s'apprivoise aisément et apprend à retenir des airs, et même à contrefaire la voix humaine. Parmi les espèces étrangères de ce genre, qui sont extrême* ment nombreuses, on peut remarquer snr-tout, 5. Le moqueur. ( Turdus polyglottus. ) Oiseau d'Amérique célèbre depuis long-temps par la facilité avec laquelle il imite le ramage de tous les autres oiseaux au point que les sauvages le nomment oiseau cent langues. Son chant propre est lui-même très-agréable et surpasse, au dire des voyageurs celui du rossignol. Le moqueur est grand comme un mauvis gris brun en dessus à ailes et queue plus foncées blanchâtre en dessous avec de légères grivelures sur la poitrine une ligne oblique blanche traverse l'aile la queues a une bordure de même couleur. L'Amérique produit un petit genre d'oiseaux nommés PoURMILIERS qui ont le bec plus long et plus droit que les merles, avec des tarses plus hauts une queue et des ailes bien plus courtes à proportion ils tiennent le milieu entre les merles et les pies-grièches ne se perchent point et vivent de fourmis et de thermes qui sont, comme on sait, extrêmement nombreuses dans ce pays-là. Leurs couleurs sont généralement brunes leur voix est souvent fort extraordinaire elle ressemble, dans quelques espèces, au son d'une cloche etc. Les Indes ont aussi des oiseaux voisins des merles par le bec à jambes hautes, à queue et ailes courtes. On les nomme SRèfgs. Leurs couleurs sont plus belles que celles des fourmiliers. Leurs moeurs sont inconnues. I V. Les COTINGAS. ( Ampelis. ) Ont le bec applati horizontalement à sa base la mandibule supérieure légèrement échancrée à sa pointe. Ce sont des oiseaux d'Amérique dont le plumage brille des plus belles couleurs. Ils se tiennent dans les lieux marécageux et vivent d'insectes. On dit pourtant qu'ils font aussi des dégâts dans les rizières. i. Le cori&n-bleu. {Ampelis cotinga. ) D'un bleu céleste éclatant, la gorge et la poitrine violettes, avec une ceinture du même bleu, et quelques taches aurore. La femelle manque de la ceinture et des taches. 2. L'oustte. ( Ampelis carrrifex. j D'un rouge vif en dessous marron en dessus une bande sur l'aeil et le bout des ailes et de la queue noirs. 3. Le pompadour. (Ampelis pompadera.) D'un pourpre cramoisi les pennes des ailes blanches terminées en brun les couvertures longues, courbes, à bout de la tige dénué de barbes. L'Europe possède un oiseau très-voisin des cotingas. C'est 4. Le jaseur. ( Ampelis garrulus. ) Brun roux une huppe de même couleur sur la téte la gorge, une ligne par l'œil et les pennes, noires; une bande blanche sur l'aile et une jaune au bout de la queue. Son earactère le plus remarquable est que les couvertures des ailes ont I eur tige terminée par un large disque arrondi sans barbes d'une belle couleur de feu. Il paroît qu'il habite dans le nord. Il ne vient chez nous que rarement à des époques assez distantes, et il passe dans l'esprit du. peuple pour annoncer quelque malheur. V. LES t An ù aras. ( Tanagra. ) Sont aussi des oiseaux d'Amérique, à bec conique, rond à sa base à mandibule supérieure échancrée vers le bout, légèrement convexe en dessus. Ils ont le port le vol court et toutes les habitudes de nos moineaux. Plusieurs de leurs espèces se font remarquer par des couleurs éclatantes. Une des plus belles est 1. Le septicolor. ( Tanagra talao.) Noir en dessus verd d'aiguë marine en dessous verd d'émeraude à la tête et a l'épaule bleu violet à la gorge rouge sur le dos, jaune sur le croupion, gris foncé sur la. queue. Il arrive en troupes à Cayetlne au mois de septembre. B. ) A bec droit fort comprimé, sans échancrure. V 1. LES merzes chauves. (Gracuia. ) Ont le bec comprimé légèrement arqué nud à sa base la tête a des espaces plus ou moins considérables dénués de plumes. Ce sont des oiseaux des pays chauds qui se nourrissent d'insectes et de fruits. 1. Le martiti. ( Gracuia gryllivora.) Brun marron bec et pieds jaunes une tache nue autour de l'oeil une blanche l'épaule et au bout de la queue. C'est un grand destructeur d'insectes originaire des Indes. On l'a introduit à Flsle de France pour extirper les sauterelles. s. Le mainate. ( Gracula rettgiosa. ) Noir violet; une bande nue et jaune autour de l'occiput; deux proéminences charnues en forme de cornes bec et pieds jaunes. Il se trouve aux Indes vit de fruits a beauëoup de talent pour imiter la voix humaine et surpasse même le perroquet cet égard. VIL Les corbeaux, {Corvus.) Sont d'assez grands oiseaux à bec droit, gros, fort comprimé par les côtés à. mandibule supérieure légèrement convexe, à narines recouvertes par des plumes roides. Ils aiment la chair, même corrompue; attaquent les petits poulets, etc. Quelques espèces se nourrissent uniquement de fruits durs, ou de grains, etc. La plupart apprennent à parler assez aisément. x. Le corbeau. ( Corvus corax.) Grand comme un coq noir uniforme lustré, avec des reflets verds et violets. Il vit solitaire; est attiré de fort loin par l'odeur des charognes. a. La corneille. (Corpus corone. ) Semblable au corbeau, mais plus petite. S'approche en hiver des lieux habités se retire en été dans les forêts détruit beaucoup d'ceufs de perdrix. 3. Le freux ou frayonne. ( Corvus frugilegus. Ne diffère de la corneille que parce qu'il a la base du bec chauve. Il est très-commun vole en grandes troupes dans les champs, y dévore les vers, et aussi les grains. 4. La corneille mantelet. ( Corvus cornix. ) D'un cendré clair à tête ailes et queue noires. Elle fré.quente en grandes troupes les bords de la mer et y mange les coquillages. 5. La pie. ( Corpus pica. ) D'un beau noir, avec des reflets bleus et rouges sur lea ailes et la queue une tache blanche sur l'aile le ventre blanc la queue longue et pointue. Elle vit par paires sur les arbres, attaque les petits poulets les perdreaux dévore beaucoup de grain. Son bavardage a fait proverbe. 6. Le geai. ( Corpus glandarius.) Gris roussâtre les pennes noires; une tache d'un beau bleit rayé de noir sur l'aile. Les plumes du front peuvent se re..dresser en manière de huppe. C'est un oiseau d'un naturel co» 1ère qui se nourrit sur-tout de gland. 7. Le choucas. ( Corvus moneduta. ) Brun noirâtre une calotte noire sur la tête. Il niche dans les clochers. 8. Le 'chocard. ( Corpus pyrrhocorax. j Noir à bec et pieds jaunes. Il habite les Alpes. 9. Le casse-noix. (Corvus cariocatactes.) Brun tout parsemé de petites taches blanches. C'est un oiseau de passage, qui se nourrit sur-tout de noix. VIII. Les calaos. ( Buceros. ) Sont des oiseaux d'Afrique et des Indes qui ont beaucoup de rapport avec les corbeaux, et qu'on reconnoît aisément à leur énorme bec de substance trés-mince se fracturant souvent aux bords, surmonté d'une protubérance plus ou moins considérable qui l'égale quelquefois lui-même en grosseur. Us sont d'assez grande taille ont les deux doigts externes réunis jusqu'à l'ongle et vivent de fruits 1 X« Les rolzimrs. ( Coracias. ) Sont des oiseaux assez semblables aux corbeaux, mais dont les narines sont découvertes le bout de la mandibule supérieure se recourbe un peu sut l'autre. Les rolliers vivent de fruits. Il n'y en a dans ce pays qu'une espèce. i i Le rollier d'Europe. ( Cordclas garrula. ) C'est un oiseau de passage assez rare en France moins grand qu'un geai; d'un beau bleu changeant en verd d'aiguè marine violet sur l'aile le dos est d'un roux jaunâtre, Cet oiseau niche de préférence sur les bouleaux. Il aime beaucoup les amandes. X. LES oisfaux DE paradis. ( Paradisea. ) Ont le bec comprimé et le tour de sa base et le front garnis de petites plumes courtes et serrées, qui ressemblent au plus beau velours. Il se trouve d'ordinaire dans le reste de leur corps quelque ornement produit par des plumes plus alongées que les autres. Ces oiseaux n'habitent que dans les lieux les plus reculés des Indes orientales. Ils vivent d'aro-' mates. On a cru long-temps qu'ils n'avoient pas de pieds, et qu'ils voloient toujours. 1. L'oiseau t. L'oiseau de paradis. ( Paradisea apoda. ) D'un brun marron le dessus de la tête et du cou jaune la gorge et le front verd doré les plumes des flancs sont effilées et deux fois plus longues que tout le corps. Du croupion paitent deux filets qui n'ont de barbes qu'au bout, et qui dépassent encore beaucoup les plumes des flancs. La queue ellemême est courte. Ce bel oiseau se trouve aux Moluques. 2. Le rteanucode. (Parddisea reg a. ) Rouge foncé sur le dos blanc dessous poitrine verte les plumes des flancs sont plus courtes que la queue larges et roides les filets sont fort longs et terminés par une plaque de barbes contournée en spirale. Des Moluques. 3. Le magnifique, ( Paradisea m.ignifica. ) Marron en dessus verd doré en dessous ailes jaunes deux grands bouquets de plumes de chaque côté du cou le supérieur bleuâtre l'autre jaune les filets du croupion longs, perds, non élargis par le bout. 4. Le sifilet. ( Paradisea aurea. ) Noir sans filets au croupion mais trois longs partant de chaque oreille terminés par un disque verd doré la poitrine et l'occiput sont aussi verd-dorés. Ces deux espèces se trouvent à la Nouvelle- Guinée. C. A bec conique. X I. ZES caciques. (Oriolus.) Ont le bec en cône aiongé, à pointe très acérée, à base arrondie. Ils vivent d'insectes, de fruits et de grains. La plupart des espèces mettent une grande industrie dans la construction de leurs nids. LES CACIQUES proprement dits sont les plus grandes espèces leur bec est très-gros très long et empiète beaucoup sur le front, od il fait une échancrure ronde dans les plumes. Ils font des nids en forme de bouteille qu'ils suspendent en grande quantité au même arbre. LES TROUPIALES ont le bec plus court, l'échancrure du front plus pointue, et la taille moindre que les précédera. Ils vivent en grandes troupes et font beaucoup de tort aux grains. Ils nichent aussi efi grand nombre sur les mêmes arbres quelques-uns le font parmi les joncs. LES caroVges sont encore plus petits et ont le bec plus mince. Ils ont les mêmes mceurs. Quelques-uns attachent leurs nids sous des feuilles de bananiers; d'autres en construisent en commun, divisés en plusieurs chambres pour autant de nichées. Une espèce n'arrive au sien que par un canal cylindrique vertical, dont l'ouverture est en bas. Tous ces oiseaux sont d'Amérique. C'est mal-à-propos qu'on leur a réuni LES loriots, genre de l'ancien continent, dont le bec est comprimé, et échancré vers le bout comme celui des merles. i. Le loriot d'Europe. ( Oriblus galhula.) D'un beau ja une à ailes et queue noires, variées de jaune et un trait noir sur l'œil. La femelle est olivâtre. Cet oiseau passe l'étâ dans notre pays s'y nourrit de préférence de cerises et suspend son nid couvert aux bifurcations des branches. XII. LES ÉTOURNEAUX. (Sturnus.) Ont le bec en cône alongé à pointe très-acérée applatie horizontalement à sa base. Ils vivent d'insectes, de grains et de fruits et volent en grandes troupes avec beaucoup de bruit. i. L'étourneau d'Europe. ( Sturnus vulgaris. ) Noir brillant, tout parsemé de petites taches blanches. II reste toute l'année dans notre pays se prive aisément, et apprend assez bien contrefaire la voix humaine. XIII. LES gros-becs. (Loxia.) Ont un bec en forme de cône, court, gros à la base, et comme renflé. Ce genre comprend plusieurs petites tribus. a. ) i. Le bec croisé. ( Loxia curvirosrra. ) Ses mandibules sont arquées et leurs pointes se croisent ce qui est un caractère unique parmi les oiseaux. Il se sert de ce singulier bec pour dépecer les pommes de pin, et en arracher les grains aussi se tient-il dans les forêts d'arbres verds. Le mâle est d'un roux vif, à ailes et queue noirâtres la femelle est verdâtre. b. ) Les GROS BECS proprement dits à bec exactement conique très-gros à sa base. Nous n'en avons chez nous qu'une seule espèce. 2. Le gros bec d'Europs. ( Loxia coccathraustes.') Tête jaunâtre, dos brun, ventre et poitrine gris roussâtre une tache noire sur l'rxil et une autre sous le bec l'aile et Ia queue noires une bande blanche sous l'aile le bec bleuâtre les pieds rouge brun. C'est un oiseau triste et silencieux, qui se nourrit sur-tout d'amandes de fruits. Les-pays étrangers en produisent plusieurs espèces, en partie pourvues de fort belles couleurs. c. ) LES merdiers à bec conique, un peu moins gros que dans les précédens. 3. Le veràUr. ( Laxia chlons. ) Dos verdâtre joues, gorge, poitrine ventre, jaunâtres; le bord antérieur de l'aile et les bords de la queue jaune pur bec gris p;eds rougeâtres. C'est un oiseau doux qui se tient dans les bois, et qui est facile il apprivoiser. d. ) Les bouvreuils à bec arrondi convexe de toutes psrts. 4. Le bouvreuil commun. ( Loxia. pyrrlnda. ) Le dos cendre le croupion blanc la tête les ailes et la queue, noires un trait blanc sur faile la poitrine et le ventre d'un beau ronge dans le mâle d'un gris roussâtre dans la femelle. C'est un joli oiseau très-facile à apprivoiser et qui apprend même à parler. Son ramage naturel est doux et varié il apprend aisément à chanter des airs. Sa nourriture principale consiste dans les bourgeons des arbres. e. ) Les COLIOUS à bec un peu arqué à très-longue queue. Ce sont des oiseaux d'Afrique. XIV. ZES MOINEAUX. (Fringilla. ) Ont le bec en forme de cône court, non renflé sa base. Ce genre comprend aussi plusieurs petitès tribus ils vivent de grains et ne voyagent point. a. ) Les moïse aux proprement dits à gros bec, fort ailes très-courtes. i. Le moineau ou pierrot. ( Fringilla domestica.) Le dos et les ailes variés de brun, de noirâtre et de fauve le ventre grisâtre le croupion et la queue gris brun une ligne blanche sur l'aile. Le mâle a la gorge noire et les côté de la tête roux. C'est un oiseau parasite, qui vient en grand nombre piller nos greniers, nos granges nos jardins et dont on a mis la tête à prix dans plusieurs endroits. 2. Le friquet ou moineau de bois. ( Fring'Ma montana. ) Diffère du moineau parce qu'il a deux lignes blanches sur l'aile. Il se tient davantage retiré. b. ) Les pinsons etc. à. bec court 3. Ze pinson. ( Fringilla ccelels. ) Brun en dessus aîlfcï et queue noires deux larges bandes blanches sur l'aile Le bord de ses pennes et les bords de la queue sont blancs. Le mâle est, en dessous, d'un gris roussâtre, et a du bleu sur les côtés du cou la femelle est grise en dessous. C'est un oiseau fort commun qui chante agréablement. 4. Ce pinson d\4rdennes. ( Fringilla monti fringilla. ) Noirâtre en dessous, avec le bord de chaque plume fauve; les pennes noires bordées de blanchâtre la gorge, la poitrine et l'épaule, .fauve vif; deux larges bandes blanches sut l'aile du jaune pur sous l'aisselle; le bec jaune. Il est plus grand que le pinson commun se tient dans les grandes forêts ne se rapproche des habitations qu'en hiver. 5. La linotte. ( Fringilld canndbina. ) Brun fauve en dessus blanchâtre en dessous; tête grise l'aile noire, avec une ligne longitudinale blanche les bords de la queue blancs. Le mâle a la poitrine et le sommet de la tête d'un rouge pur et vif. Cet oiseau aime sur-tout les grains de lin et de chanvre. Il vit long-temps en cage mais il y perd son rouge. 6. 'Le serin. ( Fringilla Originaire des Canaries a été introduit ici à cause de l'agrément de son chant, et de la facilité avec laquelle il apprend des airs; mais il ne se propage qu'avec beaucoup de soins. Ses couleurs varient il est tantôt d'un jaune pâle, uniforme tantôt reievé de teintes verdâtres etc. c. ) Les cHARDONNERETS etc. ci bec très- aiguisé cet une longue pointe. 7. Le chardonneret. Fringilla cardueiis Brun en dessus, blanchâtre en dessous ailes et queue noires, tachetées de blanc une tache d'un be&t jaune sur l'aile le :our du bec rouge doré une calotte noire Ce joli oiseau se laisse aisément apprivoiser, apprend chanter et à faire te. petite manoeuvre de la galère. Il se nourrit sur-tout de graines de chardon. 8. Le tarin. ( Fringilla spinus. ) Olivâtre en dessus, jaunâtre en dessous les ailes et la queue noires, variées de jaune pur. Cet oiseau se tient de préférence dans les forêts de sapin, et niche sur les sommets les plus élevés de ces arbres. cl. ) LEs veuves: à bec médiocre à tris-longue queue. Ce sont des oiseaux étrangers qui ont quelques-unes des pennes de la queue beaucoup plus longues que tout le corps. Leurs couleurs sont sombres relevées seulement de quelques taches plus v-ves. XV. LES BRI/ans. (Emberha.) Ont le bec conique, pointu; Ia mandibule su- périeure plus étroite que l'inférieure, et la ligne qui les sépare courbe. Il y a un grain osseux saillarit dans leur palais. i. Le bruant. ( Emberiça citrinella. ) Fauve tacheté de brun en dessus; un beau jaune en des·sous la tête variée de jaune et de vexdâtre; le bord de l'aile et de la queue jaune. C'est un oiseau très-commun qui niche sur des buissons et se rapproche en grand nombre des habitations en hiver. On le nomme verdier dans beaucoup d'endroits. 2. Le proyer. ( Emberi\a miliaria. ) Plus grand que le bruant vit dans les près est tacheté de brun sur un fond roussâtre en dessus grisâtre en dessous les pennes bordées de gris. 3. L'ortolan. ( Etnberi\a hortulana. ) Est cet oiseau célèbre par son bon goût. Il est de passage dans la plupart de nos cantons. Sa couleur est un châtain tacheté de brun en dessus un gris roussâtre en dessous la tête et le cou olivâtres une ligne blanche au bord de l'aile et de la queue. D. A bec grêle, approchant de la forme d'un poinçon ou d'une alêne. XVI. IIES mésanges. ( Parus. ) Ont un petit bec excessivement court dans quelques-unes. Ce sont des oiseaux très-vifs qu'on voit sans cesse voltiger et se suspendre aux branches: ils vivent d'insectes, de graines, de bourgeons; ils enfoncent quelquefois le crâne aux petits oiseaux pour leur manger la cervelle. i. La mésange à tête noire. (Parus major. ) Dos olive ventre jaune ailes et queue cendrées tête noire avec une grande tache blanche sur la joue. C'est la plus grande espèce de ce pays, 2. La mésange à ( Parus cœruleus. ) Dos olive ventre jaune ailes et queue cendrées le soin-met de la tête bleu céleste les côtés bleu vialet une tache planche sur la joue. 3, La nonnette cendrée, (Parus palustrïs, ) Dos cendré ventre blanchâtre; ailes et queue noirâtres tête noire une tache blanche sur la joue. 4. La mésange à Longue queue. ( Parus caudatus. ) Très -petite dos roussâtre ventre blanc tête blanche sourcils et nuque noirs queue pins longue que tout le corps, 5. Le remis < (Parus pendul'mus.) Cendré 3 ailes et queue brunes le front et un, trait sous l'œil noirs. C'est un des oiseaux qui construisent leur nid avec le plus d'ar{; il y emploie le duvet de fleurs de saule Tentrelac» en un tissu épais et serré comme du drap le fortifie en dehors de petites racines le ferme pardessus, et le suspend svec un brin de chanvre ou d'ortie à la bifurcation de- quelques branche mobile. On le trouve en Italie, en Au.triche. en Hongrie etc. XVII, LES manakins, (Pipra.) Sant de petits oiseaux d'Amérique fort sembla* blés aux mésanges. La principale de four diftérence est que les manakins- ont le doigt du milieu et le doigt externes réunis jusqu'à l'ongle, tandis qu'ils ne. le sont dans les mésanges comme dans tous les passereaux, que jusqu'à la première articulation. Les couleurs des manakins sont en général brillantes. j. Le grand manakin huppe. ( Pipra pareola. ) Tout le corps d'un beau noir; le dos bleu céleste une huppe d'un rouge pur. Pendant sa jeunesse il est entièrement olivâtre, avec sa huppe rouge. 2. Le manakin à tête d'or. (Pipra eryihroctphala. ) Noir; 5 la tête d'un beau jaune d'or, &c. On a aussi rangé parmi les manakins 3. Le coq de roche, ( Pipxa rupicola. ) Oiseau d'Amérique grand comme un pigeon dont tout le corps est de la plus belle couleuraurore, avec quelquestaches noires sur l'aile. Sa tête est ornée d'une huppe formée par une double rangée de plumes verticales. Il vit de fruits. XVIII. Ont le bec plus alongé que les précédens, et encore assez fort aussi vivent-elles en partie de grains. Leur principal caractère est dans l'ongle da doigt de derrière qui est droit et extrêmement alongé. La plupart des espèces nichent à terre ne se perchent presque point, et ont l'habitude de s'élever perpendiculairement avec beaucoup de vîtesse et en chantant fort haut. Leurs couleurs sont généralement grisâtres, grivelées do brun. 1, Ualouettç des champs { Alauda. arvensis. ) Gris fauve cla,ir, tacheté les climats tempérés et chauds fait un nid de terre dans les marais et couve ses œufs en se mettant cheval sur le nid. Il vit de coquillages, d'insectes, d'ceufs de poisson. Son plumage est blanchâtre et les ailes d'un rouge de rose souvent très-vif B. A bec long et fort. VI. Les serons. (Ardea.) Ce genre est caractérisé par un long bec, droit, pointu, fort, comprimé, tranchant, et par des narines en forme de ligne longue et étroite. Les oiseaux qui le composent ont tous les jambes hautes, la taille élancée et le cou long, et vivent de poissons et de reptiles; la trachée-artère des mâles fait différentes circonvolutions dans l'intérieur du thorax ce qui leur donne une voix très-forte On peut les subdiviser en différentes tribus qui sont »i) LES HÉRONS proprement dits ont l'ongle du doigt du milieu dentelé à son bord interne 5 et les yeux entourés d'une peau nue, et paroissant implantés dans le bec méme ce qui leur donne un air singuliècement.stupide. Ils vivent de poisson de grenottilles et n'ont qu'un seul cœcum. 1. Le héron commun. ( Ardea cinerea. ) D'un cendré bleuâtre pennes des ailes, noires sur la tête une aigrette de même couleur, qui est plus longue dans le mile une belle cravate blanche avec des larmes noires descendant le long du cou. Il niche sur les arbres les plus hauts et détruit beaucoup de poissons. 2. L'aigrette. {Ardea gar^eu-a.) Beaucoup plus petite que le héron toute blanche. Les plumes de sa huppe sont recherchées pour les panaches. 3. Le butor. (Ardeasteltaris) Presque de la taille du héron paroît avoir le cou plus gxos parce que ses plumes sont plus longues et moins couchées il est jaune tacheté de noir niche par terre dans les marais et se fait remarquer par sa voix extrêmement bruyante. 4. Le bihoreau. ( Ardea nycûcorax. ) A le cou plus court que les précédons et en général la taille moins élancée. Son plumage est d'un gris brun en dessus, blanchâtre en dessous et il a trois longues plumes implantées dans le derrière de la tête. b. ) LES CIGOGNES diffèrent des hérons en ce que leur ongle du milieu n'est pas dentelé, et que leur œil est moins près de la base du bec ce qui leur donne un tout autre air. 5. La cigogne blanche. ( Ardea alba. ) Blanche pennes des ailes, noires; bec et pieds rouges. Cest un grand oiseau pour lequel le peuple a un respect particulier, fondé sans doute sur l'utilité dont il est pour la destruction des serpens et autres reptiles. La cigogne niche de préférence sur les toits, les sommets des clochers etc. Elle quitte nos climats en hiver, et se rend en troupes nombreuses dans les pays chauds. c. ) LES GRUES ont des ongles sans dentelures comme les cigognes, cigognes, le bec moins long qu'elles et les hérons, et ordinairement une bonne partie de la tête dénuée de plumes. 6. La grue. ( Ardea grus. ) Cendrée gorge noire le sommet de la tête nud de grandes plumes frisées sur le croupion. C'eft un très-grand oiseau à taille svelte, qui habite dans le nord et qui se rend tous les automnes dans les pays chauds en troupes innombrables et trèsbien ordonnées. Elles mangent du grain dans les champs labourés; mais elles préfèrent les insectes que leur fournissent les contrées marécageuses. 7. La demoiselle de Numidie. ( Ardea virgo. ) Cendrée à cou noir une touffe de longues plumes blanches de chaque côté de la tête. Cet oiseau a en captivité l'habitude de gesticuler et de sauter comme s'il exécutoit une sorte de danse. 8. La grue couronnée ou l'oiseau royal (Ariea pavonina. ) Cendrée; ailes blanchâtres; ventre noir; joues nues, blanches et coulenr de rose; une grande aigrette de soies jaunâtres sur la tête. VII. Lr jabjrv. (Mycteria.) Est un oiseau d'Amérique de la taille de la grue mais plus épais, à bec très-grand très-fort dont la pointe se recourbe un peu vers le haut. Son cou est nud coloré de noir en haut de rouge en bas le reste du plumage est blanc le bec et les pieds noirs. Il se tient au bord des lacs et vit de poissons. VIII. LES ibis. ( Tantalus.) Ont un grand bec fort et tranchant, à pointe mousse, arqué vers le bas, et la gorge formée d'une peau extensible. Ce sont de grands oiseaux semblables à ceux des deux genres précédens et qui se nourrissent également de reptiles. i L'ibis blanc. ( Tantalus ibis. ) Un peu moindre qu'une cigogne; à plumage blanc légèrement nuancé de pourpre iL bec jaune dont la base est dénuée de plumes. C'est cet oiseau si révéré des anciens Egyptiens à cause qu'il délivre leur pays des serpens et dont ils embaumoient le cadavre avec autant de soin que celui des hommes dont l'image erfin désignoit l'Egypte dans les hiéroglyphes. Il est encore aujourd'hui très-commun dans ce pays et y niche sur les palmiers. On l'y nomme l'oiseau de Pharaon. C A hec long, foihle applati horizontalement. Nous ne comprenons dans cette subdivision, que: IX. Les spatules. ( Platalca. Grands oiseaux, à bec long, large d'un côté à l'autre et dont l'extrémité se dilate en un disque arrondi. Ils fréquentent les marécages sur-tout vers les bords de la mer et se nourrissent d'insectes ou de très-petits poissons. On en connoit une espèce blanche de la taille du héron, assez commune en Europe [plataUa Uucorodios) i et une de couleur de rose ou même rouge vif, qui ne se voit qu'en Amérique (piataLa didla). D. A bec grêle, rond et faible. Ces oiseaux ne vivent guère que des vers mous ou des petits insectes qu'ils prennent dans l'eau la vase ou la boue. La plupart des espèces sont renommées par leur bon goût. X. Vavocette. (Recurvirostra ) A, comme le tf.ammant les pieds entièrement palmés, quoiqu'elle tienne aux oiseaux de rivage par tout le reste de son organisation. Son bec grêle et long est recourbé en haut et sa pointe dirigée vers le ciel. C'est un joli oiseau à taille élancée, à plumage blanc varié de noir, qui fréquente nos côtes en hiver. XI. Les PixnriEKS. (Charadrius.) Se distinguent des autres oiseaux de cette subdivision, en ce qu'ils manquent de pouce, et n'ont que les trois doigts antérieurs. Ils viennent dans nos plaines avec les pluies d'automne et parcourent en grandes troupes les prairies er les vallées humides en frappant la terre avec le pied pour en faire sortir les vers qu'ils dévorent à l'instant. Leur bec est droit médiocrement long, un peu renflé par le bout. s. Le pluvier doré. {Charadrius pluinalis.) Noirâtre, pointillé de jaunâtre poitrine jaunâtre, tachetée de noir; ventre blanc. Grand comme une tourterelle. a. Le guignard. ( Charadrius morinellus. ) Gris, avec quelques traits jaunâtres poitrine d'un roux foncé; le sourcil blanc moins grand que le précédent. 3. Le pluvier collier. ( Charadrius altxandrinus. ) Blanc dos gris; la poitrine et quelques lignes sur la tête, noires. Il y en a une variété de la taille du merle et une de celle de l'alouette. On pourroit séparer du genre des pluviers 4. L'échasse. ( Charadrius himantopus. J Qui s'en distingue par son bec courbé en dessous ef par ses pieds excessivement longs et grêles. Son plumage est blanc; à ailes et occiput noirs ses pieds sont rouges. Les autres oiseaux de cette subdivision qui sont encore assez nombreux, ont été répartis par Ginracrzcs en deux genres d'après la longueur de leur pouce savoir XII. LES vanneaux. ( Tringa. ) Dont le pouce est trop court pour appuyer à terre en marchant. j. Le vanneau proprement dit. ( Tringa vazellus. ) Se distingue par une aigrette de plumes longues et étroites qu'il porte au derrière de la tête. Son plumage est d'un beau ïioir, changeant en verd et en violet le ventre le croupion, les côtés du cou, sont blancs. Cet oiseau se montre verj l'automne dans nos champs labourés et suit la charrue pour saisir les vers que le soc met à nud. 2. Le combattant. ( Tringa pugnax. ) Est un oiseau célèbre par les combats furieux que les mâles se livrent au printemps pour la possession des femelles. A cette époque leur'tête perd ses plumes, et se couvre de papilles rouges; leur cou se garnit d'une criniére épaisse de plumes diversement arrangées et colorées. Le J'este du temps, le mâle est, comme la femelle d'un gris tacheté de brun. Le combattant est commun dans le nord on en voit aussi sur nos côtes, mais ils n'y nichent pas. 3. Le béasseau. {Tringa glareola.) Est un petit oiseau qui se tient le long des ruisseaux et des rivières il est brun noirâtre pointillé de blanc sur le dos blanc, tacheté de noirâtre en dessous le croupion est d'un blanc pur et la queue rayée en travers de blanc et de noir. XIII. LES bécasses. (Scolopax.) Ont le pouce plus long que les précédens et l'appuient à terre en marchant. i. La bécasse. (Scolopax rusticola.) Variée en dessus de roux et de noir ventre blanc rayé de bran quatre bandes transverses noires derrière la tête. C'est un oiseau fort stupide il descend dans les plaines en hiver, et ne fréquent ~hue d'écailles carrées, disposées en bandes transversales dépareilles iandes sous le ventre. 4. Le lézard gris. Lacerta agilis.) Est l'espèce la plus commune chez nous oti on Ia voit sans cesse courir dans les lieux secs sûr les vieux murs, etc. Elle est fort utile en détruisant beaucoup d'insectes dans nos jardins. 5. Le lt\ard verd. Semblable au gris mais plus grand et brillant de très«belle» couleurs, préfère les contrées plus méridionales. y. ) Cinq doigrs d chaque pied le corps .et la queue revêtus de petite écailles disposées comme des tuiles. 6. Le caméléon. ( Lacerta chamœleon, ) Est célèbre par les fables dont il étoit autrefôîs l'objet. Il change la vérité, assez considérablement en couleur, selon ses passions et ses besoins; mais il est faux qu'il prenne celle des corps sur lesquels il se trouve. Ses poumons sont très- vastes et lorsqu'il les enfle, son corps paroit transparent de là l'idée qu'il ne se nourrissoit que d'air. Il vit au contraire de mouches -qu'il attrape en alongeant subitement sur elles une langue gluante. Sa queue est prenante; ses doigts sont disposés deux d'un côté et trois de l'autre sur son dos règne une arrête saillante et dentelée la tête est couronnée d'une espèce de casque pointu. Ce lézard habite l'Afrique et les contrées les plus chaudes de l'Europe. 7. Le scinque. ( Lacerta çcincits. Est un petit lézard argenté à queue conique, beaucoup plus Courte que le corps qui est presque d'une venue et fort bat sur jambes. Il habite en Afrique dans les lieux secs et fait urt article de commerce, parce qu'on l'emploie en pharmacie comme xestaurant. A pieds excessivement courts que trois doigtsi ci cor-ps semblable celui des serpens. Ce sont deux espèces dont les pieds sont si petits qu'il faut y regarder de bien près pour ne pas les confondre avec les ierpens» Les reptiles bipèdes sont fort voisins de ces lézards-ci. On n'en connoft aussi que deux espèces dont l'une manque de pieds de devant, et l'autre de pieds de derrière. c. ) LEs SALAMANDRES corps dépourvu d'écaillés ) point d'ongles trois ou quatre doigts seulement aux pieds de devant. 8. La saïamarzdre terrestre. ( Lacerta saUmandra. ) Toute noire; à grandes taches d'un jaune vif. On remarque à ses côtés des rangées de tubercules desquels. suinte dans le danger une liqueur laiteuse c'est peut-être ce qui a donné lieu il la fable que la salamandre peut vivre dans le feu. Elle se tient dans les lieux humides et ombragés. 9. La salamandre aquatique. ( Lac.erta A queue applatie par les côtés une crête membraneuse régnant sur le dos dentelée dans le mâle; corps brun, varié de tioir ou de bleu; ventre jaune ou rouge. Cette espèce est tréscommune dans les eaux marécageuses. Les expériences de SpalSanzani sur sa force étonnante de réproduction l'ont rendue célèbre. Ses petits respirent d'abord par des espèces de branchies, comme les poissons et leurs pattes ne se développent qu'au bout d'un certain temps comme dans les grenouilles, auxquelles cette salamandre ressemble encore par ses changemens de peau plus fréquens que dans les autres lézards, II 1. LE DRAGON. (Draco.) Est un petit lézard à queue Iongue grêle et ronde à corps revêtu de petites écailles, et qui porte sur le dos deux espèces d'ailes membraneuses, triangulaires soutenues par six rayons cartitagineux, articulés sur l'épine du dos. Sous sa gorge est une longue poche. Il y en. a deux autres plus petites aux côtés de la tête. Il- les enfle volonté. Cet animal innocent habite dans les grandes Indes et y vit des mouches qu'il poursuit en voltigeant de branche en branche. IV. LBS GRENOUILLES. ( Rana. ) N'ont ni queue ni écailles ni carapace, mais une peau nue enduite d'une humeur visqueuse*. Leur tête est plate leur museau arrondi leurgueule très-fendue et sans dents la. langue ne s'attache point au fond du gosier, mais au bord de la mâchoire et se reploie en dedans. Leurs pieds de devant n'ont que quatre doigts ceux dederrière en ont six, souvent unis par une membrane, et sont toujours plus longs que ceux de devant. Leur squélette est dépourvu de côtes ainsi que celui des salamandres, avec lesquelles les grenouilles ont en général les plus grands rapports. Leurs Qeufs ont une enveloppe purement mémbra-* neuse, et s'enflent beaucoup après avoir été pondus.. Le mâle dispose sa femelle à les pondre par des embrassemens très longs et les féconde à Tinstant de leur sortie. Il en naît de petits êtres nommés têtards pourvus d'une longue queue et sans aucun membre apparent. Ils se dépouillent plusieurs fois leurs pattes se développent petit à petit et la queue tombe par lambeaux. L'animal parvenu à son état parfait vit dans des lieux humides ou même dans l'eau. Quelques espèces se tiennent sur des arbres. Toutes vivent d'insectes de vers de petits poissons, etc. On les divise en a. ) Crapauds corps ventru à pactes de derriirt moinjs alor.gées. Ils ne sautent point et se tiennent plus éloignés de lfeau. i. Le crapaud cornrraztn. ( Rqna Cet animal dégodÇant et d'une forme hideuse, a été accusé .tnal-à-propos d'être venimeux par sa salive sa morsure son urine, et même l'humeur qu'il transpire. Il se tient dans les lieux obscurs et étouffés son accouplement se fait dans l'eau et dure plusieurs jours. La femelle produit des oeufs disposés en deux cordons, souvent longs de vingt et trente pieds, .que le mâle tire avec ses pattes de derrière. On a {quelquefois trouvé dns crapaud* vivans enfermés dans des troncs d'arbres, des pierres, ou ils n'avoient ni air ni nourriture. a. Le pipa. (Rana pipa,) Est un crapaud de l'Amérique méridionale, célèbre par la maniére dont il élève ses petits. Lorsque les œuFs sont pondus et fécondes le mâle les place sur le, dos de la femelle, qui se gonfle et forme des cellules dans lesquelles ces œufs, éclosent. Le petits y passent leur état de têtard, et n'en sortent «ju'aprèes avoir perdu leur queue. Cette espèce se distingue parce que ses doigts de devant sont fendus en quatre brins chacun, et que la tête de la femelle est applatie et triangulaire. b. ) GRENOUILLES proprement dites à ventre effilé; à pieds de derrière trés-alongés palmés. Elles font' de très-grands sauts et vivent dans l'eau ou dans les prairies humides. 3. La grenouille commune. ( Rana esculenta. ) Dos verd, avec trois raies jaunes ventre jaunâtre tacheté de noir. Cette espèce $rès-cqmmune dans toutes les eaux dormantes, et si incommode par ses cris nocturnes, fournit un aliment sain et agréable. c. Raines à vcntre effilé à pieds de derrière très-alongès des pelottes visqueuses ait bout de chaque doigt. Elles se tiennent sur les arbres od elles poursuivent les mouches. 4. La rainette. ( Rana artorea. ) Est un joli petit animal d'un verd gai. On le trouve sur les buissons etc. 5. La raine ci tapirer. ( Rana tinctoria.) Rougeâtre avec des lignes blanches ou jaunes sur le dos. Elle se trouve en Amérique, et est remarquable par l'usage que les sauvages font de son sang pour tapirer les perroquets c'est-àdire pour leur panacher le plumage. Pour cela ils leur arrachent quelques plumes et imprègnent la plaie du sang de cette raine. II revient à la place des plumes rouges ou jaunes. CHAPITRE I1L- Des Serpens. {ÂMPHlBlA SERPENTES. L. ) LES replis de leur corps servent seuls à leur mouvement progressif pour cela les nombreuses vertèbres dont leur épine est compo.sée, ont leur articulation très-mobile dans tous les sens. Leurs viscères. ressemblent assez et ceux des quadrupèdes ovipares mais ils. sont tirés en longueur selon les proportions de leur corps. Leur gueule, très fendue est susceptible d'une grande dilatation de là vient qu'ils avalent souvent des animaux plus épais qu'eux. Les mâles ont une double verge et s'accouplent réellement. Ce que cet ordre d'animaux a de plus remarquable, c'est le venin mortel dont plusieurs espèces sont armées. Il est préparé par une petite glande placée sous l'oeil; et une dent percée en tuyau très-aiguë, et mobile au gré de l'a-nimal le verse dans la plaie: leur langue fourchue et extensible, n'y contribue en rien. Il paroît que ce poison agit en détruisant l'irritabilité des fibres musculaires. Il est également nuisible, pris intérieurement ( 1 ). Les serpens de nos climats s'engourdissent l'hiver. Tous changent entièrement de peau au moins une fois par an. I. Les CoTTLEurs.ES. ( Coluber.) Ont sous le. ventre une rangée de plaques demi-*circulaires, qui en occupent toute la largeur et régnent depuis le, cou jusqu'à l'anus et sous la queue deux rangées de plaques plus petites qui vont depuis l'anus jusqu'à l'extrémité. C'est principalement par le nombre de. ces plaques qu'on a voulu en distinguer les espèces, attendu que leurs autres attributs sont très variables mais ce nombre ne l'est pas moins. Une partie des couleuvres est pourvue de dents mobiles et venimeuses. On leur donne en particulier le nom de vipères, parce que la plupart sont vivipares, leurs ceufs éclosant dans leur corps. a. ) LES vipères. Une grande partie de leurs espèces se distingue, en ce qu'elle a le dessus de la tête couvert d'écâilles semblables à celles du dos. 1. La vipère ordinai.re. ( Coluber ierus. ) Cent quarante-six plaques ventrales trente-neuf paires cau(i) Fontana, Hist. des poisons. Florence 1781. dates couleur grise avec deux rangées de taches brunes, disposées en zigzag le long du dos, 2. L'aspic. ( Coluber aspis, ) Cent cinquante-cinq plaques entrales trente-sept Paires eau* dales trois rangées de taches rousses bordées de brun, sur le dos. 3. L,a vipère noire. ( Coluber preste.r% ) Cent quarante-sept plaques ventrales vingt-huit paires caudales couleur noirâtre des taches plus foncées disposées le long du dos la tête couverte d'écaîlles différentes de celles du dos. Ce sont la. les trais espèces venimeuses les plus commanes dans nos climats. Parmi celles des pays étrangers on peut re-ï marquer principalement 4- Le céraste. ( Coluber cérastes. ) Cent quarante-sept plaques ventrales trente-deux paires caudales une petite corne mobile au-dessus de chaque oeil cout leur jaunàtre relevée de taches brunes formant de petites bandes transversales. Ce serpent co;nu 'habite en Égypte et a été souvent représenté dans les hiéroglyphes. 5. Le serpent ei lunettes. ( Goluber naia. ) Est un serpent des Indes orientales dont le cou s'élargît en un disque plat et ovale, sur lequel est tracée une ligne brune qui représente peu près le contour d'une paire de lunettes. Ce disque est formé par les côtes antérieures, qui sont droites et plus longues que les autres la tête est petite et couverte d'âcailles, autrement figurées que celles du dos. La couleur du naia est un jaune plus ou moins vif. Il est très venimeux, On regarde la racine de Vophiorhi\a comme le remède de sa morsure. Les charlatans indiens l'apprivoisent, et lui font faire des tours singuliers. b. ) LES COULEUVRES non venimeuses, ovipares, ont toujours les écailles du dessus de la tête autrement figurées que celles du dos. 6. La couleuvre ccillier, ( Col. natrix. ) Cendrée des rangées de taches noires sur les côtés un collier blanchâtre sur le cou; cent soixante-dix plaques ven-. traies; soixante-trois paires caudales. C'est l'espèce la plus commune de notre climat. Elle est d'un naturel très-doux. On la mange en plusieurs endroits. 7. La lisse. ( Colubcr Brune tachetée d'un roux obscur cent soixante plaques ventrales; soixante paires caudales. 8. La verte e; jarane. ( Coluhen Dos verd tacheté de jaune ventre jaunâtre deux cent six plaques ventrales; cent sept paires caudales. Ces deux espèce, sont aussi de notre pays. IL Les boas. (Boa.) Ont sous la queue comme sous le ventre une seule rangée de plaques sémi-circulaires. La plupart des espèces n'ont aucun venin mais il en est qui se distinguent par leur grandeur souvent excessive. t. Le devin. ( Boa constrictor.) Est très-souvent long de quinze ou vingt pieds, et en acquiert; quelquefois jusqu'à quarante. Il se nourrit des grands quadru^ pèdes les embrasse de ses contours, leur brise les os, et les avale par degrés. Il passe le temps de sa digestion dans une torpeur singulière. Plusieurs peuples lui ont élevé des autels » et ses sifflemens, plus ou moins forts, passent, chez les Mexicaines, pour des présages importans. On compte deux cent quarante-six plaques sous le ventre et cinquante-quatre sous la queue. Son dos est marqué de taches très-régulières. Au reste il est probable que les voyageurs et les naturalistes n'ont pas suffisamment distingué tous les grands serpens, et qu'il y en plusieurs espèces différentes. III. LES serpens a sonnettes. ( Crotalus, ) Ont, comme les boas, des plaques demi-circulaires sous le ventre et sous la queue celle-ci se termine par une suite de pièces coniques de substance écailleuse enfilées les unes dans les autres mais conservant de la mobilité elles produisent, lorsque ces serpens rampent un bruit qui annonce de loin leur arrivée ce qui est d'autant plus utile,, qu'ils sont tous pourvus d'un venin atroce. 1 Le boïqztira. ( Crotalns honidus. ) C'est le plus venimeux de tous les serpens. Sa morsure tue en peu de minutes avec des douleurs affreuses. Le cadavre tombe en une putréfaction prompte et complète. On dit cepen.dant que les sauvages y remédient par la racine d'une espèce de polygala. Ce terrible animal est propre à l'Amérique dont il fait la désolation. Il a cent quatre-vingt-deux plaques sous le ventre, et vingt-sept sous la queue. Son corps est jaunâtre avec des taches brunes irrégulières sur le dos. Son haleine étourdit les petits animaux dont il veut faire sa proie, et le», empêche de lui échapper. IV. LES orvets. (Anguis.) Ont le dessus et le dessous du corps également couverts de petites écailles disposées comme des tuiles. Leur queue est souvent aussi épaisse que le reste du corps et le défaut de grandes plaques sous le ventre leur permet de se mouvoir avec une facilité presque égale en avant et en arrière. i. L'orvet commuac. ( dnguis fragïlis.) Roussâtre à ventre noir. Il est commun dans tout l'ancien continent se tient dans des trous souterrains vit d'insectes et de vers et n'a aucun venin. Lorsqu'on le prend, il se roidit avec tant de force qu'il se casse souvent. Il y a encore quelques genres de serpens étrangers, et peu nombreux en espèces, tels que V. LES DOUBLES marcheurs. ( Amphisbœna, ) Dont le corps est également épais et revêtu par-tout d'anneaux écailleux complets. Ils rampent dans les deux sens, et la grosseur de leur queue a fait croire qu'ils avoient deux têtes. V I. Les cécilies. (Cœ cilla.) Dont tout le corps est dépourvu d'écaillés et qui ont sur les côtés des plis ou rides transversales. VIL Vaçrocorde. Dont tout le corps est revêtu d'une peau tuberculeuse. VIII. V ANGARA. Dont le ventre est garni de bandes écailleuses, qui, s'alongeant à mesure qu'elles s'éloignent de la réte finissent par devenir des anneaux complets; et dont le bout de la queue est revêtu tout autour de petites écailles comme dans les orvets. T A B L E A U Ë LÉ M ENTAI RE DE L'HISTOIRE NATURELLE D E S ANIMAUX. LIVRE CINQUIÈME. DES POISSONS- CHAPITRE PREMIER. De l'organisation des poissons en général et de leur division. §. L'AIR est l'élément propre des trois premières classes d'animaux; et si quelquesuns d'eux, comme les cétacés, les grenouilles, etc. peuvent plonger pendant un temps fort long* c'est qu'ils jouissent de la faculté de suspendre leur respiration plus long-temps que les autres. Les poissons, au contraire, respirent l'eau en nature soit qu'elle agisse sur leur sang en se décomposant, ou seulement en lui abandonnant l'air qu'elle tient en dissolution, ou en simple mélange» Leur cœur reçoit dans son oreillette le sang apporté de tout le corps par les veines. Il n'a qu'un seul ventricule, d'où part une artère unique qui se distribue toute entière à l'organe de la respiration, nommé des branchies. De là le sang se rend par les veines branchiales dans un tronc commun situé dans le dos, qui, prenant un tissu artériel, le porte dans toutes les parties. Ces branchies sont des feuillets placés aux deux côtés de la téte et sur lesquels les vaisseaux se ramifient à l'infini. Entre ces feuillets est un passage libre pour l'eau que le poisson fait entrer par la bouche et qui en sort par une ouverture extérieure nommée ouïe. Les feuillets des branchies sont formés de filamens rangés comme les dents d'un peigne et attachés chés du côté de la bouche à des osselets, articulés d'une part au crâne et de l'autre à un os qui soutient la langue. Leur bord opposé est attaché dans quelques poissons à la face interne de la peau, et alors il y a pour la sortie de l'eau autant de trous particuliers que d'intervalles entre les feuillets. Mais, dans le plus grand nombre, ce bord est libre de toute adhérence, et l'eau sort par une ouverture commune, simple dans quelques-uns, et recouverte, dans la plupart, d'une pièce écailleuse nommée opercule, qui peut s'ouvrir et se fermer, et qui est pourvue pour cela à sa partie inférieure d'une membrane qui se plisse comme le cuir d'un soufflet, et est soutenue par quelques rayons osseux. On la nomme membrane branchiostége ou des ouïes. §. 2. Les organes du mouvement des poissons sont appropriés à leur séjour dans l'eau. Leur tête et leur tronc forment une masse continue sans cou distinct, et terminée par une queue aussi épaisse que le corps, parce que cette queue étant le principal instrument de la natation, elle est pourvue de muscles très- considérables. Il y a à son extrémité une nageoire verticale. Au lieu de membres, les poissons ont quatre nageoires ou membranes soutenues de nombreux osselets deux pectorales qui représentent les bras et sont quelquefois assez grandes pour servir au vol; et deux ventrales qui représentent les pieds, et qui sont placées tantôt fort en arrière des pectorales vers la queue (dans les poissons abdominaux ) tantôt audessous des pectorales ( dans les thorachiques ) tantôt au devant vers la gorge ( dans les jugu¡aires): elles manquent tout-à-fait ( dans les apodes ). La plupart des poissons ont des côtes grêles qui se nomment arêtes. Ce nom s'ap- plique aussi aux longues apophyses épineuses des vertèbres. Beaucoup de poissons n'ont ni les unes ni les autres. Le squelette de ces derniers est ordinairement cartilagineux. Outre les nageoires qui remplacent les membres et celle qui termine la queue, il y en a sur le dos ( nag. dorsales ) et sous la queue ( nage anales ) qui sont verticales et soutenues par des osselets qui s'articulent entre les apophyses épineuses des vertèbres. Beaucoup de poissons ont dans l'abdomen, contre l'épine, une vessie pleine d'air, qui sert à les tenir en équilibre, et à les faire monter ou descendre dans l'eau par les divers degrés de compression dont elle est susceptible. Elle communique avec l'oesophage, ou avec l'estomac, par un canal particulier. §. 3. Les yeux des poissons sont grands, et dépourvus de paupières. Leur crystallin est presque globuleux. Il n'y a point de procès ciliaire. Leur oreille est contenue entièrement dans l'épaisseur du crâne ou même dans la cavité qui renferme le cerveau et consiste en trois canaux membraneux et en un sac de même nature, qui contient de petits corps tantôt pierreux, tantôt friables. Leurs narines sont deux fossettes creusées sur le museau, et tapissées par une membrane mucilagineuse. Comme leur langue est attachée sur le fond de la bouche, et de nature osseuse, ils doivent avoir peu de goût. Leur peau est tantôt nue tantôt garnie de papilles plus ou moins rudes et le plus souvent recouverte d'écailles qui varient pour la grandeur et la figure. Un certain nombre a autour de la bouche des barbillons mous qui peuvent servir au sens du tact. Leur cerveau est petit et ses divers tubercules sont trèsséparés. §. 4. Les deux mâchoires des poissons sont mobiles, recouvertes d'une peau sensible, et quelquefois de lèvres. Les dents varient pour la figure, y en ayant de pointues, de mousses et de tranchantes et par la position, tantôt sur les mâchoires ou sur la langue ou au palais ou dans la gorge. Beaucoup de poissons ont des cœcums nombreux autour du pylore. On trouve chez tous un foie et une rate, dans quelques-uns même un pancréas. La vessie se décharge par l'anus. Presque tous se nourrissent de poissons plus petits ou d'autres animaux aquatiques. §. 5. La plupart des poissons n'ont d'autres organes de la génération que des vésicules séminales pour le sexe mâle, et des ovaires pour la femelle. Celle-ci pond ses oeufs que le mâle asperge ensuite de sa semence ou laite. Les poissons à branchies fixes ont seuls des oviductus et une matrice ils ont besoin d'un accouplement pour produire., et ne mettent leurs œufs bas qu'après qu'ils ont pris un certain développement. Il y a cependant aussi parmi IL,; poissons ordinaires quelques espèces vivipares qui ont dû par conséquent opérer une sorte d'accouplement avant de produire. §. 6. Beaucoup de poissons vivent continuellement dans l'eau salée d'autres remontent dans les rivières à certaines époques; il y en a quelques-uns qui demeurent toujours dans l'eau douce. L'homme sait enfermer ceux-ci dans des étangs ou des viviers, pour les prendre au besoin il poursuit les autres par une multitude de moyens qui constituent Part de la pêche. §, 7. Nous ferons un ordre à part des poissons a branchies fixes, qui se rapprochent beaucoup de certains reptiles nous en ferons un autre de ceux a branchies libres qui n'oht point d'arêtes. Quant à ceux qui ont les branchies libres et qui sont pourvus d'arêtes ils sont beau- coup plus nombreux, et par conséquent ils ont besoin d'être subdivisés. On pourroit peut-être le faire avec succès d'après les dents selon qu'elles tiennent aux mâchoires mêmes ou aux arcades du palais ou au milieu du palais même, ou à la langue et d'après la figure de chacune de ces sortes de dents mais on n'a pas pour cela les connoissances nécessaires. La considération de la forme générale du corps pourroit aussi fournir des famille assez naturelles, telles que celles des poissons attguilli formes etc. etc. Mais on ne peut pas leur assigner des caractères précis. Nous nous voyons donc forcés de conserver l'ancienne division de d'après la position des nageoires, quoiqu'elle nous paroisse peu d'accord avec l'ensemble des rapports naturels. Ainsi la classe des poissons comprend six ordres 1. Les chnndroptérygiens à squelette cartilagineux ou sans arêtes, et à branchies fixes. II. Les branchiostèges à squelette cartilagineux, à branchies libres. III. Les apodes à squélette osseux, sans na- geoires ventrales. IV. Les jugulaires squélette osseux, à nageoires ventrales placées en avant des pectorales. V. Les tlaorachiques à squélette osseux à nageoires ventrales placées sous les pectorales. VI. Les abdominaux: à squélette osseux à nageoires ventrales placées en arrière des pectorales. CHAPITRE 1 L Des poissons a branchies fixes ou CHONDROPTÉRYGIENS. LEURS branchies sont attachées par l'un et l'autre bord et l'eau en sort par plusieurs ouvertures. Leur squélette demeure toujours cartilagineux, et n'acquiert point la dureté des os. Ils n'ont point de côtes ni d'apophyses épineuses aux vertèbres. Ils n'ont jamais d'écailles. On les divise en quatre genres. I. LES lamproies. (Petromyzon.) Ont seules, parmi tous les poissons, six feuilles de branchies de chaque côté-, et par conséquent sept trous pour la sortie de l'eau. Leur corps est cylindrique et âlongé la bouche est l'extrémité antérieure de la tête, ronde, et propre à sucer: aussi les lamproies se fi.xent-elles par ce moyen aux rochers et à d'autres corps d'où vient leur nom lambendo petras). Entre les yeux est un trou qui perce le crâne et communique dans le gosier et par lequel l'eau entre et sort librement. Les lamproies n'ont point de nageoires pectorales ni ventrales leur peau est lisse leur canal intestinal est égal par-tout, et sans contours ni renflemens. i. La lamproie proprement dite. ( Pecromy\on marinus. ) Est un assez grand poisson marbré de blanc ou de jaune et de verdâtre qui se trouve dans toutes les mers, et remonte au printemps dans les fleuves pour y frayer. On le reconnoît à ce que ses. deux nageoires dorsales et celles de l'anus sont toutes distinctes de celle de la queue. 2. La lamproie de rivière ou pricca. (Petromy\onfiuviatiïïs.') Plus petite que la précédente d'un gris bleuâtre. Se trouve dans les ruisseaux. Sa nageoire dorsale se réunit à celle de la queue. II. LES raies. ( Raia. ) Ont un corps de forme rhomboïdale ou arrondie, âpplati horizontalement terminé par une queue grêle. Cette figure bizarre vient de la grandeur énorme des nageoires pectorales ( ou ailes ) qui s'étendent depuis le côté de la tête jusqu'à l'origine de la queue. Là sont deux nageoires ventrales aux deux côtés de l'anus. Il n'y a de nageoire dorsale que sur la queue, qui elle même n'en a pas toujours une à son extrémité. La bouche, qui est très-grande, est à la face inférieure ainsi que les ouvertures des ouïes cinq de chaque côté. A la face supérieure sont les yeux, et deux trous ( ou évents ) qui donnent dans la gueule. Les narines sont aux angles de la bouche. Les mâchoires sont comme pavées de dents, arrondies dans certaines espèces, et pointues dans d'autres. Les raies sont des animaux trés voraces. Leur estomac est vaste et robuste; et il n'y a, pour tout canal intestinal, qu'une espèce de gros sac court, qui a à l'intérieur une membrane spirale allant d'un bout à l'autre il se termine à l'anus. La s'ouvre aussi Ia matrice dui a deux grandes cornes, au travers desqiielles passent les œufs. Ceux-ci ont une enveloppe coriacée brune, de forme quarrée avec quatre cornes aux angles le peuple les appelle rats de mer. Les raies adhèrent avec force dans l'accouplement. On distingue les mâles à des appendices plus ou moins longues qu'ils ont au bord interne des nageoires ventrales et qui manquent aux femelles. Les raies restent au rond de l'eau dans les endroits fangeux. Leur peau est rude, et souvenir hérissée d'aiguillons. La pupille de leurs yeux peut se fermera volonté, au moyen d'un voile dentelé très-remarquable. Parmi les raies 'à dents aiguës sont i. La torpille. ( Raia torpédo.) Qui se distingue de toutes les autres par son corps ovale et lisse. Ce poisson est célèbre depuis long-temps par la propriété de communiquer une commotion électrique aux hommes et aux animaux qui le touchent. Il paroit qu'elle sert à le défendre ou à rendre immobiles pour un instant les poissons qu'il veut saisir. Cette commotion s'intercepte par Ici corps idioélectriqaes tel: que la cire et le verre et travers Ici conducteurs. On trouve des torpilles à peu près dans toutes les mers. Ce n'est que dans la force de l'âge, et dans l'état de pleine santé, qu'elles peuvent exercer leur force électrique. 2. La raie blanche. ( Raia bâtis. ) Lisse sur le dos; un seul rang d'aïguillons sur la queue. Elle devient la plus grande de toutes, et pèse quelquefois jusqu'à deux cents livres. 3. Le miraillet. ( Raia miraletus. ) Lisse sur le dos quelques aiguillons près de chaque oeil trois rangées sur la queue une grande tache en forme d'œiJ ou de miroir sur chaque aile. Parmi les raies à dents mousses, sont 4. La pastenague. ( Ruia pastinaca. ) I,isse à bec obtus, queue sans nageoire se terminant comme celle d'un rat armée en dessus d'un long dard dentelé comme une scie, qui tombe et se renouvelle chaque année. Les blessures faites par ce dard sont douloureuses, mais il paroit que c'est à tort qu'on l'a accusé d'être venimeux et même mortel. 5. La raie bouclèi, R. clavata. ) Armée sur le corps et sur la queue d'un grand nombre de tubercules osseux, surmontés chacun d'une grosse épine. C'est la plus estimée des raies. Elle eft fort commune dans nos mers. On dit qu'on en a pris de près de douze pieds de Iongueur. III. LES squales* ( Squalus. ) Vulg. chiens de mer. Ont avec les raies la plus grande ressemblance dans toute leur oxganisation interne et externe mais, comme leurs nageoires pectorales sont beaucoup plus petites, et leur corps rond et alongé ils s'éloignent moins que les raies de la formë ordinaire des poissons. Leur bouche est sous le bec mais les trous des ouües sont aux côtés du cou tantôt sous les nageoires pectorales, tantôt au devant. Les uns ont, comme les raies, des évents derrière les yeux; d'autres en manquent. Il y a deux nageoires ventrales aux côtés de l'anus deux dorsales qui varient pour la position et une anale qui manque quelquefois. Les squales sont des animaux très-voraces qui nagent sur le dos cause de la position de leur gueule, et dont les deux mâchoires sont garnies de plusieurs rangées de dents aiguës ou à plusieurs pointes tournées en dedans. Leurs oeufs sont semblables à ceux des raies mais l'enveloppe en est transparente comme de belle corne et l'un des angles se prolonge en un cordon alongé. Parmi les espèces qui n'ont point de nageoires de l'anus on remarque i. L'ange. ( Squalus squatina.) Son corps applati, et Ia grandeur des nageoires pectorales et ventrales, qui se rapprochent les unes des autres lui donnent des rapports avec les raies. La scie. {Squalus pristis.)} Est un grand poisson remarquable par son museau très-prolongé, et armé de chaque côtés d'une vingtaine de grosses dents osseuses et pointues. C'est une arme terrible avec laquelle la scie attaque même les baleines contre lesquelles on lui attribuw un antipathie furieuse. Parmi les espèces qui ont une nageoire de l'anus et qui man~quent d'évent est 3. Le requin. ( Squalus carcharias. ) Animal célèbre par son excessive voracité la constance avec laquelle il suit les vaisseaux pour saisir tout ce qui en tombe, et le danger dont il eftpour ceux qui nagent dans la mer. Ses dents sont triangulaires et dentelées comme des scies. Il devient d'une grandeur énorme. Parmi les espèces qui ont une nageoires anale et des évents sont 4. Le marteau. ( Squalus \ygœna. ) Dont la tête, faite comme un cylindre placé en travers de la direction du corps représente l'instrument dont ce poisson porte le nom. Les yeux sont aux deux extrémités de cette tête de marteau. 5. La roussette. { Squalus canicula. ) A tête ronde à peau blanchâtre tachetée de brun. La peau de tous les squales est très-rude; mais comme celle de la roussette l'est le plus, on s'en sert dans les arts pour polir les bois et d'autres objets. IV. LES chimères. ( Chimœra. ) Vulg. rois des harengs. Les trous des ouïes sont au nombre de quatre si rapprochés, qu'ils paroissent n'en faire qu'un seul à l'extérieur. Le corps ressemble assez à celui d'un squale la bouche est sous le bec, et a deux dents incisives à chaque mâchoire. La queue se termine en un fil plus long que tout le corps. i. Le roi des harengs riu nord. ( Ch. monstrosa. ) N'est point aussi monstrueux que son nom et les figures bizarres d'Aldrovande et de Jonston pourroient le faire croire. Il a la forme d'un requin la peau lisse grise ou jaunâtre deux nageoires dorsales dont la première a en avant une grosse épine, et l'autre se prolonge sur la queue. Le museau est ridé en dessous. Ce poisson vit dans les mers du nord. CHAPITRE III. Des poissons à branchies libres à squelette cartilagineux sans c6tes ni arêtes., nommés BRANCHIOSTÈGES. A. A bouche sous le museau s sans dents. I. Les esturgeons. ( Acipenser. ) Ont un couvercle osseux aux ouïes sans mem-.brane leur bouche est en travers sous le museau comme dans les squales auxquels ils ressemblent par la forme générale du corps, et par le nombre et la position des nageoires. Ils ont sur le corps plusieurs séries longitudinales d'écussons osseux et sailla.ns il n'y a point de dents en avant de la bouche sont quatre barbillons. Les esturgeons sont utiles par leur chair, leurs dont on Elit le caviar, et par la colle de poisson, qui est un extrait desséché de leurs membranes. Ils remontent en abondance dans les fleuves) sur-tout dans ceux qui se jettent dans la mer Caspienne et la mer Noire, et leur pêche fait la principale occupation des habitons de ces contrées les Cosaques du Don, du Jaïk et du Volga. 1. L'esturgeon ordinaire. (Ac.sturio.)' A museau très-obtus peu près égal à la largeur de la bouche à lèvres fendues. Se trouve dans la plupart des grands fleuves de l'Europe il étoit extraordinairement estimé des Romains. 2. Le grand esturgeon. ( Ac. huso. ) A museau très-obtus moins long que la bouche n'est large lèvres '.entières. C'est principalement de cette espèce qu'on fait la colle de poisson. Elle atteint jusqu'à vingt-quatre pieds de longueur et perd tous ses boucliers avec l'âge. Elle est commune dans le Danube et le Volga. Il. Les pégases. (Pegasus.) Ont le corps anguleux par les pièces osseuses qui le revêtent, et la tête prolongée en pointe. La bouche s'ouvre en dessous à la base de ce bec il y a de larges nageoires pectorales des ventrales très-étroites placées en arrière des pectorales, une petite dorsale sur la quene et une anale dessous. i. Le dragon de mer. (Pegasus draconh.') A le tronc plus épais que la queue et de grandes nageoires pectorales arrondies semblables à des ailes de la. ce nom de dragon. Ce petit animal est de la mer des Indes. B. A bouche au bout du museau, sans dents. III. LES syngnathes. ( Syngnathus,) Vulg. aiguilles de mer. L'opercule des ouïes a son bord attaché au tronc par une membrane; en sorte qu'il ne reste qu'un trou vers la nuque pour la sortie de l'eau. La tête s'alonge en un bec terminé par la, bouche. Le corps est long, grêle, et revêtu de plusieurs séries de plaques osseuses qui le rendent anguleux. Il n'y a point de nageoires ventrales les pectorales sont petites. Aucun poisson de ce genre n'atteint une grande taille. I. Le cheval marin, ou hipj?ocampe.(SyngnathusMppocampus.y La tête est épineuse 5 le corps a sept angles et de forts tubercules la queue moins épaisse n'a que quatre angles et se termine en pointe sans nageoire. Ce petit poisson est commun dans la Méditerranée. Il se recourbe en mourant comme une S, et alors la partie supérieure a quelque ressemblance avec l'encolure d'un cheval de là vient son nom. 3. L'aiguille de mer. ( S. acus. ) Ce nom lui a été donné iL cause que son corps est extrêmement long et grêle. Il a sept angles, sans tubercules saillans. 3. Le tuyau de plume. ( S pelagicus. ) Diffère du précédent parce qu'il manque de nageoire à l'anus. IV. LES CENTBJSQUES. ( Centriscus.) Vul. bécasses de mer. Leur tête se prolonge en un bec, au bout duquel est une bouche sans dents. Le corps est comprimé verticalement ovale, et a le ventre tranchant. Les nageoires ventrales sont réunies. La première dorsale a en avant une forte épine. L'opercule des ouïes est grand et cache la membrane. 1. La i. La bécttsse ordinaire. {Cscolopax.) Son corps est revêtu de petites écailles. L'épine dorsale est dentelée. C'est un petit poisson de la Méditerranée. 2. La bécasse bbuclse. ( C scutanis. ) L'épine dorsale est si grande qu'elle recouvre tput le dos comme un bouclier, et se prolonge eri arrière plus loin que la queue. Sous le ventre sont une douzaine de pièces cornées qui le revêtent entièrement. Ce àingùliér poisson vient des Indes. C. A bouche au bout du museau, armée de dents. V. Les eâzzStbs. (Batistes.) Ont un museau proéminent, terminé par une bouche armée de huit dents à chaque mâchoire un corps comprimé, rude dort le ventre et le dos sont tranchans le ventre est souvent pendant. Les branchies n'ont point d'opercules, mais seulement une membrane à deux rayons. La première nageoire dorsale a une forte épine pour premier et quelquefois pour unique rayon. i. Le baliste licorne. (B.manoceros.) Noirâtre sans nageoires ventrales; un seul aiguillon, long et dentelé, celle du dos. a. La petite licorne. (S. Totnentosus.*) Brun; il. ventre singulièrement pendant sous le corps. 3. Le baliste à deux fiquâtis. ( B. blaculedtus. ) La nageoire dorsale a quelques rayons mous derrière sa grosse épine. Deux autres épines tiennent lieu de nageoires ventrales. VI. LES coffres. ( Ont la tête et le corps entièrement enveloppés dans une écaille d'une seule pièce; la queue seule est libre et mobile, et sort de la partie postérieure de l'écaille par un trou. L'ouverture des ouïes est garnie d'un petit opercule coriacé. Il n'y a point de nageoires ventrales. Les pectorales et celles du dos et de l'anus tiennent à l'écaille. La bouche est au bout du museau, et a un grand nombre de dents. i Le coffre lisse. ( Ostracion trrqueter. ) Écaille triédre sans opines, divisée en compartimens hexagones 11. centres proéminens. 2. Le coffre maillé. ( Ost. concatenatus. ) Écaille trièdre, sans épines, divisée en une multitude de petits compartimens triangulaires ou rhomboïdaux. 3. Le coffre ̃parallèllpipide. ( O. cubïcus. ) Écaille tétraèdre sans épines à compartimens hexagones. 4. Le coffre à quatre piquans. ( O. quadricornis. ) £ caille trièdre; deux épines sur les yeux, deux sur l'anus. 5. Le coffre à deux piquans. ( D. cornutus. ) Écaille tétraèdre piquans comme dans le précédent, etc. Ces poissons si étranges habitent les mers des pays chauds. Ils sont voraces. On mange leur chair. D. A bouche au bout du museau ies os des ?nâ~ choires nuds teizatzt tieu de dents. Vil. LES x-étrodons. {Tetraodon. ) N'ont pour toutes dents que les os des mâchoires nud, dont le tranchant leur sert; à mâcher. Ces os sont divisés dans leur milieu par une fente et ont l'air de former quatre dents. Le corps est recouvert d'une ,peau rude, et le ventre eit singulièrement renflé dans plusieurs espèces. Il n'y a point de nageoires ventrales. L'ouverture des ouïes pa-* roît comme un simple trou au devant des nageoires pectorales. i. Le fiasco- p s aro. Tetr. hispïdiis. ) Son Ventre est si gonflé, qu'il avance même plus que la bouche, et que ce poisson a l'ait d'une boule oit la queue Seule est en saillie aussi les anciens lui avoient-ils donne le nom d'orbis. Le corps est gris hérissé de petites pointes* On trouve cette espèce dans la Méditerranée. 2i. Le tÿtrodon tortue, ( T. tesmdi/ïariits. ) Son corps est oblong et son ventre plat. Le dos est bruit tacheté de gris, et les flancs rayés de brun et de blanc. Des Indes, VIII. Les moles. ( Mola. ) Les os des mâchoires leur servent aussi de dents mais il n'y a qu'une légère échancrnrè dans leur milieu. Le corps est comprimé, et la queue si courte et si large qu'elle a l'air d'avoir été coupée, et que l'animal ressemble plutôt à une tête de poisson qu'â un poisson entier. Les nageoires dorsale et anale n'en font qu'une avec celle de la queue. i. La lune. ( Mêla rotunda. ) Tetraodon viola. Lin. Est un grand poisson qui pèse Jusqu'à trois cents livres; sa forme bizarre sa peau argentée, ses yeux grands et brillans le rendent remarquable. Il se trouve dans nos mers. IX. Les diobons. ( Diodon.) Vulg. hérissons de mer. Leurs os des mâchoires sont également à nud, mais sans fente ni échancrure en sorte qu'ils ont l'air de n'avoir que deux dents. Leur corps est oblong, ovale, ou globuleux, et entièrement hérissé d'épines fortes et aiguës. i. L'orbe hérisson. ( Diodon hystrix.) A le corps globuleux, hérissé d'épines à trois racines qui ressemblent à l'instrument nommé chausse-trappe. On en connoït plusieurs variétés et il se trouve dans les mers des pays chauds. 2. L'aringue. ( Diodon atinga.) A corps oblong il. épines simples longues et fortes. D'Amérique. E. A grande bouche, rayons de la membrane branchiostège nombreux. X. LES baudroies. (Lophius.) Se reconnoissent à ce que leurs nageoires pecto- tales sont portées sur une espèce de pédicule qui les Fait ressembler des bras. Leurs ouïes sont recouvertes d'une membrane garnie de rayons et ne s'ouvrent que fort loin en arrière; leurs nageoires ventrales sont placées en avant des pectorales. Ce genre est composé de trois espèces fort dissemblables. i. La raie pécheresse. ( LopÂ. piscatorius. ) La tête applatic horizontalement arrondie dans son pourtour, et épineuse est plus large que le corps. La bouche est énorme la mâchoire inférieure avance plus que l'autre toutes deux sont garnies de dents recourbées en dedans, et entourées de nombreux tentacules. Il y en a aussi de petits tout autour du corps, et deux ou trois très-longs sur la tète dont on dit que le poisson se sert pour pêcher il résulte de tout cela une figure si horrible que cette espèce a reçu en beaucoup d'endroits le nom de diable de mer. On en trouve dans toutes les mers. Son estomac est vaste et mince. Il n'y a que deux caecums au pylore, qui est près du cardia. Le foie est petit, à trois lobes. 2. La chauve-souris de mer. ( L. vespertHlo. Toat son corps est garni de tubercules cartilagineux et coniquee. La tête se rétrécit en un museau pointu, saillant au-dessus de la bouche puis le corps va en s'élargissant beaucoup jusqu'aux nageoires pectorales derrière lesquelles il se rétrécit subitement. Cette partie antérieure est fort plate. Les trous des ouïes sont sur les nageoires pectorales. 3. Le crapaud de mer. ( L. histrio.) A le corps comprimé verticalement, revêtu d'une peau rude Sur le nez est un filament qui porte deux masses charnues et plus en arrière sont, à la suite l'une de l'autre, deux espèces de tentacules charnus terminés par des filamens, Le corps «st jaune ou gris, marbré de brun. Ces deux singuliers poissons sont des mers d'Amérique. XI Les cycloptères. ( Ont sur les branchies un opercule bien conformé et une membrane pourvue de quatre rayons. Les mâchoires sont armées de petites dents. Ils ont toutes les sortes de nageoires mais leur caractère clistinctif' consiste en ce que celles du ventre, placées sous les pectorales sont réunies en une seule, de forme presque circulaire attachée au corps par son centre les pectorales sont tort larges, et se rapprochent sous la gorge. i. Le lump ( Cyçlapterus lump-us. Est un poisson corps ovale épais en tout sens, recouvert d'une peau rude avec sept rangées longitudinales de tuber» cules carfilaginçur. On le trouve dans toutes les mers. Sa chair, quoique molks»», est mangeable. Il est tantôt verd tantôt brun et atteint jusqu'à deux pieds de longueur. L'estomac est ample et membraneux le pylore près du cardia est garni de nombreux eçeciims. Le foie est petit et sans divisions, C H A P I.T R E IV. Des poissons â arêtes gui n'ont point de nageoires ventrales ou des APODES. LES sept premiers genres de cet ordre peuvent être considérés comme une famille véritablement naturelle, qui a l'anguille pour type, et la longueur et la hauteur uniforme des nageoires dorsale et anale ainsi que la forme alongée du corps pour caractère. Peut être cette famille devroit-elle encore comprendre les genres cépole lépidope etc., que la présence des nageoires ventrales a forcés de placer dans d'autres ordres. I. LES anguilles. (Murœna.) Se distinguent par la longueur de la mem^ana des ouïes qui dépasse l'opercule et ne s'ouvre que sous les nageoires pectorales. Le corps est long et grêle; et les écailles sont si petites qu'à peine on peut les appercevoir (i). Ces poissons aiment les (1) La plupart des poissons .n'êtes qu'on a regardés comme alépidotes ou sans écailles n'en sont pas totalement dépourvus. Cet écailles vieluient à paroitre lorsque la peau est desséchée. eaux tranquilles les fonds vaseux ils sortent quelquefois de l'eau sponranément et peuvent rester quelque temps dans l'air sans périr. Leur irritabilité est si durable qu'ils conservent du mouvement mêmes après avoir été écorchés et coupés en morceaux. Leur estomac est long; le pylore près du cardia sans caecum le canal court et sans plis le foie peu divisé. LES Anguilles proprement dites ont la membrane des ouïes soutenue par des rayons des nageoires pectorales celle de l'anus et celle du dos, unies à Celle de la queue » qui se termine en pointe. Telles sont i L'anguille. ( Muraena. anguilla. ) Est un des poissons les plus répandus on remarque cependant qu'il n'y en a ni dans le Danube ni dans les fleuves qui s'y jettent. Celles qui habitent dans les eaux claires sont d'une couleur plus argentée et d'un goût moins bourbeux. Les anguilles se cachent pendant le jour dans la vase et ne sortent de leur trou que la nuit. On dit que pendant la canicule leurs petits naissent vivans. Leur peau trcs-tenace est utile pour diverses sortes de liens. 2. Le congre. ( Murcena conger. ) Est une anguille de mer qui a, comme celle d'eau douce le corps presque cylindrique la mâchoire inférieure un peu plus longue deux très petits barbilions à la supérieure la tête plus épaisse dans le mâle. On distingue le congre de l'anguille en ce que sa nageoire doxsala commence beaucoup Plus près de la tête qu'elle a le bord noir, et que sa ligne latérale (1) est ponctuée de blanc. .N. B. On a séparé des anguilles et on a fait un genre St part des murènes (murenophis) qui n'ont point de rayons à la membrane des ouïes. L'espèce commune ( mutœna htlena, L. ) est marbrée de blanc et de brun, et manque de nageoires pectorales comme de ventrales. C'est elle que les anciens estimoient tant, qu'ils élevoient dans des viviers parficuliers, Vedïus Pollion faisoit jeter ses esclaves coupables ses murènes. On a aussi fait un genre il. part, sous le nom de céciUEt du tnuratna ececilia de Linné le seul poisson connu quimanque absolument de nageoires (2). Enfin on a découvert depuis peu, près des côtes d'Angleterre, un petit poisson à corps long étroit, et si comprimé, qu'il est presque transparent. Il manque de nageoires pectorales et ventrales la dorsale et l'anale s'unissent celle de la queue. La petitesse de sa tête lui a fait donner le nom générique de LEPTOCEPHALVS. IL LES gymnotes. (Gymnotas.y Ont le corps des anguilles mais la nageoire dorsale manque, ou bien elle est petite et isolée: celle de l'anus forme sous le corps une espèce de carène et se prolonge jusqu'au bout ou près du bout (t) On appelle ligne latérale dans les poissons, un sillon peu profond, formé par une série de très-petites glandes, qui s'étend sous la peau t6ut le long de cliaque côté du corps; elle ne manque que 4ans très-peu d'espèce». (a) Ces clwigcrnens appartiennent an citoyen Lacépède. de la queue qui finit en pointe. Le couvercle des ouïes est comme l'ordinaire. Leur membrane a cinq rayons. i. L'anguille électrique. G. electricus. ) Est uh poisson d'Amérique très-célèbre par sa propriété électrique bien plus considérable que celle de la torpille. Ses commotions vont jusqu'à faire perdre connoissance. Elles se communiquent à une nombreuse chaîne de personnes et passent au travers de tous les conducteurs. On a méme apperçu des étincelles en le plaçant sur une plaque de métal collée sur un verre à quelque distance de laquelle étoit collée une autre plaque. Cette vertu cesse lorsqu'on le saisit de manière em- pêcher le mouvement des muscles du. dos qui en sont appa- remment la cause. Elle. sert à ce poisson pour étourdir ceux qui voudroient l'attaquer, ou dont il faut qu'il se fiourrisse. Ce gymnote se distingue par sa queue obtuse. Sa peau est brune sans écailles sensibles mucilagineuse sa tête déprimée, son museau arrondi. Il a deux lignes latérales de chaque côte. III. LES trichiures. (Trichiurus.) Ont le corps alongé comprimé finissant en queue pointue. La nageoire anale manque: celle du dos se continue depuis la nuque jusqu'au bout de la queue. Les dents sont fortes, et la membrane des ouïes a sept rayons. L'opercule en est grand et simple. i La ceinture d'argent. ( Tr. Upturus. ) A tout le corps lisse, de la plus belle couleur argentée. On le trouve dans les eaux douces de l'Amérique méridionale. IV. Li.s régalecs. (Regalecus.) Ont le corps très-alongé rond point de nageoire de l'anus celle du dos v x depuis la nuque jusqu'au bout de la queue qui est mousse. Leur caractère distinctif consiste dans des opercules composés de six pièces. 1. La glesne. ( Regalecus glesne. ) Est un petit poisson des côtes de Norveège au devant de la nageoire du dos sont sur la tête quelques rayons épineux libres. Il y a deux longs filamens sous les nageoires pectorales. V. LES donzelles. ( Ophidium. ) Ont le corps alongé comprimé, et de la forme d'une lame d'épée les nageoires du dos et de l'anus sont longues et s'unissent, comme dans les anguilles, à celle de la queue. L'opercule est grand, la membrane a sept rayons leur tête est mousse et leurs mâchoires égales. i. La barbue. ( Ophid. barbatum. A quatre barbillons sous la mâchoire inférieure. C'est un poisson de dix à douze pouces, de la couleur d'une anguille, qui 'Se trouve dans la Méditerranée. Il faut nécessairement séparer de ce genre l'ophidium aculeatun L. qui a les nageoires dorsale et anale distinctes de celle -de la queue la première précédée d'une longue rangée d'aiguillons, et la mâchoire supérieure prolongée en un long ma,seau pointu. Il est des Indes. VI. Les {Ammodytes.) Ont le corps alongé, les nageoires dorsale et anale distinctes de celle de la queue, qui est fourchue les mâchoires poïntues et celle d'en bas plus longue et plus étroite. La membrane des ouïes a sept rayons. i. L'êquiîU. ( Ammoiytes tobianus. ) Est un petit poisson gris argenté, qui se tient dans le aable, et qu'on va y chercher avec des béches lors du reflux. C'est un manger délicat. VII. Les anarrhiques. (Anarrhichas.) Ont le corps rond les nageoires dorsale et anale distinctes de celle de la queue la tête entièrement arrondie une membrane des ouïes à six rayons. On les distingue sur tout à leurs nombreuses et grosses dents dont celles du palais sont rondes et serrées comme des pavés et celles de devant coniques et pointues. i. Le loup marin. ( Aitarrhickaslupus.) Très-grand poisson de l'Océan, quï a jusqu'à quinze -pieds de longueur; il se nourrit de crabes et de testacés qu'il broie aisément. Sa peau lisse et tenace comme celle de l'anguille sert aux mêmes usages. On trouve en divers endroits des pétrifications qui ont beau.coup de ressemblance aux dents palatines des anarrhiques et qu'on a nommées bufonites parce qu'on les regardait autrefoi* comme des ceufs de crapaud pétrifiés. Elles proviennent sans doute de ce poisson ou de quelque autre analogue. VIII. Les espadons. ( Xiphias. ) Ont pour caractère distinctif, la mâchoire supérieure se prolongeant en forme d'épée très-longue et très-étroite. Leur bouche est en dessous sans dents. L'opercule est grand et la membrane huit rayons. 1. L'espadon, ou l'empereur. ( J5T. gladius.) Est la seule espèce connue. Ceft un poisson qu'on trouve d"ans toutes les mers et qui atteint jusqu'à vingt pieds de Ion.gueur. Son corps est rond et s'atténue vers la queue. La partie antérieure de la nageoire dorsale est élevée en pointe le reste est court et s'étend jusque vers la queue. Celles de la poitrine, de l'anus et de la queue, sont grandes. A chaque côté de la queue est une petite membrane horizontale la peau est grasse et sans écailles sensibles. La chair est bonne à manger. IX. Les stro^matêes. ( Stromateus. ) Sont les seuls poissons de cet ordre qui aient le corps très -haut verticalement, et très-plat par les côtés. Le corps et la tête sont couverts d'écailles petites et foibles. L'opercule est grand, la membrane a deux rayons. 1. La fiatole. (Str.fiatola.) Très-beau poisson de la Méditerranée marqué de raies transversale» faunes sur un fond bleu argenté. a. Le paru, ( Str: paru. ) Des mers du Brésil. A tout le corps d'un beau jaune; les nageoires sont noirâtres. iS*. B. Dans l'ordre naturel, les stfomaiées devraient se rapprocher des? labres, des spares etc. ils ont même deux tubercule* qui semblent être des indices ou des rrrdimens de nageoires ventrates. CHAPITRE V. Des poissons a qui ont les nageoires v entrâtes placées sous la gorge 3 en avant des pectorales ou des poissons jugulaires. CET ordre contient six genres, qui appartiennent à deux familles distinctes à chacune- desquelles on pourroit réunir plusieurs desgenres que la position de leurs nageoires ventrales a fait placer dans les ordres suivans. A. Jugulaires à tête épineuse. I. Les calliojsiymes. ( Catlionymus. ) Ont la tête applatie horizontalement les yeux rapprochés. La membrane des ouïes, six rayons se colle par-tout au corps et ne laisse pour il sortie de l'eau qu'un trou vers Ia nuque. La partie antérieure du corps est large, et les nageoires ventrales grandes et écartées. La nageoire anale est .longue et en a une dorsale vis-à-vis toute pareille au devant de celle-ci en est une autre: celle de la queue est distincte. De chaque côté de la tête est une épine à trois pointes. j La lyre. ( Callionymus fyra. ) A la première nageoire dorsale plus longue que tout le corps. 2. Le dragonneau. ( Çall, draCunculus. ) N'a pas là première nageoire du dos plus longue que l'autre. Ces deux poissons se trouvent dans nos mers, ont une peau lisse, tachetée, et vivent de crabes et d'oursins. II. LES vives. ( Traeliinus.) Ont la tête comprimée par les côtés, et les yeux placés sur le haut les opercules sont grands et armés chacun d'une forte épine. La membrane a six rayons. La nageoire de l'anus et celle du dos qui est vis-à-vis, sont fort longues. En avant de celle-ci, sur la nuque, en est une à quatre rayons. Les pectorales et les ventrales sont médiocres. i. La vive ou dragon de mer. ( Trachlnus draco. ) Est un poisson de nos mers; à dos. brun, à ventre blanc. On l'estime à cause de sa chair blanche mais un peu sèche. Sa première nageoire dorsale est de couleur noire et les piquures de ses rayons passent, chez les pêcheurs, pour dangereuses. Son estomac est petit épais ses cœcums nombreux so? r*nal fort court le foie est médiocre et sans divisions. III. LEs URANOSCOPES. ( Uranoscopus. Ont la téte de forme quarrée, étant appîatie en dessus et aux côtés, et revêtue de pièces osseuses très-dures. Les yeux sont à la face supérieure, et regardent le ciel de là le nom. La mâchoire inférieure est verticale, en sorte que l'ouverture de la bouche est aussi dirigée vers le ciel. Les opercules sont armés de fortes épines. Il y en a trois sous la mâchoire inférieure. Les nageoires sont arrangées comme dans la vive. Les mâchoires sont bordées de tentacules. i. Le rat rapeçon ou bœuf. ( Uranosc. scaber. ) Est un poisson de la Méditerranée, de couleur grise ou brune, dont la. peau est rude et la chair blanche et dure. B. Jugulaires à tête dépourvue d'épines. IV. LES gades. ( Gadus.) Forment un genre dont les espèces nombreuses et fécondes sont un des objets les plus intéressans de nos pêches. Leur corps est légèrement comprimé; leur tête un peu alongée leurs écailles petites et comme encroûtées sous la peau. Leur caractère la plus distinct consiste dans les nageoires ventrales, étroites et pointues. Malgré leur position si en avant, la cavité de l'abdomen se prolonge fort en arrière; le foie ea occupe toute la longueur. L'estomac est petit, les coecums nombreux le canal peu ployé, les vési*cules séminales divisées en lobes nombreux. Il y a des gades a. } A deux nageoires derrière l'anus et trois sur le dos. Deux de celles du dos sont placées vis-'a-vis de celles de l'anus, et il y en a une de plus, placée au-dessus des nageoire» pectorales. Ces espèces sont le.) Sans barbillon. i. Le merlan. ( Gadus mertangus.) A corps blanchâtre à mâchoire supérieure plus longue d'un pied de Iong très-abondant dans nos mers chair légère et de bon godt. 2. Le lieu ou grêlin. ( Gadus potlachius. ) A corps blanc jaunâtre mâchoire inférieure plus Iongue h ligne latérale courbe. Plus grêle et beaucoup plus grand que le merlan moins estimé. 3. Le colin. ( Gadus carbonarius,) En quelques endroits, merlus, A corps brunâtre ou noirâtre; à mâchoire inférieure plus longue; à ligne latérale droite. On le sale comme la morrlme, C ) Avec des barbillons. 4. La marrhue. ( Gadus morrhua. Les mâchoires égales un seul barbillon le premier rayon de la nageoire de l'anus épineux. Ce poisson est célèbre par sa grande abondance, la facilité avec laquelle il se conserve étant salé ou desséché, et le grand commerce auquel il donne lieu. On en prend dans tout es les mers du nord, et même sur nos côtes, et aux embouchures de nos grands fleuves mais c'est sur-tout sur le grand banc de Terre-Neuve qu'il y en a une quantité excessive elle ne doit pas étonner puisqu'on a calculé que chaque femelle a dans ses ovaires o, Vf 4,000 oeufs. Les morrhues se nourrissent de merlans, de harengs, et d'autres poissons. On sale et on vend avec elles plusieurs espèces voisines, telles que 5. Le narvagça. (Gadus caliarias. A mâchoire supérieure plus longue iL un seul barbillon; à corps tacheté. 6. L'ânon. ( Gadus eglefinus. ) A mâchoire supérieure plus longue un seul barbillons à corps blanchâtre queue un peu fourchue, etc. Tous ces poissons ont de deux quatre pieds de longueur. b. ) D'autres gades n'ont qu'une nageoire derrière l'anus, et dtux sur le dos. Celle de l'anus et celle du dos qui est vis-à-vis sont aussi longues que les deux qu'elles remplacent. Leur corps est plus égal que dans les précédens. 7. Le grand merlus. (Gadus merluccius. ) Sans barbillon mâchoire inférieure plus longue. Le corps est gris long d'un pied et demi. c. ) On devroit faire un genre propre du gadus tau de L'mnxus ou! a la tête applatie horizontalement, trois épines à chaque oper- cule et les mâchoires entourées' de nombreux tentacules. C'est un poisson de la Caroline, lisse muqueux tacheté de brun et de blanc qui a sur l'applatissement de la tête une tache en forme de lunette. Il diffère comme on voït beaucoup des autres gades. V. Les perce-pierres. ( Blennius. ) Ont la tête courte et ronde le corps à petites écailles, alongéi les membres des ouïes à six rayons les nageoires du dos et de l'anus régnant jusques à la queue, et s'y joignant quelquefois. Leur principal caractère est que les nageoires ventraies n'ont que deux rayons. a. ) Les uns ont sur la têts des filamens charnus ou des crêtes, i. Lacoquillade. ( Blennius galerita. ) Sur la tête est une crête transversale faite par un repli de la peau. Les nageoires de l'anus et du dos sont égales, peu élevées, et vont jusqu'auprès de la queue. De l'Océan. Brun; long de quatre cinq pouces. a. Le lièvre. ( Blennius ocellarls. ) Verd foncé et argent. La nageoire dorsale est haute et échancrée dans son milieu. Le lobe antérieur a une tache en forme d'oeil. Sur les yeux sont deux filamens branchus. De la Méditerranée. Long de sept à huit-pouces. b. ) D'autres manquent de ces orne mens. 3. Le perce-pierre vivipare. ( BI. viviparus.) Se reconnoît à deux barbillons que porte la mâchoire supérieure. Ce n'est pas la seule espèce de ce genre qui soit vivipare. 4. Le gunnel. { Blennius gunnellus.) Se trouve sur nos c&tes. C'est un petit poisson très-alongé. Sa nageoire dorsale commence à la nuque et va jusque près du bout de la queue. Il en est de même de celle de l'anus. La première a dix taches en formes d'yeux. Il n'y a qu'un rudiment de nageoires ventrales, VI. Le kurtm. ( Kurtus. ) On a fait sous ce nom un genre nouveau qui ne comprend qu'une espèce c'est un poisson trèscomprimé et très-haut, dont le dos sur-tout est comme bossu il n'y a qu'une seule nageoire au milieu. Celles de la poitrine et du ventre sont assez grandes celle de l'anus va jusque près du bout de la quene où il y en a une fourchue. La membrane des ouïes n'a que deux rayons. On ne voit point d'écailles. Ce poisson a le dos et les nageoires d'un bel aurore les flancs et le ventre du plus grand brillant argentin. Il est de l'Inde. {Kurtus indicus. Lin.) CHAPITRE VI. Des poissons a arêtes qui ont les nageoires ventrales placées sous les pectorales, 3 ou des THORACH1QUES. CET ordre est le plus nombreux de tous, et contient à lui seul plus d'espèces que tous les autres ensemble. On les a réparties en vingt-trois genres, qui, dans l'ordre naturel, devroient être placés dans des familles trèsdifférentes. A. Thorachiques à tête cuirassée et tuberculeuse. Il y en a trois genres, qui paroissent devoir être rapprochés de la première division des jugulaires. I. LES chabots. (Cottus.) Ont la tête plus ou moins épineuse et plus large que le corps, qui finïr en pointe. Elle est un peu applatie horizontalement, et les yeux regardent en dessus. La membrane des ouïes a six rayons. Les écailles sont à peine visibles. La plupart ont deux nageoires dorsales, dont la première est épineuse. L'estomac est ample.; le canal intestinal court, peu ployé; il y a douze caecums. I e foie est large et non divisé. Il y a des espèces dont le corps est cuirassé de pièces osseuses; teleft i. Le chabot cuirassé. (Cottus catayhractus. ) A corps cuirassé octogone; à mâchoire inférieure entourée de nombreux barbillons. Se trouve sur nos côtes dans les lieux, sablonneux. D'antres ont le corps mou comme 2. Le scorpion ou crapaud de mer. ( C. scorpius. ) A tête armée d'épines à corps varié de brun et de blanc. Le mâle se distingue par deux grosses épines saillantes de chaque côté. Ce poisson cet de nos mets, 3. Le chabot ou têtard. gobio. ) A deux aiguillons courbés sur chaque opercule corps gris et brun. De nos rivières. II. LES rascasses. (Scorpama. ) Ont la tête comprimée verticalement hérissée d'épines ou de tubercules, et ornée de différentes appendices. La membrane des ouïes a sept rayons3 il n'y a qu'une nageoire dorsale dont les rayons antérieurs sont épineux. Ce sont des poissons de forme très-bizarre et d'un aspect horrible. i. La rascasse porc ( Sc. porcus), et s. La rascasse truie (Sc.scrofa), Sont deux espèces fort semblables, qui vivent en troupes dans nos mers et se nourrissent de poissons et même d'oiseaux de mer. Elles ont sur les yeux deux gros tentacules. La seconde espèce, qui est beaucoup plus grande que l'autre, en a aussi autour de la mâchoire supérieure. 3. La rascasse volante. Se trouve dans les mers des Molaqués. Ses nageoires pectorales sont assez grandes pour la soutenir en l'air pendant quelque temps. Elle a deux appendices sur les yeux. Les rayons épineux de la nageoire du dos sont très -longs, et séparés presque jusqu'à leur base. III. Les TRIGLES. (Trigla.) Leur tête est grosse quarrée et revêtue de fortes pièces osseuses il y a le plus souvent deux nageoires dorsales, et sept rayons à la membrane des ouïes mais le principal caractère consiste en des filamens articulés placés sous les nageoires pectorales, et qui paroissent en être des rayons séparés. L'estomac est fort ample; les cœcums au nombre de dix le foie large et non divisé. 1. Le malarmat. ( Trigla loricata, ) A deux rayons pectoraux; à corps cuirassé de huit rangées de boucliers osseux 11 museau prolongé en deux fourchons osseux et applatis la lèvre inférieure a quatre barbillons branchus une seule nageoire dorsale allant tout le long. De la mer Méditerranée. 2. Le perlon ou rouget. ( Tr.euculus.) A trois rayons pectoraux à corps nud; à museau arrondi. Ce poisson est rouge; sa chair est estimée. Il se prend dans toutes nos mers. 3. Le trigle volant. ( Tr. volitans. ) Vingt rayons pectoraux, réunis par une membrane, et formant par là sous la nageoire pectorale, une autre nageoire beaucoup plus grande qui ne sert que pour le vol. Le museau de ce poisson est fendu comme celui du lièvre On le trouve dans toutes lés mers. C'est de tous les poissons yôlans celui que les navigateurs rencontrent le plus fréquemment. B. Thorachiques tête non cuirassée à rayons des nageoires mous excepté le premier, qtsi se trouve quelquefois épineux. Sous ce titre sont comprises trois familles distinctes de poissons. a.) Ceux ix corps alongé, écailles à peine ,sensbles. Ils paroissent voisins de la famille des anguilles. IV. Les Cépozes. (Cœpola.) Ont le corps excessivement alongé plat par les côtés la tête ronde la bouche dirigée vers le haut; six rayons à la membrane des ouïes. L'anus est tout près de la gorge et suivi d'une nageoire qui va jusqu'à la queue. Celle du dos commence dès la nuque. i Le ruban. ( Cœpola tœnia. ) Gris; à nageoires rougeâtres à ventre argenté à corps presque jtransparent. Dç la Méditerranée, V. Les zépidopes. ( LepMopus. ) Ont le corps très alongç comprimé; la tête pointue. La nageoire du dos va de la nuque au bout de la queue. L'anus placé au milieu du corps, n'est suivi que d'une petite écaille pointue. Les nageoires ventrales sont aussi remplacées par des écailles pointues. On n'en connoit qu'une espèce ( lep. argenteus ) qui est un petit poisson de la Méditerranée de couleur argentée. VI. Les sucets. (JEcheneis.) Ont le corps rond, alongé, diminuant en ar- fière; J'anus placé assez en arrière, suivi d'une nageoire qui va jusque près du bout de la queue, et à laquelle en répond une pareille sur le dos. Leur caractère le plus frappant, c'est d'avoir sur la tête un grand applatissement ou bouclier ovale, traversé de plusieurs sillons transversaux, avec une ligne longitudinale saillante. Ils peuvent s'attacher aux diflerens corps par une espèce de succion qu'ils produisent en gonflant et diminuant alternativement les intervalles des sillons, et en faisant par là le vuide dans ceux-ci de là vient la fable, que ce petit poisson est susceptible d'arrêter le plus grand navire au milieu de sa course. Leur mâchoire inférieure est plus avancée la membrane des ouïes a dix rayons. On en connoît deux espèces. i. Le remora. ( Eckeneis remora. ) A queue fourchue à à dix-huit sillons sur la tête. 2. Le pilote. ( Echenett naucrates. ) A queue ronde à vingt-quatre sillons sur la tête. On le trouve dans toutes les mers. b.) Ceux à corps alongè écailleux On n'en connoit qu un genre, composé d'une seule espèce, qui paroit voisine des gades. C'est VII. LE MACROURE. {Maerourus.) Ainsi nommé de la longueur de sa queue, qui nnit en pointe. La nageoire de l'anus et une du dos qui lui répond, se prolongent et s'unissent au bout de cette queue. Il y en a une autre sur le dos au-dessus des pectorales et des ventrales. La tête est grosse écailleuse comme le corps le museau saillant un barbillon sous la mâchoire inférieure. C'est un grand poisson des côtes du Groenland. c. ) Ceux à corps compri'mé, aytznt les deux yeux du même côté. VIII. LES pleuronectes. (Pleuronectes.) Sont les seuls animaux connus dont le corps ne soit pas symmétrique il est entièrement applati par les côtés. Les nageoires la ligne latérale la bouche, sont disposées comme à l'ordinaire mais les deux yeux sont du même côté. Celui qui est au- dessus de l'autre est plus petit. Il en est de même des narines. Le côté du corps où sont les yeux est d'une couleur foncée; l'opposé est blanc: l'opercule des ouïes de ce côté est fermé en partie. Les pleuronectes ont une nageoire qui règne tout le long du .dos et une autre qui est presque tout le long du ventre, parce que l'anus est fort en avant. Leurs côtes sont très-petites. Ils n'ont point de vésicule aérienne et restent dans la vase ils nagent dans une position oblique le côté des yeux en dessus. Leur estomac n'est qu'un léger renflement du canal alimentaire, qui est dépourvu de coecums, ou n'en a que deux ou trois petits. Le foia est petit et sans division. La cavité de l'abdomen se prolonge des deux côtés des apophyses épineuses inférieures des vertèbres de la queue. Les organes de la génération et même une partie des boyaux, sont logés dans ces deux prolongemens. Dans quelques espèces (les soles) ces deux nageoires s'Unissent ci celle de la queue. i. La sole commune. (PLsolea.) A le corps oblong les yeux à droite ce côté" du corps d'un brun uniforme la mâchoire supérieure avançant sur l'autre comme un crochet. Dans d'autres les nageoires dorsale et anale sont distinctes de celle de la queue. a. Le turbot. ( Pl, maximus. ) A le corps de forme rhomboïdale tuberculeux les yeux à. gauche. Ce poisson devient énorme. Il est d'un beau noir du côté des yeux. 3. La plie. (PI. plaeessa.) A le corps de forme rhomboïdale les yeux à droite six tubercules sur la tête de ce même cété, qui est brun tacheté de rouge. 4. Le flet ou picartd. (Pl. flesus.) Diffère de la plie par l'absence des tubercules, qui sont remplacés par une ligne rude et par la couleur uniformément brune du côté des yeux. Toutes ces espèces et plusieurs autres se trouvent dans nos mers et sont fort estimées pour leur chair blanche légère et délicate. C. Thorachiques tête non cuirassée à rayons du dos en graazde partie 'épineux. Les uns ont deux nageoires sur le dos une à rayons épineux, I'autre rayons mous les autres nen ont qu'une, dont à peu près moitié des rayons (quelquefois plus) sont épineux. a.) A deux nageoires dorsales* IX. LES GOBIES. (Gobius.) Se distinguent aisément par les nageoires du ventre, qui sont réunies en une seule. Leur tête est petite. La membrane des ouïes a quatre rayons l'opercule est attaché en grande parties le corps est revêtu de petites écailles. Il y a deux petits trous entre les yeux. x. Le bonlereau. ( Gùbius niger. ) A quatorze rayons à la seconde nageoire dorsale. C'est un petit poisson tacheté de brun et de blanc, qui se trouve dans nos mers et fait la principale nourriture de plusieurs espèces de gades. X. ZES surmulets. (Mullus.) Ont le corps et la tête garnis de grandes écailles très-lâches trois rayons à la membrane des ouïes et trois pièces aux opercules. i. Le surmulet ou rouget, ( Mrrllus larbatus. ) Est un poisson de la Méditerranée et de l'Océan 3 remar- qttable par la belle couleur rouge de son corps lorsqu'on lui a enlevé ses écailles. Il étoit dans une estime extraordinaire chez les anciens. Sa mâchoire inférieure a deux longs barbillons. XI. Les scombb.es. (Scomber.) Sont des poissons à corps alongé, grêle vers la queue, qui est carénée latéralement, c'est-à-dire, qui présente de chaque côté une ligne saillante. La peau est brillante, lisse et sans écailles sensibles. La membrane des ouïes a sept rayons. L'estomac est très-long, terminé en pointe. Le pylore est près du cardia, et a un très-grand nombre de caecums. Le canal alimentaire fait trois replis. Le foie est médiocre et sans divisions. Ce sont des poissons de passage utiles par leur abondance, leur bon goût, et la facilité de leur conservation. Plusieurs espèces ont de nombreuses petites nageoires derrière celles du dos et de l'anus. i. Le thon. (ScomBertfiynnus.') A huit fausses nageoires en haut et en bas est un poisson argenté, à dos couleur d'acier de deux pieds et plus, quelquefois de dix pieds de longueur très-vorace, qui s'approche des rivages pour y pondre en mai et en juin en troupes ser. rées et bruyantes, et donne une occupation lucrative aux habitans des isles de la Méditerranée par sa pêche, sa salaison et les autres moyens de le conserver. 2. Le maquereau. ( Scomber scombrui. A cinq fausses nageoires en haut et en bas. Est plus petit que le thon, de couleur d'argent, à dos varié de bleu et de noir. Il s'approche en grandes troupes des côtes de l'Océan en été, et occupe avantageusement les hommes et les bâtimens, que la pêche du hareng emploie l'automne et l'hiver. D'autres espèces n'ont point de fausses nageoires. Elles mériteroient peut-être de faire un genre à part. XII. LES épïnoches. (Gasterosteus,) Sont de petits poissons dont la queue est carénée de chaque côté comme celle des scombres des aiguillons libres et sans membrane tiennent lieu de la première nageoire dorsale. Il y a entre les nageoires ventrales, une pièce osseuse, visible au dehors. Leur estomac n'est qu'un renflement du canal alimentaire, qui est court et sans cœcums. i. Le trois-épines. ( Gasterosteus aculeatus. ) A trois épines libres sur le dos, et deux au lieu des nageoires ventrales. Chaque côté du corps est revêtu d'une rangée de larges pièces écailleuses. Ce poisson vit dans l'eau douce et nuit aux étangs, en détruisant le frai des poissons utiles. s. L'épinoche proprement dite. ( G. pungitius. ) A peine long d'un pouce, nud, dix aiguillons libres sur le dos. XIII. LES sciènes. (Sciœna.) Ont pour caractère une fossette le long du dos, dans laquelle se cachent les nageoires dorsales c'est un genre encore mal distingué et dont plusieurs espèces sont obscures. Il y en a à opercules épi- neux, d'autres à opercules sans épines. On range parmi les sciènes beaucoup de poissons qui n'ont qu'une seule nageoire dorsale et qui devroient sans doute être rapportés à d'autres genres ou en faire un à part. XIV. LES perches. {Perça.) Joignent à l'absence des caractères qui distinguent les autres genres de cette section double nageoire dorsale, des opercules garnis de piquans, et dont la pièce antérieure est dentelée (i). La tête et les opercules sont couverts d'écailles comme dans les sciènes et la plupart des genres qui vont suivre. La membrane des ouïes a sept rayons. 1 La perche de rivière. ( Perca fltiviatilis. ) A seize rayons il. la deuxième nageoire du. dQs. C'est un des plus beaux poissons d'eau douce il est verdâtre sur le dos, doré aux flancs avec des baudés noires ses nageoires sont d'un beau rouge. 2. Le saniat. ( Perca lucioperca.) Vingt-trois rayons à la deuxième nageoire du dos; corps (t) C'est le citoyen Lacépède qui a déterminé ainsi le genre des perches ou persègues qui, dans Linriseus, présente la même confusion que celui des sciènes. Bloch au contraire, parait donner lé nom de à toutes les sciènes et les perches deux nageoires dorsales, et celui de perca aux poissons de cette section à une seule nageoire dorsale et à opercules sans dentelures et sans piquans qu'il n'a pu caractériser autrement, ni placer parmi los chsetodons les spares, les labres, etc. argenté rayé de brun; dos noirâtre tacheté de bleu nageoires jaunâtres celles du dos tachetées de noir. Des lacs d'eau douce. 3. Le loup. ( Perça labrax. ) Vingt-sept rayons à la deuxième nageoire du dos corps argenté; dos bleu fonct tacheté de noir dans sa jeunesse. De la mer. Les perches sont toutes fort voraces. b.) A une seule nageoires dorsale. XV. Les zées. ( Zens. ) Quoique la partie épineuse et la partie molle de Ia nageoire dorsale soient souvent distinguées par une forte échancrure et que les premiers rayons de la partie molle soient quelquefois plus longs que ceux qui les précèdent, il n'y a pourtant qu'une nageoire. Le corps des rées est comprimé, et sa hauteur verticale presque égale sa longueur; derrière chaque ép'ne de la nageoire du dos est un long filament les nageoires ventrales sont longues et pointues les écailles ne sont point sensibles. On regarde comme le caractère essentiel de ces poissons, une memiarane verticale placée transversalement sous la lèvre supérieure. i. La dorée, ou poisson Saint-Pierre. (Zeusfaben) Se trouve dans nos mers. C'est un gros poisson plat de couleur argentée et dorée marqué sur les flancs d'une tache noire. noire. De chaque côté de la nageoire de l'anus et de la part:4 molle de la nageoire dorsale est ùne rangée de tubercules fourchas. La. chair de ce poisson est très-estimée. XVI. Les chjetodons, ou bandoulières. (Chœtodon.) Ont pour caractère essentiel des dents longues et Menues serrées les unes contre les autres, et semblables aux crins d'une brosse. Il y en a un très-grand nombre d'espèces, qui presque toutes brillent des plus belles couleur, et se trouvent dans les mers des pays chauds. Leur corps est très-comprimé verticalement leurs têtes, leurs opercules, et même une grande partie de leurs nageoires, sont couvertes d'écailles. Celles du dos et dé l'anus sont épaisses et charnues et on ne voit pas leur séparation d'avec le corps. a. ) Les uns ont les opercules sans épines Zes nageoires dit dos et de l'anus en farnze defaux, c'est-à'-dire en pointe trèslongue, légèrement courbée ou tout-fait inclinée en arriérée Tels sont 1 Le teïra. ( Ckœtodon ttïra. ) A corps plus haut que long à nageoires du dos et de l'anus chacune plus longue que le corps n'est haut, et s'aiguisant en pointe en sorte que le poisson entier ressemble à un croissant; six bandes verticales alternativement blanches et noires; la queue ronde. Des Indes. s. La bandoulière bleue. ( Ch. glaueuî. ) A nageoires fort échanerses derrière leurs pointes bleue Ventre argenté; des raies noires en travers sur le dos la queue, fourchue. D'Amérique. b. ) D'autres ont les opercules sans épines et les nageoires terminées en arrière par une proéminence triangulaire ,• comme 3. La bandoulière à bec. (Ch.rostratus.) J A bec très-alongé grise 5 quatre bandes verticales brunes lisérées de banc une tache noire, bordée de blanc sur les nageoires du dos. c, ) D'autres ont les opercules, sans épines, et le contour des nageoires parallèle celui du corps. Tel est 4. Le soufflet. Ch. longirostris. ) A bec encore plus long et plus grêle que le précédent jau. nâtre une tache ronde et noire au bout de la nageoire de l'anus le ventre rayé de bleu la nageoire du dos bordée de noir. De la.mer Pacifique. d. ) Il y en a dont la pièce antérieure des opercules est terminée en bas par une forte épine, et parmi lesquels on retrouve les trois formes de nageoires ? 5 savoir En faux comme 5. La dorade de Plumier. ( Ch. aureus. j D'un beau jaune; le bout des nageoires, verd. D'Amérique, 6. La bandoulière noire. {Ch. paru.) Noire; à écailles bordées d'or. D'Amérique, En triangle comme 7. L'empereur du Japon. (Ch.imperator.) Le corps rayé de jaune et de bleu en longueur; la tête jaune les bords des opercules et l'épine bleus les pointes des nageoires, arrondies. Des Indes. 8. La griselle. ( Ch. bicolor. ) La moitié antérieure du corps blanche la postérieure pourpre la queue blanche. Egales, comme 9. La bandoulière rayée. ( Ch. fasoïatus. ) Blanche bandes transversales nombreuses bleues, üsérées de brun. D'Arabie.. XVII. Les SCARES. (Scarus.) Ont un caractère bien tranché parmi tous les poissons à arêtes c est que leurs os maxillaires sont à nud, et leur tiennent lieu de dents comme dans les tétrodons, qui sont un genre parmi les branchiostèges. Leur corps est oblong, comprimé, couvert, même sur la tête, de grandesécailles; leurs nageoires égales; leur membrane des ouïes a quatre rayons; l'opercule sans épine ni dentelure. "1. Le scare verd. ( Scarus viridis. ) A le corps jaunâtre, à écailles bordées de verd; les nageoires rayées de ces deux couleurs. XVIII. Les coryphènes. (Coryphœna. Ont la tête comprimée et le front tranchant et tombant verticalement, en sorte que la tête est comme tronquée c'est ce qui fait leur caractère essentiel. Du reste leur corps est alojigé com- primé couvert, même sur la tête et les opercules, de grandes écailles. La nageoire du dos commence dès la nuque celle de l'anus varie en longueur. Ce sont des poissons voraces ornés de très-belles couleurs, et bien connus des navigateurs sous le nom de dorades qui sont les principaux ennemis des poissons volons dans la zone torride. i. Le dôphïn ou dorade des Antilles. ( Coryphœna hipuris.) Verd et argent, tacheté de jaune les nageoires du plus beau jaune. 2. Le rasoir bleu: ( Coryphœna cœruha. ) Toute bleue. D'Amérique. 3. L'éventail. ( Coryphœna vtlifera\ ) Les nageoires de l'anus et de la queue sont chacune aussi hautes que le corps est long. N. S. Après avoir ainsi séparé de la masse des thorachiques à rayons épineux tous ceux qui présentent dans quelque partie importante des caractères propres 1. distinguer des genres, îl en reste encore une multitude qu'on a été obligé de répartir d'après la considération des j)i ani- maux parasites, que ks naturalistes ont pris pour des lernées, mais quï paraissent se rapprocher davantage des insectes, et en particulier de la famille des monocles. C H A P 1 T R F I V. Des mollusques gastéropode TESTACÉS 3 qui font la plus grande partie des coquillages univalves. LES animaux qui habitent les coquillages univalves présentent moins de différences dans leur organisation que les gastéropodes nuds. Leurs branchies sont, ou, comme dans les phyllides sous le rebord du manteau ou, comme dans les limaces dans une cavité particulière, qui elle-même a pour orifice ou un trou, ou un tube charnu plus ou moins long. Tous ceux qui ont leurs branchies à l'intérieur paroissent avoir besoin de respirer l'air en nature, et viennent souvent pour cela à la surface de l'eau. Les tentacules sont au nombre de quatre dans les espèces terrestres et de deux dans presque toutes les aquatiques. Les yeux sont tantôt sur la pointe de ces tentacules, tantôt sur leur base, quelquefois sur la tête même. La bouche est fendue en long ou en travers ou percée en rond, ou prolongée en forme de trompe; elle est armée, ou non, de dents dures. Quant aux coquilles, elles varient à l'infini par les formes et par les couleurs leurs différences les plus importantes tiennent à la forme de l'ouverture à l'élévation des tours de spire au-dessus du dernier, aux tubercules, aux varices, aux sillons qui se trouvent à leur surface etc. Plusieurs genres sont pourvus d'un opercule testacé ou corné attaché aux pieds de Punimal qui ferme la coquille en tout ou en partie lorsqu'il y est rentré. Les genres de ces gastéropodes testàcés sont A. Ceux à coquille de plusieurs pièces. I. LES oscasjrions. ( Chiton. ) L'animal ressemble aux phyllides mais son mantewu a sur son milieu une suite longitudinale de pièces testacées ses deux bords sont coriaces tantôt lisses et tantôt ridés, chagrinés, velus, ou même épineux, selon les espèces. i. L'oscabrian ponctué. (Chiton pltnctatus. ) Est commun sur nos côtes dans les endroits pleins de rochers. Il a liuit valves, carénés longitudinalement. Le corps est marqué de points enfoncés. B. Ceux à coquilles d'une seule pièce non spirale. II. Les Patelles, ( Putella. ) L'animal ressemble aux phyllides, c'est-à-dire qu'il respire par des branchies placées sous le rebord du manteau tout autour. Il a sur la tête, deux tentacules, derrière lesquels sont les yeux et le bord de son manteau est garni en outre d'autres tentacules plus petits qu'il étend à volonté. Sa coquille est en cône très-évasé. Il y en a des espèces dont le cône est simple comme 1°. La patelle commune. [Patelin vulgata.} Grisâtre à quatorze sillons mal marqués. Très-commune sur nos côtes. a". La patelle applatie. ( Patêlla saccharina. ) A sept grosses côtes obtuse, cône presque plat. D'autres ont la pointe du cône recourbée en arrière comme 3°. La patel'e cabochon, ( Pat. hungarica, j Ronde, blanche striée finement, à pointe recoquillée en arrière. Quelques-unes ont, avec cette dernière conformation une lame horizontale tenant au bord postérieur du cône, et s'avançant un peu dans l'intérieur. Telles sont 4°. La patelle porcelaine. ( Patella porcelanh. ) Plate, blanche, tachetée de fauve. 5°. La patelle polie. {Patella palita. ) Vulg. Za nacelle, Lisse, marquée d'un réseau violet sur un fond blanc. D'autres ont en dedans vers la pointe une lame verticale contournée en demi-tube comme 6°. La patelle bonnet de Neptune. ( Pat. equestrîs, ) Blanche stries radiées, fines et bien marquées. On en observe enfin qui ont une lame oblique descendant spiralement et formant un passage si marqué aux coquilles spirales, qu'il est difficile de les distinguer de certains turbo. Telle est 71. La patelle bonnet chinois. ( P. chirzerzsis. ) A coquille en cône obtus, rond, sillonné en rayons %ol l'on voit à l'extérieur une ligne qui indique la lame du dessous. Bruguières a fait un genre à part de certaines patelles 1- coquille conique à base oblongue dont le sommet est percé d'un trou qui sert probablement de passage a l'anus il les a nommées fissurelles. Telle est 8°. Lct patelle grecque. ( Pat. grœca. ) Qu'on distingue, indépendamment du trou, à de nombreuses côtes radiées que d'autres côtes circulaires croisent. C. Coquille d'une seule pièce en spirale à bouche entière, sans échancrure ni canal. nI. LES ormiers ou oreilles de mer. ( HaLyotis. ) Coquille à très-grande ouverture, semblable à un bassin ovale et à spire extrêmement petite, dont on voit presque tous les tours par dedans, percée de plusieurs trous sur une ligne parallèle à la lèvre c sterne c'est-à-dire au bord de l'ouverture qui est opposé à la columelle ou à l'axe autour duquel ia, spire tourne ou est censée tourner. L'animal a. quatre tentacules, deux supérieurs courts, portant cJes yeux au bout, et deux inférieurs longs et pointus. Tout le bord de son manteau est garni de nombreux filamens. i. L'oreille de mer ordinaire. ( Hal. tuherculosa.) Ovale, marquée en dehors, de stries croisées; son intérieur est du plus beau nacre il en est de même de presque toutes les autres espèces. Celle-ci vit sur nos côtes. 2. L'oreille d'âne. ( Hal. asinia. ) Ohlongue étroite lisse et tachetée en dehors de verd sur un fond gris. Elle est d'Amboise. IV. LES hérites. ( Jtferita. ) La spire s'élève peu au-dessus du dernier trou la bouche est demi-circulaire, à columelle droite, et fermée exactement par un opercule de même forme, et qui, lorsque l'animal sort, se rabat comme un volet sur ia partie plate de la columelle. L'animal a sur la tête deux tentacules très-fins les yeux sont à leur base en dehors. On a subdivisé les nérites en natices, dont la coquille est omiiliquie i c'est-à-dire que les tours de spire, ne se ton- chant pas entièrement du côté interne laissent un creux qui pénètre l'axe de la columelle. Telles sont i. La nérite jaune d'oeuf. ( N. vitellus.) Lisse jaune nuée de blanc ombilic en forme de coeur. Des grandes Indes. 2. La nirite bouche noire. ( N melanostoma. ) Oblongue grise à columelle brune. Et en xérites proprement dites, qui n'ont point d'ombilic; leur columelle est applatie et le plus souvent dentelée, Telles sont 3. La dent saignante. ( N. peloronta. ) Variée en couleur, à columelle dentelée, blanche, marquée d'une tache rouge. 4. La nérite polie. ( N. polka. ) Lisse, joliment variée en couleur; à columelle dentelée, blanche, lisse; intérieur jaunâtre. 5. La grive. ( N. exuvia. ) Variée de blanc et dé noir, et sillonnée par de grosses côtes qui suivent la direction des tours; lèvre intérieure tuberculée. 6. La nirite d'eau douce. ( N. fluviatilis. ) De nos rivières lisse, petite; à columelle entière, blanche et grise avec des écailles brunes. V. LES planorbes. ( Planorbis. Br. ) Leur coquille est discoïde, c'est-à-dire que tous les tours de spirale sont dans le même plan ils se touchent sans s'envelopper et on les voit tous des deux côtés. L'ouverture est ronde ou demi-ronde plus large que haute. L'animal a deux tentacules et les yeux placés à leur base antérieure. Les planorbes habitent dans les eaux douces. Linnajus les laissoit dans le genre des hélices. i. Le ptanorbe corné. ( Planorbis comea. ) D'un pouce de diamètre au plus, grisâtre presque lisse ouverture ronde. De nos rivières. 2. Le planorbe corne de bélier. Pl. cornu arietis,} Semblable au précédent mais tournant en sens contraire ce qui se voit, parce que dans tous les deux il y a un côté où la spire est plus conclave. 3. Le planorbe tourbillon. ( Pl. vortex. ) A tours applatis d'un côté ce qui produit une ar2te qui suit leur longueur, et vient se terminer un angle saillant de la bouche. De nos rivières. VI. Les hélices. ( Hélix. ) Vulg. colimaçons. Les tours de spire s'élèvent de façon former une coquille tantôt globuleuse, tantôt orbiculaire l'ouverture est plus large que haute et en demilune parce que l'avant-dernier tour échancre le dernier. Ce sont des coquillages terrestres, dont l'animal ressemble la limace, a comme elle ses branchies à l'intérieur, respire par un trou latéral, et porte quatre tentacules, dont les supérieurs sont terminés par des yeux. 1. Le grand colimaçon des vignes. ( Helix pomatia. L.) Grand, jaune grisâtre, légèrement strié en travers des tours. L'animal est mangeable. Les anciens en élevoient autrefois pour cela il est très-vorace et fait tort aux cultures. 2. La livrée. ( Hel. nemoralis. ) Presque lisse bord de la bouche noir coquille jaune, fauve ou blanche, avec des lignes brunes plus ou moins larges, plus ou moins nombreuses, qui suivent la longueur des tours. Cette hélice est très-commune dans les jardins et nuit aux arbres. 3. La lampe antique. ( Hel. ringens. ) Sa coquille est peu convexe. sa bouche est retournée en haut c'est-à-dire, dirigée du même côté que la spire. On voit deux dents à chacun de ses bords. De Saint-Domingue. VII. LES bulimes. ( Bulimus. ) Avoient aussi été mêlés aux hélices par Linnsus. Ils en diffèrent en ce que l'ouverture est plus haute que large l'avant-dernier tour échancre le dernier comme dans les hélices. La spire s'élève diversement. Il y a des bulimes: a. ) A colutnelle lisse bouche entière. i. Le bulime des étangs. (Bul. stagnalis.) Halix stagn. Lin. Mince, gris, à spire longue et pointue. De nos eaux dormantes. L'animal a deux tentacules courts comprimés; l'œil est à leur base en dedans. 2. Le bulime épineux. ( Bul. amarula. ) Helix amar. L. Brun noirâtre; le haut de chaque tour, couronné d'épines. Des rivières de l'Inde. F«* b. ) A bouche entière; à columelle plissée c'est-à-dire, présentant quelques lignes saillantes qui se contournent autour £l'elle. 3. Le bulime oreille. (Bul. auris Midte.) Butta auris MitUe. L. Coquille ovale, brune, striée en croix, et comme granulée deux forts plis à la columelle. c. ) A columelle tronquée par le bas; à coquille ovale et pointue. 4- Le bulime \èbrt. (Bill. \ebra. ) Très-grand, lisse, rayé, en travers des tours de blanc et de fauve. Cette espèce est terrestre et vit au Sénégal des feuilles et des jeunes pousses des arbres. L'animal a quatre tentacules, dont les deux supérieurs portent les yeux a leur extrémité. VIII. LES BULLES. (Balla.) Ont une coquille à tours très-bombés, dont le dernier est plus vaste que ceux qui le précèdent et les déborde en haut et en bas. i. La bulle oeuf (Bulla ovum. Grande, ovoïde, lisse, blanche, jaune en dedans; la. bouche est étroite et le bord se ploie, à chacune de ses extrémités, en un petit canal. 2. La bulle muscade. (Bulla physis. ) Lisse, ovoïde, nuée de blanc et de brun. L'ouverture est plus étroite du côté de la spire que du côté opposé. 3. La bulle oublie. ( B. lignaria. ) Oblongue, striée, et rayée de jaune et de blanc, selon Ia direction des tours; ouverture ample et très-large par en bas. 4. La bulle ci ceinture. ( B. gibbosa. ) Oblongue une saillie obtuse se prolonge le long du milieu des tours la. bouche est étroite et linéaire coquine petite, lisse blanche. IX. LES sabots. ( Turbo. ) Ont leur spire plus ou moins élevée l'ouverture et la coupe des tours sont parcr-aitement rondes, soit que chaque tour soit un cylindre courbé en spirale soit qu'il soit complété par le tour précèdent, contre lequel il se colle comme dans les hélices. La coquille est fermée par un opercule. L'animal a le plus souvent, outre les deux tentacules ordinaires, quelques filamens- extensibles aux deux côtés du manteau. Les espèces à tours complets sont ou, a. ) A spire éle vée en pointe ( mrrïczdée ) comme i. La scalata. {Turbo sca.la.ris.) Petite coquille célèbre par sa cherté. Ses tours ne se touchant point, elle représente en quelque sorte un tire-bourre. Des arêtes tranchantes entourent, comme des anneaux, chaque tour d'espace en espace. Ce n'est peut être qu'une variété de La fausse scalata. Qui n'en diffère que paixe que te? tours ;c touchent rorcine dans toutes les coquilles. L'une et l'autre sont de la Méditerranée. On nomme aussi fausse scalata une coquille d'Amérique plus alongée) et à varices plus obtuses que les précédentes. C'est le turbo clathrus. L. Ou b. ) A spire plus ou moins applaûe comme 2. Le dauphin. (Turbo delphhms.) A coquille ombiliquée, à spireapphtie, à tours armés de grosses épines obtuses et découpées, tournées vers la bouche. Les espèces à tours incomplets ont aussi différentes formes de coquille. Il y en a: a. ) A spire turriculêe comme 3. Le sabot à vis. ( Turbo duplicatus. ) A coquille très-longue et très-pointue, où deux lignes saillantes suivent la direction de tqus les tours. b. ) A spire en forme de cône obtus, sans sillons entre les tours, comme 4. La veuve. ( Turbo pica. ) Lisse ombiliquée tachetée de noir et de blanc, c. } A tours très-distincts par des sillons. 5. La bouche d'argent. ( T. argyrostomus. L'intérieur est d'un beau nacre. Les tours sont sillonnés selon leur longueur, et armés d'une double série d'épines, d. ) A spire applatit. 6. L'éperon. ( Turbo calcar. ) A coquille tout-à-fait plate à tours comprimés en carène tranchante triticlia-nte armée d'épines; en sorte que le tout représente une imolette d'éperon. X. Les -rOUPIES. ( Trochus. ) Leur spire forme un cône peu aigu l'ouverture de la coquille est presque quadrangulaire et coupe de biais la direction du dernier tour. On doit remarquer: a. ) Les espèces à bdse plate dont l'-ombilic est en d'entonnoir évasé. Tel est i. Le cadran. ( Trocnu-s perspectlvus-, ) Blanc, à tours bordés d'une ligne brune et blanche. La spire est très-obtuse et l'ombilic si ouvert, qu'on voit la face interne de tous les tours. b. ) Celles à base convexe m>ec un ombilic. 2. Le bouton de camisole. ( Tr. ptiaraonlus. ) Petit, à bouche et à ombilic dentela. Des suites serrées de tubercules, les unes toutes rouges, les autres blanches et noires, suivent la direction des tours, et font ressembler cette coquille à un tissu de verroterie. c. ) Celles hase convèxe sans ombilic* 3. Le moule de bouton. ( T' vestiarius.) Très-lisse, également convexe des deux c6tés, joliment varié en couleurs. d. ) Celles à base concave* 4. La fripière. ( Trochus àgglutlnans. ) Ramasse des brins de coquilles, ou de petites coquilles entières ou de petits cailloux et les incorpore grossièrement dans h sienne. D. Coquille d'une seule pièce en spirale, à bouche terminée par un canal. A commencer par les balyoddes et les nérites la partie solide qui sert de retraite à l'animal se contourne de plus en plus en spirale mais son puver- ture étoit restée, dans tous les genres précédens, entière ou sans échancrure, quoiqu'elle s'alongeât un peu dans les bulimes et encore plus dans les bulles. Dans les genres suivans nous allons la voir se prolonger en un canal plus ou moins long, qui sert à loger un tube charnu que l'animal alonge à son gré et qui établit une communication de ses branchies à l'air extérieur. XI. Les murex. (Murex,) Linné a réuni sous ce nom totis les coquillages qui ont leur ouverture terminée par un canal droit. Comme ils présentent beaucoup de formes différentes, on les a subdivisés. a. ) Bruguières a donné le nom de ckrithes à ceux qui ont la coquille turriaulée et le carzal courr. Il y a de ces cérithes et. ) A canal droit, comme: i Le cérithe nodulmx. ( Murex nodulosus. L, ) Ridé, à tours armés d'un rana de gros tubercules, C. ) A canal recourbé en arrière comme 2. Le céritlze demi-strié. ( Murex vertagus. ) Dont la columelle a un pli. Ses tours sont lisses à leur partie inférieure et sillonnés en travers la supérieure. y. ) A canal contournéen dehors, comme 3. Le cérithe télescope. ( Trochus telesçopium. L. ) A spire parfaitement conique, à tours striés selon leur Ion· gueur, à base plate à canal tournant en dehors en spirale. b. ) Bruguières a donné le nom de FUSEAux à ceux qui ont la coquille turriculée et le canal long. Tels sont Il. Le fuseau ordinaire. ( Murex fusus. ) Atours arrondis, lisses; canal très-long, ainsi que la spire; à lèvre externe dentelée. 5. L'entozinoir. ( Murex colus. ) Tours en carène, avec une série de tubercules suivant leut direction. La spire et le canal sont fort longs. c. ) La troisième famille des murex est à spire ovoïde on ipplatie et à canal plus ou moins long. Elle se subdivise selon que la coquille est, et.) Garnie de varices, c'est-à-dire de bourrelets qui traversent la direction des tours Ci). C'est à eux que Bruguières a réservé le nom de murex* Tels sont Ces bourrelets sont formes par l'animal autour de sa bouche, lorsqu'il a pris un certain accroissement lorsqu'ensuite il augmentc sa coquille, la varice reste à l'endroit où étoit la bouche auparavant, Le nombre des varices augmente ainsi successivement. 6. La tite de bécasse épineuse. (Murex rribulus.) Coquille ovale, canal extrêmement long; trois séries de varices armées de beaucoup d'épines longues grêles et pointues. f. La cuiller. ( Murex haustellum. ) Coquille ovale canal très-long varices serrées, ridées, sans épine. 8. La mrzssue. ( Murex hmndaris. ) Spire un peu plate, canal long; varices pourvues chacune de trois grosses épines. ) Ou coquille sans varices. 9. La. figue. {Murex ficus.) Coquille arrondie, se rétrécissant insensiblement en cana!, et représentant une figue. 10. Le nègre. (Murex morio. ) Coquille à spire peu pointue à tours applatis vers le haut. L'an gie longitudinal que cet applatissement forme est festonne. Couleur brune. Un cordon blanc sur la jonction des tours. XII. LES strombss. ( Stromhus. ) Ont une ouverture oblongue, terminée par un canal plus ou moins long droit ou courbé soie à droite soit gauche, indépendamment duquel leur lèvre a vers le bas une échancrure profonde. Cette lèvre simple dans les jeunes, s'élargit avec l'âge, et se divise dans quelques espèces en des digitations très-variées. Il y a des strombes a. ) A coquille turriculée. i. Le strombe fuseau. ( Str. fusus. ) A spire très-pointue, à canal long, et à lèvre dentelée au-dessus de son échancrure. b. ) fl spire caurte lèvre non digitée. 2. Le stfombe pesant. ( Str. pugilis. Spire courte; un rang d'épines à chaque tour; lèvre élargie, mais ne s'élevant pas au-dessus du dernier to.ur j coquille fauve et lisse. 3. Le strombe large. Str. tatissimus. Coquille lisse sans épines lèvre très-épaisse s'élevait en une large appendice arrondie, plus haute que la spire, 4. Le strombe crête de coq.. ( Str. gallus. ) Un rang d'épines courtes et grosses lèvre large s'élevant en une longue lanifère canaliculée, bien plus haute que la spire. c. ) A spire courte, à lèvre digitée. 5. Le mlllepied. (Strombus millepeda: La lèvre a de dix à douze digitations courtes; la caquilte a trois rangs de tubercules sur le dernier tour et un sur ehacun des autres. 6. Le scorpion. ( Strombus scorpius. ) A sept longues digitations en comptant le canal ordinaire,. yai se recourbe du c8té de la lèvre externe. La bouche est sillonnée en travers. XIII. LES casques. ( Cassidea.) Ont la spire très-peu saillante le dernier tour très-haut; l'ouverture alongée et dentelée, se terminant par un canal court, recourbé vers le dos; ses bords se reploient en de larges lèvres. (Liniiîeus comprend les casques parmi les buccins.) Il y a des espères a.j A spire un peu pointue. i. Le casque dentelé {Euccinum vïbex. Lin. A coquille lisse à lèvre interne à peine marquée l'externe a en dehors vers le bas quelques petites dents. b. ) A spire arrondie. 2. Le casque rayé. ( Bucc. testiculus. Lin. ) A sillons larges, à peine enfoncés suivant la direction des tours des stries fines et serrées les traversent. La bouche est sillonnée aux deux lèvres. c. ) A spire plate. 3. ) Le casque roux. ( Bucc. rufum. Lin. ) Coquille tuberculée lèvres larges enflées lisses sillonnée: vers la bouche, et d'une belle couleur rousse très-vive. -1. Le casque tricoté. (Bucc. cornutum. Lin.) Coquille gravée d'une multitude de points enfoncés qui y sont comme des nzailles deux bandes longitudinales lisses; une série de tubercules au haut de chaque tour; bouche blanche. Avec l'âge la lèvre interne devient un grand applatissëmcnt discoïde, et les tubercules se changent en de fortes épines. 5. Le casque triangulaire. ( Bucc. tuberosum. Un. ) La lèvre interne forme, à certaines époques, un grand applatissement triangulaire dont la marque reste lorsque la coquille s'augmente au-delà. Ces marques successives donnent à la spire une forme triangulaire. Il y a une grande tache brune à la lèvre. Les tours sont tubercules vers le haut. E. Coquille d'une seule pièce en spirale à ouverture échancrée ,par le bas. L'échancrure des genres de cette section sert, comme le canal des genres de la section précédente, transmettre au dehors le tube par lequel l'animal respire. XIV. Les buccins. ( Buccinum. L. ) Ont une spire plus ou moins saillante une coquille ovale ou alongée et une ouverture ample terminée en bas par une large échancrure. Il y a des espèces. a. ) A coquille ventrue ci dernier tour tris-convexe striés selon sa longueur. (On les nomme vulgairement TONNES. i. Lu perdrix. ( Buccinum perdix. A sillons peu marqués variés par ondes de gris et de blanc. 2. La licorne. ( Bucc. monodoza. ) A c8tes longitudinales écailleuses une longue épine saitlante, implantée au bord externe de la bouche près de l'échancrure. b. A coquille ventrue garnie de côtes saillantes en trac vers des' tours^ ( Vulg, harpes. ) 3. La harpe ordinaire. ( Suce harpa. ) A câçes rouges et blanches j à intervalles. blancs ondes d» brun striés transversalement. c. ) A coquille ventrue dont Têchançrure a au*de$su# d'elle un petit canal creux dans lu bouche. Linné les avoit Çlacç's parmi les mitrex. Ce sont les pourpres de Brugiiières. 4. Le buccin persique, ( Bucc. persicum. ), A coquille épaisse brune avec des stries et des. cordonnets noies et blancs suivant la direction- des tours. 5. La mûre. ( Bitcc. monts. j A coquille ronde, épaisse avec de grosses épines courtes ta bouche dentelée de couleur de lilas. d.) A coquille ventrus d spire pointue* 6. La double spire. ( Bucc, spiratum. ) Lisse, à ombilic spiral un canal sur 1a ligne de jonction des tours; couleur blanche tachetée de fauve. e. ) A coquille turriculêe* ( Ce sont lea vis de Emgwières. ) 7. La double vis lisse. { Bucc. dimidiatum. ) Coquille lisse spire très-longue et très-point\le; tnn aeuj sillon suivant la direction des tours. La double vis rayée. ( Bucc. dupllcatum. Seaibîabie au précédent. Un sillon longitudinal pksieuffi? çn travers XV. LES VOLUTES. ( Voluta. ) Leur ouverture plus ou moins alongée se termince en bas par une large échancrure. La columelle est comme plissée, c'est-à-dire que quelques fortes cannelures la contournent en spirale. L'animal des volutes est un gastéropode à deux cornes ou tentacules sa bouche et son canal de respiration se prolongent l'un et l'autre en manière de trompe.. Il y a des volutes ?.. ) A spire courte et arrondie. 1 La tasse de Neptune. (Pollua cymMum. ) Très-grande lisse fauve. La jonction des tours forme canal profond ou une sorte de fossé, qui contourne toute' t .pire. La columelle a deux gros plis l'ouverture est fort ample, b. ) A spire un pezc élevée en pointe, 3. Ge plaïn-chant. ( Voluta musica, ) Le haut des tours a une se'ifie de tubercules. Leur face e^fc marquée de lignes longitudinales jaunes et de taches quarrées noires qui lui donnent quelque ressemblance avec du plato» chant. Il y a huit plis à ia columelle. c. ) spire tout'à^-faic turriculêK 3. La mitre. ( Tloluxa m'itra. ) Très-pointue lisse blanche, à grandes taches rouges, XVI. Zjes olives. ( Oliva. Lçur- coquille est presque cylindrique, spire plate canaliculée leur bouche longitudinale et étroite; leur columelle sillonnée d'une multitude de plis. Les olives sont remarquables par leurs jolies couleurs. (Linné les rangeoit parmi les volutes.) i. L'olive de Panama. (01. porphyria.) Revient fort grande et d'un fauve très-pâle avec un grand nombre de lignes distinctes en ferme de zigzag, de couleur brune. XVII. LES porcelaines. ( Cyprcea. ) La spire est presque nulle parce que le dernier tour s'élevant au niveau des précédens, les enveloppe presque en entier. La forme totale de la coquille est ovoïde et l'ouverture, étroite longue et dentelée, paroît la partager en deux parties égales parce que la lèvre externe est renflée de manière égaler le reste en largeur. L'animal des porcelaines est un gastéropode deux cornes dont le canal de la respiration s'ouvre au-dessus de la tête. Son manteau est si ample qu'il peut, en se retroussant autour de la coquille, l'envelopper toute entière; et, à certaines époques, il la revêt par dehors d'une couche calcaire, au- trement colorée que celle qu'il avoit produite d'abord de la manière ordinaire ce qui rend là coquille beaucoup plus épaisse. C'est aussi alors que se forment les lèvres renflées et dentelées car les coquilles de porcelaines ont, dans leur état mince, des lèvres simples et un ouverture assez large. Il y a des porcelaines a. ) A coquille oblongue de diamètre égal. 1 L'argus. ( Cypnx'a argus. ) De couleur gris-brun avec des taches en forme d'anneaux, d'un brun noirâtre. Les lèvres ont chacune deux grandes taches noires. Cette coquille, dans son premier état, est fauve avec deux rubans blanchâtres qui l'entourent. b. ) ~) A coquilles ovale, plus large vers le haut, à lèvres applaties. La carte £le géographie. ( Cyprœa mappa.) Le dos est tout couvert de petites traces brunes il y a une. large ligne blanchâtre irrégulière donnant, des branches des deux côtés, et ressemblant à un fleuve tel qu'on les représente sur les cartes. On voit de plus quelques taches rondes et blanchâtres parsemées dans le brun. 3. Le tigre. ( Cyprœa tigris. ) Coquille blanche, très-lisse, agréablement parsemée de taches rondes violettes et brunes. c. ) A coquille ovale, iz lèvres renflées et formant un rebord des deux côtés. 4. Le cauris. (Cyprœa moneta). Petite coquille blanche dont les lèvres sont renflées inegalement, et forment de chaque côté une ou deux tubérosités. Cette espèce sert de petite monnoie dans quelques contrées de l'Inde. XVIII. Les cornets. ( Conus. L. ) La spire est applatie l'ouverture tout-à-fait en forme de ligne étroite et sans dents. Les tours se rétrécissent par le bas en sorte qu'au total la coquille a la figure d'un cône, dont la spire feroit la base. L'animal a deux tentacules qui portent les yeux près de leur pointe sa trachée est en forme de tube et son manteau fort étroit son pied porte sous son extrémité postérieure un très-petit opercule arrondi. Les espèces de cornets sont recherchées à cause de l'éclat et de la variété de leurs couleurs. Elles sont fort nombreuses. On les divise at. ) En cornets coquitle conoïde et couronnée c'est-à-dire dont tes tours sont tubercules vers Za spire. i Le eiamier. ( Conus tnarmoratus, ) Grand lisse à fond brun, parsemê de grandes taches trïiny gulaires blanches, serrées. Des Moluques. 2. La piquure dtmouchzs. ( Conus stercus-muscariim.) Médiocre lisse blanc à petits points bruns serrés» 3. Le [Coiius De grandes taches fauves sur un fond blanc des cordonnets- pointillés suivant la direction des tours. C'est à cette espèces qu'appartiennent ces variétés si précieuses connues sous le npss d'amiraux. 4. La couronne impériale. ( Conus imperialis. ) Spire tout-à-fa,it plate des rubans interrompus jaunes, tachetés de brun. b. ) Cornets coquille conoïde et non couronnée. 5. Le minime. ( Conus figulinus, Fauve, rayé de brun, par lignes serrées, selon la direction dea tours. 6. L'amiral 'ordinaire. ( Conus ammiralis. ) A été confondu par Linné avec le ceda-nulli mais n'a point de tubercules. Est marqué alternativement de rubans fauves semés de grandes taches triangulaires blanches et d'autres rubans à fond blanc finement réticulés de jaune. 7. Le mille-points. ( Conus litcratus. ) A spire parfaitement appIatie à tours canaliculés, blancs avec une multitude de points quarrés bruns. e. ) Cornets cylindracés ci coquille presque égale et ventrue, 8. La brunette. ( Conus aulicus. ) A fond brun taches triangulaires blanches, inégalement dispersées à spire conique et convexe. 9. Le drap d'o r. { Conas textile.) De même forme que le précédent à taches semblables, mais & fond d'un beau jaune rayé de brun. CHAPITRE V. Des mollusques sans tête ou ACÉPHALES. CES animaux dont la plupart sont revêtus de coquilles à deux valves ont le corps entier enveloppé dans un manteau membraneux ouvert., par-devant, ou aux deux bouts ou a un seul. C'est ace manteau, et sur-tout la partie par laquelle s'introduit l'eau, que tiennent de petits tentacules seuls organes sensitifs que ces animaux montrent à l'extérieur. Leurs branchies sont de grands feuillets vasculeux, placés des deux côtés, immédia- tement sous le manteau. Le cœur est vers le dos. Ils ont un foie dans l'intérieur duquel est l'estomac et la plus grande partie du canal alimentaire, qui reçoit la bile par des pores nombreux et non par un seul canal. La bouche, qui mène droit à l'estomac est placée entre les branchies, au bout opposé celui par lequel l'eau leur arrive. Cette eau seule fournit de la nourriture à la bouche car il n'y a point de tête mobile. Autour de la bouche sont quatre feuillets triangulaires qui sont sans doute des espèces de tentacules. Le cerveau est place entre les branchies et le canal intestinal du moins dans les solens et les pholades car il n'a point encore été vu dans les autres genres. Plusieurs genres ont un pied placé au devant du corps entre les branchies et plus ou moins bien organisé. Ils paraissent être tous hermaphrodites et produire sans accouplement. A. Acéphales nuds ou sans coquille. I. LES ascidies. ( Ascidia. ) Ont un manteau en forme de sac, de substance à demi cartilagineuse, à demi gélatineuse; se fixant à quelque corps souvent plusieurs individus ensemble. Il y a deux ouvertures vers l'extrémité libre. L'une mène l'eau entre les branchies jusqu'à la bouche, qui est dans le fond du sac; l'anus aboutit à l'autre il n'y a point de pied. Le sac est plus vaste qu'il ne faut pour contenir le corps de l'ailimal, et le reste de l'intervalle est rempli d'eau. Les espèces d'ascidies sont nombreuses, et varient pour la grandeur et les couleurs. On en trouva dans toutes les mers. II. LES siphores. (Sizlpa* Lin.) Leur manteau est ouvert aux deux bouts l'une des ouvertures, qui est fort grande sert à l'intro- duction de l'eau entre les branchies et à sa sortie l'autre est l'anus. Du teste leur organisation ressemble à celle de tous les acéphales. Ils n'ont point de pieds. On trouve de ces animaux dans toutes les mers. Plusieurs de leurs espèces sont remarquables par l'ordre qu'elles observent dans leur manière de nager il y en a dont les individus sont toujours à la file les uns des autres sur deux lignes, l'une sur l'autre et se touchant, mais de manière que chaque individu de la ligne supérieure porte sur deux de l'inférieure d'autres sont placés à côté les uns des autres, en lignes dont la supérieure avance plus que l'inférieure, etc. Chaque arrangement est observe avec constance par toutes les troupes de la même espèce. B. Acéphales testacés sans pied et à coquille inéquivalve. Ils ont tous le manteau ouvert par-devant, et son bord garni de tentacules des branchies au nombre de quatre; quatre feuillets triangulaires autour autour de la bouche, et un seul muscle au milieu, qui va: droit d'une valve à l'autre et ferme la coquille en se contractant. Elle ne s'ouvre que par l'élasticité d'un ligament placé derrière la charnière. On prétend que c'est la valve la moins bombée ( nommée couvercle ) qui reste dessous et qui s'attache même souvent au sol. Les genres de cette section sont III. LES Huîtres. (Ostrea.) Leur coquille est irrégulièrement ovale, épaisse, composée de lames mal unies. Leur charnière ne présente aucune dent, mais seulement un creux chaque valve, pour l'attache du ligament. i. L'huître eommuaze. ( Ostrea edulis. ) Dont la forme est connue de tout le monde s'attache ordinairement aux rochers, aux pierres, ou autres corps immobiles du fond de la mer. On va l'en arracher et on la conserve dans des parcs sous l'eau pour le besoin. On estime particulièrement celles de certains marais où l'eau salée, ne se renouvelant que dans les grandes marées, prend une couleur verte qui se communique aux huîtres et les fait appeler huîtres vertes. Ce coquillage sert plutôt à aiguiser l'appétit qu'à le satisfaire. On prétend que le lait en facilite la digestion. Les huitres quoique manquant de pied, ne sont pas totalement dépourvues de mouvement progressif. On dit du moins que celles qui ne sont point .attachées savent ouvrir et fermer subitement leur coquille de manière à se faire donner par l'eau qu'elies en chassent une impulsion du côté où est la char-* nière. On dit a ussi que celles qui ont vécu dans les lieux souvent découverts lors du reflux, se conservent mieux dans le transport, parce que le manque d'eau qu'elles ont souvent souffert leur a appris a tenir leur coquille fermée pour conserver l'eau qu'elle contient. IV. Les {Spondylus.) Ont une coquille épaisse irrégulière et épineuse. La valve la plus convexe est très-massive. Le cou- vercle est plat, et a deux fortes dents courbes qui entrent dans deux fossettes de la valve opposée; an milieu est, de chaque côté, une fossette pour le ligament. i. Spondylus gtsdsropus. Le pied d'âne. Sa coquille hérissée de grosses épines est tantôt blanche tantôt de différens rouges. Le talon de sa valve la plus convexe a un applatissement qui semble avoir été fait avec une scie. On trouve cette espèce dans la Méditerranée et les contrée. chaudes de l'Océan. V. LES pilacuhes. ( Placuna.) Ont une coquille irrégulière composée de deux valves très-minces et fort plates. Il n'y a point de charnière mais deux petites lames forment un chevron saillant au dedans de chaque valve et donnent attache au ligament. 1. La selle polonaise. ( PL sella.) xînomïa sella. L. A valves arrondies I'une convexe, l'autre concave, n'inter- cepiant qu'un espace extrêmement mince en sorte qu'il faut que l'animal soit très-plat. Leur couleur est violette. 2. La vitre chinoise. [PL placenta. ) A valves rondes l'une légèrement convexe l'autre plate. Couleur blanc d'argent demi-transparente. VI. Les anomies. (Anomia.) Ont deux valves irrégulières, minces, l'une convexe, l'autre plate ou concave celle-ci a une ouverture ou plutôt une échancrure vers sa base au travers de laquelle passe un muscle qui s'insère dans une troisième valve beaucoup plus petite qui adhère aux rochers ou à d'autres corps. 1 Za pelure d'oignon. { Attomia ephîppîum. ) A valves feuilletées luisantes avec une teinte rougeâtre comme celle des pelures d'oignon. 2. L'anomie sillonnée. ( An. patella. ) Les feuillets sont moins distincts la valve perforée a einq larges sillons peu profonds, allant de la charnière au bord. VII. LES pèlerines. (Pecten.) Ont une charnière semblable à celle des huîtres, c'est à dire sans dents avec une fossette à chaque valve pour le ligament. Les valves sont minces et sans lames détachées assez régulièrement ovales, et augmentées de chaque côté de la charnière d'une oreillette triangulaire. Les espèces des pélerines sont nombreuses. Il y en a qui ont •une valve convexe 5 et L'autre plate ou mj/m concave comme, i. La grande pèlerine. (Pecten maximus.) Ostrea maxima. Lin. Grande rougeâtre à quatorze côtes larges et plates Striées en long; à intervalles stries en travers. Cette coquille est de nos mers. On la sert sur nos tables. 2. Le bénitier. ( Pecten Oitrea. \!g\^ig. Lin. L'une des valves est très-bombe' et l'autre ent 'ère ment plate» Toutes deux sont fort minces et ont quarante-huit stciës en rayons rapprochées par paires. D'autres ont les deux valves convexes, comme 3. La sole. ( Pecten. pleuronectes ) Ostrea pleuronectes. Lin. A valves extrêmement minces fort plates parfaitement lisses au dehors marquées en dedans de vingt-quatre côtes fines, élevées rapprochées par paires. 4. Le corail ( Pecten noiosus. ) Ostrea nedosà. Lin. D'une belle couleur rouge à valves très-épaisses, à neuf grosses câtes fort saillantes striées selon leur longueur et garnies de gros nœuds arrondis. Il y a, parmi ces pèlerines aux deux valves convexes, des espèces qui les ont presque égales, er qui doivent peut-être former un genre à part qu'on rangera dans la section suivante, si on observe un jour qu'elles aient un pied. C. Acéphales testacés, munis d'un pied, à valves égales, à manteau ouvert par-devant. Leur pied est une masse charnue, qui ne sert aux uns qu'à ramper mais qui, dans d'autres est fait en forme de langue, et peut, en se ployant en gouttière tirer des fils avec une matière glutineuse que fournit une glande particulière. L'animal se sert ordinairement de ces fils pour se suspendre aux rochers. Du reste le corps de ces acéphales ne diffère point de ceux de la section précédente seulement le bord postérieur du- manteau s'alonge quelquefois en double tuyau. VIII. LES limes. ( Lima. ) Sont confondues avec les pélerines par beaucoup d'auteurs parce qu'elles ont de même une oreillette triangulaire aux deux côtés de la charnière mais leurs valves so:it toujours égales et obliquement ovales leur ligament est placé au dos des valves, et non dans les fossettes. Enfin l'animal a un pied, et fait partir un paquet de fils par une échancrure du côté postérieur. i. La lime ordinaire. (Lima alba. Ostrea lima. Lin. Bl,aiiclie; à vingt côtes élevées, garnies d'écailles de mi-tubuleuses. IX. Les pernes. ( Perna. ) Avoient été autrefois confondues avec les huitres, à cause que leur coquille est aussi formée de feuillets qui se séparent aisément. Leurs valves sont égales, de contour irrégulier leur charnière est composée de plusieurs côtes transverses, qui ne se croisent point avec celles de la valve opposée, mais qui sont placées vis-à-vis; leurs intervalles servant à loger les ligamens. L'animal s'attache aux rochers par un paquet de fils ou byssus, qui sort comme dans les limes. i. La selle. (Pema ephlppium.) A coquilles rondes légèrement convexes avec une écliàn- crure à un des côtés tout près de la charnière. 3. La czzisse. ( Perna isognomitm, ) Ostrea isognomum. Lin. La coquille s'alonge irrégulièrement en forme de langue étroite. La charnière est plus large que le reste. X. LES aronpes, ( Avicula. ) La charnière n'a aucune dent son côté est toujours droit: le reste de la coquille est tantôt arrondi, tantôt alongé; mais il y a toujours près de la charnière une échancrure pour le passage du hyssus. Linnîeus avoir mêlé les arondes en partie avec les moules, en partie avec les huîtres. 3. L'aronde aux perles, (sîvicala margaritifera.) MytHus margaritïfirus. Lin. Ss coquille est arrondie légèrement plissée en rayons striée parallèlement au bord, et d'un verd obscur à l'extérieur l'intérieur fournit la nacre de perle que son brillant et les couleurs changeantes qui s'y mêlent à un éclat argenté font employer dans les arts les ptrles elles-mêmes sont produites par une extravasion de la liqueur destinée aux augmentations périodiques de la coquille. Il,'s'en forme dans tous les testacés et elles ont dans chaque espèce la couleur de sa nacre. On ne préfère celles de l'aronde aux perles qui sont si célèbres sous le nom de perles d'orient, qu'à cause que sa nacre est la plus belle de toutes. On sait que les plus belles perles se pèchent près du cap de Comorin. 2. L'hirondelle. (Avicula hirundo. Mytilus. hirundo. Lin. La coquille est arrondie le côté de la charnière est plus large, et déborde par deux oreillettes triangulaires. 3. Le marteau. (Avicula malleus.) Ostreca maliens. Lin. La coquille est irrégulière, alongée, et très-étroite le côte de la charnière forme deux oreillettes longues, d'où résulte air total la figure d'un marteau. Cette coquille est rare et chère XI. LES MOULES. ( Mytulus. ) Leur coquille est fermée par-tout, et longitudinale c'est-à-dire plus longue à prendre depuis la saillie que chaque valve fait près de la charnière ( saillie qu'on nomme nates ) jusqu'au bord, quedans le sens opposé. La charnière n.'a qu'une ou deux petites dents, ou même en manque tout-àfait. Le ligament est à un des côtés en dehors. L'animal a un pied en forme de langue déliée, susceptible de contractions et d'extensions très-variées. Il file. i. Ld moule commune. ( Mvtulus eiulis. ) Ses coquilles sont d'un violet noirâtre et presque lisses. On la mange mais c'est une viande indigeste et mal saine. On dit que l'eau-de-vie soulage, lorsqu'on est incommodé par les moules. 2. Lafiuilk-de-tuttpe. modtolus.') A ses coquilles rayées ou flambées de violet ou de pourpre sur un fond blanc ou jaunâtre. XII. LES jambons/eaux. ( Pinna. ) Ont deux valves en forme d'éventail ou de secteurs de cercle soudées ensemble par l'angle, et par conséquent ne pouvant se mouvoir ni s'écarter. Il reste entre elles un intervalle pour le passage du pied et du byssus. Celui-ci est très-fin dans les jambonneaux. On l'emploie a tricoter, et on le mêle même dans les draps et d'autres étoffes aux- quels il donne un éclat particulier. Les espèces en sont peu distinctes. XIII. Les anodontites. (Anodontites.) Ont été confondues autrefois dans le genre des moules) mais leur coquille est transverse, c'est~à- dire moins large des nates au bord que de l'autre sens, et il n'y a aucune dent à la charnière. L'animal ne file point. Toutes les anodontites sont fiuviatiles. 1. L'anodontite dis oies. (Art. anatïnus.) Mytulus anatirrus. Lin. C'est la moule des étangs elle y est très- commune ainsi que dans tous les ruisseaux à fond de vase. Ses valves sont fort minces blanchâtres en dedans, verdâtres au dehors. XIV. LES un 10. ( Unio. ) Sont des coquilles fluviatiles qui ressemblent aux anodontites par l'extérieur, et qui renferment un animal tout pareil au leur. Mais la charnière consiste, d'un côté, en une dent qui entre dans une fossette pareille de la valve opposée, et, de l'autre, en une lame longue qui se place entre deux lames semblables. 1. La moule des peintres. ( Unio pictorum. ) Mya pictorum. Lin. Se trouve dans tous les ruisseaux. Sa coquille est mince et oblongue. 2. E'ur.io épaisse, ( Iïnio littoralis. ) Est également fort commune. Sa coquille est épaisse et presque quarrée. 3. La moule dit Rhin. ( Unio margaritifera. ) Mya margaritifera. Lin. Est semblable à la précédente mais un peu plus ovale, et devenant beaucoup plus grande. Son nacre est assez beau, et ses perles peuvent s'employer. On prétend qu'en la nourrissant d'une certaine manière, on peut lui en faire produire plus» abondamment. XV. LES tellij#es. ( Tellina. ) La coquille est plate, tantôt oblongue, tantôt ronde. Il y a vers l'une des extrémités un angle qui semble être né de ce qu'on auroit ployé l'une et l'autre valve à la, fois suivant une ligne allant de la charnière au bord. La charnière a deux dents au milieu, et deux lames éloignées sur les côtés n'entrant dans aucune fossette. L'animal a un pied, mais ne file point. Son manteau forme en arrière deux tubes, un pour l'anus, l'autre pour l'introduction de l'eau. On peut remarquer parmi les tellines ohlongues i. Le soleil levant. ( Teliinà virgata.) Couleur de rose av ec de larges rubans blancs, qui s'ëten- dent en rayons de la charnière vers les bords. 2. La langue de chat. ( Tellina lingua fdis, ) Blanche rayons couleur de rose toute semée de tubercules rudes placés en quinconce. Et parmi celles qui sont presque rondes 3. La linze rude. ( Tellina scobtnata. ) Blanche fort plate hérissée de petites écailles demi-tubuleuses, placées en quinconce. XVI. Les bucardes. ( Cardium. ) Les nates ou protubérances des valves sont si fortes qu'elles donnent à la coquille la forme d'un cœur. La charnière a deux dents dans son milieu et, quelque distance, de chaque côté, une lame entrant dans une fossette de la valve opposée. L'animal file dans quelques espèces. Son manteau forme par derrière deux tubes courts l'un pour l'anus l'un pour fentrée de l'eau. Leurs orifices sont garnis de tentacules. 1 Le cœur dé Vénus. ( Card. cardïssa. ) Les valves sont si comprimées par les côtés que leur milieu forme une carène aiguë quelquefois dentelée. La coquille est mince et blanche. 2. La coque. ( Cardïum edule. ) La coquille est bombée épaisse et a sur chaque valve vingtcinq côtes saillantes disposées en rayons à stries transversales, peu marquées. Cette espèce est très-commune sur nos côtes et on la mange. 3. Le cœur à côtes. ( Card. costatum. )1 A coquille très-bombée à côtes élevées comprimées et tranchantes. XVII. LES mactres. ( Mactra, ) Leur coquille est ovale plus large que longue, plate. La charnière a des lames latérales comme dans les bucardes, et au milieu une fossette pour le ligament. L'animal ne file point. Son manteau a deux tubes. i. La mactre papy racée. (M. stuharum.) A coquille presque mince comme du papier, XVIII. Les {Fentes.) Les valves sont plus ou moins convexes, ordinairement plus larges que longues. Sur leur jonction il y a en -avant et en arrière une impression qui varice pour la forme et l'étendue. On a donné le nom de vulve ou de corselet à celle qui est du côté du ligament, et celui d'anus ou de cogéra. celle du côté opposé. La charnière a au milieu deux dents comme dans les bucardes mais il n'y a qu'une seule lame latérale du côté du ligament. L'animal est semblable à celui des mactres et des bucardes. Il ne file point. 1. La conque de Vénus. {Venus atone.} A la vulve très-grande, apphtie bordée de deux rangées d'épines saillantes l'anus petit en forme de cœur et des eûtes tranchantes parallèles' au bord. 2. La vieille rfdée. ( Venus paphia. ) Vulve oblongue, concave lisse anus en forme de cœur j très-grosses cûtes arrondies, parallèles' au bord devenant trah» chantes du côté de la vulve. 3. La lisse. (Venus cMone. ) Grande, épaisse lisse, roussâtre en dehors vulve étroite *nus large en forme de cœur. On a distingué des Vénus les qui ont le côté £e l'anus tellement applad qu'il semble tronqué les E&C1XES qui ont l'anus comprimé et comme tranchant; et les CAPS ES jut n'ont j du côté de l'anus ni impression ni compression» XIX. Les cames. ( Chama. ) Ont de grosses coquilles souvent irrégulières dont la charnière n'a qu'une seule dent épaisse et oblique, entrant dans une fossette semblable de l'autre valve et du côté antérieur une lame qui entre dans un sillon. Bruyères a réservé le nom de CAMES aux espèces irréguZiéres et fixes) qui doivent être placées auprès des huîtres et des spondyles telles que 1. Le gâteau feuilleté. ( Chamala\arus.) A coquilles peu convexes, fermées de lames mal unies plissées débordant les unes sur les autres de couleur jaune ou rougeâtre. Il a donné le nom de TRIDACNES à celles qui ont une coquille régulir're et des nates peu proéminentes telles que 2. La tuilée. ( Chama gigas. ) A coquille comme ployée en sillons profonds et arrondis et en côtes relevées d'écailles semblables à des tuiles. Un des côtés de la coquille a une ouverture dentelée. C'est le plus grand de tous les coquillages connus. Il appelle C ARDITES les espèces corluille régulière, â rzutes saillantes et contournées comme en spirale. Tel est 3. Le cœur de bœuf. ( Charnel cor.) Grosse coar'ile ro.issâtre extrêmement bombée dont les nates se recourjent d'un côté. XX. LES ARCHES. (Arca.) Ont des coquilles tantôt rondes, tantôt oblongues, et pias ou moins convexes, ou même bossues* Leur charnière consiste en de nombreuses dents, qui s'insèrent entre des dents pareilles de la valve opposée. On peut remarquer parmi les arches à coquille ronde i. L'arche ondit. {Arcaundaia.) A valves peu convexes, épaisses blanches, tachetées de fauve, abord légèrement crénelé. il Parmi celles à coquille transversalement oblongue, 2. L'arche de Noé. ( Arca Nom. Sa charnière est une longue ligne droite, divisée en petites dents comme une scie. Le dos de la coquille est applati et ses nates saillantes et courbées vers la charnière. Les facés des valves sont sillonnées en ra.yons. D. Acéphales testacés pourvus d'un pied à valves égales à coquille ouverte par les deux bouts; à manteau fermé par-devant. XXL Les solens. ( Solen.jYulg. manches de couteau. Leur coquille est cylindrique ou du amoins d'une largeur égale, ouverte par les deux bouts. La char- nière n'a qu'une ou deux dents. L'animalalonge par une extrémité un pied cylindrique qui sert à le soulever ou à l'enfoncer dans le sable ,oÙ il demeure ordinairement enterré par l'autre extré- mité sort un tube court qui contient les deux tuyaux de l'anus et de la respiration. Il y a des solens qui'ont leur charnière au milieu de la Ion- gutur des valves. Celles-ci sont plus larges i. Le solen rayé. ( Solen strigilatus.) A valves plates, striées obliquement couleur de chair, avec deux rayons blancs. D'autres ont leur charnière tout à-fait à une extrémité. Leurs valves sont plus étroites et plus longues. 2. Le fourreau. (Solenvagina.) A coquille cylindrique toute droite. 3. L'épée. ( Solen ensis. ) A coquille cylindrique arquée sur sa longueur. Tous deux se trouvent sur nos côtes. XXII. LES myes. ( Mya. ) Ont une coquille ouverte par les deux bouts comme les solens par une extrémité passe le pied par l'autre, le manteau s'alonge en un tube dont l'intérieur contient les deux tuyaux ordinaires. La charnière consiste en une grande laine saillante de l'une des valves qui n'entre dans aucun enfoncement de la valve opposée. XXIII. LES pbolades Otl joaizs. ( Pholas, ) Ont une coquille composée de deux grandes valves égales ouvertes par les deux bouts et de quelques autres plus petites attacnées sous le ligament en dehors. Le nombre de ces dernières varie selon les espèces mais il y en a toujours au moins une d'impaire. L'auimal fait sortir par une extrémité un longs tube formé par le manteau, et contenant les deux tuyaux ordinaires; par l'autre extrémité, qui est toujours plus large sort un pied cylindrique ou comprimé, court, à base plate. Les pholades vivent dans l'intérieur des rochers calcaires, quelles savent dissoudre et ronger. Elles s'y creusent dès leur enfance des trous dont l'ou- verture ne les laisseroit plus passer lorsqu'elles ont pris de l'accroissement. XXIV. Les tarets. (Teredo.) Le manteau de l'animal est en forme de tube aîongé, et enveloppé dans un tube semblable, calcaire très-mince logé dans l'épaisseur des bois enfoncés sous l'eau. Il y a par en bas deux valve semblables en petit à celles des pholades, entre lesquelles sort un pied cylindrique. Le taret se sert d'elles pour percer le bois. Son autre extrémité sort par un trou de la surface du bois et émet deux tuyaux courts, analogies ceux des genres préçédens accompagnés de chaque côté d'une petite pièce testacée en forme de palette. 1. Le taret ordinaire. ( Teredo navalis.) Est originaire de la zone torride d'or; il a été apporte en Europe dans le bois Ses navires. Il les détruit, ainsi que les pieux et tous les bois qu'on enfonce sous l'eau de la mer, et il a souvent alarmé la Hollande en là menaçant de détruire ses digues. La fistule ne. Brug. ( Teredo clava. Lin. ")' A son tube prolongé sur les deux valves, et fermé entière- il ment sur elles. Il faut présumer rieure en trois genres. a, ) Dans les LIBELLULES proprement dites (iiBELLULA F.) elle est convexe et divisée en trois pièces mobiles dont l'intermédiaire est pluscourte. Ces espèces ont le corps plus court, et les ailes étendues horizontalement dans l'état de repos. Leur tête est très-grosse à cause de l'étendue des yeux. Leur larve est courte et grosse et a les yeux petits et une lèvre dont les branches sont légèrement dentelées et ont un petit lobe entre elles. i. La demoiselle applaùe. ( libella. depressa.) A abdomen applati horizontalement. Elle est très-rcommune verdâtre quelquefois d'une couleur d'ardoise. La base de ses ailes est d'un janne opaque ponctué de noir. b. ) Dans les Aesnes (AESHnA Fabr.) la lèvre inférieure est divisée en trois lobes dont le moyen porte deux petits aiguillons mobiles les latéraux se terminent en une pointe, en dehors de laquelle est aussi un petit aiguillon mobile. Elles portent leurs a.iles comme les libellules et ont de même la tête arrondie et presque entièrement couverte par deur gros yeux mais leur abdomen est grêle et alongé. Leur larve est assez grosse; les branches de sa lèvre sont brisées et terminées chacune par un petit onglet. a. La grande demoiselle. ( Lil'ellula grandis.) Est un insecte très-commun mais très-beau ses gros yeux bleuâtres sont fort brillans son corps est varié de verd et dd rsoir dans les unes, de rouge et de noir dans leurs autres l'abdomen est très-long, noir, avec des taches vertes et bleues; les ailes grandes, transparentes, et présentant dans les reflets toutes les couleurs de l'iris. On le voit voltiger avec une rapt* dite extrême dans les prairies et sur le bord des eux et y poursuivre lés mouches comme pourroient le faire des hirondelles c. ) Dans les AGRIONS ( Fab. ), la lèvre inférieure est partagé en quatre parties; les deux moyennes sont mousses les latérales portent chacune leur bout un petit onglet mobile ce sont des espèces corps très-grêle tête semblable un cylindre transversal, aux deux bouts duquel seroient les yeux et dont les ailes sont rapprochées dans un plan vertical lorsque l'insecte se repose. Leur larve est grêle et a la queue terminée par trois longues soies ou feuilles et les branches de sa lèvre divisées en trois onglets chacune. 3. La demoiselle Son corps est du plus beau verd doré jouant au bleu-noir. Ses ailes sont, en tout ou en partie colorées de noir, ou elles ont du moins une teinte jaunâtre. 4. La petite demoiselle. ( Llh. puella. ) Lâ plus petite de ce pays-ci ses ailes sont toujours trans» parentes mais on en trouve à corps de couleurs très-diffé- tenter bleu céleste, verd doré, rouge doré, gris couleur de chair mais toujours rayé de noir. On voit fréquemment ces variétés indistinctement accouplées. B. Les PERIES: à ailps se rejetant sur le dos dans l'état de repos; à mâchoires et lèvre pourvues de palpes articulés; à bouche pourvue de mandibules. Leur mâchoire est libre et articulée genou avec une petite pièce qui s'attache au bas de la lèvre. Il. LES termites. ( Termes. Lin.) Ce sont ces insectes si connus dans toute la Zone torride sous le nom de fourmis blahnces et dont les dégâts sont aussi cruels que l'économie de leurs sociétés est étonnante. Leurs larves sont petites blanchâtres, à six pieds, tête médiocre sans yeux pourvue de mâchoires courts, et d'antennes monîliformes c'est-à-dire en forme de chapelet. Elles seules travaillent et élèvent les énormes édifices que nous verrons et vont à la provision, toujours dans des canaux qu'elles se creusent soit sous terre soit dans les vieux bois ou qu'elles se font en voûtant en terre et d'avance le chemin qu'elles veulent prendre. Elles creusent en moins de rien les plus grandes pièces de bois en ne laissant que la pellicule extérieure c'est ainsi qu'elles détruisent tous les meubles, et qu'au mo-» ment où on y touche, on voit que les pièces de bois qui les composent sont entièrement vuides en dedans et tombent en poudre au moindre choc. Les nymphes aveugles et mobiles comme les larves mais pourvues d'une très-grosse tête et de très -longues mâchoires pointues sans dentelures, restent dans l'intérieur du bâtiment le défen-1dent contre les attaques se jettent sur ceux qui y font une brèche et les mordent jusqu'au sang. Elles forcent aussi les larves au travail. Lorsqu'ils ont passé à l'état parfait, les termes s'envolent en quantités innombrables; ils sont poursuivis de toutes parts par les oiseaux leurs ailes se dessèchent et tombent; alors ils deviennent la proie des fourmis des lézards etc. Il n'échappe et ne vit pardelâ le deuxième jour que le peu de couples qui aura été rencontré par des larves et choisi par elles pour fonder une nouvelle colonie. Elles enferment sur-le-champ ces deux époux dans une grande cellule, qui devient la. chambre ou la prison nuptiale ayant une multitude de trous, mais trop petits pour laisser passer d'autres que des larves elles nourrissent les époux ont soin des çeufs que la mère, dont l'abdomen s'enfle bientôt de manière à devenir plusieurs centaines de fois plus gros, pond en abondance. L'édifice, qui a souvent plusieurs pieds de hau- teur, est divisé en une multitude de chambres pour les oeufs, et d'autres pour les provisions. La chambre nuptiale est au centre. Il n'y a aucune issue à tout le bâtiment les larves n'en sortant que par dessous terre. Les termites parfaits ont le corps et la tête applatis horizontalement trois articles à tous les doigts. Leurs antennes en forme de chapelet, les distinguent assez des autres genres de cet ordre. Ils ont des mandihules; des mâchoires portant chacune un palpe une lèvre inférieure divisée en quatre lanières étroites et portant deux palpes à deux articulations. Leurs ailes sont deux fois plus longues que le corps. 1. Le termite belliqueux. ( Termes fatale.) Est l'espèce la plus' grande et la plus commune. C'est le plus grand fléau de l'Afrique et des Indes, par la promptitude avec laquelle elle détruit tout,.les meubles les palissades, et même la charpente des maisons. Ses éd;fices sont en forme de pain de sucre-, de dix ou donze pieds hors de terre et de presque autant au dessous. Elle est brunâtre, à ailes pâles, dont la c6te est rousse. 2. Le termite atroce. ( Termes arda. ) Noir, à pieds p2les et 3. Le termite mordant. ( Termes mordax. ) Noir à pieds de même couleur. Se trouvent aussi en Afrique et construisent des nids en forme de towrslle cylindrique, avec une espèce de t»iî conique. 4. Le termite des arbres. ( Termes destruceor. ) Se trouve en Amérique et y fait autant de mal que les précédens en font dans l'ancien continent. Il construit un nid ovale, autour d'une branche d'arbre et y arrive par une ïnulti-» tude de chemins couverts qui descendent le long du tronc. III. LES ( Hemerobius. ) Sont des insectes à corps grêle, à ailes transparentes, agréablement réticulées presque semblables à de la gaze, et se plaçant en manière de toit sur le dos quand l'animal se repose. Ils proviennent de larges à six pieds, à corps court, à longues mâchoires, qui vivent d'insectes, et se changent en une nymphe immobile, enfermée dans un cocon. Ils sont pourvus de mandibules, de mâchoires articulées comme celles des termites et d'une lèvre simple et membraneuse. On les divise en a.) HÉMÊROBES proprement dits (hemerohius) à longues antennes en forme de soie quatre palpes filiformes. Leur larve vit, sur les feuilles d'arbres, de pucerons qu'elle suce, et dont elle détruit beaucoup. Leurs œufs sont suspendus aux feuilles par de longs filamens. i. L'hêmêrohe verd. ( Hsmer. perla. ) Le corps et les nervures des ailes sont d'un beau verd clair. 9. L'hémErobe verd et noir. (Hem. çhrysops. ) Le corps et Ïes nervures des ailes sont d'un verd bleuâtre, avec avec de petits traits noirs les yeux de ces deux espèces sont d'une belle couleur d'or. 3. L'hémérobe roux. ( Hem. phalœnoïdes. ) Les ailes supérieures sont opaques et d'une couleur tousse leur bord postérieur est découpé. b. ) LES semblides (Semlfiis, Fabr. ) à antennes en forme de soie, à quatre palpes filiformes, dont les articles sont courts ci très-petites mandibules. Leur tête et leur corselet sont applatis horizontalement leurs ailes se replient sur le dos dans l'état de repos. Leur abdomen est souvent terminé par deux scies. La larve est aquatique elle ne gagne la terre que pour se métamorphoser. i. La semblilt. de la boue. ( FI. lutaria.) Très-commune dans tous les lieux humides. Elle place ses oeufs par centaines, en paquets très-serrés, sur les brins d'herbe. Son corps est brun, et ses ailes sont treillissées; de nervures noirâtres. Les soies de son abdomen sont très-courtes. 2. La semblide à longue queue. ( S. bïcamlata. ) Les soies de son abdomen sont aussi longues que son corps. Elle est verdâtre et porte ses œufs collés sous son ventre. c. ) LES fourmis-lions {larRMELSOS) à antennes courtes, en forme de fuseaux; ,1 six palpes dont deux labiaux, longs et terminés en massue, et quatre maxillaires filiformes. Ce sont des insectes célèbres par l'industrie de leur ferye ovale épaisse à- très-Jongues mandibules dentelées elle fit dans le sable fin, s'y enfonce entièrement, et se forme, en rejetant le sable au loin à coups de tête un entonnoir sous le fond duquel elle se tient. Les fourmis ou autres insectes qui passent sut les bords, glissent au fond à cause de la peste ) ou y sont jetés par le sable que la larve leur lance. Elle les cuisit, les suce et rejette ensuite le cadavre. Elle file pour se métamorphoser en un cocon revêtu de sable par dehors. L'iñjette parfait est grand, et a de longues ailes étroites. i. Le fourmi-lion ordinaire. {M* formica leo.) A. ailes transparentes, tachetées de brun il corps brun, yarié de jaune. d. ) LES AscAlaphes {ascalaphus) à antennes très- Icngues^ terminées par une grosse masse site palpes fili^ formes. Ce sont des insectes à grosse tête très1- velue qui ont, att premier aspect l'air de papillons. Leurs ailes sont latges et pïdinau'ernent colorées. IV. Les PANORPES. ( Panorpa. ) Se distinguent aisément à un long bec corné qui n'est que la prolongation de leur front, et ait bout duquel sont de petites mandibules. La lèvre est dessous fort longue et étroite. Les mâchoires sont fourchues il y a quatre palpes filiformes. Les antennes sont sétacées et très-longues. La femelle a la queue terminée comme une serre d'écrevisse celle du mâle est pointue. L'un et l'autre sexe a de longues et larges ailes à réseau. Les doigts ont tous cinq articles. 1'. La panorpe commune. ( fan. communis. ) Vulg. tnouchtscorpion. A ailes transparentes, tachetées de bran j tres-comnmne par- tout. V. LES raphidies. { Raphidia. ) Sont un petit genre assez semblable aux panorpes, mais à tête ovale sans béc portée sur une longue avance du thorax. Le derrière de la femelle a une pointe recourbée. La raphidie ordinaire. ( Kaph. ophtopsis.) A ailes transparentes corps brun. C'est ua petit insecte peu commun. C. ) LES à mâchoires et lèvres pourvues de pulpes articulés sans aucune mandibule. VI. Les frigahes. ( Phryganca. ) Leurs ailes se reploient sur le dos dans l'état de repos; leurs antennes sont très-longues et en forme de soies. Il n'y a point de mandibules du tout, et les mâchoires sont soudées avec la lèvre eh une s"eule pièce portant quatre grands palpes. Elles proviennent de larves à six pieds qui vivent dans l'eau dans des fourreaux cylindriques, qu'elles se construisent en liant avec de la soie des brins «l'herbe ou de petits morceaux de bois, ou de petits coquillages ou des grains de sable, selon les espèces. Lorsqû'elles veulent se transformer elles grillent les deux bouts du tuyau en fils de soie et la nymphe y demeure immobile. Elle présente toutes les parties de l'insecte parfait en contraction et de plus deux mandibules qui ne, servent qu'à percer le grillage, et qui restent à la dépouille de nymphe. L'insecte parfait ne vit que le peu de temps qu'il lui faut pour s'accoupler et pondre ses œufs dans l'eau. i. La frigane striée. ( Phr. striata.) A antennes médiocres, à ailes brun roussâtre, striées longitudinalement de noirâtre. La larve fait son tuyau de feuilles, et le revêt en dehors de brins d'herbe placés parallèlement- selon sa longueur. 2. La grande frigane. ( Phryganea grandis. ) A antennes médiocres à ailes grises, ondées et tachetées de brun et de noirâtre. Le tube de sa larve est de petits morceaux de feuilles ou de petits brins d'herbe rangés sur Une ligne spirale. 3. La frigane à longs fils. ( Phr. filosa. ) Petite, brunâtre; antennes trois fois plus longues que le corps. On la voit quelquefois par milliers voler au-dessus des eaux tranquilles. VII. Les éphémères. ( Ephemera, ) Ont des ailes non plissées, dont les postérieures sont extrêmement petites. Leurs antennes, en forme de soie sont fort courtes. Leur abdomen est ter- miné par de longues soies articulées, très-grêles. Leurs doigts ont cinq articles. Le nom d'éphémère a été donné à des mouches à cause de la brièveté de leur vie ailée car après avoir passé un ou deux ans sous l'eau comme larves et nymphes elles ne parviennent à l'état parfait que pour s'açcoupler, pondre et mourir. Plusieurs espèces ne voient pas le soleil. Les larves sont des vers six pieds, à corps alongé, respirant par des branchies en forme de houppes ou de feuilles rangées des deux côtés et dont la bouche est armée de fortes mâchoires. Les nymphes n'en diffèrent que par les rudimens d'ailes qui leur viennent au corselet. Quelques espèces parvenues à avoir des ailes sont encore obligées de changer une fois de peau. i. L'éphémère tachetée. ( Eph. vulgata. Lin. ) Est la plus grande espèce de ce pays-ci. Sa queue a trois filets ses ailes sont brunes et blanches. Elîe est si commune en certains pays, qu'elle sert à fumer les terres. N. B. Les deux dernières familles dç ce chapitre sont réunies par M. Fabricius], avec lafdernière du chapitre précédent, Fn un seul ordre, sous le nom de SYEtSTATA* CHAPITRE I V. ailes veinées et non ou des HYMÉNQFTÈRSS, (PlZZjTA. Fabr.) ON distingue aisément ces insectes des nivropières en ce que les nervures de leurs ailes sant beaucoup moins nombreuses, et ne représentent point des rets ou des treillis mais des veines irrégulières se joignant obliquement. Elles sont, au reste, toujours au nombre de quatre, de substance membraneuse, et nues. La plupart des hyménoptères ont des aiguillons à l'anus, mais les mâles en manquent toujours. Ils subissent une métamorphose complète. Leurs larves sont des vers qui diffèrent entre eux par la formé, le nombre et même la présence ou l'absence des pieds selon les genres mais qui ont toujours une tête écailleuse et deux mandibules;. Leur nymphe est immobile, et pré- sente tous les membres de l'insecte parfait contractés et rapprochés les uns des autres- X/insecte parfait varie beaucoup pour ses formes. Il n'a jamais que deux antennes et six pieds dont les tarses sont à cinq articles. Sa, bouche a deux mandibules mabiles une lèvre, inférieure cornée, et deux mâchoires cornées attachées à cette lèvre, et avec elle dans une échancrure du dessous de la téte par une membrane commune quatre palpes articulés dont deux attachés au bout de la lèvre, et les autres à celui des mâchoires. L'extrémité de la lèvre porte une langue ou trompe membraneuse dont le canal ou l'ouverture est dirigée en bas. Les mâchoires ont à leurs extrémités une partie également membraneuse, mais plus consistante, qui recouvre la langue par-dessus et lui sert d'étui ces deux parties varient beaucoup en longueur et en; figure, comme nous le verrons. Les hyménoptéres sont les insectes les plus remarquables par leurs mœurs et leur importançe dans l'économie générale de la nature il y en a beaucoup qui vivent en société, avec une police aus,si étonnante que bien observée, et qui produis.ent. des. ouvrages admirables. I. LES abeilles. {Apis.) Se reconnoissent à la longue trompe qui- leur sert 3. sucer le miel des fleurs elles ont toutes l'abdomen sans pédicule les antennes filiformes, et un aiguillon rétractile, qui blesse douloureusement. a.) LES abeilles proprement dites ont, 1°. La lèvre inférieure tiles mâcJioires étroites et alongées: 2°..La langue en forme de trompe cylindrique, mince et longue deux petites écailles à sa base 3°. Les étuis longs et étroits enveloppant la jangde, er. bc reployant avec elle dans l'état de repos: 4°. Les palpes labiaux à premier article tre's-long; les maxillaires peine visibles. Il résulte de cet appareil un organe divisé en cinq brins 1. L'abeille. (Apis mellifera.y Peu velue: d'un gris brun uniforme. Tout le monde saiE que les abeilles vivent en sociétés extraordinairement nombreuses, soit dans des creux d'arbres; soit dans les demeures que l'homme leur a préparées, et qui se nomment ruche. Chaque ruche contient, *c. une femelle unique ( la reine ) à la présence de laquelle semblent attachés le courage la constance l'uniformité de volonté de tous les autres individus. 2°. Environ quinze cents mâles, nommés faux^ bourdons* qui ne servent qu'à féconder la rein^. Ils s'accouplent successivement avec elle dans le haut des airs lorsque le temps de l'accouplement est passé ils sont chassés de la ruche, et périssent mîsé.i:a.yejnenf;« 3°. Environ vingt mille individus sans sexe, ou abeilles ouvrières, dont l'unique destination est le travail, c'est-à-dire la construction du rayon, la récolte du miel et de la cire, et l'éducation de la postérité de la reine. Le rayon est formé de gâteaux suspendus verticalement à la voûte de la ruche contenant deux couches adossées de cellules prismatiques hexagones, dont la base est une pyramide^ formée de trois rhomboïdes de 1090 est 700 d'angles figure la plus économique de toutes celles qui étoient possibles. La matière de ce rayon est la cire substance particulière, liquescible au feu, et qui provient du pollen des fleurs, qui a subi dans le corps des abeilles une préparation préalable. Elle en sort sous forme de sueur entre les articulations de l'abdomen. L'abeille la colle au rayon, et la façonne avec les mandibules et les pieds. Les cellules ordinaires servent à déposer le miel et les poussières des étamines qui sont les matériaux de la cire mais sur-tout à loger les larves qui doivent donner les abeilles ouvrières. Elles servent indistinctement et successivement ces trois usages. Ces larves sont de petits vers blancs sans pieds, à tête écailleuse, que les abeilles nourrissent d'une pâte miellée, jusqu'à ce qu'ils filent un cocon de soie, qui tapisse leur cellule, et dans lequel ils se transforment en nymphes. Leur métamorphose se complète en vingt jours. Les cellules qui con-> tiennent des larves destinées à devenir des mâles sont plus grandes que les autres. Quant aux nouvelles reines, ce ne sont que des abeilles ordinaires dans lesquelles-les organes de la génération sont développés par une nourriture plus abondante. Les abeilles choisissent parmi les oeufs ordinaires celui qu'elles veulent faire devenir reine elles lui construisent une cellule particulière, très-grande de forme oyale, placée eu dehors du. gâteau, l'ouverture en bas. Les nouvelles reines deviennent les chefs d'essaims ou de colonies qui vont former de nouvelles ruches. S'il en naît plusieurs à la fois elles se battent outrance jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'une. On peut, en s'emparant de la. reine se faire suivre ou on veut par son essaim qui ne la quitte jamais. Lorsque la reine meurt l'essaim se disperse et périt. Mais si on l'enferme avec du rayon et du couvain (c'est le nom qu'on donne aux cellules qui contiennent des larves) il choisit une des larves, lui construit une cellule royale et lui donne la nourriture nécessaire pour en faire une reine. La mère-abeille se distingue à sa grandeur plus considérable, à la forme alongée de son abdomen ses ailes courtes les mâles, à leur grosseur, à leurs' ailes longues; les ouvrières leur taille plus petite et aux cuillerons de leurs pattes de derriére dans lesquels elles amassent les pelotes de poudres d'étamines. z. L'avilie des mousse-s. {Apis hypnorum.^ Cette espèce, connue sous le nom de bourdon, ainsi que toutes celles qui sont velues, a le corselet rouy, et l'abdomen d'un gris jaunâtre. Elle vit en société de quarante ou cinquante au plus. Les trois sortes d'individus différent plus pour la, taille que dans l'espèce des abeilles, et travaillent tous également. Ii y a plusieurs femelles et dés individus sans sexe de deux différentes grandeurs. Leur nid, caché dans les herbages, est enveloppe de mousse et enduit par dedans de cire brute. Il contient un ou plusieurs gâteaux composés de corps ovales placés les uns contre les autres, selon leur longueur, et, qui ne sont autre chose que les cocons desquels les abeilles sont sorties. Ils sont entre-mêlés de masses irrégulières de poussières examines agglutinées avec une matière mielleuse qui contient nent les cçuis et les larves et leur servent la fois de demeure et de nourriture. Enfin il y a, à différentes places, des vases de cire remplis d'un excellent miel, qui sert de provision. Vers l'hiver, tout se disperse et périt, à l'exception de quelques mères qui se réfugient dans des trous, et qui perpétuent l'espèce. 3. L'abeille souterraine. ( Apis terrestris. ) Noire 4 derrière blanc, à deux bandes transversales jaunes, et 4. L'abeille des pierres. ( Apis lapidaria. ) Noire à derrière rouge. Ce sont deux espèces de gros bourdons qui construisent en société des nids, dont l'arrangement est semblable à celui de l'abeille des mousses,; mais l'abeille terrestre le place sous terre à une certaine profondeur, et l'autre le met sous des tas,de pierre. 5. L'abeille maçonne. ( Apis cavnentaria^) Est une espèce solitaire, noire, à ailes brunâtres. Le mâle est rous.sâtre elle se construit, avec des grains de sable qu'elle agglutine, un nid extrêmement solide, qui ressemble à une motte de terre. Elle le place contre un mur au soleil. Il est composé de plusieurs cellules, dans.chacune desquelles l'abeille dépose un œuf, avec la quantité de pâtée composée de poHen et de miel, qui sera nécessaire. à -la larve jusqu'à sa métamorphose; elle enveloppe toutes tes cellules d'une couche générale de mortier moins compact, puis les abandonne. Les abeilles une fois formées percent leur demeure pour en aller construire- ailleurs une semblable. Les mâles ne travaillent pas. 6. L'abeille perce-bois. ( Apis violaesa.') Grande, velue noire à violettes et luisantes. C'est aussi une espèce solitaire. Elle creuse dans les vieux bois on les troncs d'arbres un canal vertical assez long, parallèle à h surface, et fort près d'elle i elle place dans-le fond un oeuf avec sa pâtée le couvre d'une cloison horizontale, faite de râpais de bois agglutinée, remet un autre oeuf dessus, et ainsi de suite. Les jeunes abeilles percent le bois pour s'échapper. Les abeilles coupeuses de feuilles se distinguent des précé- dentes par une pièce écailleuse mobile placée sous la lèvre supérieure et se recourbant sur la. langue pour la garantir du frottement lorsque ces abeilles coupent les pièces de feuilles qu'elles emploient pour leur nid. Elles le creusent dans terre de forme cylindrique et droite, et y font, avec des morceaux de feuilles coupés exactement en rond et en ovale, une cellule, de la figure d'un dé coudre où elles placent un oeuf avec sa pâtée puis elles mettent une autre cellule semblable devant la première et ainsi de suite jusque ce que le trou soit plein. Il y en a plusieurs espèces coiiune 7' L'abeille coupeuse du rosier. ( Apis centuncularïs. ) Brune segmens de l'abdomen bordés de blanc sur les côtes, à anus roux en dessous. 8. L'abeille coupeuse des charmilles. ( Apis hïcomis. Gris brun une petite corne pointue b. la base de chaque mandibules, etc. On a séparé du genre des abeilles, b. ) } LES eucères ( sucera Fabr. ) dans lesquelles les deux écailles delabase de la langue s'alongent autant qu'elle en sorte que tout le reste étant comme dans l'abeille il en résulte \m organe divisé en sept brins ( lingua septemfiia). Telle est 9. L'eucère à longues cornes. (Apis longicomis.) A corps épais, trés-velu, grisâtre ou jaunâtre à â antennes noires plus longues que le corps. Commune sur les fleurs. c. ) Les nomades ( TSQMAT>Ay Fabr.) dont la bouche ne diffère de celle des abeillea qu'en ce que les quatre palpes, sont longs, sétacés, et à quatre articulations. Ce sont de petites mouches à corps lisse, à abdomen court, tachetées ordinairement de jaune ou de gris sur un fond noir. On les trouve sur les fleurs. Elles ont plutôt l'air de guêpes que A'al'eilles mais elles se rapprochent de celles-ci par la trompe. On ne connoit rien touchant leur économie. 10. La nomade variée. [Apis variegata. Lin.) Petite noirâtre tachetée de blanc sur l'abdomen. 11. La nomade à antennes rousses. {A. rtificornis.) Abdomen noir rayé de jaune corselet roux, varié de noir; antennes rousses. d. ) LES andrènes (andrenA, Fabr. ), qui ont la Kvi'e et les mâchoires très-longues et pouvant se retirer beaucoup parce qu'elles sont portées à genou sur un. petit pédicule. Leur langue et ses étuis sont très-courts les palpes assez longs filiformes à articulations. Ce sont des mouches qui représentent en petit les abeilles, et qui se trouvent abondamment sur diverses espèces de fleurs. 12. L'andrène des fleurs. ( Apis florum. ) Petite, noirâtre l'abdomen grêle roussâtre vers sa base, avec une tache noire sur chaque segment. Elle est extrêmement commune sur les fleurs; elle creuse en terre des trous de neuf à dix pouces de profondeur, et place dans le fond un oeuf avec sa pâtée. (Réaum. VI, p. 97. t. 9, f. 4, 5., e. ) LES HYLÉES. ( Urusc/s. Fabr. ) Ont le port et la bouche des andrènes à cela près que leur lèvre et leurs mâchoires sont plus courtes, et que leur langue est large, concave, et échancrée par-devant. i3. L'hylée g*unieux. {Apis glutinans.) Noirâtre la tête, le corselet et les pieds, ont des poils grîs. Les segmeiis de l'abdomen sont bordes de poils blancs. Elie fait un trou cylindrique, dans lequel elle place à la file des cellules sefnblables des dés à coudre formées d'une bave visqueuse, et dont chacune reçoit une larve et sa pâtée. (Re'aum. VI, tab. 12, f. 1. 10. ) IL Les GUÊPES. {Vetpa.) Se reconnoissent à leurs ailés supérieures qui sont ployées longitudinalement dans l'état de repos, et leur aiguillon rétractile. Elles ont un corps lisse, varié de noir et de jaune ou de roux, une tête triangulaire, des yeux en forme de reins, des anxennes filiforrnes, brisées après le premier article. Leur lèvre et leurs mâchoires sont courtes; la langue et les étuis encore plus ceux ci sont simples la langue est large échancrée, avec une petite soie de chaque côté. Les palt.es sont filiformes. Les labiaux ont quatre articulations les maxillaires six. Ce sont des insectes voraces et cruels, qui vivent d'autres petits insectes. Elles aiment aussi beaucoup la chair les fruits le nliel et nuisent aux espaliers et aux ruches d'abeilles. Elles font avec du bois réduit en pâte, un rayon de substance analogue celle du papier ou du carton dont les gâteaux sont horizontaux, et n'ont qu'une couche de cellules hexagones, à fond plat bouche dirigée en bas qui ne servent qu'à loger les petits. Chaque guêpier est commencé par une mère, qui pond d'abord quelques oeufs, d'où naissent des neutres, ou des guêpes ouvrières, qui l'aident à agrandir son ouvrage, et à nourrir les petits qui éclosent ensuite. Il ne nait de mâles et de femelles que vers le mois de septembre. Jusques là il n'y a dans le guêpier que la seule femelle fondatrice, et les neutres qu'elle a procréés. Les femelles restent toutes dans le guêpier. Les mâles ne prennent aucune part au travail. Les guêpes nourrissent leurs larves d'insectes de viandes, et de fragmens de fruits. Vers l'automne elles tuent toutes les larves et les nymphes qui ne pourroient pas venir bien avant le mois de novembre. Les mâles et les neutres périssent eux-mêmes pendant l'hiver, et il ne reste que quelques femelles pour propager l'espèce. i. Le frelon. {Vespa. crahro.} Roux, varié de noir le bout de l'abdomen jaune, avec trois points noirs sur chaque segment. Il est très grand c'est le plus cruel ennemi des abeilles, dont il vole le miel, et qu'il dévore elles-mêmes. Il place fon nid dans les vieux .troncs d'ar- bres, le construit d'un carton grossier à peu d'étages. 2. La guêpe commune. ( j^espa vulgaris. Lin. ) Moins grande que le frelon noire tachetée dé jaune une ligne jaune avec trois points noirs sur chaque segmettt de l'abdomen. Elle fait son nid dans des trous sous le gazon il est composé de beaucoup d'étages et de .cellules d'un papier trèsfin, et revêtu d'une enveloppe générale en carton. 3. La guépe des arbustes. ( Vespa gallica. ) Plus petite que la commune noire, tachetée de jaune deux taches jaunes sur le second segment de l'abdomen. Elle construit un petit guêpier, dont les étages sont verticaux, et l'attache à une branche d'arbuste. 4. La guêpe ci carton fin. ( Vespa niâalans. ) Petite noire, à segmens de l'abdomen bordés de jaune. Elle est de Cayenné et célèbre depuis long-temps par les nids d'une grandeur considérable qu'elle suspend aux branches des arbres. L'extérieur en est revêtu d'un carton très-fin et solide et n'a d'issue qu'un trou au bas, au milieu d'un fond qui est en entonnoir; au dedans il y a plusieurs étages, qui ne communequent ensemble que par un trou au centre de chacun, 5. La guêpe carton grossier. ( Vespa tamil. ) Toute noire le premier segment de l'abdomen étroit, en forme de poire le second gros et en cloche. Son nid ressemble par sa structure à celui de la précédente mais il est beaucoup plus grand, d'un carton plus grossier, et a le fond plat et percé à l'un des côtés. Cette guêpe est aussi d'Amérique. On pourroit faire un genre particulier des guêpes qui ont le» mandibules longues, foibles aiguës, sans dentelures sensibles, et toutes les parties de la bouche plus alongées que les guêpes ordinaires. La plupart de leurs espèces ont l'abdomen porté sur un long pédicule arqué. 6. La guêpe étranglée. [Vespa coarctata.) De notre pays: le premier segment de l'abdomen en pofre le second en cloche avec deux pointes jaunes, Tous sont bordés de de jaune. Elle fait sur des branches d'arbustes de petits nids en terre dans chacun desquels elle place un oeuf avec une pâtée mielleuse, l'enferme et l'abandonne. III. Les sphex. ( Sphex. ) Sont des hyménoptères, connus sous le nom de guêpes solitaires qui ont un aiguillon rétractile et piquant comme les guêpes, mais dont les ailes ne sont pas ployées dans l'état de repos, ni les yeux en forme de reins. La brièveté de leur langue les distingue des abeilles et l'absence d'une écaille relevée sur le pédicule de l'abdomen empêchera de les confondre avec les fourmis. Enfin leurs antennes sont filiformes. Voilà tout ce qu'ils ont de commun du reste ils présentent des différences assez marquées pour en faire plusieurs sous-genres, tels que a.) LES FIGULES; étuis fendus; à langue courte, tronquée, divisée en trois. Il y en a abdomen sessile, tête triangulaire. i. Le sphex des chemins. ( Sphex viatica. ) Noir ailes brunes trois raies rouges sur la base de l'abdomen. a. Le sphex brun. ( Sphex fusca. ) Noir, ailcs transparentes la base de l'abdomen rousse. 3. Le sphex ornf. ( Sphex exaltata. ) Noir, à ailes brunes, avec un point transparent; la base de l'abdomen rousse. Ces insectes approvisionnent leur ver de leur chasse. Ils creusent un trou) puis vont chercher quelque insecte «an? ailes araignée ou autre le blessent pour l'affoiblir le trainent quoique souvent plus grand qu'eux, et l'enfouissent avec leur; œufs pour servir de pâture à la larve qui doit en éclore. D'autres ont l'abdomen, porté par utt pédicule en forme d'entonnoir et la tête ronde. 4. Le sphex des champs. ( Sphex arvensis.) Noir, lisse varié de jaune trois bandes jaunes sur l'abdomen, la seconde interrompue. Il loge ses petits dans des trous de terre, etles nourrit journellement de mouches à deux ailes, dont la larve mêle les débris son cocon. 5. Le sphex varié. ( Sphex variegata. Noir, lisse varié de blanc quatre points blancs sur la base de l'abdomen. Enfin il y en a dont l'abdomen est porté par un pêdicult filiforme. 6. Le sphex potier. { Sphex figulus. ) Noir, la lèvre argentée les antennes légèrement dentelées d'un côté. Il place ses œufs dans les trous creusés par d'autres insectes y ajoute une araignée et bouche le tout en glaise. b. ) Les sphex proprement dits à étuis entiers 5 langue longue, fendue en deux ayant de chaque côté une soie grêle. Il y en a abdomen sessile, qui sont la plupart étranger». 7. Le beau sphex. ( Sphex speciosa. ) La. plus grande espèce connue long de trois pouces noir velouté à ailes d'un beau roux satiné. D'Amérique. D'autres ont l'abdomen porté sur un pédiculefiliforme. 8. Le sphex tourneur. ( Sphex spirifex. ) Neir; les pieds et le filet de l'abdomen, jaunes. Il construit avec une glaise fine des cellules cylindriques, dont les parois semblent formées d'un cordon tournant en spirale jointes les Unes aux autres sur une ou deux rangées et attachées aux murs ou aux plafonds. Il met dans chacune un œuf avec sa provision d'insectes. De notre pays. 9. Le sphex verd doré. (Sphex lob ata.) Long d'un pouce et demi, du plus beau verd brillant et changeant en bleu les ailes jaunes. De l'Isle-de-France. c.) LES fouisseurs à étuis alongés et grêles; à langue simple, longue et grêle, fourchue par le bout. Leur tête est plate en dessus, et leur abdomen a un pédicule filiforme. iq. Le sphex du sable. ( Sphex sabulosa. ) Noir un long pédicule la base de l'abdomen, rousse. Il creuse dans le sable un canal à plusieurs branches dans chacune desquelles il dépose un oeuf, avec une provision de plusieurs araignées. 11. Le sphex du gravier. ( Sphex arenaria. Noir, velu la base de l'abdomen rousse son pédicule court. II fait son nid dans le sable comme le précédent. Tous deux sont de notre pays. Nous devons placer ici une partie des nouveaux genres établis par M. Fabricius dont Linnéavoit rangé les espèces qu'il connoissoit parmi les trois précédens. LES bembèces. {Bembçx.) Ont tellement l'air et les couleurs des guêpes, qu'on est souvent tenté de s'y méprendre leur tête est cependant faite autrement, à cause de la. grandeur de leurs yeux ovales. Une lèvre supérieure mobile, se recourbant entre les mandibules, cache une lèvre et des mâchoires fort semblables à celles des sphex proprement dits. Elles construisent sous terre des nids semblables pour la forme et la matière, à ceux des abeilles coupeuses de feuilles LES mas ares. (Masaris.) Ressemblent assez aux bembèces mais leur tête est plus petite; et leurs antennes de sept articles, se terminent en massue. LES tipsies. ( Tlphia. ) Qui ont la langue courte voûtée, divisée en trois lobes et les étuis fendus. Ce sont des insectes velus qui ressemblent assez à de petites abeilles. On les trouve sur les fleurs. LES scolies. (Scolia.) Qui ressemblent en grand aux rîphies mais ont la bouche toute autre; lèvre et mâchoires longues; étuis très -courts; langue consistant en trois filets charnus, velus, implantes sur le milieu de la lèvre Les antennes des mâles sont longues et droites celles des femelles sont fort courtes. Ces insectes ne se trouvent guère que dans nos provinces méridionales. Les crasrons. { Crabro. ) Insectes très-communs sur les fleurs, et ressem- blans à de petites guêpes, étant barioles, comme elles de noir et de jaune. Leurs étuis sont courts et entiers; leur langue demi-cylindrique entière évasée par le bout leurs palpes à gros grains courts. a.) Les CRABRONS proprement dits. ( Çrabro.) Ont les antennes brisées, et la lèvre supérieure argentée ou dorée. Ils creusent leurs trous dans les vieux bais, et les remplissent de mouches de pucerons ou d'autres insectes, pour servir de provision aux larves du'ils .y renferment en comblant ces trous de sciure. Les mâles de plusieurs de leurs espèces ont les jambes de devant élargies en palette. La plus commune est 1. Le crabron porte-crible. (Cr.cribrarius.) Ses palettes sont triangulaires, brunes, et ont beaucoup de points transparens qui les font ressembler à des cribles mais elles ne sont point percées, et ne servent qu'à mifiux serrer sa femelle. N. B. Fabricius a récemment démembré quelques genres de celui-ci mais leurs caractères ne me paroissent pas encore assez, distincts. LES jevanies. ( Evania. ) Ont les antennes presque en forme de soie les pieds de derrière très-alongés et l'a.bdomen excessivement petit, comprime, et porte par un pédicule mince, attaché sur le dos du corselet. i. L'ivanîe noirt. ( Evania appendigaster.) C'est un insecte tout noir que la forme et 1a position bizarre de son abdomen ont fait remarquer depuis long-temps des na. turalistes..̃̃.̃̃̃̃ On lui associe mal-à-propos des espèces à antennes plus nrasses vers le bout, à abdomen conique sessile et terminé par une petite pointe, sous laquelle se cache l'aiguillon. 2. L'évanie tacheté. ( Evania macula ta. ) Noire, pieds rouges; quelques taches sur le corselet, une ligne et deux points sur l'abdomen blancs. Commune sur les leurs en automne. IV. Les chrtsides. (Chrysis.) Vulg. guêpes dorées. Sont de petits insectes qui ont quelques rapports avec les sphex et les guêpes, mais qu'on reconnôît sur-le-champ la forme de leur abdomen oblong convexe en dessus, concave en dessous, et aux belles couleurs métalliques dont tout leur corps brille. Leur aiguillon est fait de pièces écailleuses qui l'enveloppent, et ne sert qi'à déposer leurs œufs dans de petites cellules qu'elles pratiquent dans le mortier des murs exposés au midi. Leurs antennes sont filiformes, brisées; leur langue petite ovale; leurs étuis tronqués leurs palpes filiformes les maxillaites plus longs. I. La clar. bleue et rouge. ( Chr. ignita. ) Tête et corselet d'un bleu changeant en verd doré abdomen xouge changeant en couleur d'or, et termine' par quatre den.- telures. 2. La chr. verte et Bleue. ( Chr. cyanea. ) Toute entière d'un bleu changeant en verd doré* V. LES mouches a scie. (Tenthredo.) Ont un aiguillon très-court placé sous l'anus entre deux petites valves, comprimé et dentelé comme une scie. On les reconnoît d'ailleurs à leur vol lourd, à leurs ailes qui ont l'air d'être chiffonnées, et à leur abdomen attaché au corselet par toute sa base. L'aiguillon né se trouve que dans les femelles, auxquelles il sert à faire des entailles à la peau des feuilles pour placer leurs œufs dessous. Il en sort des larves nommées fausses chenilles à cause de leur grande ressemblance avec les larves des papillons. Mais les chenilles vraies ont six yeux de chaque côté, et jamais plus de seize jambes tandis que les fausses n'ont qu'un seul œil de chaque côté, et jamais moins de dix-huit jambes. Elles se cachent sous terre pour se métamorphoser. L'insecte parfait a des mâchoires et une lèvre inférieure courtes des étuis fendus, une langue divisée en trois lanières, les palpes maxillaires longs et pointus, les labiaux filiformes. Il y en a une multitude d'espèces qu'on peut subdiviser ainsi qu'il suit a. ) ll antennes en massue. Ce sont les plus grosses espèces. Leur abdomen est ovale. 1. La mouche à scie jaune. ( Tenthredo lateaJ) Jaune; à corselet tacheté de noir. Sa larve est verte, avec une raie dorsale- noire. Elle vit sur le .saule l'aune et le bouleau, 2. La mouche-à-scie J grosses cuisses. ( T. femorata. Grande 5 les cuisses de derrière fort épaisses le corps et les pieds noirs, les antennes jaunes. Sa larve est verte avec une raie noire sur le dos, et une jaune de chaque côté du corps. Elle vit sur le saule et l'aune. b. ) A antennes cylindriques sans articulations visibles. Les mâles les ont velues en dessous. 3. La mouche ei scié du rosier. ( T. roste. ) Jaune la tête le dessus du corselet, et le, bord externe des grandes ailes noirs. Sa larve est verte i tubcreules noire n'a que dix-huit pattes et ronge les feuilles des rosiers. c. ) A antenn.es filiformes de neuf articles qui sont: Tantôt plus grosses vers le bout comme dans 4. La mouche scie de la scrofulaire, ( T. scrofalariœ. Noire antennes et jambes fauves les bords des anneaux de l'abdomen, jaunes excepté celui du deuxième et du troisième. Sa larvte a vingt-deux pattes, est blanche pointillée de noir, et vit sur les différentes espèces de scrofulaires. Tantôt égales en épaisseur comme dans 5. La mouche scie de l'osier. ( T. nassata, ) Tète et corselet jaunâtres variés de noir; l'abdomen les antennes, et les- pieds rpussâtros. Tantôt terminées en pointe comme dans 6. La mouche à scïe verte. ( T. vlritlls. ) D'un verd clair, agréablement varié désignes noires. Sa larve vit sur le bouleau. Il y a encore des mouches à scie d. ) A antennes en forme de soie de beaucoup d'articles. e. ) A antennes en. forme de plumes. f. ) A antennes fourchues. VI. LES ( Ichneumon. ) Ont pour caractère des antennes longues, de plus de vingt articles, et finissant en pointe. Leur port est léger leur abdomen grêle et porté sur un pédicule plus ou moins long; leur tête petites triangulaire; leurs ailes grandes, et leur vol assez prompt. Les femelles ont un aiguillon quelquefois plus long que le corps placé entre deux étuis. minces comme lui ce qui leur donne l'air d'avoir une queue composée de trois poils. Elles s'en servent pour percer le corps des chenilles et des autres larves d'insectes et pour y placer leurs oeufs. Les larves qui en éclosent dévorent les parties intérieures de celle dans laquelle elles se trouvent, et la font périr souvent avant qu'elle devienne nymphe, mais toujours avant qu'elle passe à l'état parfait alors elles en sortent pour filmer leur coque et se métamorphoser elles-mêmes. Certaines espèces d'ichneumons s'attachent à percer des espèces déterminées de larves; d'autres les attaquent toutes indistinctement. Les ichneumons ont la langue large, échancrée, les étuis rendus les palpes maxillaires sétacés de cinq articles; les labiaux filiformes, de trois Leurs espèces sont extrêmement nombreuses. en a a. } A abdomen applati horhpnta errent, dont l'aiguillon ne dépasse pas le bout. i. Ichn. noir et jaune. ( Ichn. txctator'uis. ) Noir; écusson jambes et les deuxième et troisième anneau»: de l'abdomen jaunes. h.) A abdomen comprimé par les cités; à aiguillon court. 2. L 'ichn. jaune. (Ichn. luteus. ) Tout entier d'une couleur orangée uniforme. Il place ses œufs sur la peau des chenüles ses larves les sucent par dehors, et restent le derriére engagé dans la coque de 1'oeuf long-temps après être écloses. c. ) A abdomen cylindrique ei aiguillon plus ou moins long. 3. L'ichn. pointillé. ( Ichn, persuasorius. ) Noir les pieds rouges, le ventre alongé I'écusson et deux points sur chaque segment de l'abdomen blancs l'aiguillon aussi long que le corps. C'est une des plus grandes espèces. Ici doivent venir quelques genres nouveaux qui ressemblent aux ichneumons par la manière de placer leurs larves. LES chalcises. ( Chalcis. Fabr.) Sont de petits insectes à antennes courtes grosses parie bout, brisées; à abdomen sessile, terminé en pointe; à cuisses de derrière épaisses et propres à sauter. L'aiguillon des femelles est dans une fente sous l'abdomen. 1. Le chalcide à jarretières. ( Ch. onmdata.} Noir; la pointe de l'abdomen longue les jambes blanches avec un anneau noir dans le milieu. On le trouve dans les nids des guêpes cartonnières d'Amérique, où sa larve vivoit aux dépens de celles des guêpes. 2. Le ch. menu. ( Ch. minuta. ) Noir les cuisses dentelées jaunes aux genoux les jambes jaunes. On le voit souvent sur les fleurs. Nous avons, dans ce pays, beaucoup de petits insectes antennes brisées et en chapelet qu'on a rangés parmi les ichneu-* mons parce qu'une partie de leurs espèces a aussi l'aiguillon prolongé mais ils paroissent plus voisins des chalcides ils ont des couleurs bronzées ou dorées et ils attaquent les larves d'hyménoptères et sur-tout celles des cynips en sorte qu'on leur a quelquefois attribué la formation des galles dont on les voyoit sortir après qu'ils y avoient vécu aux dépens des véritables habitans. Une espèce ( ichn. moderator) place ses oeufs dans les larves d'ichneumons et leur fait éprouver le même sort qu'elles font éprouver aux chenilles. LES eulopkes. (Eulophrls. Geoff.) Ne se distinguent des petits chalcides dont nous venons de parler, que parce que leurs mâles ont des antennes branchues. LES zeitcospis. ( Leucospis. Fabr. ) Diffèrent des chalcides par leur abdomen comprimé, et par leur aiguillon, qui se recourbe sur le dos et atteint jusqu'à la base de l'abdomen dans une rainure duquel il est loge. i. Le leucospis do 'sigère. { L. dorsigera. ) Long de quatre lignes varie de noir et de jaune; les cuisses postérieures fort grosses jaunes, avec une tache noire. Il s'introduit dans Us guêpiers pour y pondre. Sa larve vit dans l'intérieur de celles des guêpes. VII. Les urocèrss. (Sirex.) Ont, comme beaucoup d'ichneumons, un long aiguillon renfermé entre deux valves filiformes. Leurs antennes longues et grêles ont une vingtaine d'articles. Leur abdomen est cylindrique et attaché par toute sa base au thorax; son extrémité forme une pointe au-dessus de l'aiguillon. Ils enfoncent leurs œufe sous l'écorce des arbres, principalement des pins et des sapins. La larve s'y nourrit et s'y développe jusqu'au moment de sa métamorphose. Leur lèvre est très-petite leur langue courte et oblongue.Les palpes labiaux se terminent en massue; les mâchoires sont si petites, qu'on les apperçoit à peine, et n'ont qu'un rudiment de palpe. i La grand urocère. ( Sirex gigas. ) Long de deux pouces, noir à corselet velu les pieds ïes ar.tennes, la base et les trois segmens de l'extrémité de l'abdomen sont oranges. Cet insecte est commun dans les forêts d'arbres verds, et dans les lieux oÙ on bâtit les maisons en sapin. VIII. LES CYNIPS. ( Cynips. ) Ont l'abdomen comprimé par les côtés, et tranchant par en bas où il contient, entre deux lames écailleuses un aiguillon qui se recourbe en dedans en spirale et qui ne sort que lorsque l'insecte veut déposer son œuf sous l'épiderme d'une plante. Sa piquure y cause une protubérance qui va toujours croissant, et dans laquelle la larve vit jusqu'à sa métamorphose. Ces protubérances se nomment galles ou noix de galles. Il en vient sur un grand nombre de plantes et elles y sont causées par autant d'espèces de cynips; il y a même des plantes ? telles que le chêne qui en ont de beaucoup d'espèces, qui les piquent toutes à des points déterminés, comme les feuilles, leurs pétioles les fleurs. etc. Chacune de ces galles a sa forme particulière. Tous les cynips ont la tête petite les antennes minces longues, de treize à quinze articles; les ailes grandes et presque sans nervures; le thorax comme bossu. j Le cynips de la galle des teinturiers. ( C. querctts petioli. ) D'un brun roussâtré les pieds plus clairs. Il produit, sur les pédicules des feuilles de chêne, la grosse galle ronde hérissée de tubercules qu'on emploie pour teindre en noir en en mêlant la décoction avec une solution de vitriol perd ou sul~fate de fer. 2. Le cynips des fleurs de chêne. ( C. quercûs peâunculi. ) Gris.; une croix noirâtre sur les ailes. Il pique les cnators des fleurs mâles du chêne et y produit des galles rondes qui leur donnent l'air de petites grappes de fruits. 3. Le cynips du { C. rosœ. ) Brun abdomen roux brillant. Il produit sur le rosier sauvage ces touffes de filamens jaunes et rouges connues aoiis le nom de mousse de rosier ou de bidéguar. IX. Les fourmis. (Formica.) Se reconnoissent presque toutes au pédicule de leur abdomen, qui porte en dessus une petite écaille verticale. Elles ont la tête grosse les yeux petits, les antennes brisées les mandibules fortes de petites mâchoires entières; une langue courte, concave, coupée quarrément des palpes longs et filiformes. Elles vivent, comme les abeilles, les guêpes et les termites en grandes sociétés chaque espèce est de trois sortes les mâles et les femelles, pourvus de longues ailes et les neutres, qui n'en ont point du tout. Ces deux dernières sortes ont des aiguillons piquans et rétractiles. Les neutres seuls travaillent; ils creusent la fourmillière en emportent la terre au dehors apportent les provisions, nourrissent les larves les exposent à l'air pendant le jour les remettent l'abri pour la nuit, les défendent contre les attaques, etc. Ils ont les mêmes soins pour les nymphes, qu'on connaît vulgairement sous le nom impropre à' œufs de fourmis. Les femelles ne restent que pour la ponte et sont chassées impitoyable-" ment lorsqu'elle est finie c'est alors qu'on voit ces grandes processions de fourmis ailées. Quant aux mâles ils n'entrent point mais se contentent de voltiger autour de la fburrnillière, où les femelles viennent les trouver. Les fourmis à sexe périssent dès les premiers froids les neutres passent l'hiver engourdies dans leur fourmillière, et ne font, quoi qu'on en ait dit aucune provision. i. La fourmi rousse et noire. ( Formica rufa. ) Noire le corselet et les pieds roux assez grande. Elle s'établit dans les forêts sablonneuses. Sa fourmillière a souvent un pied de haut elle est composée de feuilles de sapin sèches, et de brins d'herbes ou de bois. 2. La fourmi brune. ( Formïcafusca. ) Noire la bouche la pointe du corselet, et les pieds, couleur de rouille. Dans les bois. 3. La fourmi rouge. ( Formica rubra. ) Rousse; les yeux et un point sous l'abdomen, noirs. Sous les pierres, dans les bois ou leurs environs. X. LES MUTULES. (Mutilla.) Sont des hyménoptères velus, à abdomen ovale, • à corselet quarré, à aiguillon rétractile et piquant, à antennes filiformes, dont les mâles sont ailés, et les femelles sans ailes. On ne connoît point leur économie on ignore même si elles vivent en société. Elles se trouvent assez rarement. Leurs mâchoires ent des étuis très petits leur langue est aussi fort courte, ovale concave en dessous. Leurs quatre palpes sont filiformes. i. La muulle tricolore. ( Mut. europa-a.) D'un noir bleuâtre le' corselet rouge quelques ceintures de poils blancs sur l'abdomen. On la rencontre par-ci parla sur les fleurs. CHAPITRE V. Des insectes pourvus de mâchoires, h deux ailes recouvertes par deux étuis -de substance cernée sous lesquels elles se reploient ou des COLÉOPTÈRES (ELEUTERATA. ¥<&£.). LES coléoptères sont les plus nombreux et les mieux connus de tous les insectes. On les a recueillis avec plus de soin dans les cabinets à cause de la singularité des formes de plusieurs de leurs couleurs éclatantes ou de leur beau poli, et parce qu'ils se conservent plus facilement. Ils n'ont que deux yeux composés les trois petits yeux simples des insectes à ailes nues leur manquent. La partie du corselet qui est au devant des ailes ne porte qu'une paire de pieds, et est séparée de l'autre., qui en porte porte deux autres paires et à laquelle on donne le nom de poitrine. Celle-ci est sous les ailes, et se continue avec l'abdomen. Les élytres ou étuis se trouvent dans tous les coléoptères, mais les ailes manquent quelquefois. Les antennes prennent des formes très diverses. La bouche est composée d'une lèvre inférieure sur laquelle est le gosier, qui porte deux palpes articulés et qui est portée elle-même sur une pièce écailleuse nommée GANACKÈ ( 1 ) de deux mâchoires se mouvant librement sur cette ganache, et portant chacune un et quelque-» fois deux palpes articulés de deux mahdi- bules quelquefois très-petites, et souvent d'une lèvre supérieure. Leur larve est un ver qui a le plus souvent une tête écailleuse, et six pieds, mais qui en manque quelquefois. La nymphe est immobile et représente toutes les parties de l'insecte par^ fait. Le séjour, la nourriture et les moeurs des coléoptères et de leurs larves, varient à infini. (t) Cette partie n'a été distinguée que paj: le citoyen Latreille» A. Coléoptères dont les antennes sont ter* miriées par une masse feuilletée, crest~a-dire composée de feuillets attachés par un bout et libres de Vautre, Tous ont cinq articles à tous dea doigts. Linnseus avoit d'abord réuni tous ces insectes sous le nom commun de scarabées; ensuite il Et un genre à part des lacanes depuis on les a encore plus divisés comme nous l'allons voir. I. Les LUCANES. ( Lucanus. ) Ont pour caractère, des antennes dont la masse est faite en manière de peigne, c'est-à-dire, dont les feuillets sont perpendiculaires à l'axe. Ce genre comprend, a.) LES cerfs-f-ol^ns. (. Li/cahus. Fzbt. ) A mandibules longues et dentelées iL lèvre inférieure terminée par deux pinceaux de poils mâchoires semblables aussi des pinceaux de poils. Ce sont des insectes dont la. larvç xit long-temps dans l'intérieur des arbres sous la forme d'un gros yer blanc, à six pieds. L'insecte parfait est remarquable par des mandibulcsijui dans plasieurs espèces sortent au dehors, et ressemblent des corner de cerf. Les femelles connues sous te nom de biches les ont aussi courtes que la plupart des insectes. 1. Le grand cerf-volant. ( Lucanus cervus.} A tête plus large que le corselet; ses mandibules ont trois grosses dents et plusieurs petites. 2. Le petit cerf-volant. capreolus. ) A tête de la largeur du corselet les mandibules n'ont que dcux grosses dents et plusieurs petites. b. ) LEs platxcères. (PLATYCERUS.~Lz.tr.) A mandibules courtes dans les deux sexes; à lèvre inférieure dépourvue de pinceaux. Ce sont de petits insectes à corps oblong, pen convexe qu'on trouve sur les feuilles. 3. Le platycire verd. ( Lucanus carabo'ides. ) D'un bleu ou d'un verd bronzé j éiuis pointillés en stries. c. ) LES passales. { Passalus. Fabr. ) A mandibules courtes lèvre inférieure cornée, mâchoires à deux dents pointues. Ce sont des insectes étrangers, à corps presque parallélipipède. LES synodendres. ( Synodendrum. Fabr. ) Sont un genre de petits insectes autrefois confondus avec les scarabées. Ils ont le corps cylindrique, les étuis rudes le corselet comme tronqué par devint, la tête petite, et la masse des antennes formée en peigne. On les trouve sur les arbres leur larve vit dans le bois. II. LES scarabées. ( Scaràbœus. ) Ont la masse de leurs antennes composée de fenillets longs attttchés au bout de l'antenne comme si son extrémité étoit fendue et y jouant librement. Linnœus a rassemblé sous ce caractère une multitude d'insectes, qui n'ont ni des formes ni des mœurs semblables, comme: a.) Les stercoraires. GEOTRUPES. Latr. ) A corps ovale et convexe; a lèvre supérieure mobile à mandibules fortes 5 lèvre inférieure profondément fourchue 5 à mârhoires membraneuses fendues. Ils vivent dans les fientes des animaux et creusent dessous des trous profonds pour y pondre. Leur larve est un ver cylindrique six pieds, qui vit sous terre. 1. Le stercoraire. {Scar. stercoraritis.) D'un nôit brillant en dessous, d'un beau violet changeant en verd avec un éclat métallique à étuis ralrés longitudinalement un tubercule sur la tête. 2» Le stercoraire du. printemps. (Scar. vernaUs.) D'un noir brillant changeant en bleu et en violet étuis lisses. Ces deux insectes sont fort communs, sur-tout dans leq pâturages, à cause des bouses. 3. Le stercoraire phalangiste. (Scar. typhœus.} t)'un noir profond, lisse. Le corselet porte de chaque c6té une longue corne dirigée en avant et au milieu une troisième plus petite. Il est plus rare que les précédenii, b.) LES ROUSIERS. (CorRrs. Geoff. ) A tête large et applatie couvrant la bouche point ds lèvre supérieure des mandibules membraneuses très petites des mâchoires membraneuses fendues la lèvre, inférieure presque entière. Ilr vivent, comme les précédons, dans les fientes d'animaux, et préviennent l'infection par la promptitude avec laquelle ils les dévorent. Plusieurs enferment leurs oeufs dans des boules qu'ils forment de fiente desséchée d'autres les déposent simplement sous terre, H y en a «. ) A corps court et Zarge sans écusson. 4. Le bousier lunaire. ( Scarabceus lunaris. ) D'un noir. brillant à étuis striés à corselet tronqué par devant ayant une corne de chaque côté à tête demi-circulaire, portant sur son milieu une corne pointue dans le mâle, échancrée dans la femelle. C'est le plus grand bousier de nos environs. 5. Le bousier sacré. ( Scarabœus sacer. ) Brun noirâtre applati horizontalement à tête arrondie, dentelée dans son contour. II est d'Égypte les anciens Égyptiens l'adoroient à cause de son utilité pour détruire. les immondices. Il entroit dans leurs hiéroglyphes et on le voit souvent sur leurs pierres gravées. 6. Le bousier taureau. (Scarabœus taurus.) Petit, noir deux cornes sur la tête formant un demi-cercle. 7. Le bousier nuchicorne. (Sc. nuchicornis. ) Petit, brun une corne unique sur le derrière de la tête du mâle. Ces deux espèces se trouvent fort communément dans les bouses de vache qui en contiennent encore plusieurs autres. S.) A corps oblong; ci écusson. (PlatycephALUS. Brongn.) 8. Le bousier du fumitr. ( Sc.fimetarius. ) Noir à étuis roux striés i trois petits tubercules sur la tète. 9. Le bousier gris et noir. ( Se. conspurcatus. ) Noir les étuis et les bords du corselet, gris. On trouve ces espèces et d'autres voisines dans les bouses. c. } Les SCARABÉES proprement dits.. A corps oblong et convexe, à tête petite il. mandibules cqr- nées, non proéminentes sans lèvre supérieure. Les michcnrej et h lèvre inférieure varient assez dans leurs formes pour fournir encore plusieurs subdivisions. Ces insectes sont nombreux et présentent des formes souvent très-extraordinaires* Leur larve habite dans les terres végétales ou terreaux sous les racines des arbres etc. l'insecte parfait se trouve aux environs mais jamais dans les bouses. Il n'y en a dans notre pays qu'une espéce, savoir 10. Le scarabée rasicorne. ( Se. nasicornïs.) Brun marron brillant nne corne sur la tête trois tubercules sur le thorax corps très-convexe étnis légèrement striés. On le trouve sur-tout dans le tan des couches. filais les pays étrangers sur-tout la zone torride en four* nissert beaucoup nous ne remarquerons que ix. Le scarable Hercule. (Sc. Hercules. ) Dont la tête porte une longue corne recourbée en dessus et le corselet en produit une encore plus longue qui fait avec la première une espèce de pince. Il est noir, à étuis verdâtres tachetés de noirâtre, et se trouve aux Antilles. Il a jusqu'à sir pouces de long. 12. Le scarabée branchu. (Se. dlchotomus.) La corne de la tête est très -longue et partagée en défit branches fourchues célle du thorax est courte et a deux pointes. Tout le corps est marron. 13. Le scarabée à longs l>ms. ( Se. longlmanus,} Grand, d'un fauve terne, sans cornes ni tubercules à pieds de devant de moitié plus longs que tout le corps. Des Indes. N. B. Ces trois premières divisions des scarabœus de Linné ne font dans Fabricius qu'un seul genre qui porte ce même nom. C'est au contraire M. Fabricios qui x établi comme genres les divisions suivantes. d. } Les hannetons. (Meloloktba. Fabr. ) A corps oblong, convexe sans épines ni tubercules; à lèvre supérieure mobile échancrée à lèvre inférieure large pea échancrée à mandibules cornées à mâchoires cornées fortes armées de plusieurs dents pointues quatre palpes filiformes. Le second article de leurs antennes est alongé. On distingue les mâles à la grandeur des feuillets qui terminent leurs antennes. Ces insectes vivent de feuilles, et détruisent souvent toutes telles de nos arbres. Leurs larves passent plusieurs années sous terre elles y font du- dégât en dévorant les racines des plantes. 14. Le hanneton ordinaire. ( Scarahesus melolontha. ) Noïr, à étuis roux, à segmens de Pàbdbmen marqués de chaque côté d'une tache triangulaire blanche. Chacun connoît cet insecte et le tort qu'il nous fait lorsqu'il est très-abondant. Il paroît au mois de mai. i5. Le foulon. {Scarabeeus fullo.~) Brun tout couvert de taches blanches. Plus grand'et moins commun que le précédent. 16. Le hanneton d'été. (Scar.solst'uialis.) Plus petit que le hanneton ordinaire d'un jaunâtre uniforme. Paroît au mois de juillet. e.) LES cétoines. (Cetonia. Fabr.) A corps large, un peu applaei en dessus; à petite tête oblongue; à mandibules très-petites, membraneuses, cachées mâchoires sans dentelures terminées par un pinceau de poils à lèvre inférieure cornée échancrée à quatre palpes filiformes. Le second. article des antennes est rond, et plus gros que les suivans. On trouve ces insectes sur les flèurs, dont ils mangent les poussières des étamines et le miel. Les cétoiazes proprement dites ont, à. la base de chaque étai en dehors une petite pièce triangulaire et leur poitrine forme de chaque côté de l'abdomen une épine saillante. 17, La cétoine dorée. ( Se. auratus. ) D'un verd doré en dessus, d'un roux cuivré en dessous tachetée de blanc. Commune sur les fleurs. 18. La cétoine magnifique. (Sc.fastuoSus.) Plus grande du plus beau verd dore unifqrme. Sur les fleurs 19. Lapethe cé.toine. (Se. sticticus.) Noir bronzé tacheté de blanc 5 Hérissée de poils blanchâtres. Commune sur toutes les fleurs: C. ) Les trichies, ( Trichws. Fabr. ) N'ont point de pièce triangulaire à la base des étuis, ni de pointe saillante sur les côtés-. Pu reste elles ressemblent aux cétoines. 2o. La trichie noble. ( Se. noiilis. ) D'un verd bronzé obscur. Commune sur les fleurs sur-tout les ombellifères. ai. La trichie rayée. (Scfasdams.) Velue grise, à étuis jaunes, avec trois bandes noires, interrompues dans le milieu. Commune sur les fleurs, 22. La. trichie !termite. (Se. eremita,) Grande d'un noir luisant, corselet convexe à trois sillon» longitudinaux les. bords antérieurs de la, tête relevés, f, ) Les trqx ( Trox Fabr. Sont de petits scarabées corps oblong, très- convexe, débordé de toutes parfs par le thorax et les étuis, qui sont ordinairement munis de séries longitudinales de tubercules. Ils vivent dans le sable. B. Coléoptères dont les antennes sont portées sur un bec qui n'est qu'un prolongement de la tête et au bout duquel est la bouche. Tous ont quatre articles à tous les doigts. III. Les charansons (Curculio.) Linnseus appeloit attelabus ceux des coléoptères bec qui ont la tête rétrécie par derrière, et donnoit tous les autres le nom de curculio. Fabricius a divisé ces inseçtes un peu autrement. Voici ses genres a.) LES Charansons proprementdits. ( CURCVLW.Fzbt.) Sont tous ceux qui ont des antennes terminées par une masse perfoliée c'est-à-dire formée de lames rondes enfilées par leur milieu et brisées c'est-à-dire dont le premier article est cylindrique long et fait angle avec le reste leur corps est ovale ou oblong. Les uns ont le bec long et grêle souvent même flexible; leurs larves vivent la plupart dans l'intérieur des végétaur, et sur-tout des fruits. i. Le charanson des palmiers. ( Curculio palmarum. ) Long de plus d'un pouce, noir velouté, plat en dessus; à étuis plus courts que l'abdomen, striés à masse des antennes tronquée à jambes de devant velues en dessous. Il se trouva aux Indes. Sa larve vit dans la maëlle des palmiers les Indiens la mangent. 2. ,Le charanson des noix. ( Curculio nucum. ) Petit, fauve, varié de brun, bec plus long que le corps, semblable à un fil, flexible. La larve se trouve dans l'intérieur des noisettes. 3. Le charanson du grain. (Curculio granarius. ) Oblong d'un brun rouge foncé il attaque les grains, et cause des dégâts immenses dans les greniers, od il se trouve quel» quefois à millions. D'autres ont le bec court et gros. Leurs larves se nourrissent sur-tout de feuilles. 4- Le charanson verd. ( Cerculio viridis. Verd, bordé de jaune; jaune en dessous. Et parmi les espèces étrangères 5. Le charanson impérial. ( Curculio imperialis. Noir, avec des séries longitudinales de points enfoncé9, bril- lans du plus bel or-couleur le dessous du corps est tout entier de cet éclat. Ce bel insecte est du Brésil, b. ) Les attélabes. {Jttelabus.} Ont le corps ovale ou oblong, le bec alongé courbé en dessous portant des antennes non brisées, en forme de chapelet, plus épaisses vers le bont. Leurs larves vivent dans l'intérieur des semences et y causent beaucoup de dégât». 6. L'attélabe du coudrier. (Attdabus coryli. ) Rouge à tête noire étroite par derrière. Il détruit beaucoup de noisettes.. 7. L'attélabe de la vigne. (Jttelabus bacckus.) Velu, d'un beau rouge de cuivre très-brillant. Il enfonce son. bec dans les bourgeons, et les détruit. 8. L'attélabe du bouleau. ( An. hetttleti. ) D'un bleu brillant, ou d'un verd doré. Le mâle a deux petites épines à son corselet. 9. L'attélabe du froment. ( Au. fiumentar'msJ) Rouge clair, petit. Il nuit aux grains. c. ) LES BRENTES. ( BRENTUS. Fabr. ) Ont le bec long et droit, portant des antennes en chapelet, plus épaisses vers le bout le corselet et l'abdomen également étroits et alongés. d. ) LES authribes. ( Astbrîbvs. Fabr. ) Ont le corps ovale ou ablong le bec court, applati par devant, et portant sous son tranchant des antennes non brisées, terminées par une masse perfoliée. e. ) Les Brachycères. (Brachycerus. Fabr. Ont le corps épais et ramassé le bec court et quarré pory tant deux très-courtes antennes perfoliées dans toute leur longueur. f. ) LES rbinom acres. ( Rhinomacer. Fabr.} Ont le corps ovale ou oblong, le bec court, portant des »rttennes filiformes. IV. LES bruches. ( Bruchus, ) Ont un bec très-court portant des antennes nIiformes le corps plat en dessus les élytres ordinairement plus courts que l'abdomen. Leurs larves vivent dans l'intérieur des semences et leur font beaucoup de tort. i. Lebruchedespois. ( Bruchus pisi. ) Noirâtre, le derrière blanc, et des taches sur ks élytres, blanches. Il détruit les grains des plantes légumineuses. C. COLÉOPTÈRES dont les antennes sort en forme de massue, et qui n'ont que trois articles. aux doigts. Cette section ne comprend que V. LES coccinelles. iCoccinella.) Petits insectes à corps hémisphérique 4 bordé de toutes parts lisse et orné de jolies couleurs que l'on connoît vulgairement sous le nom de bêtes Dieu. Leurs antennes sont brisées et terminées par une masse solide. Leurs palpes maxillaires, en forme de hache paraissent plus que leurs antennes. Les larves des coccinelles sont des vers à six pieds, qui passent leur vie sur des feuilles chargées de pucerons. Elles en dévorent beaucoup, et nous délivrent par-là d'insectes fort nuisibles aux plantes que nous cultivons. Les espèces de coccinelles diffèrent par les couleurs de leurs élytres et le nombre des taches ou des points qui sont dessus,. i. La coccinelle â sepr points. ( C. j-punctata. ) A étuis rouges marqués de s:pt points noirs. C'est la plua commune, et l'une des plus grandes, 2. La coccinelle deux pointes. ( Cocc. 2.~punctata. ) A étuis rouges; à deux points noirs. 3. La coccinelle deux pustules. ( Cocc. bipmtulata. ) Noire; l'abdomen et une tache sur chaque étui, rouges, etc. D. Coléoptères dont les antennes sant terminée en forme de massue, et qui ont cinq articles à tous des doigts. VI. LES silphes, ( Silpha. ) Ont pour caractère un corps plat débordé par le thorax et le plus souvent par les élytres. On les divise en a. ) Porte-morts. ( Nicrophoms. Fabr. ) A élytres tronqués, dont le bord est peu saillant, à masse des antennes globuleuse. Leur lèvre est fendue, et ses bords ciliés j leurs palpes labiaux sont filiformes les maxillaires en massue. Ces insectes ont été nommés enterreurs ou porte-morts. parce que quelques-unes de leurs espèces ont l'instinct de se réunir pour traîner le cadavre d'un petit quadrupède, comme souris taupe, etc. et pour l'enfouir après y avoir déposé leurs oeufs afin que les larves qui doivent en naître y trouvent leur nourriture. i. Le fossoyeur, ou point de Hongrie. ( Silpha y espillo.) Noir, deux bandes transverses orangées, dentelées sur les élytres. C'est l'espèce la plus commune ici. b. ) Boucliers. ( Silpha. Fabr. ) A masse des antennes mince et along6e, élytres débordant le corps de toutes parts. Leur lèvre est fendue leur mâchoire terminée par une dent aiguë, et leurs quatre palpes filiformes. Ils se nourrissent, ainsi que leurs larves, des charognes les plus infectes et sont par-là fort utiles en nous débarrassant des miasmes dangereux que répandroient les corps corrompus. Les larves ressemblent beaucoup aux insectes parfaits, les élytres txceptés, z. Le bouclier à quatre points. { dne voleur. ( Pt. fur. ) Brun; quatre éminences sur le coaselet deux bandes blan- châtres sur les élytres. 2. Le ptine larron. Pt. latro. ) D'un gris roussâtre uniforme. 3. Le ptine puce. ( P. scotias.) Noir élytres très-convexes, lisses, soudés ensemble, roux. XIV. Les TAUPINS. ( Elater. ) Sont des insectes de forme alongée étroite, applatie horizontalement; tête renfoncée dans le corselet; à antennes en forme de fil ou de scie, quelquefois de peigne à pieds courts et minces. Lorsqu'ils se trouvent couchés sur le dos, ils font des sauts assez considérables, qu'ils répètent jusqu'à ce qu'ils retombent sur leurs jambes. Ce mouvement s'opère par une épine de la partie inférieure de leur corselet qu'ils font entrer avec ressort dans un trou de la base de l'abdomen. Lorsqu'on les prend dans les doigts, ils font le même mouvement pour tâcher d'échapper. Les larves vivent sous terre. Les insectes parfaits se tiennent sur les fleurs, dans le ga.zon etc. i. Le taupin bron\ê. (^ Elater œneus.) D'un verd bronzé, 2. Le taupin noir et fauve. ( El. castaneus. ) Noir; les étuis orangés, à pointe noire. 3. Le taupin à collier rouge. (El. ruficollis. ) Noir; la. moitié postérieure du corselet, rouge etc. Parmi les espèces étrangères on doit remarquer 4. Le cucujo. ( El. noctllucus. ) De l'Amérique méridionale brun noirâtre avec une tache jaune et lisse à chacun des angles postérieurs du corselet. Ces taches répandent un éclat phosphorique tel que plusieurs peuplades de sauvages ne se servoient point d'autre lumière avant l'arrivée des Espagnols, Aujourd'hui les femmes placent le cucujo dans leur coëffure comme orhement, dans leurs promenades du soir. Des insectes voisins des taupins ont donné lieu à l'établissement de quelques genres nouveaux, dont nous ne remarquerons que LES mélasis. ( Melasis. ) Qui ont le corps des taupins à l'exception des pointes du corselet et de la faculté de sauter et qui se distinguent principalement par des antennes en forme de peignes. On n'en connoît qu'une espèce c'est un petit insecte brun,, étuis striés qui se trouve dans le b.ois mort. XV. L.ES richards, ( Buprestis. ) Ont les antennes en forme de fil ou de scie; la forme générale du corps oblongue plus étroite en arrière le corselet court large, recevant une bonne partie de la tête, et ne se prolongeant pas en pointe par les angles, comme cela se trouve dans les tau- pins. Leurs palpes sont filiformes les maxillaires plus longs. La lèvre est petite et simple, la mâ- choire fendue. Ils ne sautent point. On croit que leur larve vit dans le bois. Les richards des pays chauds sont au nombre des plus grands et des plus beaux coléoptères; l'éclat métallique le plus vif, toutes les nuances de l'or-couleur et de l'acier bruni, se font remarquer dans leurs différentes espèces. On en trouve aussi de très-jolies en France mais moins grandes et inoins nombreuses. On peut remarquer parmi les espèces étrangères, i Le richard géant, ( B. giga;itea, De la Gutane long de deux pouces, d'un verd bronze; élytres ridés, changeant du verd au pourpre terminés par une double pointe deux taches sur le corselet, de couleur d'acier bruns. s. Le richdrd handt-derêe. (B. vittata.) Verd doré changeant en bleu une ba.nde longitudinafc d'une couleur d'or très-éclatante sur chaque élytre. Des Indes orientales. 3. Le richard stermeorne. ( B. sternicornls. ) Le dessous de la poitrine forme une corne nrousse dirigée en avant. Le corps entier est d'un verd dore bdîktnt .{ le corselet et la tête sont marqués d'une multitude de petits creux] lois points au bout de chaque élytre, 4. Le richard chrysîde. (B. ckrysis.) Semblable au précédent en forme et en couleur mais dnuble en grandeur et à étuis couleur de marron. L'un et l'autre sont des Indes orientales. Parmi les espèces de ce pays nous citerons, 5. Le richard verd. ( B. viridis. ) Long, étroit, d'un verd bronzé obscur. 6. Le petit richard. ( B. minuta. ) Ovale court, d'un brun foncé brillant, avec des ondes blanchâtres. Commun sur l'aune. G. Coléoptères à quatre palpes, à antennes en forme de fil ou de soie à cing articles aux doigts, à élytres flexibles. Linné n'en faisoit d'abord qu'un seul genre qu'il nommoit cantharide mais fort improprement car la véritable cantharide n'est pas du nombre. Il l'a ensuite divisé en deux savoir XVI. LES lampyres. ( Lampyris. ) Qui ont la tête cachée sous un corselet plat et demi-circulaire. Les femelles manquent d'ailes et d'élytres dans quelques espèces, et restent à terre au pied des buïssons les mâles ailés sont attirés vers elles par une lumlére phosphorique qu'elles répandent par un ou deux des derniers segmens de leur abdomen, et qui leur a valu le nom de vers sous lequel on les désigne ordinairement les maies ont .aussi deux points lumineux sous Fab- domen, mais beaucoup plus foibles et cette lumière disparoît dans l'un et l'autre sexe après le temps de la fécondation. Leurs mandibules et leurs mâchoires sont peca saillantes, et ïsurs palpes filiformes. i. Le ver luisant ordinaire. ( Lampyris noctiluca.) D'un gris (cendré 1 le corps roussâtre. Tout le monde connaît la femelles qu'on rencontre par-tout au mois de juin. Le mâle est plus petit, et n'a qu'une lumière très-foible. 2. Le ver luisant d'Italie. ( Lamp. ïtalïca. ) Noirâtre, à corselet roux l'abdomen a le bout tout blanc. Le mâle et la femelle sont ailés et contribuent par leur éclat, leur abondance, et la diversité de leur vol, i embellir les soirées d'été de l'heureux climat qu'ils habitent. Il y en a, aussi dans quelques-uns de nos départemens méridionaux. On a séparé, avec raison du genre des lampyres Les lyques. (Lreus. Fabr. ) Dont les antennes sont entièrement comprimées et applatiés, et dont la tête, cachée sous le corselet comme dans les lampyres, se prolonge en une espèce de bec terminé par la bouche, qui ne diffère de celui des charansons que parce qu'il ne porte point les antennes, qui sont insérées entre les yeux. Le corselet et les élytres débordent beaucoup le corps. Ces derniers sont souvent bien plus larges en arrière qu'à. leur base. 1. Le Zyqrce sanguin. ( Lycus sanguinea. ) Rouge le milieu du corselet noir. Commun dans le midi de la. France. XVII. Les cantharides. ( Cantharis. ) Ont la tête libre an devant d'un corselet quarré bord saillant et les antennes en forme de soie grêle. On les a distinguées en a. ) Cantharides proprement dites. ( Cantharis. Fabr. ) A corps plus plat et plus alongé palpes en forme de hache elles vivent d'autres insectes soit dans leur état parfait, soit dans leur état de larve, et font quelquefois sortir des quatre angles de leur corselet de petites vésicules transparentes. 1. La cantharide brune. ( C. fusca. ) Noirâtre le contour du corselet roussâtre. 2. La cantharide livide. ( C. livida. ) Roussâtrê élytres jaunâtres. On les trouve en quantité sur les fleurs. b. ) Malacuïes. ( Malachius. Fabr. ) A corps un peu plus court à élytres plus convexes palpes finissant en pointes. Ils se tiennent sur les fleurs, et vivent d'insectes. Lorsqu'on les touche il sort, de chaque côté du corselet et de l'abdomen, des vésicules rouges, divisées en trois lobes qui rentrent le moment d'après. On en ignore l'usage. 3. Le malachie bron\ê, ( C. œnea. ) D'un verd bronzé le bord des élytres rouge. 4. Le malachie à deux taches. ( C. bipustulata. ) D'un verd bronzé; l'extrémité des élytres rouge. On a encore séparé de ce genre c. ) LES LIME-BOIS. (JLrMEXrLON.) Qui ont le corps cylindrique alongé, étroit, et des antennes courtes et en forme de chapelet. Leurs larves vivent dans le bois. 5.' Le lime-Bols du chêne. ( C. navalïs. ) ̃ Noirâtre; le bord des élytres jaunâtre. Sa larve attaque le bois de chêne, et contribue avec les tarais et beaucoup d'atttres animaux à gâter les vaisseaux et les digues. On a établi nouvellement quelques genres voisins des précédens. Tels sont Les tilles. ( Tillus. ) Qui ont le corps alongé le corselet étroit, cylindrique, les antennes en scie les palpes maxillaires filiformes, et les labiaux très-grands, en forme de hache. On les trouve sur les fleurs. Les DRUES. ( Drilus. ) Qui ont le corps oblong, bordé, les palpes en masse, et les antennes en peigne dans toute leur longueur. On en trouve une espèce sur le chêne, etc. H. Coléoptères à quatre palpes, dont les antennes sont en forme de filou de chapelet, quelquefois renflées vers le bout ou ddns le milieu, et qui ont cinq articles. aux quatre doigts de devant et quatre à ceux de derrière, et des élytres flexibles. Linn-xus n'en faisoit qu'un seul genre, les méloés. Fabricius l'a subdivisé et il faut en rapprocher quelques autres que Linnsus a.voit confondus avec ses cantharis ou ses çhrysomètes. XVIII. Les MELOÉS. ( Meloe. ) Ont peur caractères, selon Linnseus des antennes en chapelet, dont le dernier article est oblong une tête tombant au devant d'un corselet rond non bcrdé et des élytres mous et flexibles on peut ajouter que les ongles qui terminent leurs doigts sont doubles. Ils vivent de racines dans leur état de larve, et se nourrissent de feuilles dans leur état parfait. On les divise en a. ) MeloÉS proprement dits. ( MELOE. Fabr. ) A élytres plus courts que l'abdomen, sans ailes. Les mâles ont leurs antennes renflées dans le milieu, et irrégulièrement courbées. On voit ces insectes au printemps ramper dans l'herbe. Ils répandent, lorsqu;on les touche, par toutes leurs articulations, une huile jaune et fétide. On les jregardoit autrefois comme un spécifique contre la rage. i. Le proscarabée. (Melot proscarabœus.) D'un noir bleuâtre uniforme. 2. Le meloê de mai: ( Meloe m.aialis. ) D'un noir bleuâtre le bord des segmens de l'abdomen, cuivré. b. ) LYTTES. ( LYTTA- Fabr. ) ( Les cantharid.es proprement dites. ) A élytrès couvrant entièrement les ailes et l'abdomen antennes filiformes, minces et égales. 3. La cantharide des boutiques. [Msloe vesicatorius. ) D'un beau verd doré commune sur les frênes. C'est cet insecte si célèbre pw son efficacité comme vésicatoire. c. } Mtlab&es. ( Mylabris. Fabr. ) A forme des subdivisions precedeates à antennes en cia«pelet, grossissant par degrés vers le bout. Leurs couleurs sont ordinairement variées de noir et de jaune. On n'en trouve guère que dans les pays chauds. 4. Le my labre de la ckorêe.^ (M. cichoru.) Noir; tête et corselets velus; trois bandes jaunes sur les élytres. Très-commun dans tout l'Orient. Il paroit que c'est de cette espèce que les anciens se servoient comme vésicatoire. On l'emploie encore à cet usage dans la Chine. Les subdivisions précédentes ont les mâchoires fendues les suivantes les ont entières. d.) Cérocomes. Fabr. ) Semblables aux lyttes pour Ia forme les antennes sont rcn. Mes par le bout, et très-irrégulièrement courbées dans les mâles. 5, Le cérocome de Schajfer. (Meloe Sckœfferï.) Verd dore; antennes et pieds fauves. e. ) LES hotoxes. (NOTOXtrs. Fabr.) A antennes filiformes, grossissant légèrement vers le bout; à palpes en forme de hache. Ce sont généralement de fort petits insectes. Nous n'en citerons que 6. La cucuîle. (Meloe monoceros.) Qui se fait remarquer par une corne dit'corselet qui avance au-dessus de la tête. C'est un petit insecte rougeâtre avec deux marques noires sur chaque élytre. On peut encore remarquer parmi les insectes voissns du genre méloé: LES cardinales. ( Pyrochroa. ) Qui ont une tête inclinée un corselet plat arrondi, l'abdomen et les élytres grands et plats, et les antennes en scie ou en peigne. i. La cardinale rouge. ( P. coccinea. ) D'un beau rouge et d'un luisant satiné. Linné la rangeoit parmi les lampyres. LES lagries. ( Lagria. Fabr. ) A corps velu, oblong à tête courte à corselet court, cylindrique plus étroit que les élytres, à. antennes en chapelet, plus grosses vers le bout. Les palpes maxillaires sont en hache les labiaux en massue. Ces insectes sont communs sur les fleurs. Linna*us les avoit confondus avec ses chrysomèles. 1 La lagrie velue. ( Lagria hirta. ) Noirâtre; élytres jaunâtres, lisses. Elle est très-commune sur les fleurs. LES cistèles. ( Cistela. Fabr. ) A corps oblong à tête ovale à corselet presque aussi large en arrière que les élytres à antennes grêles longues, en forme de fil ou de soie. Les palpes sont en massue. Ces insectes vivent sur les fleurs. Linoaeus les avoit aussi confondus avec ses chrysomèles. 1- La cistèle capricorne. ( C. ceramloïdfs. ) Noire ctuis jaune-bruns; antennes en so:e de la longueur du corps. Commune sur les fleurs. LES édémères. ( (Ëdemera. Gliv. ) ( Dryops et necydalis. Fabr. ) A corps mince, à tête triangulaire, à yeux saillansj à corselet étroit, cylindrique; à élytres finissant en pointe; à antennes grêles longues, filiformes. Les cuisses postérieures sont souvent trèsrenflées et les ailes en partie découvertes. On les trouve sur les fleurs. i. L'êdémére bleue, ( (Ed. ces ride a. ) D'un beau bleu changeant en verd doré; les cuisses postê- rieures du mâle très-ren9ées. 1. Coléoptères quatre palpes à antennes en forme de fil ou de chapelet, qui ont cinq articles aux quatre doigts de devant et quatre seulement à ceux de derrière, et des élytres durs. Linnsus n'avoit fait de tous ceux de ces insectes qu'il connoissoit, que deux genres, les ténébrions et les mordelles et il en ayoit rejeté quelques-uns parmi les chrysomèles, etc. XIX. LES TÉNÉBRIONS.. ( Tenehrio. ) Ont pour caractère selon Linnœus des antennes en forme de chapelet dont le dernier article est arrondi; une tête libre, et des étuis durs. Ces in- sectes ont généralement des couleurs brunes ou noires. Ils vivent tous dans les lieux humides et obscurs obscurs, les* caves, les trous souterrains etc. Plusieurs manquent d'ailes. Leurs larves se nourrissent de farine de pain gâté et d'autres comestibles. Il y en a quelques-unes qui vivent dans le bois. On les divise en a.) TÉNÉBRIONS proprement dits. (Tenebrio. Fabr.) A corps alongé, de largeur uniforme, légèrement convexe; à corselet quarré; iL antennes grossissant vers le bout; à palpes terminés en massue. 1. Le ténébrion des moulins. ( T. molitor. ) D'un brun noir tirant sur le roux les antennes de la longueur du corselet. Sa larve se nourrit de farine et est connue sous le nom de ver des mouliazs. C'est l'aliment le plus agréable aux rossignols qu'on tient en cage. b. ) Hélopes. ( HELOPS. Fabr. ) A corps oblong convexe à antennes grêles égaies ou même plus minces vers le bout; à palpes maxillaires en forme de hache. 2. L'hélope h pieds velus. ( H. lanipes. ) Noir-brunâtre; élytres striés, aigus en arrière; doigts des pieds, laineux. c. ) LES BLAPS. ( BLAPS. Fabr. ) A corps ovale, convexe sans ailes; à élytres soudés, terminés en pointe à corselet plat, cjnarré à antennes en chapelet vers l'extrémité; à palpes maxillaires en forme de hache. 3. Le porte-malheur. ( Blaps mortisaga.) Noir, lisse les étuis à pointe aiguë et saillante légère ment chagrinés. Le peuple de quelques pays croit que sa pré- sence dans les maisons est de mauvais augure, d. ) LES se jures. ( Sca&rjjs. Fabr. ) A corps oblong convexe sans aïles élytres soudes obtus; à corselet arrondi, convexe antennes en chapelet 'Mià l*ex- trémité; à palpes iïliformes. Ils sont des departeaiens meridio- naux et des pays chauds. e. ) LES SÉPIDIES. ( Sepwium, Fabr. ) A corps oblong Sans ailes; à élytres soudes embrassant le thorax corselet anguleux. Leurs antennes sont ecz chapelet; leurs quatre palpes filiformes. Ils sont tous des pays chauds. F. ) Les érodies. ( Erovius. ) A corps ovale, court. convexe il, tête large; à ely très soudés sans ailes. Leurs antennes en chapelet sont terminés par une très-petite masse ronde; leurs palpes sont filiformes. Ils sont tous des pays chauds. g.) LES PiMÉLtES. (P1MEL14.) A corps ot-ale élytres soudés embrassant l'abdomen it corselet convexe, iL antennes en chapelet vers l'extrémité'; 4 palpes filiformes. Il y en a quelques-ans en France. 4. La pimélie rude. ( T. muricatus. L ) Noire Itquatre lignes relevées lisses, sur chaque élytre leurs intervalles pointillés. Cette espèce se trouve aux environs de Paris. h.) LES eurtcbores. (E&RrcaoRj. Latr. ) A corps court, sans ailes; à élytres soudés, embrassant l'abdomen; à corselet très-large 5 rebords saiilans relevés qui le rendent concave eat dessus. On en trouve en Italie en Afrique etc. i. ) LES ofatres. ( Opatrvm. Fabr. ) A corps ovale à corselet plat dont les bords latéraux sont saillar.s à antennes en chapelet, grossissant vers le bout palpes maxillaires en massue. On en trouve assez souvent dans les terrains sablonneux. 5. L'opatre du sable. ( Ten. sahutosus.} Noirâtre oblong trois lignes rudes sur chaque élytre. 6. L'opatre gris. ( Ten. griseus. ) D'un gris brun terne; trois lignes relevées sur chaque élytre. On a fait des genres nouveaux de quelques insectes voisins des ténébrions tels que LES serropalpes. ( Serrovaipus, ) A corps alongé un peu applati les palpes maxillaires en forme de hache dentelés à leur bord interne et plus longs que la tête. Les diapères. ( Diaperis. ) A corps ovale court convexe à antennes perfoliées dans toute leur longueur les palpes sont filiiormes. Ces insectes se trouvent dans les champignons. 1. La diapère du bolet. ( D. holeti. ) Noire, lisse; trois bandes jaunes sur les élytres. Commune aux environs de Paris. LLrS hypophlés. ( Eypophleus. ) A corps oblong, étroit, peu convexe; à antennes en fuseau ou perfoliées dans toute leur longueur. Ce sont de très-petits insectes, qui vivent sous les écorces. XX. LES mordelles. ( Mordella.) Sont de petits insectes qu'on distingue aisément à leur port tout particulier, qui vient de leur tête renfoncée sous le corselet, de leurs élytres rétrécis par derrière et de leurs doigts très-alongés sur-tout les postérieurs. Elles ont les antennes en chapelet, grossissant vers le bout courtes. On les trouve sur les fleurs. Les femelles ont ordinairement l'abdomen terminé par une pointe aiguë. i. La mordelle rayée. ( ikf fasciata.*) D'un aspect soyeux, grise, avec deux bandes transverses plus brunes. K. Coléoptères à quatre palpes, dont les antennes sont en forme defil ou de chapelet^ se ren- fiant quelquefois au bout et qui ont quatre articles à tous des doigts. Tous ces insectes vivent sur les feuilles des plantes, et s'en nourrissent, à l'état de larves comme à celui d'insectes parfaits. Ces derniers ont ordinairement des couleurs vives, et brillent souvent d'un éclat métallique ce qui les rend le plus bel ornement des collections. Linnœus' n'en faisoit que trois genres les hispes les chrysomèles et les cassides; mais Geoffroy et Fabricius ont subdivisé les chrysomèles d'après des indices donnés par Linnxus lui-même. XXI. Les cassides. ( Cassida. ) Ont les étuis beaucoup plus larges que le corps, et la tête entièrement cachée sous le corselet en sorte qu'elles représentent une espèce de bouclier ambulant. 1. La casside verte. ( Cassida viridis. ) Ovale d'un verd clair en dessus noire en dessous sa larve est un ver à six pieds à corps applati entouré d'épines qui vit sur les feuilles de menthe, de chardons, et a toujours le dos recouvert de ses propres excrémens. a. Lct casside nébuleuse. ( Cassida nebulosa. ) Ovale jaunâtre pointillée de noirâtre. 3. La cas.ride galonnée. ( Cassida nobilis. ) Jaunâtre une ligne dorée sur chaque élytre qui s'efface par le dessèchement. XXII. LES CHRYSOMÈLES. ( Chrysomela.) N'ont de caractères communs que des antennes en fil ou en chapelet qui les distinguent des hispes, et un corps non débordé par les élytres ni par le thorax ce qui les distingue des cassides. On les divise en a. ) Chrysomèles proprement dites. ( Chrysomela. F.) A corps ovale, convexe à antennes en chapelet insérées au devant des yeux, augmentant de grosseur vers le- bout. i La chrysomile noire. ( Chr. tenebrioides. ) Une des plus grandes espèces de ce pays-ci toute noire, sans ailes, les élytres soudés. Elle se tient sur différentes plantes. 2. La chrysomèh JK peuplier. ( Chr. populi. ) Verd bronzé les élytres rouges. 3. La. chrys. sanglante. ( Chr. sanguinoltiita. ) Noire, le bord externe des étuis rouge 3 sur le saule. 4. La chrys. riche. (Chrysomela fastuosa.) Verd doré; trois lignes bleues et trois lignes rouges sur chaque étui; le tout brillant d'un éclat métallique. Sur les arbres, les ronces, etc. b. ) Les G4LÊRUQUES. ( Galeruca. Fabr. ) Ont le corps plus plat que les chrysomèles le corselet ridé et les antennes insérées entré les yeux, égales dans toute leux longueur du reste, leur genre de vie est le même. (5. La gai. de l'orme. ( Chr. calmariensis. ) Verdâtre une ligne noire vers le bord de chaque élytre des points noirs sur le collet. 6. La gaZ. de la tar.aisie. ( Chr. tanaceti. ) Noire, pointilîée le corselet ridé trois lignes saillantes sur chaque élytre. c. ) Les altîses. {Aztica. Fabr.) Ne diffèrent guère des galéruques que par la grosseur de leurs pieds de derrière, qui les met à même de faire des sauts considérables. Les jardiniers les connoissent sous le nom de puces ds terre et les abhorrent beaucoup cause du dégât 'qu'elles font des jeunes plantes, 7. L'altise des crucifères. ( Chr. oleracea. ) D'un bleu brillant, changeant en verd bronzé elle crible les jeunes choux, les jeunes navets, etc. d. ) LES gribouris. ( Cryptocephalus. ) Se distinguent aisément par leur corps entièrement cylindrique, et de même largeur d'un bout à l'autre. Ils ont te tête renfoncée dans le corselet les yeux échancrés et les antennes filiformes. 8. Le grihouri soÿeux. ( Chr. sericea. ) D'un beau verd doré soyeux. On le trouve fréquemment sur les fleurs des composées. Olivier et Latreille distinguent encore des gribouris les ClYTRES ( CLYTRA ) qui ont le corselet un peu plus plat, les yeux oblongs, et les antennes en forme de scie. 9. La clytrt quddrille. ( Chr. 4 -punctaca. ) Noire étuis rouges à quatre points noirs. Se trouve sur le prunellier. e. ) LES CRIOCÈRES. ( Crioceris. ) -Ont le corps oblong, et le corselet sensiblement plus étroit, que les élytres. 10. Le criocère de l'asperge. ( C. asparagi. ) Bleu; corselet et bord des élytres, rouges; trois taches blanches sur chaque élytre. La larve de ce joli coléoptère dévaste les asperges. 11. Le criocère du lis. ( C. merdigera. ) Noir le corselet et les élytres d'un rouge de cire d'Espagne. On le trouve sur le lis. Sa larve est toujours à. l'abii aous une voûte qu'elle se forme de ses propres excrémens. f ) Les lupères. {Luperus.) Ont la même forme que les criocères; mais leurs élytres sont mous et les articles de leurs antennes plus ou moins alongés. 12. Le lupère de l'orme. (C. ulmaria.') Le mâle est tout noir, et a les antennes deux fois plus longues que le corps la femelle a le corselet jaune et les antennes plus courtes que le corps. On le trouve sur toutes sortes d'arbustes. XXIIÏ. LES htspes. ( Hispa. ) Ne diffèrent guère des criocères que par des antennes plus courtes, cylindriques, et très-rapproche es à leur base. L'espèce commune est noire petite et a le corps tout hérissé d'épines. C'est sans doute cette dernière particularité qui a donné l'idée à Linnœus d'établir ce genre. On la trouve Sur les orties. L. Coléoptères dont les antennes sont en formé de soie, composées le plus souvent d'articles alongés, et qui ont quatre palpes à la bouche, et quatre articles tous les doigts. Ils viennent de larves alongées à pieds ou trèscourts ou nuls, qui vivent dans l'intérieur du bois. Les insectes parfaits réunissent ordinairement l'élégance des formes et l'agrément des couleurs. Presque tous rendent un son plus ou moins fort, et seinblable à celui d'une scie, en remuant leur corselet, et le frottant contre l'abdomen. Linné nomme nécydales ceux qui ont lès élytres plus courts que les ailes LEPTURES ceux qui ont l'abdomen et les étuis rétrécis en arrière et le corselet lisse et réunit tous ceux qui ont les élytres à peu près d'égale largeur, sous le nom de XXIV. Capricornes. ( Cerambyx. ) Lesquels comprennent a.) LES prioxes. {Prionus. Fabr. ) Qui ont le corps applati les bords latéraux du corselet tranchans, et divisés en dentelures ou en épines les yeux en forme de rein les antennes insérées en avant des yeux à la, base des mandibules celles-ci sont plus ou moins saillantes. Il n'y a point de lèvre supérieure j l'inférieure est échancrée la mâchoire d'une seule piéce tronquée les quatre palpes filiformes, obtus. i. Le prione corroyeur. ( Cer. coriarius. ) D'un brun-noirâtre trois épines de chaque côté du corselet à antennes plus courtes que le corps. Cette espèce est de notre pays. Sa larve vit dans les troncs pourris de bouleau, et se creuse un trou dans la terre pour se métamorphoser. 2. Le prione cerf-volant. ( Cer. cervicornïs. ) Est un grand insecte d'Amérique remarquable par ses mandibules trois fois plus longues que sa tête armées à leur bord interne d'une grosse dent et de plusieurs petites. Il est brun varié de fauve sur ses étuis. Sa larve vit dans le bois du fromager, et passe pour un morceau délicat. b. ) LES capricornes proprement dits. ( Cerambyx. ) Qui ont le corps aiengé le corselet rond armé d'épines Ia. tête enfoncée, les antennes insérées dans une échancrure des yeux une lèvre supérieure mobile l'inférieure échancrée; les mandibules courtes; les mâchoires fendues, les quatre palpes filiformes. Ce genre comprend, selon nous, a. ) Les lamies. (Lamia. Fabr. ) Dont le corps est proportionnellement plus court et yttrs coii- vexe et les pieds moins grêles. Elles ne voient presque point. i. Le tisserand. {Cerambyx texiar.) D'an noir terne, chagriné les antennes plus courtes que le corps. Commun sur les hêtres. 2. Le ramonneur. ( Cerambyx fiiUglnator. ) Noir à antennes courtes; à élytres gris, devenant noirs avec l'âge. On le trouve souvent dans l'herbe. 3. Le charf entier, ( Cemmhyx œdilis. ) Cer.dré nuage de brun quatre points jaunes sur le corselet. Le mâle a les antennes six fois plus longues que le corps; la femelle les a seulement trois fois plus longues. On trouve cette espèce dans les bois de sapin. Elle est commune dans les endroits où les maisons sont bâties de ce bois. S. ) Les capricornes. ( Ceramhyx. Fabr. ) Qui ont le corps plus plat et plus svelte et les jambes plas aîotîgées. D'un verd doré, changeant en Weu. On le trouve sur les saules. Il répand une forte odeur de rosé. Bleu cendré, avec des bandes noires. Il habite les forêts des montagnes, mais il arrive quelquefois qu'il n'écldt que dans les. chantiers. Parmi les espèces étrangères on doit sur-tout remarquer 6. Le capricorne A longs bras. ( Cerambyx longimanus. ) Vu!°'. l'arlequin de Cayenne. Dont les pieds de devant sont trois fois plus longs que le corps. Les épines du corselet sont articulées e: mobiles. Il est grard, et jument varie de gris de noir et de rougcàtre. On ra mal propos rangé jusqu'ici parmi les priones. c. ) LES SAPERDES.. ( Saperda. Fabr. ) Ne diffèrent guère des capricornes que par leur corseîet, qui n'a point d'épines, et est ainsi que tout le corps, d'une forme cylindrique. i. La saperde effilée. Cer. linearls.) Longue cylindrique mince noire à pieds jaunes Elle vit dans le bois de coudrier. d. ) LES callwes. ( Callidiu&î.) Ont le corselet globuleux ou applati, et contour circulaire. Du reste ils ressemblent aux saperdes. a. ) Les callides à corselet globuleux. La plupart des espèces sont agréablement marquées de traits jaunes ou blancs sur un fond noir. On les rencontre sur les neus. 1 Le calliie bariolé. ( C. arcuatus. ) Noir; antennes et pieds roux; quatre lignes transverses, et quatre points jaunes sur les élytres. S. ) Les callides à corseiet applati. Ont généralement les couleurs uniformes, et se trouvent dant les vieux bois. 2. Le calliie sanguin. ( C. sanguineus. ) Velouté rouge de sang 5 antennes pieds, et dessous du corps, noirs, .LE spondylè. ( Sposùrus. Fabr. ) Que Linné rangeoit parmi les attélabes ressemble beaucoup aux callides. Seulement ses pieds sont plus courts et ses antennes ont des articles si courts, qu'elles ont presque la forme de chapelet. Il est tout noir et vit dans le bois. e. ) LES rhagies* ( Rhaëium. Fabr. N'ont pas, comme les précédons, la tête enfoncée dans le corselet; elle en est au contraire distinguée par un étranglement sa forme est presque quatrée les yeux sont ovales et les antennes insérées entre eux fort près l'une de l'autre. Les élytres sont à peu près d'égale largeur. Le corselet a, comme dans les capricornes, une épine de chaque côté. On trouve ces insectes dans les vieux bois. Leur port est lourd. XXV. LES leptures. (Leptura.) Ont la tête oblongue dégagée les yeux ovales les antennes insérées entre les yeux le corselet lisse, ovale, et les étuis diminuant insensiblement en arrière. On rencontre les insectes parfaits sur les heuis. Ils ont une taille svelte et une démarche légère. i. La lepture à queue noire. ( Leptura melanura. ) Noire élytres rougeàtres pointe noire. On a séparé des leptures Les DONACIES. ( Dohjcia. ) Qui ont le corps plus large, le corselet cylindrique, inégal une petite tête des antennes en fils'grêles, et souvent les cuisses de derrière plus épaisses. Elles sont ordinairement d'une couleur bronzée, qui varie pour les teintes, On en trouve beaucoup dans les lieux aquatiques. XXVI. LES nécydales. (Necydalis.) Ont, avec la taille élancée des leptures et les yeux échancrés des capricornes des élytres qui, parce qu'ils sont beaucoup plus courts que l'abdomen ou parce qu'ils sont trop rétrécis en arrière, ne couvrent point entièrement les ailes. On les divise en a.) NÉCYDALES proprement dites. ( NECYDALIS. Fabr.) A élytres rétrécis et pointus en arrière. i. La nécydale rousse. ( N rufa. ) Noire variée de jaune les étuis et les pieds roux les cuisses en forme de massue les genouüléres noires. b. ) MoLORQUES. ( M.0LORCHUS. Fab. ) A élytres tronqués beaucoup plus courts que l'abdomen; à grandes ailes étendues. 2. La grande nêcydale. ( N. major. ) Brune élytres et pieds roux, antennes plus courtes que le corps. M. Coléoptères dont les antennes sont ,en forme de fils ou de soies et qui ont six palpes à la bouche, et cinq articles à tous les doigts. Ce sont des insectes voraces et cruels tant dans leur état de larve que dans leur état parfait ils font aux autres une chasse très-vive, et les poursuivent continuellement. Il y en a d'aquatiques et de terrestres. XXVII. LES dytisques. ( Dytiscus. ) Sont des insectes aquatiques assez semblables aux hydrophiles par les pieds en forme de rames et par la dilatation des doigts de devant dans le mâle mais leur corps est plus plat et leurs antennes sont en forme de longs fils. L2 larve est un ver aquatique à six pieds, trèslongues mâchoires pointues qui fait une grande destruction dans les eaux. L'insecte parfait n'est pas moins cruel ni moins vorace. Les espèces en sont fort nombreuses. i. Le dytîsqut bordé. ( Djtiscus marginalit. ) Noir le pourtour du corselet et le bord externe des élytres, jaunes. Le mâle a sur cîiaqae élytre trois lignes enfoncées. Lx femelle y neuf suions profonds et velus, mais qui n'en a#éi, gnent pas l'extrémité. 2. Le dytisque de Rcesel. ( D. Reaselii. ) Le mâle et la femelle se ressemblent. et ont le dessus du corps vcrd les bords externes du corselet et des élytres sont d'un jaune pale. Les palettes des pieds de devant sont triangulaires, 3. Le dytisque ovale. ovatus. ) Petit ovale comme boursouflé d'un brun roussâtre uniforme les yeux noirs. XXVIII. LES GYRINS. ( Gyrinus. ) Autrement tourniquets. Sont de petits coléoptères à corps ovale qu'on voit sans cesse nager en tournoyant à la surface de l'eau avec un rapidité prodigieuse. Ils ont les antennes plus courtes même que la téte, et quatre yeux, deux dessus, deux dessous. Leurs quatre pattes de derrière sont singulièrement larges et courtes. Leurs larves sont carnassières elles se métamorphosent dans un cocon qu'elles construisent sur une branche de jonc. i. Le gyrin nageur. ( G. nataior. Noir bronzé très -luisant; les pieds fauves. XXIX. LES carabes. ( Carabus. ) Vivent sur terre manquent souvent d'ailes, et s'en servent peu lorsqu'ils en ont mais courent avec beaucoup de rapidité à la poursuite des autres insectes ils ont de commun avec les genres suivans des mandibules et mâchoires très-proéminentes des yeux saillans et une appendice ovale à la base de chacune de leurs cuisses. Leurs antennes vont en diminuant vers l'extrémité leur ganache a trois Iobes la lèvre avance au-delà, et porte de chaque côté une pointe membraneuse les mâchoires se terminent par un onglet pointu les six palpes sont filiformes. Ils répandent une fort mauvaise odeur, et lancent, lorsqu'ils sentent quelque danger une liqueur âcre et caustique. Leur larve vit ordinairement sous la terre, a de longues mâchoires, et est carnassière. Il y en a un très-grand nombre d'espèces. a. ) Carabes corselet plus large que long et arrondi. 1 Le carabe sycophante. ( Carabus sycophanta. ) L'une de nos plus grandes espèces; d'un violet brillant les élytres du plus beau yerd doré ayant chacun une vingtaine destries longitudinales. II vit sur les chênes et les frênes et fait une grande destruction des chenilles de ces deux arbres. b. ) Carabes à corselet plus long que large à étuis tronqués pius courts que l'abdomen.\ 2. Le carabe pétard. (Carabus crepitans.") Petit, roux, étuis stries d'un bleu noirâtre. Lorsqu'il est poursuivi, sur-tout par le carabe sycophante il laisse échapper une vapeur qui rend un bruit sensible et écarte son ennemi pour quelques instans. c. ) Carabes ei corselet en forme de coeur, c'est-à-dire arrondi antérieurement, et rétréci par derrière. Il y en a de grands, qui ordinairement n'ont point d'ailes. 3. Le carabe doré. ( Carabus auratits. ) Le plus commun de tous, court sans cesse dans les chemins les allées des jardins, etc. II est verd doré en dessus noir en dessous, à pieds roux. Chaque élytre a trois lignes élevées. Les petits au contraire sont presque tous ailés. 4. Le carabe six taches. ( Carabus lunatus. Fabr. ) Roux tête et trois taches sur le bord externe de chaque étui, noires. Carabts à corselet presquc quatre.. Ce sont les espèces les plus communes; mais leur grandeur est presque toujours médiocre. 5. Le carabe cuivré. ( Carabus cupreus, ) D'un verd changeant en couleur de cuivre les antennes noires à base rousse le dessous du corps et les pieds noirs. Très-commun par-lout. On On pourroit distinguer de ce genre certaines espèces étrangères, de grande taille, sans ailes, dont le corselet fait de chaque côté un angle saillant. Le lobe intermédiaire de leur ga-s nache est trois fois plus long que les latéraux. On pourroit en séparer égalementde petites espèces de notre pays, qui ont les mandibules élargies à leur base et les mâchoires garnies d'une rangée d'épines. LES scarites (Scarites.) Ne diffèrent des carabes que par leurs antennes en forme de chapelet et leurs jambes de devant larges et dentelées leurs élytres sont aussi plus étroits à proportion du corselet, et en sont séparés par un. étranglement plus notable. Ils se creusent des trous dans des terrains sablonneux. XXX. LES CICINDÈLES. { Cicinâela. ) Ont toutes les parties de la bouche encore plus alongées que les carabes les palpes filiformes, ceux de la lèvre velus, et la lèvre cachée derrière la ganache. Leurs pieds sont longs et grêles, et elles courent avec une rapidité extrême. Leur thorax est court, applati aux côtés la tête plus large que lui, sur-tout à cause de ses yeux proéminens. Ces insectes brillent ordinairement de très-belles couleurs. La larve est aussi vorace que l'insecte parfait elle se tient dans un trou cylindrique creusé en terre d'où elle sort pour aller à la chasse et où elle rapporte sa proie, au moyen de ses longues mâchoires. La cicindèle des champs. ( C campestris.) D'un beau verd de pré en dessus avec cinq points blancs sur chaque élytre;; en dessous de toutes sortes de couleurs avec un brillant métallique. C'est l'espèce la plus commune. LES élaphres. ( elapbrvs. Fabr. ) Ne pa-roissent guère différer des cicindèles que par leur îèvre inférieure qui est entière tandis que les cieindéles l'ont trifide. On les trouve ordinairement au bord des eaux. Ils ont des couleurs bronzées. 3. L'dlap/tre des rivages. ( Cîcmdeîa riparia. D'un noir bronzé les élytres chargés de creux arrondis. Commun près des étangs etc. On a fait des genres particuliers de quelques insectes étrangers qu'on rangeoit autrefois parmi les cicindéles. Le plus remarquable est la MAHIICORE qui est du Cap de Bonne-Espérance. Elle est beaucoup plus grande sans ailes, à étuis embrassant l'abdomen hérissés de poils et de tubercules. Son corselet est très-court, et échancré par derrière. Cet insecte est tout noir. N. Coléoptères dont les élytres sont beaucoup plus courts que l'abdomen, et recouvrent néanmoins entièrement les ailes lorsqu'elles sont repliées. Ils ont tous quatre palpes les antennes en chapelet, et cinq articles tous les doigts. Leur forme est alongée et étroite, et leur genre de vie consiste se tenir sous les pierres les herbes, dans les lieux humides ou ombragés et à y vivre de petits insectes. On en trouve aussi dans les charognes, les vieux champignons etc. Lorsqu'ils apperçoivent quelque danger, ils font sortir de l'anus deux vésicules qui se recourbent sur l'abdomen. On en ignore l'usage. Les larves ressemblent beaucoup aux insectes parfaits, les élytres exceptés et ont le même genre de vie. Linné n'en faisoit qu'un seul genre. XXXI. LES stapéizins. (Staphilinus.) Qu'on divise aujourd'hui en a. ) StaPbilins proprement dits { Staphilinus. Fabr. ) A antennes en chapelet à corps plat, souvent velu; à tête large ronde ou quarrée. Leurs palpes sont filiformes leur lèvre inférieure divisée en trois lanières dont la moyenne est large et échancrée. 1. Le staphilin tricolor. (Staphilinus hirtus. ) Velu noir; la tête, le corselet et l'anus, jaunes le bord postérieur des élytres cendré, 2. Le staphilin mâchoires. ( Staph. maxillosus. Velu noir les élytres et l'abdomen variés de cendré par bandes transversales. 3. Le sraphilin gris de souris. ( Staph. murinus. ) Gris pointillé de brun les antennes rousses. 4. Le staphilin à élytres rouges. ( Staph. erythropterus.') Noir antennes pieds et élytres roux. b.) Lss pédères. Fabr. ) A antennes en chapelet iL tête et corselet ovales 5 à corps étroit, lisse leurs palpes maxillaires sont en massue. 5. Le fédère des rivages. ( Stapk, rïpanus. ) Rouge; la tête, les élytres l'anus et les genoux, bleu foncé. c. ) Les oxy pores. ( Oxyporus. Fabr. ) A antennes perfoliées dans toute leur longueur. palpes labiaux très-grands et en forme de hache. Ils ont le corps plus ramassé et les mâchoires plus saillantes. 6. L'oxypore roux. (Seajtk. rufus. ) D'un orangé vif; la tête, le bord postérieur des élytres, et rextrémité de l'abdomen, noirs. Il se trouve dans les champignons gâtés. d.) Les stèxes. (Srnifus. Latreille. ) A antennes renflées par le bout; à corps étroit, chagriné 5 tête plus large que longue, à caufe des yeux, qui sont globuleux et très-saillans. 7. Le sténe à deux taches. (Stenus biguttatus.} Petit, noir; un point roux sur chaque élytre. CHAPITRE VI. Des insectes poarvus de mâchoires dont les ailes se replient sous des élytres mous ou qui ne se joignent pdint par une suture exacte, ou des ORTHOPTÈRES. Oliv. ( UlonaTA. Fabr. ) TOUTES les parties de leur corps sont revêtues de tégumens, dont la substance est moins dure que dans la plupart des coléoptères, dont ils diffèrent aussi beaucoup pour la métamorphose car leur larve ressemble entièrement à l'insecte pariait à l'exception des ailes qui lui manquent, et leur nymphe ne se distingue que par des moignons ou des rudimens d'ailes qui lui viennent sur le corselet. Du reste, elle se meut et mange comme les larves et les insectes parfaits. Il y a même des espèces qui n'ont jamais d'ailes, et qui par conséquent s'accouplent et produisent dans un état tout semblable à celui des larves. Le caractère le plus sûr de cet ordre est pris de la bouche. Les insectes qui le composent ont tous une lèvre supérieure mobile deux fortes mandibules deux mâchoires articulées, avec genou aux cotés d'une lèvre inférieure plus ou moins divisée, sur la base de laquelle est le pharynx et quatre palpes articulés savoir, deux labiaux et deux maxillaires mais il y a de plus au dos de la mâchoire une farde membraneuse tantôt applati qui pourroit passer pour un palpe non articulé et que M. Fabricius a nomme CASQUE ( CALE-4). Elle se trouve dans toutes les espèces de cet ordre, et manque dans tous les autres insectes. I. LES ( Forficula. ) Ont le corps alongé ta tête libre six pieds à peu près égaux dont les doigts sont à trois articles, l'abdomen terminé par une tenaille écailleuse les ,élytres beaucoup plus courts que l'abdomen les ailes se repliant entièrement sous eux les antennes minces et longues la lèvre inférieure fourchue Ia mâchoire a deux dents au bout; le galea est grêle et pointu les palpes filiformes. Ce sont des insectes qui aiment les fruits et qui sont très-communs dans les lieux frais et humides. Leur nom francais vient de ce qu'on leur attribuoit mal à propos l'instinct de se fourrer dans les oreilles. 1. Le grand perce-oreille. ( Forficula auricularia.) Quatorze articles aux antennes les élytres blancs à leur extrémité. 2. Le petit perce-oreille. (Forficula minor.) Onze articles aux antennes. Il est beaucoup plus rare. II. LES blattes. ( Blatta. ) Ont le corps applati; les élytres très-grands horizontaux, débordant le corps le corselet en forme de large bouclier, sous lequel la tête est toujours cachée leurs pieds sont épineux et peu près égaux, doigts de cinq articles leurs antennes longues et minces leur lèvre inférieure arrondie, divisée en deux lobes larges leur mâchoire ciliée à la base et fourchue au bout leur galea très gros vers le bout leurs palpes filiformes. Ce sont des insectes qui se tiennent dans l'obscurité, et dévorent les meubles sur-tout les substances animales comme le cuir etc. i. La blatte orientale. ( Blatta orientales.) D'un roux brun uniforme originaire d'Aste d'où elle s'est successivement propagée jusque chez nous très-commune en Russie oÙ elle est un v.rai fléau. 2. La blatte de Lapponie. ( Blatta Lavponica. ) Jzune à élytres tachetés de noir. Chez nous, elle se tient dans les forêts et sur les fleurs mais dans le nord elle s'est introduite dans les maisons et y dévote la farine et les autres provisions. TJI. Ljes montes. ( Mantis.. Ont le corps applati les élytres horizontaux le corselet cylindrique et singulièrement alongé la tête penchée en bas les antennes en forme de soies, les quatre pieds de derrière courts et simples, ceux de devant comprimés, épineux, très-longs, et se ployant de manière que la jambe fait avec la cuisse une forte tenaille capable de saisir de petits animaux. Tous leurs doigts ont cinq articles; leur lèvre inférieure est divisée en quatre lanières égales leur mâchoire ciliée sur son tranchant, et leurs quatre palpes filiformes. Ce sont des insectes qui vivent de proie et qu'on ,ne trouve point dans le nord. 1. La mante religieuse. ( Mantis religiosa.. A corselet et étuis yerds et sans taches. 2. Le prie-dieu. ( Mantis oratoria. ) A corselet lisse étuis verds une tache noire sur l'aile. Ces espèces se trouvent dans le midi de l'Europe. Le peuple suppose qu'elles ne tiennent leurs bras de devant relevés que pour prier Dieu et les Turcs ont même pour elles, à cause de cela un respect religieux. 3. La feuille. ( Mantis gongylodes. ) Insecte des Indes remarquable par sa forme bizarre. L'abdomen est bordé en arrière par une feuille membraneuse les cuisses et le corselet, 'lui est très-long, ont des feujUes semblables à leur extrémité le sommet de la tête s'aiguise en une pointe aussi terminée par une petite feuille. Les spEcTREs.. ( SPECTRUM. Stoll. ) Devront être séparés du genre des m4ntes, auquel oji les a réunis jusqu'ici. Leur tête ovale, libre a de très-petits yeux; leurs pieds de devant ressemblent aux autres et ne font point la tenaille Itar lèvre inférieure est divisée en deux très-longues lanières, et deux très-petites collées contre le bord interne de celles-la leur mâchoire est dentelée au bout, et leurs quatre palpes sont composés d'articles comprimés comme des feuilles. Il y des spectres a..) A antennes en forme de soi4; il corselet cylindrique. à pieds grêles. Leurs élytres sont très-courts, et le bord externe des ailes coriace. Leur corps entier est cylindrique et comme tout d'une venue. 4. Le foldat. ( Mantis gigas. ) Long de huit à dix pouees verdâtre â ailes tachetées de 'brun. Des Indes. b. ) A antennes filiformes à corselet étranglé dans son milieu; à abdomen applati ci pieds comprimés. Ils ont la forme applatie horizontalement des mantes leurs cuisses et leurs jambes ressemblent à des feuilles dentelées les bords du corselet sont tranchans et épineux. 5. La feuille sèche. ( Mantis siccifolia. ) Abdomen très-plat grands étuis antennes plus courtes que la tête point d'ailes. Des Indes. IV. LES sauterelles, ( Gryllus. ) Linnœus a réuni sous ce nom tous les orthoptères que leurs pieds de derrière très-alongés et les cuisses épaisses rendent capables de faille de grands sauts. Ils ont tous le corps cylindrique, les ailes se rabattant sur ses côtés ta. tête serrée par sa base contre le corselet; mais ils digèrent assez d'ailleurs pout être divisés en plusieurs genres tels que, a. ) Les locustes. ( Locvsta. Fabr. ) Tetùgonia, Lin. Qui ont de três-iongacs antennes grêlé* efi forme de soies, et l'abdomen termine dans, les femelles 'par-une double pointe écailleuse, en forme d'épée ou de sabre, qui sert à déposer les oeufs sous terre. Leur lèvre supérieure est ronde l'inférieure est divisée en deux grands lobes arrondis, entre lesquels sont deux petites pointes. La mâchoire a trois e'xtrémité, et un galea à peu. près, cylindrique. Le» doigts sont tous de quatre articles. Ce sont des insectes voraces qui détruisent beaucoup de plantes, et qui s'entre-dévorent eux-mêmes. i. La grande sauterelle: ( G;yllus Plridissimzu. Grande d'un beau verd uniforme. Elle se trouve dans tes, foins. Ses antennes sont bien plus longues que son corps. Son sabre est droit. 2. La sauterelle tachetée. < Gryttus vèrruûvorus. ) Grande; à grosse tête; ailes vertes tachetées de brun; à antennes de la longueur du corps; sabre recourbé en haut. Les paysans lui font ronger leurs verrues, croyant que cela les empêche de repousser. LES achètes de M. Fabricius ne diffèrent de ses locustes que parce qu'elles ont à la queue deux longs stylets velus dont les locustes n'avoient que des vestiges, et que letirs doigts n'ont que trois articles. Tels sont: 3. Le taupe-grillon. ( Gryllus gryllo-talpa. ) Autrement courdllière. Velu brun noirâtre vivant sous terre comme la taupe et y faisant un grand dégât de nos plantes potagères. Ses pattes de devant sont raccourcies et élargies de manière à former une espèce de pelle propre à pousser la terre en arrière. Son nid est une motte arrondie et bien maçonnée au centre de laquelle sont les oeufs en très-grand nombre. Il paroît que les petits vivent quelque temps en société. 4. Le grillon domestique. ( Gryllits domesticus. ) D'un brun jaunâtre; ailes pointues, plus longues que les élytres. Il se plaît dans les maisons aux lieux oïl règne une chaleur habituelle comme les fours les foyers et il importune par son abondance et son bruit aigre et désagréable. 5. Le grillon des champs. ( Gryllus campes tris.) D'un noirâtre uniforme grosse tête arrondie thorax quarré à veines des étuis très-saillantes. Il habite à la campagne dans des trous souterrains. b. ) LES criquets. (Acridium.Yû>.) Bulla. Lin. Ont des antennes filiformes et le thorax prolongé par derrière en une pointe qui égale ou même dépasse le bout de l'abdomen. Leur lèvre supérieure est ronde l'inférieure est partagée en quatre lanières étroites, dont les moyennes sont du double plus courtes. La mâchoire a deux petites dents le galea est pointu les quatre palpes filiformes; les doigts ont trois articles. 6. Le criquet deux points. ( Gryllus bipunctatus.} Très-petit sans ailes ni élytres le corselet, aussi long que l'abdomen, 7. Le criquet pointu. ( Gryllus subulatus. ) Le corselet dépasse l'abdomen les ailes existent, et à leur 'base deux très-petits élytres, Ces insectes sont communs dans les lieux secs et pierreux. c. ) LES sauterelles proprement dites. ( Gryllus, Locusta. Lin. Ont des antennes filiformes la lèvre supérieure échancrée l'inférieure divisée en deux lobes arrondis la mâchoire à deux dents sa pointe le galea plus large au bout qu'à la base les quatre palpes filiformes] les doigts de trois articles. Le nombre des espèces est fort grand. 8. La sauterelle a aides rouges, ( Gryllus stridulas, Brune, imagée de gris; les ailes rouge d'écarlate) avec une bande noire. Commune dans les lieux secs les collines pîerreuses, etc. 9. La sauterelle à ailes bleues. ( Gryllus ctsnilescens, ) Brun et gris à aiks bleuâtres, noires au bout. Se trouve également dans ce pays. 1 o. La sauterelle ensanglantée. ( Gryllus grossus. ) Verdâtre jaunâtre en dessous trois lignes élevées sur le corselet le dedans des cuisses, rouge. Commune dans nos campagnes. 11. La sauterelle de passage. ( Gryllus migratorius.) Verdâtre à ailes tachetées de brun les mandibules trèsgrosses, bleues noires au bout. C'est une des plus grosses espèces elle est originaire de Tartarie, et arrive quelque-. fois en colonnes innombrables dans les pays orientaux de l'Eu- r0£>e la Pologne la Hongrie même jusqu'en Allemagne. Elle ravage tout sur son passage et ne laisse ni bled ni foin. II n'en teste ensuite pendant nombre d'années qu'une petite quantité dans ces pays. LES âcritdA de Lin. ( Truxalis. Fab. ) Ont la bouche et les pieds comme les sauterelles leur tête a la forme d'une pyramide oblique très-aiguë dont la base est la bouche et dont la pointe porte les yeux et les antennes qui sont comprimées en lame d'épée comme on le voit aussi dans quelques grylles ce qui leur donne une figure très-singulière. On en trouve dans le midi de l'Europe. Les fneumorA de Gmelin ont la bouche et la forme de tête et d'antennes des sauterelles ordinaires mais leur abdomen est extrêmement gonflé et transparent comme une vessies, et leurs pieds de derrière sont peine plus longs que les autres. On les trouve en Afrique. CHAPITRE YII. Des insectes sans mâchoires pourvus bec recourbé sous la poitrine* dont les ailes se replient sous des élytres moitié coriaces moitié' membraneux ou des HÉMIPTÈRES. Lin. (RYNGOTA. Fabr.) Nous voici arrivés aux insectes qui n'ont point de mâchoires et qui ne peuvent par conséquent diviser aucun aliment solide, ma^s se bornent à pomper des fluides animaux ou végétaux. Nous commencerons par ceux dont la bouche consiste en un tube composé de pièces articulées à la suite les unes des autres et contenant trois soies fines, roides et aiguës. Ces soies entament les vaisseaux des animaux ou des plantes desquels le tube doit extraire le fluide par la succion. Elles ne sont accompagnées d'aucun palpe. Les insectes qui ont cette sorte de bouche, que les entomologistes nomment bec ( rostrum ) sont tous à demi-métamorphose, et ne différent dans leurs trois états que par le degré de développement de leurs ailes. Dans l'état parfait, leurs élytres se croisent presque toujours l'un sur l'autre; et ils sont généralement coriaces à leur base, et membraneux à leur extrémité quelques genres cependant les ont entièrement d'une même consistance. I. Les punaises. ( Cimex. ) Ont pour caractère des antennes en forme de fil ou de soie, composées de quatre ou cinq articles. Elles ont toutes un corps applati un bec naissant de l'extrémité de la tête et se reployant sous le corps, et trois articles aux tarses. Elles vivent en suçant les autres animaux. La plupart répandent au moment du danger une odeur insupportable. On les divise en a. ) AcAktbies à corps excessivement plat, et comme membraneux. 1 La punaise des lits. ( C. îectularlus. ) Sans ailes ni élytres. Tout le monde connoît cet insecte incommode et dégoûtant. On le chasse moyennant différentes plantes à odeur forte comme l'hièble, la menthe, etc. On le tue par la vapeur de charbons ou d'huile de térébenthine l'huile de tabac on en détruit les œufs par les onguens mercuriels. Quelques auteurs prétendent qu'on a vu des punaises de lit ailées mais d'ordinaire elles propagent dans un état semblable à celui de larves. b. ) Punaises proprement dites. ( Cimex. Fabr. ) A antennes de cinq articles à corps ovale ou arrondi. Il y en a dont l'écusson recouvre presque tout l'abdomen. 2. La punaise rayée. ( C. lineatus. ) Rayée alternativement de noir et de rouge se trouve quelquefois aux environs de Paris. D'autres ou les angles du corselet sont épineux. 3. La punaise hémorrhoïdale. ( C. hemorrhoïdalis. ) Verte en dessus, jaune en dessous, derrière et pieds rouges. Dans le plus grand nombre le corps est arrondi, et l'écusson médiocre. 4. La punaise des choux. ( C. oleraceus. ) D'un bleu brillant une ligne sur l'écusson et un point sur chaque élytre blancs ou rouges. 5. La punaise des crucifères* ÇG. ornatux) Rouge avec des taches et des lignes noires très variées. Ces deux espèces sont extrêmement communes sur les plantes crucifères. c. ) Corées. ( Cornus. Fabr. A antennes de quatre articles, dont le dernier est en masse leur corps est oblopg, et l'abdomen déborde les élytres de chaque côté. 6. La punaise bordée. ( C. margmatits. ) D'un brun rougeâtre abdomen ovale les angles latéraux du thorax saillans et un peu relevés antennes rousses à mmsa brune. Sur diverses plantes. Ltgées. ( Lygmïjs. Fabr. A antennes de quatre articles, filiformes leur corps est oblong, souvent même alongé. 7. La croix de chevalier. ( C. eqûestr'u. ) Rouge une croix noirâtre sur les élytres des points blancs sur leur partie membraneuse. 8. La punaise demi- aille. ( C. apterus.) Rouge, variée de noir; point d'ailes ni de parties memtraneuses aux élytres. Très-commune dans les jardins. e. ) Gers.es. ( Gerris. Fabr. Ont le bec court, recourbé; le corps étroit les antennes en soie, de quatre articles; les quatre jambes de derrière beaucoup plus longues. Ils marchent sur l'eau, et y pourchassent les petits insectes. Nous en avons plusieurs petites espèces peu différentes. f. Hydrom êtres. ÇHrD&o MÈfRj. Latr. ) Ont la tête très-aîongce étroite dans le milieu, les antennes attachées attachées au bout sétacées de quatre pièces le bec. recourbé dans une fente sous la tête; leur corps est mince comme un fil. Ils marchent sur l'eau comme les précédons. 9. L'hydrométre des étangs. ( C. stagnorum. ) Noirâtre sans ailes ni élytres. LES RÉDUVES. ( Reouvws. Diffèrent de tous les autres par leur bec court, simplement arqué et non recourbé sous le corps, et par leurs antennes en soies insérées sur le front. Leur forme est oblongue comme celle des lygées. 10. Le réduve masqué. ( C ptrsonatus. ) Tout brun, velu. Il poursuit les autres punaises, et peut être employé à la destruction de celles des lits. Il. LES NÈPES. ( Nepa. ) Vulg. scorpions aqua-* tiques. Ont pour caractères communs des antennes trèscourtes, cachées sous la tête un bec court arqué, et des pieds de devant dont la jambe est terminée par un onglet et forme avec la cuisse une espèce de pince ou de tenaille. Elles habitent toutes dans l'intérieur des eaux et y vivent en sucant les insectes et les vers, quelles saisissent avec la tenaille de leurs pieds de devant. On les divise en a. ) RANATRES. ( RANATRA. Fabr. ) Dont le corps est très-long et très-étroit et les quatre pieds de derrière minces et ..longés; leur abdomen se termine par deux soies qui forment ensemble un tuyau dont l'animal se sert pour respirer l'air sans sortir de l'eau. Leurs antennes sont fourchues. Elles pondent des œufs ovales, pourvus de deux petites soies. semblables aux aigrettes de certaines semences. i. La nepe étroite. ( Nepa Imearit. ) Cendrée queue aussi longue que le corps. On la trouve dans toutes les mares au printemps. b. ) NÈpes proprement dites. ( N"EPA. Fabr. Ne diSçrent des ranatres que par leur corps ovale et applati plus large en arrière., par leurs pieds moins alongés. Leurs oeufs ont sept petites aigrettes. t. La nêpe cendrée. ( Nepa cinerea. Ovale, cendrée le dos rouge sous les ailes, la queue presque aussi longue que le corps. Elle habite dans les mêmes lieux que la précédente. c. ) LES NAUCORES. { Navcoris. Fabr. ) Ne ressemblent aux autres nèpes que par lés serrés de leurs pieds de devant. La forme de leur corps est la même que dans les punaises c'est-à-dire plate et courte. Leur tête est large, appliquée contre le corselet leurs antennes simples, filiformes leur bec court, dirigé en arrière leurs pieds de derrière sont a.pplatis et ciliés, pour servir de nageoires. 3. La nèpe punaise. ( Nepa. cimicoïdes. ) D'un brun verdâtre l'abdomen dentelé en scie, débordant les élytres. III. Les NOTONECTES. ( Notonecta. ) Vulg. punaises d'eau. Ont des antennes très-courtes, cachées entre la tête et le corselet, un bec court dirigé en arrière, le corps oblong et les doigts de derrière élargis par des poils serrés qui les rendent très-propres à nager aussi ces insectes se meuvent-ils en tout sens dans l'eau avec une grande vîtesse. Ils vivent de proie. On les divise en a. ) CORISES. ( Sigara. Fabr. ) A bec large, très-court, applati corps plat, sans écusson entre les élytres. i. La corise striée. ( Notonecta striata. ) Le dessus de son corps est pointillé de noir et de blanc le dessous est blanchâtre. On en trouve des individus de plusieurs grandeurs différentes. b. ) NOTONECTES proprement dites. ( Notonecta. Fabr.) A bec mince dirigé en arrière; à corps oblong, convexe un écusson entre les e'lytres. 2. La notonecte rousse. ( N. glauça, ) Roussâtre l'écusson, et des taches au bord des élytres, noirs. Elle nage presque toujours sur le dos pour saisir plus facilement sa proie. Il y en a un grand nombre dans toutes les eaux dormantes. IV. LES cigales. ( Cicada. Lin. ) Ont, pour caractères communs, des antennes courtes et Un bec alongé droit qui semble naître du cou, c'est-à-dire de l'endroit par lequel la tête tient au corselet. Leurs élytres sont d'une consistance égale, coriace dans les unes trans- parente dans les autres. On les divise en plusieurs genres, tous remarquables par leurs formes 011 leurs habitudes. a.) LES fulgores. {Fulgora.) Ont les antennes terminées par une masse globuleuse, situées sous les yeux; deux yeux simples, placés entre les yeux et les antennes; et le front dilaté en une espèce de vessie, ovale cylindrique ou conique selon les espèces. i. Le porte-lanterne. (Fulgora laternarïa.) C'est un très-grand insecte qui habite la Guiane. Il est agréablement varié de jaune et de roux, et a sur chaque aile une grande tache en forme d'oeil mais ce qui le singularise le plus, c'est la dilatation de son front, qui est presque aussi grande que son corps. Quelques voyageurs ont assuré que cette excroissance répand une forte lumière mais il paroit au moins que cela n'a pas lieu en tout temps. b. ) LES CIGALES proprement dites, ( Tettigojsia. Fabr.) Ctcada. Oliv, Unt les antennes terminées par une soie fine situées en avant des yeux; trois yeux lisses sur le milieu du front, et des élytres transparens et veines. Ce sont ces insectes si connus par l'espéce de musique que les mâles font entendre. Les organes qui la produisent sont situés à chaque cote de la base de l'abdomen, et consistent en deux vessies élastiques, garnies d'arêtes saillantes, ou plutôt de, plis, qui s'élèv"ent et s'abaissent par le moyen d'un muscle propre à. chaque vessie. Ce mouvement produit un son, même lorsqu'on l'imite après la mort de l'animal. Ces instrumens «ont situés chacun dans une cavité fermée en dehors par une pièce écailleuse, et séparée du reste de l'abdomen par une membrane fine et élastique. Les cigales vivent sur les arbres, et en sucent la sève. La femelle dépose ses œufs dans les branches mortes, au moyen d'un triple aiguillon renfermé dans deux étuis demi-tubuleux. La larve a les pieds de devant courts et larges pour creuser la terre, dans laquelle elle se tient et où elle se nourrit en perçant les racines des arbres. Les anciens la connoissoient sous le nom de tettigometra, et la regardoient comme un mets délicat. Nous n'avons de ces insectes que dans nos départemens méridionaux ils sont très-communs en Italie. Ce sont leurs piquures qui font découler de l'espèce de frêne appelée omus, le suc mielleux et purgatif connu sous le nom de manne. i. La cigale de l'orne. {Clcada on!) 'r'est une des plus grandes; elle est noire, variée de roux, et a dès élytres et des ailes transparentes, à veines rousses vers leur base et brunes vers le bord. 2. La r'.gale commune. ( Cicada pleleia. ) Un peu moindre que la précédente; six points bruns vers le bord postérieur des élytres, et une bande brune sur le milieu. c. ) Les CICADELLES. ( ClCADA et CERC0P1S. Fabr.) Ranatra. Lin. Tetngonia. Oliv. Sont des insectes semblables en petit aux cigales, mais dont les élytres sont ordinairement opaques et qui n'ont que deux petits yeux lisses sur le sommet de la tête. On en voit un grand nombre dans notre pays sur presque toutes les plantes. Elles font de grands sauts. 3. La cieadelle écumeusr. ( C. spumaria. ) Grise deux taches transparentes sur le bord externe de chaque élytre. Sa larve se tient sur le saule, et rend par l'anus une liqueur écumeuse qui la recouvre toute entière. Cela lui est commun avec plusieurs autres espèces.; 4. La clcadelle sanglante. ( C. sanguinotenta. Noire; trois taches rouges sur chaque élytre. d. ) LES membrAcES. ( Membracis. Fabr. ) Ont la tête applatie horizontalement, et les antennes insérées sous son rebord; leur corselet a souvent des formes assez extraordinaires. 5.-Le petit diable. ( C. cornuta.) Brun; le corselet a une corne pointue de chaque côté, et se termine en arrière en une longue queue. V. Les THRIPS. ( Thrips. Lin. ) Sont de très-petits insectes, à antennes filiformes à corps alongé, étroit, à bec gros et très-court, à ailes et élytres horizontaux, qu'on voit sans cesse voltiger et sautiller dans les fleurs. Leurs doigts sont terminés par une petite vessie qui en fait le second artïcle mais on ne peut bien fobserver qu'au microscope. VI. LES pucerons. {Aphb.) Sont de petits insectes à corps ovale portant en arrière deux tubercules ou deux soies, à antennes filiformes à bec de cinq pièces quelquefois plus long que le corps, qui vivent du suc des plantes sur lesquelles ils se tiennent en grandes troupes le bec fiché dans la pulpe des feuilles ou des tiges et presque toujours immobiles. Il y a dans chaque espèce des individus sans ailes, et d'autres qui en ont quatre, transparentes, disposées en toit; leurs pieds sont égaux ils ne sautent point. Il ne paroît de mâles que vers l'automne, temps où se fait l'accouplement, qui est suivi d'une ponte d'œufs qui ne doivent éclore qu'au printemps suivant. Tous les individus qui en naissent sont femelles et produisent, sans aucun accouplement, des petits vivans, tous également femelles et vierges, qui reproduisent comme leurs mères. Il en est ainsi pendant neuf générations, sur lesquelles l'action fécondante se perpétue. Les pucerons nuisent beaucoup aux plantes sur lesquelles ils habitent; ils y font naître quelquefois diverses excroissances et ils y répandent par les deux cornes de leur abdomen un suc miellé donr les fourmis sont très-avides. Ils ont même parmi les insectes, une foule d'ennemis les larves des coccinelles, des hémérobes, et de certaines mouches à deux ailes, en font une destructioa considérable. 1 Le puceron du tilleul. ( A. tiliœ, ) Verdâtre pieds et antennes variés de noir et de blanc une ligne blanche sur chaque côté du corselet quatre sériès de points noirs sur l'abdomen. Il s'attache aux jeunes pousses de tilleul, et les fait se contourner en spirale. 2. Le puceron de l'orme. ( A. ulmi, ) A corps oblong, roussâtre couvert d'un feutre gris. Il fait boursoufler !♦« feuilles de l'orme en vessies irrégulières trèsspacieuses, dans lesquelles les pucerons se trouvent renfermés. 3. Le puceron du hêtre, ( W. fagi. Revêtu d'une laine légère plusieurs fois plus longue que îiiî. 4. Le puceron du chêne. ( A. querc&s. ) Noirâtre le bec da double plus long que le corps. Il se tient dans les fentes de l'écorce du chêne. VII. LES PSYLLES. ( Chermes. ) Ont beaucoup de ressemblance avec les pucerons, et vivent, comme eux, du suc des plantes; rnais '-elles sont susceptibles de sauter, et ont des antennes de beaucoup d'articles, et un bec conique très-court. Elles altèrent aussi par leurs piquures la forme des feuilles et des autres parties des plantes, et rendent par l'anus une matière sucrée assez consistante. Verdâtre ailes d'un jajine brun. Elle habite dans les sommltés du buis, dont elle fait enfler Ies feuilles. VIII. Les galzjjssectjes. ( Coccus. ) La femelle a la forme d'un bouclier attaché fixement contre les tiges ou les feuilles des plantes, et vit du suc qu'elle en tire par un bec long qu'elle y insère. Elle a six pieds courtes, et deux antennes courtes et cylindriques. Le mâle a dans son état de larve une figure à peu près semblable à celle de sa femelle; mais il se métamorphose. en un très-petit insecte à deux ailes longues, à longues antennes filiformes à six yeux lisses sans aucun bec apparent. Il se promène siir la femelle qui est beaucoup plus grande que lui et qui demeure im-. mobile. Lorsqu'elle a été fécondée, elle s'enfle considérablement les œufs qu'elle pond restent sous son corps, qui se dessèche ensuite, et sert d'abri aux oeufs, et pendant quelque temps aux petits qui en éclosent. Ceux-ci sortent par une échancrure de la partie postérieure du cadavre de leur mère et courent quelque temps sur l'arbre, avant de se fixer. i. Le gallinsecte des serres. ( Coccus Hesperidum. ) Très-commun sur les orangers et les autres atbustes de serre, auxquels il fait beaucoup de tort. Lorsque la femelle est desséchée, elle devient noire, luisante et anguleuse. 2. Le kermés. ( Coccus ilicis. ) Vulg. graine d'écarlate. Il vient sur ne espèce de chêne verd de Provence et d'Italie. La femelle prend la figure et la grosseur d'un poils elle, est d'un violet noir. C'est un article de commerce considérable, cause de son usage pour la teinture en cramoisi. On l'em,ployoit autrefois à l'écarlate. 3. La cochenille. ( Coccus cacti. ) Vient en Amérique sur une espèce de cactus, appelée nopal. La femelle est ovale et conserve des traces des segmens de son corps elle est célèbre par la teinture d'écarlate que donne le mélange de sa décoction avec la solution d'étain par l'acide nitro-muriatique seule elle teint en cramoisi. Cette production. est l'une des principales richesses du Mexique. 4. La cochtnille de Pologne. ( Coccus polonicus. ) Elle s'attache aux racines du sclerantus annuus plante qui croit dans les terrains sablonneux, et elle faisoit avant l'în»troduction de la cochenille, un article de commerce important pour la Pologne. Les Cosaques remploient encore à la teinture. CHAPITRE VIII. Des insectes sans mâchoires pourvus d'une trompe qui se roule eu spirale a quatre ailes revêtues d'écailles semblables à une poussière fine 3 ou des LÉPIDOPTÈRES. Lin. ( G Los s AT A. Fabr. ) CES insectes, connus sous le nom de pa- pillons, font l'ornement des campagnes par la. beauté de leurs couleurs et la variété de leurs mouvemens. Leurs larve, nommées chenilles ont un corps plus ou moins alongé, divisé en anneaux, pourvu de six pattes écailleuses attachées aux anneaux antérieurs, et d'un nombre de pattes membraneuses, qui varient depuis deux usqu' à dix. Ces dernières sont attachées aux derniers anneaux. La tête des chenilles est écailleuse elle porte six petits yeux lisses de chaque côté, et deux très-courtes antennes. Leur bouche est composée de fortes mandibules de mâchoires qui portent des palpes et d'une partie analogue à une lèvre inférieure. En un mot, elle ressemble à celle des insectes qui ont les organes de la manducation les plus compliqués. Ce sont des animaux trés-voraces, et bien connus par les dommages que plusieurs de leurs espèces nous causent en détruisant les plantes que nous cultivons. Leur canal alimentaire est fort gros et tout droit allant d'une extrémité du corps à l'autre sans inflexion. A chacun de ses côtés est un long vaisseau qui contient une liqueur filante qui se dessèche à l'air et qui forme la soie. Les chenilles l'emploient pour se suspendre ou pour s'envelopper lorsqu'elles veulent se métamorphoser. Leur nymphe porte le nom de chrysalide elle est immobile on n'y apperçoit que de légers indices des parties qui doivent composer l'insecte parfait. Celui-ci a le genre de vie le plus opposé qu'il soit possible à celui de sa larve il voltige toujours, et ne se nourrit que du miel des fleurs. Les femelles sont très-fécondes, Les papillons ont six pattes quatre ailes, tantôt droites, tantôt susceptibles de se ployer dans le repos, couvertes, ainsi que tout le corps, de petites écailles qui ressemblent à une poudre colorée, et qui s'enlèvent aisément. Ils ont deux grands yeux composés et trois simples; deux longues antennes, qui sont tantôt renflées au bout ou au milieu tantôt en peigne ou en soie, etc. Leur bouche consiste en une trompe doublement tubuleusê, qui lorsqu'elle est longue se roule en spirale dans l'état de repos, et est renfermée entre deux palpes comprimés, articulés et velus. Linnxus n'a fait que trois genres de lépido- ptères, savoir, les papillons de jour, les sphinx on papillons de soir, et les phalènes on papillons de nuit. On les a depuis beaucoup subdivisés. h LES papillons. (Papilio.) Se caractérisent par leurs antennes terminées par un renflement obtus, et leurs ailes qui se relèvent dans le repos l'une contre l'autre en un plan vertical. Leurs chenilles ont toutes seize jambes elles sesuspendent ou se lient contre des corps solides lorsqu'elles veulent se métamorphoser, mais ne se f lent point de coques. Ce genre contient plusieurs tribus. a.) LES NYMPHES (NYMPHALES, Lin. ) d ailes dentelées; pieds de devant courts, cachés, et sans doigts. Ils viennent de chenilles rases hérissées de longues épines souvent branchues elles se suspendent par la queue lorsqu'elles veulent se métamorphoser. Leurs chrysalides présentent une espèce de masque ou une image grossière d'un visage humain. 1. Le deuil. ( P. antiopa. ) Les ailes d'un pourpre obscur un bord jaune pâle et un autre plus en dedans, noir, tacheté de bleu. Sa chenille est noire, avec une rangée de taches quarrées rouges sur le dos. Elle vit en grandes troupes sur les saules. 2. Le paon de jour. ( P. io. ) Les ailes mordorées bordées de brun sur chacune une grande tache ronde 'en forme d'oeil jaune noire et rousse dans les antérieures grise noire et bleue dans les postérieures chenille noire, pointillée de blanc, vivant en société sur l'ortie. 3. La belle dame. (P. cardui.) Les ailes rouges, variées de noir le bout des antennes noir, tacheté de blanc le dessous des postérieures marbré de gris et de brun, avec cinq yeux bleuâtres sur le bord; chenille grise et jaune, vivant solitaire sur les chardons. 4. Le vulcain. ( P. atalanta. ) Les ailes noires; une bande oblique sur les. antérieures, et le bord des postérieures, rouges le dessous est très-joliment marbré de diverses couleurs chenille grosse et courte, variant en couleur, vivant solitaire et cachée entre les feuilles de la petite ortie. Quelques uns de ces papillons ont des taches argentées sous les ailes, et sont connus sous le nom de nacrés. D'autres dnt les taches disposées comme les mailles d'un filet et sont connus sous le nom d'échiqariers. b. ) LES dan aidés {dan ai) à ailes rondes sans denrelures à pieds de devant semblables aux- autres. Ils viennent de chenilles cylindriques et sans épines, qui ainsi que celles de toutes les tribus suivantes s'attachent par une ceinture ou par deux liens de soie contre quelque corps solide, lorsqu'elles veulent se métamorphoser. 5. Le papillon du chou. ( P. brassica. ) Ailes blanchâtres le bout et deux points sur les antérieures, noirs; chenille solitaire grise, avec trois lignes jaunes, vivant sur le chou. 6. Le papillon de la rave. ( P. râpas. ) Semblable au précédent, mais de moitié moindre il vient d'une chenille verte, avec trois lignes jaunes ou cuivrées, qu'on trouve sur le chou la rave, Ia capucine, etc. s» c. ) LES parnassiens [ parnassu ) ailes randes dépouillées d'écailles.